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sur 63 notes
La Feuille Volante n° 1242
ILLUSIONS DANGEREUSESVitaly Malkin - Éditions Hermann.(Traduit et adapté du russe.)

Le récent Salon du Livre de Paris a accueilli l'écrivain russe Vitaly Malkin et son dernier ouvrage. J'ai personnellement toujours eu des interrogations sur la religion et dans nos sociétés, parler de ce sujet a toujours été tabou, d'autant plus que, la religion, qui a plus ou moins fait partie de notre éducation, n'a pas manqué de faire naître en nous illusions et fantasmes. le livre de Vitaly Malkin, aimablement envoyé par Babelio et les éditions Hermann, ce dont je les remercie, ne pouvait donc pas me laisser indifférent, son sous-titre étant « Quand les religions nous privent du bonheur », la recherche de celui-ci étant une aspiration légitime de l'homme lors de son passage sur terre. Prendre pour thème la religion qui, en France en tout cas, semble être boudée par les citoyens, est une gageure face à la phrase attribuée à Malraux « Le XXI° siècle sera religieux ou ne sera pas ») et à la montée des fondamentalismes. C'est un ouvrage qui est d'abord un beau livre dans sa présentation, mais aussi un document important pas seulement par le nombre de ses pages (447) mais surtout par les arguments développés, la richesse de ses illustrations, l'érudition des citations choisies et le style simple et accessible avec lequel il est rédigé. L'auteur le présente comme un livre de combat, un pamphlet politiquement incorrect qui s'inscrit dans le droit fil des « Lumières » où les auteurs du XVIII° siècle n'ont pas hésité à remettre en question la religion et le pouvoir et l'influence de l'Église catholique. Il le veut un acte guerrier contre les pratiques inspirées par le monothéisme qui n'ont pour objet que de manipuler et asservir les fidèles pour mieux les dominer au moyen de rituels et d'interdits religieux. Ici l'auteur choisit de réfléchir dans le détail opposant les religions polythéistes de l'Antiquité, le bouddhisme, aux trois grands cultes monothéistes que sont le judaïsme, le christianisme et l'islam et jette sur chacun d'eux un oeil critique formulant un avis personnel avec parfois une pointe d'humour. Pour faire bonne mesure, il étend même sa démonstration aux régimes totalitaires en mettant en perspective leurs méthodes.
Face à la croyance religieuse, à la foi, qui implique une adhésion aveugle et sans aucune preuve à des vérités souvent illogiques et même absurdes qui amènent les fidèles à vivre dans une complète illusion, l'auteur oppose la raison. Il note que le monothéisme de ces trois religions du Livre, présenté comme un progrès dans le domaine spirituel, contribue au contraire à l'appauvrissement de la raison et de la liberté de pensée, qui promet certes le bonheur, mais dans l'au-delà seulement, et conseille aux croyants pendant leur séjour sur terre l'observation stricte de règles censées leur garantir une place dans le Paradis, la soumission entière aux dogmes et la piété face aux manifestations surnaturelles qui ne peuvent émaner que de Dieu qui préside à la marche du monde, ce qui n'est pas sans engendrer des « Chimères ». Dans ces conditions on peut douter légitimement de l'amour de Dieu, si hautement proclamé, d'autant que les exemples ne manquent pas où la divinité s'est complètement désintéressée de cette humanité pourtant chérie et on ne peut pas ne pas constater que, contrairement à ce qui nous est répété à l'envi, les religions monothéistes sont plus tournées vers la mort que vers la vie. La tolérance est bien entendu sacrifiée et avec elle la raison ce qui n'est pas sans enfanter des violences et des conflits qui ont émaillé l'histoire du monde. L'auteur remet en cause les dogmes du catholicisme, y substitue une lecture plus logique et humaine que celle de l'Église, les analyse à travers l'histoire de l'humanité, en explique les dérives, les absurdités et les contradictions, dénonce nombre d'idées considérées comme immuables, voire utopiques et qui faisaient sans doute jusqu'à il y a peu la solidité de nos sociétés traditionnelles, en France notamment où les églises étaient pleines, la hiérarchie religieuse respectée et le message évangélique basé sur l'amour et la crainte de Dieu, observé. Face à cela l'auteur invite son lecteur au culte du plaisir, conteste l'ascétisme et l'abstinence sexuelle, la souffrance volontaire qui a longtemps été l'apanage du christianisme, le concept de sainteté, les symboles du Mal, refuse la virginité de Marie, tente une explication à propos de l'expulsion de l'homme du jardin d'Éden, prône l'épicurisme et le plaisir charnel, dénonce le principe selon lequel l'Église ordonne l'abstinence et condamne le sexe uniquement destiné à la procréations, étudie l'approche de la sexualité et la place de la femme dans ces trois croyances, évalue l'impact des religions sur notre vie, déplore l'instinct grégaire des fidèles si prisé par les religions, se désole du célibat des prêtes catholiques et encore plus de leur pédophilie et du silence qui l'entoure ...
