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sur 63 notes
Pour une Foi, une fois n'est pas coutume, je vais procéder en suivant le cheminement de l'auteur, sauf, bien entendu si je n'ai rien à dire, sur tel ou tel chapitre, et en fonction des éléments de ma propre réflexion. Je n'oublie pas de remercier les éditions Hermann et Babelio pour cet envoi dans le cadre de l'opération masse critique.
D'abord, le livre. C'est du bel ouvrage, peut-être qu'il pourrait y gagner encore sur la relecture, car il mériterait d'être parfait ; soit que quelques imperfections se sont glissées, mots manquants, petit glissement, par ci par là, moins au lieu de moines pour en citer un… Au premier appel, j'ai pensé ainsi et je le dis en toute sincérité. Vitaly Malkin. Un homme d'affaires. Ah ! Oui, et alors. Pourquoi un homme affairé n'aurait-il rien à dire, à redire ou à écrire. Faut voir me dis-je. Russe ! pas de problème. Si on se colle à l'ouvrage, ça sent bon l'imprimerie, les illustrations sont parlantes, pertinentes et la présentation très soignée. Mais surtout, le thème m'interpelle. J'ai l'impression d'un retour en arrière. On a séparé les pouvoirs de l'église et de l'état, mais il me semble qu'à des fins politiques on n'hésiterait pas à faire marche arrière. Pourvu qu'on pose le Pouvoir, on retoucherait bien la Laïcité. C'est là que Vitaly Malkin m'intéresse quand il expose les faits et que l'on s'aperçoit du pauvre développement de notre position face à la religion. Evidemment chacun poursuit sa route et se forge une idée sur la question, mais je parle de ceux qui poursuivent une observance de telle ou telle coutume à caractère religieux sans qu'aucune conviction ne fonde leur mouvement. Alors, justement, nous pouvons nous rendre compte qu'à être des suivants nous n'existons guère au sein de nos sociétés contemporaines, où l'esprit est surfait, en tout, déjà installé, institutionnalisé d'avance etc… Á combattre certaines religions totalitaires n'allons-nous pas, piédestaliser les nôtres, chimères et compagnies, quand, feignant l'endormissement, elles perdurent encore, nous volant la vie vraie, le bonheur, tout de suite maintenant, et non au paradis.
Chapitre I ― Raison ou chimères : L'intronisation de l'homo religiosus… ou décadence de la raison ;
« le Seigneur connaît les pensées de l'homme, il sait qu'elles sont vaines. » Psaume 94 : 11
Ça ne peut pas mieux illustrer ce que je viens de dire sur le fait de perpétrer les baptêmes et autres communions, sans raison, donc par habitude et sans aucun discernement. Si nous poursuivons notre chemin en dehors de la raison, nous nous joignons alors au troupeau en dépit de toute assertion à la logique, nous nous conduisons comme des êtres irréfléchis et nous accordons, délaissons notre faculté de penser aux groupes, voire aux masses. Nous pouvons tout aussi bien nous laisser mener sous couvert d'une mouvance dite de démocratie, et vivre en totale dépossession de notre intellect et de notre libre arbitre. En témoigne le regroupement massif des foules lors d'un attentat, d'un crime, je pense aux marches blanches qui sont plutôt la représentativité à mon sens d'une certaine pauvreté affective des foules. le manque de réalisation des aspirations, de confiance en soi, d'alternative au travail, la robotisation, la paupérisation… Jeunes on aspire à tout mais ce n'est jamais le bon moment pour être heureux, arrivé à maturité on est trop sur ses gardes et après, c'est déjà trop tard. Si en plus la religion s'en mêle, autant sauter le pas. Les Illusions dangereuses. Oui, c'est dangereux de ne pas vivre quand on sait que le temps passe si vite. Les Liaisons dangereuses… rire !... c'est dangereux aussi, mais souffrir c'est encore être vivant et au moins, on sait pourquoi on souffre. Finalement, si on ne veut pas s'y risquer, on provoque sa propre souffrance dans l'abnégation. On rentre dans une croyance, une idéologie, un temple, on honore un culte ou un lieu où l'on ne reste pas solitaire. C'est facile, on appartient au groupe et on n'est plus responsable finalement. On s'en remet à l'autre, aux autres, au mythe. Vivre sa vie c'est difficile mais on n'en a qu'une, ne pas la vivre au nom d'une revendication sacrificielle, ce n'est pas une vocation, c'est un manque de courage.
Chapitre VI ―Le sexe est le pire ennemi de Dieu :
C'est vrai puisqu'il est l'élément concret de l'émancipation. Il fait partie de la construction de soi. Il va de soi, que si nous avons des relations sexuelles, en principe, c'est que nous sommes accompagnés, bien ou mal, nous ne sommes pas en proie à la solitude et donc beaucoup moins réceptifs à l'emprise d'où qu'elle vienne.
Depuis le temps… Je m'autorise à penser comme dirait un certain humoriste (qui avait du coeur) que les religions n'ont jamais apporté que des conflits, et, que le précepte « aimez-vous les uns les autres » n'a jamais été suivi, que le ciel est muet et qu'il suffit de perdre un être cher pour en prendre pleinement conscience. Ce livre de Vitaly Malkin est un retour aux sources d'où la lumière jaillit, mais il n'y a d'Aura que l'absence et le doux murmure du vent qui souffle :
Dès alors ! Vivez, n'en mourrez point.
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La qualité matérielle de cet ouvrage de 447 pages (24 x 18 cm) est indéniablement à saluer. Une abondante iconographie parfaitement placée et choisie, du papier glacé et même un marque-page en fil de soie intégré. Une mise en page aérée, avec des citations facilement repérables et pour lesquelles une bibliographie en fin d'ouvrage indique les références complètes. Cela me semble préférable aux notes de bas de page.
Cet essai est conçu comme une sorte d'encyclopédie de concepts religieux (la foi, le Mal, la mort, la souffrance, les plaisirs, le sexe) autour de la notion de bonheur personnel. L'auteur lui-même invite le lecteur à lire les chapitres dans l'ordre qu'il le souhaite.
Le texte est clairsemé d'évocations à la première personne, ce qui vient renforcer l'idée de prise de position de la part de l'essayiste : "Je ne reconnais pas davantage d'influence sociale positive à la conscience religieuse. [...] Sur ce point, si je soutiens pleinement la liberté de culte, je dois dire que je suis plutôt pour la liberté de ne pas croire." (p. 53)
Ce livre est donc une critique acerbe (l'auteur qualifie lui-même son livre de "texte de combat") de l'emprise du fait religieux sur notre vie, l'ambition de cet ouvrage étant par ailleurs aussi de discerner la part de vérité et celle de la création littéraire dans des textes fondateurs. À ce propos, le livre semble aux antipodes de celui de David Berlinski, Dieu n'est pas mort, bien qu'écrit dans un style assez proche. "La principale question de ce livre est la suivante : en quoi est-il raisonnable de croire ?", déclare l'auteur d'Illusions dangereuses.
Plus que philosophique, l'essai se revendique de culture générale et en effet