On peut ne pas partager toutes les analyses faites par cet auteur, il faut cependant admettre qu'elles sont érudites et pertinentes et qu'elles ont le mérite de s'inscrire en faux face aux idées ancrées en nous depuis des siècles. A titre personnel, j'avoue avoir apprécié cette lecture.
© Hervé GAUTIER – Avril 2018. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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Et bien voilà un magnifique bouquin. Déjà par sa forme. Un joli livre qui présente bien sur ma bibliothèque, (et avec de belles illustrations à l'intérieur ! incroyable). Je l'ai pas lu mais qu'importe. le livre donne tout de suite un air intelligent.
Bon, blague à part (Oui, je m'enfonce), c'est un magnifique livre surtout par son fond. Enfin, je ne suis pas sûr que magnifique soit un mot bien adapté pour décrire son contenu, à savoir comment l'homme a bien pu se laisser berner par la religion ?
Il y a plus de deux mille ans, c'était Athènes, les philosophes antiques, le culte de la raison humaine, les mathématiques, l'art… c'était des discussions philosophiques sur la place du marché à tout bout de champs, ça dissertait sec sur la nature, le cosmos, le sens de la vie… Et aujourd'hui ? On parle de quoi sur la place du marché ? du temps qu'il fait ? de Macron ? Attention, même l'image de la Grèce a bien changé : on voit plus son endettement que son lointain glorieux passé. Que s'est-il passé ?
Ben, la religion…
Jésus est né, le christianisme, Mahomet, l'islam etc… et l'homme s'est inventé une histoire avec et le pire, c'est qu'il a endoctriné son voisin, son prochain, et s'est berné et berne tout le monde.
L'homme a régressé. Ni plus, ni moins. Un constat bien amer.
Mes propos sont certes naïfs et manquent d'arguments. Ceux de Vitaly Malkin, ont le mérite eux, d'être accompagnés d'une riche documentation et d'une profonde analyse. le livre n'est pas un monologue anticlérical ou athéiste. L'auteur livre son combat, défendre la liberté de l'homme et sa raison ! Et Dieu sait si les croyants ne sont pas tendres envers les infidèles. de plus, le ton de l'auteur est parfois sarcastique, ironique. Et Dieu sait si …. Non ! Pas encore cette expression ici que diable !
Et tout un chacun sait que la religion (inventée par l'homme je le rappelle et non par les dieux ! ) impose des dogmes et des habitudes de fonctionnement ou de pensées à nos sociétés actuelles basés sur des inégalités et que c'est pas facile de garder son calme devant des gens obstinés croyant détenir la vérité …
C'est quoi la différence entre l'église et une secte ? Peut on encore aujourd'hui dire à l'heure du politiquement correct que c'est pareil. L'église est une secte mais elle a réussi son coup.
En tout cas, le livre m'a fait beaucoup de bien. Enfin quelqu'un qui ose parler et intelligemment et avec moult arguments de ce sujet religieux. Encore une fois, je ne veux pas critiquer la croyance. Je veux critiquer la religion, établie par des hommes qui voulaient au départ asseoir un pouvoir. Mais bon, l'auteur le dit heureusement mieux que je n'essaye de le faire…
Un immense merci aux éditions Hermann, Babelio et à ce Vitaly Malkin pour l'envoi de cet ouvrage que je relirai tantôt et qui fait bien sur ma bibliothèque à côté de la Bible…
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Tout d'abord, je tiens à remercier Babelio pour cette masse critique privilégiée et les éditions Hermann pour l'envoi de cet essai, ce beau livre magnifiquement illustré : Illusions dangereuses de Vitaly Malkin.
Les thèmes de la spiritualité et du rôle et de la place de la religion dans notre société m'interrogent et m'intéressent et, ici, le sous-titre en dit assez long pour susciter ma curiosité : « quand les religions nous privent du bonheur »…

D'emblée, Vitaly Malkin donne un ton polémique à sa réflexion et s'implique personnellement en choisissant d'écrire à la première personne ; il n'hésite pas à livrer des souvenirs personnels. Il oppose la raison à la foi et semble s'affranchir de la notion de spiritualité qui, selon moi, englobe pourtant les deux postures.
Son argumentation s'organise en chapitres qui pourraient être lus indépendamment les uns des autres ; il n'y a donc pas de progression, pas de problématique générale, mais plutôt une suite de constats qui se veut pragmatique et convaincante : Dieu n'existe pas, les religions sont basées sur des « chimères », la mort est une fin en soi et non un passage, il n'y a pas lieu de sacraliser la souffrance, la mortification et l'ascèse, les religions proposent une vision restrictive et coupable de la sexualité, « l'église chrétienne a toujours été un manipulateur d'élite », le mal est le fait de l'homme, mieux vaut vivre heureux dès aujourd'hui plutôt que d'espérer en une hypothétique vie éternelle…
Je n'aurais cependant pas organisé la table des matières dans l'ordre choisi par l'auteur, ni selon l'importance qu'il a respectivement donnée aux différents thèmes traités ; par exemple, la croisade contre l'onanisme pouvait parfaitement être incluse dans le chapitre sur la sexualité et non constituer un chapitre à part entière.

J'apprécie particulièrement, le travail de recherche et de documentation en amont, la richesse bibliographique, les apports artistiques, les parallèles avec l'Antiquité, une certaine posture comparatiste dans les rapprochements mythologiques, théologiques et philosophiques. Ce livre confronte les points de vue, s'appuie sur les textes fondateurs des grandes religions monothéistes, reprend les différentes doctrines, donne des pistes de réflexion…
Cet essai est particulièrement didactique ; je reconnais avoir appris des choses, ouvert ma vision sur des pratiques, découvert ou retrouvé avec plaisir des citations de grands auteurs dans une intertextualité foisonnante. L'écriture est efficace, compréhensible pour le néophyte ; l'auteur abuse peut-être un peu trop de la reformulation, dans un souci pédagogique évident.
Si je rejoins volontiers Vitaly Malkin dans sa lutte contre le fanatisme, sa défense d'une « spiritualité laïque » qui sublimerait le monde et dans sa satire des pratiques d'une Église contemporaine qui juge les mécréants alors qu'elle devrait commencer par balayer devant sa porte, certains passages m'ont laissée sceptique dans leur volonté manifeste de démonter méthodiquement les rouages des principaux courants religieux monothéistes… Par moment, ce pamphlet devient une diatribe bien trop virulente dans son intransigeance et le sarcasme ne passe plus. La conclusion en forme d'épilogue aurait gagné en étant simplement un bilan ouvert sur les ressentis des lecteurs ; son ton injonctif rappelle celui de la littérature de développement personnel : « arrêtez de… », « aimez-vous vous-mêmes… », « ne lisez-plus… », « n'ayez jamais peur de… ».
Enfin, cet essai est un très beau livre, de beau format, avec une belle mise en pages et de superbes illustrations. Je déplore vraiment les quelques coquilles que j'ai pu remarquer dans ce bel objet ; elles ne sont pas excusables dans une édition de qualité.

En conclusion, je ne regrette absolument pas cette lecture dense mais jamais laborieuse.
J'ai abordé ce livre dans l'ordre des chapitres proposés, de la raison à la masturbation… ce qui n'est pas idéal ; je reviendrai le consulter au gré de mes besoins futurs sur des points précis.
Cet essai a le mérite de replacer les grandes thématiques religieuses dans un contexte et des mentalités contemporains : cela fonctionne pour la notion de Bien et de Mal, les interdits, la sacralisation de la souffrance, l'ascèse… J'aurais voulu y trouver plus de subtilités en ce qui concerne la recherche du bonheur et des plaisirs terrestres ; j'y ai lu une vision individualiste, centrée sur une immédiateté qui m'a gênée.
J'ai vraiment hâte de lire les avis des autres lecteurs-trices.
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Je remercie d'abord les éditions Hermann et Babelio pour ce livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique.
Un "beau livre", papier glacé épais, beaucoup d'images bien reproduites, belles couleurs. Un beau morceau, quoi.
Le contenu ?
Un pamphlet puissamment armé (l'auteur a beaucoup lu et s'est beaucoup documenté) contre les religions, essentiellement les religions monothéistes. Qui ont ruiné les progrès faits par l'homme durant l'Antiquité et ses polythéismes qui laissaient place au plaisir, aux désirs, aux curiosités, à l'audace, à la science...
Hélas, l'homme s'est ensuite fourvoyé lui-même, sabotant toutes ces belles valeurs pour une forme de dévotion totale à un Dieu qui n'est pas un Dieu d'amour, mais un Dieu haineux, vengeur et injuste.
Malkin décrit fort bien toutes les étapes qui ont mené à un pur marasme, à une non-vie instituée, institutionnalisée. Je ne vais pas faire le travail à la place du lecteur.
Le ton est relativement sobre avec de temps à autres des phrases et paragraphes plus provocateurs. Qui font sortir l'objet de la simple encyclopédie ou ouvrage historique et le placent définitivement dans la catégorie de pamphlets.
A l'instar d'un Onfray, à la suite d'un Nietzsche ça tape sur tous les concepts. Concepts qu'on perçoit comme de plus en plus absurdes, délirants, hors du réel. Et tellement violents contre l'homme. Que ce soit le péché originel, le célibat des prêtres, la sexualité, la Vierge Marie et l'immaculée conception, la cacheroute juive, les saints, les martyres...
L'auteur est un Russe d'origine et de base, et orthodoxe de base également, cela donne une certaine orientation toujours de base au travail en présence. L'auteur dit d'où il parle, ce qu'il pensait, et ce qu'il pense maintenant. Ces incises sont des respirations dans le cours du récit.
Il voit réellement ce livre comme un élément d'un combat pour libérer l'homme du carcan incroyable que constitue les religions.
Je trouve qu'il attaque beaucoup le christianisme, qui somme toute apparaît comme la pire des pires. L'Islam en prend pas mal, le Judaïsme beaucoup également. le Bouddhisme n'est pas épargné, car il s'apparente beaucoup au Christianisme.
Après il y a tellement de variantes, d'"écoles", de chapelles, auxquelles Malkin fait un détour, qu'il m'est difficile d'en dire un mot pour chaque...
En tout cas, après ça, on ne peut pas ne pas être troublé si l'on croyait encore, et si l'on ne croyait plus ou si l'on ne croyait pas, ou si l'on ne sait toujours pas, on sait qu'il y a moyen de vivre sans tous ce fatras catastrophiques.
On peut philosopher, penser, chercher à comprendre, pour se comporter en bel homme, en bon homme. Etre une bonne personne.
Même si ce livre ne vous dit pas non plus, il n'en a pas cette prétention de distinguer clairement le bien et le mal. Quoique pour l'auteur, les religions et leur-s dieu-x font partie du mal... Je trouve que certains des propos et idées personnelles de l'auteur font un peu peur aussi. Il pourrait tuer quelqu'un qui aurait fait du mal, limite pour la peine de mort, donc... Il semble vraiment penser que tout le monde va tromper d'office son conjoint, ce genre de choses... Je ne suis pas aussi catégorique que lui. Et pourtant, j'en ai entendu et vu.

Bref, peut-être qu'il manque de propositions-alternatives concrètes, plus de guides, plus de noms... Car la bibliographie terminale fait mention beaucoup plus des textes analysés, "sacrés" et leur nombreux commentaires-commentateurs, tous plus malades les uns que les autres et fort peu d'humanistes convaincus et motivants.

J'ai particulièrement apprécié toute la longue partie concernant la présence du Mal dans le monde, les tentatives de justifications de celui-ci par les différents dogmes, la théodicée... Toutes ces choses auxquelles le croyants de base n'a au fond aucune idée. Et c'est bien là le point majeur, le croyant de base ne connaît quasi rien de ce à quoi il adhère tacitement et béatement. S'il savait.

Bref, je vais conclure en disant que ce livre est une bombe pour ceux qui croient depuis longtemps, il peut exploser leur existence, ou alors les laisser complètement indifférent, trop renfrognés qu'ils seraient. Ce livre sera une confirmation pour ceux qui ne croient pas et ont une sainte horreur des religions. Ce livre sera une belle source de réflexions pour les agnostiques.
Pour tous les bons-vivants, ce livre les flattera, les brossant dans le sens du poil, et ils continueront sereinement leur existence sereine... Enfin, autant que faire se peut.

Je le conseille.

Et merci pour ce cadeau.

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Livre « coup de poing » est-il dit...
Sans doute remuera-t-il, choquera-t-il, informera-t-il, convaincra-t-il ou confirmera-t-il selon les idées et perceptions de chacun.
Une vision personnelle d'un sujet déjà traité de multiples façons qui par le mérite d'une écriture aisée, sans fioritures, adopte le ton de celui qui raconte et explique son point de vue, ici, on ne peut plus clair.
Chasse aux chimères, aux interdits et à la censure.
Chasse aux faux espoirs comme la promesse d'un au-delà rendant plus lourde la vie ici-bas.
Chasse aux religions pesant d'un poids irrationnel.
Chasse raisonnable, sans haine, simplement personnelle, militante et interpellante.
Que vivent la raison et la pensée critique.
Que vive la quête du bonheur ici et maintenant.
Que vive le corps libéré.
Il dit l'impact de la religion sur nos vies et aussi le danger de son retour.
La pensée de l'auteur s'engage et accorde toute l'importance requise à la pulsion vitale nécessaire pour lutter contre les angoisses provoquées par la société actuelle.
Il prend position dans ses textes sur la sexualité et notamment la place qu'y occupe la femme (et les dérives qu' »on » lui fait subir).
Religion, bonheur, sexualité sont les maîtres mots de cet essai philosophique.
Le livre fait partie des beaux livres et contient des reproductions d'oeuvres picturales dont certaines font froid dans le dos comme elles le faisaient au temps d'ancêtres que l'on instruisait ainsi. Ces peintures illustrent parfaitement le poids pesant des croyances sur la pensée.
L'auteur a mis dix ans à bâtir ce cheminement à travers souffrance/mal, plaisir/ascétisme, sexe/célibat, circoncision/excision…
Les trois religions sont examinées. L'auteur invite à la Raison, puisque le seul possible pour lui est de se débarrasser des chimères entretenues par les croyances.
Cependant cet examen peut-il conduire à une réflexion personnelle et consciente sur le sujet? A voir...


Merci à Babelio et aux Editions Hermann.
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Je viens de recevoir le livre de Vitaly Malkin qui a pour titre : Illusions dangereuses mais surtout comme sous titre :"Quand les religions nous privent de bonheur". Ce livre est d'abord un beau livre dans sa présentation et dans les nombreuses illustrations qu'il contient a savoir des reproductions d'oeuvres de peintres célèbres. Il est édité par les Editions Hermann .
Le livre est vendu avec un bandeau reproduisant une phrase de l'écrivain Frédéric Beigbeder: "Ce pamphlet ambitieux prolonge la pensée de Voltaire et du marquis de Sade, deux antireligieux célèbres."
Entre le sous-titre et ce bandeau on voit déjà , à peu prés, le but que poursuit l'auteur et ce but est clairement analysé ,par ailleurs dans la Préface de ce livre traduit du russe.
Il écrit dans cette préface: "Ma thèse est simple: les monothéismes conduisent infailliblement à la haine de soi et des autres, que ceux-ci partagent ou non la même foi. Si Dieu aimait vraiment les hommes,il devrait non pas leur interdire le plaisir, mais les aider à en obtenir davantage. Mais Dieu ne les aime pas. Comme le dit Boualem Sansal , "la religion fait peut-être aimer Dieu, mais rien n'est plus fort qu'elle pour faire détester l'homme et haïr l'humanité."
Ce livre a , par ailleurs un mérite. Il n'est pas écrit comme le serait une thèse universitaire et même s'il est très documenté, érudit par moment , son style en est personnel, l'auteur mêlant a sa recherche des analyses et des expériences personnelles comme le point de départ dont il nous dit qu'il a eu lieu, au cours d'un voyage au Maroc , une expérience de mirages dans le désert.
L'auteur nous dit dans sa préface que l'on peut lire son livre sans nécessairement suivre le cheminent du livre mais en passant d'un chapitre à un autre. En ce qui me concerne je me suis efforcé de lire tout à la suite en commençant par le chapitre initial qui est fondamentale puisque l'auteur analyse les rapports de la raison et de la foi qu'il en décrit les évolutions et, en particulier le recul de la raison avec l'apparition des religions monothéistes.qui mettent la "raison en cage".
L'auteur montre aussi et c'est une idée que je partage entièrement que si Dieu était comme on le dit "bon, tout puissant et omniscient" comment alors expliquer l'existence du mal qui est partout dans le monde? et il développe beaucoup, de manière intéressante, la question de l'existence de Dieu face à la Shoah et il mène , ensuite, une longue étude de l'attitude à l'égard de la mort en partant de peuplades primitives et il en est amené a considérer que "Les religions monothéistes dans leur ensemble sont bien plus des religions de la mort que de la vie. Leur but est de transmuer la peur naturelle de la mort en un espoir et un désir d'immortalité dans une vie outre-tombe." (p.146)
Puis l'auteur nous montre l'attrait des religions pour la souffrance et logiquement la condamnation du plaisir et tout particulièrement du plaisir sexuel qui est la bâte noire de toutes les religions monothéistes. Ces chapitres captivants sont , par ailleurs , très bien illustrés avec des oeuvres très belles et très bien reproduites.
Si l'on ajoute que le livre se termine par une bibliographie qui permet au lecteur d'aller aux sources on dira qu'il s'agit à la fois d'un beau livre sur une question essentielle pour l'humanité et j'en recommande la lecture. le lecteur y apprendra beaucoup et aura l'occasion au fur et à mesure des chapitres de contempler de belles oeuvres d'art.
Lien : https://jpryf-actualitsvoyag..
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Vitaly Malkin s'attaque aux religions et à ce qu'il appelle leurs chimères. Son livre se compose de huit chapitres denses qui démontent les religions et leurs valeurs.

Tout d'abord, cet essai m'a gentiment était offert par Babelio et par les éditions Hermann. Je les en remercie. Malheureusement, je suis assez mitigée sur ce livre. Il y a de la matière à réflexion et des chapitres percutants - notamment ceux sur la pédophilie, la souffrance et l'onanisme - mais beaucoup de choses ne vont pas.

L'auteur n'est absolument pas impartial. Il fait preuve de sarcasmes appuyés tout au long de son argumentation, ce qui ne me gène absolument pas mais ce qui peut en faire fuir plus d'un car, loin d'ouvrir un débat apaisé, ce livre attaque sans merci sans forcément s'appuyer sur des arguments raisonnables et scientifiques.
Quant à l'argumentation, si elle est intéressante sur le fond, elle est assez moyenne sur la forme. Je n'ai jamais vu un livre se répéter autant. Comble de la répétition, il y a carrément des paragraphes qui sont copier/coller dans les mêmes chapitres. Ça m'a un peu sidérée, et un peu agacée aussi. J'ai trouvé que cet essai n'était pas fluide et que le style de rédaction de l'auteur - ou de ses traducteurs - était lourd. J'avais hâte de finir certains chapitres. Concernant la forme, il y a un autre aspect qui m'a passablement agacée : les coquilles et les oublis de mots. C'est très moyen.

Donc, si sur le fond ce livre avait un gros potentiel, la construction de la narration fait un peu perdre de sa crédibilité à cet essai. C'est dommage car il aborde un sujet brûlant en s'appuyant sur une bonne documentation.
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Je ne suis pas d'accord avec l'idée défendu dans ce livre. C'est un fait. Mais il est de rigueur de trouver des ouvrages qui nous bouleversent et déstabilisent nos convictions aux pieds d'argile. Malheureusement ici, les arguments sont si partiales, si couvert de pseudo-scientificité, de faits historiques lacunaires, que la démonstration ne tient pas. Plutôt que de tirer une analyse général du fait religieux, de la praxis, du crédo, du sens des trois religions monothéistes, l'auteur mise tout sur quelques points de détails (illustrations ou tableaux, citations de croyants, etc.) pour expliquer que la religion et le bonheur ne sont pas compatibles. Nous pourrions d'ailleurs trouver dans les mêmes sources des exemples qui justifient l'exacte inverse des propositions avancées. En ce sens, cela ressemble fort à l'ouvrage "la bible, le coran et la science". L'écriture est simple, facile d'accès, mais c'est a regretter une construction plus alambiquée peut-être plus propice à l'introduction d'une "pensée complexe" ou d'une critique riche de sens : l'accumulation de détails ne suffit définitivement pas à me convaincre.
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J'ai ouvert ce livre avec la gourmandise de quelqu'un qui s'apprête à passer un bon moment de réflexion sur une thématique passionnante. Pourtant, je l'ai refermé avec soulagement. En effet, j'ai trouvé la lecture de cette diatribe lourde à digérer et cela malgré la grande qualité des images - c'est un beau livre - l'intérêt des thématiques abordées et les sources bibliographiques.

Le propos aurait pu être stimulant : les religions notamment celles dites du Livre : Judaïsme, Christianisme et Islam en proposant une existence meilleure après la mort imposent au croyant de suivre à la lettre des préceptes où la peur, la fascination de la mort, le refoulement des désirs, le renoncement à tous les plaisirs permettront non pas le bonheur ici-bas mais dans un hypothétique autre monde au prix de privations hallucinantes. Les pouvoirs religieux en manipulant les croyants leur imposent des règles de vie allant de l'ascétisme à la mutilation (circoncision, excision...). Tout ceci, ayant pour conséquence des sociétés frustrées et violentes où le fanatisme et le dogmatisme se conduisent en maître.

Cependant, malgré la qualité des sources, la réflexion ne m'a pas paru solide. On comprend bien que l'auteur s'est énormément documenté mais justement on le sent trop. L'ouvrage ressemble à une juxtaposition de références entrecoupée de commentaires personnels, parfois du plus mauvais goût.

J'ai été surprise de lire par exemple « Ainsi, les enfants qui rêvent de jouets neufs manipulent leurs parents; les femmes qui désirent des bijoux et des manteaux de fourrure onéreux manipulent leur mari (...) pourquoi l'Eglise ne manipulerait-elle pas ses croyants ». L'argumentaire repose sur une comparaison indigente avec une image lamentable des enfants et des femmes : manipulatrices, dépendantes financièrement, attirées par des frivolités luxueuses et immature.

Encore plus machiste « la femme peut paraître laide à son époux, elle peut même le dégoûter ! C'est ce qui arrive à certains hommes après quelques années de mariage ». Ce dernier commentaire venant contrebalancer un écrit de Tertullien invitant les femmes à ne pas chercher à plaire à d'autres hommes qu'à leur mari car « une femme ne parait point laide à son époux » sous entendu même si elle est laide pour les autres hommes. Si le propos de Tertullien est hautement critiquable, le commentaire éminemment sexiste de Malkin n'est pas plus convaincant.

L'argumentaire suivant m'a également laissé perplexe : « L'idée de vouloir la mort pour aller à la rencontre de Dieu m'horrifie. Pourtant (...) je suis prêt à soutenir la peine de mort envers les assassins terroristes et tous leurs acolytes, même les plus insignifiants. Il n'y a mon sens rien d'illégitime à vouloir la mort d'un criminel pédophile » ; outre qu'il n'y a rien de commun entre « se donner la mort » et « condamner à mort », l'auteur utilise de façon finaude des crimes révoltants pour se justifier.

Encore plus étrange et surprenant pour moi a été de lire après des pages de démonstration sur l'iniquité des religions « Je voudrais préciser que je respecte la Vierge Marie, cette femme noble et digne ». Un respect très chrétien pour un auteur qui n'hésite pas à déclarer«Le christianisme est une religion des faibles pour les faibles (...) pour vivre les faibles ressentent non seulement le besoin de croire en l'âme immortelle, mais aussi d'avoir des meneurs et des prophètes »

Ces commentaires ont considérablement gêné ma lecture me laissant penser que la rigueur philosophique et scientifique nécessaire à ce type de réflexion faisait défaut ; certains passages historiques ont cependant suscité mon intérêt car il faut reconnaître, encore une fois, à l'auteur d'avoir utilisé une quantité considérable de sources passionnantes. Par ailleurs, Malkin a le mérite de remettre en question les dogmes énoncés par les religions monothéistes et incrustés dans les esprits et invite chacun à aiguiser son esprit critique afin de vivre « libre de tout mensonge » malgré les gros défauts énoncés ci-dessus.
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J'aurais aimé que le format du livre soit ordinaire, A 5 par exemple, pour le confort de la lecture même si la riche illustration avec ce papier glacé n'est pas de trop, ça lui donne des airs d'encyclopédie, mais l'important c'est le contenu.
C'est en fait un ouvrage qui s'ajoute à ceux qui ont déjà si bien décortiqué les religions monothéistes et mis à nu pas mal de ce qu'elles contiennent d'absurdités et de contradictions. Pour un athée ou un agnostique ça servirait plutôt à approfondir ses connaissances en théologie sur bon nombre de sujets qui sont abordés à la fois avec sérieux et simplicité dans le propos ; les références non plus ne sont pas négligées et c'est d'une richesse indéniable. Mais je crois que ce livre est encore plus efficace pour titiller les croyants et les interpeller sur certaines choses dont ils ne sont pas forcément conscients dans leur religion. D'ailleurs le mérite de l'auteur c'est de n'avoir préféré aucune religion à l'autre — comme c'est le cas pour plusieurs autres livres du même genre écrits par des occidentaux qui ont tendance à s'intéresser plutôt au christianisme — et ceci afin de les passer toutes au crible, pour ainsi dire, d'une façon scientifique et responsable, bien sûr. Ainsi, son intérêt à la raison est ce que j'ai apprécié le plus même si d'autres analyses sont aussi pertinentes, comme celle qui aborde le lien des religions à la mort, leur « amour » pour cette dernière et leur aversion pour la vie, ce qui est au coeur de la triste actualité de nos jours, à savoir ce qui se passe avec les groupes islamistes qui au fond ne font que pratiquer leur religion dans ses enseignements les plus littéraux. Vient aussi, le thème du « plaisir » que les religions ont de tous temps combattu ; l'auteur l'a aussi bien étudié.
En somme, de bons moments de lecture nous sont offerts avec ce livre.
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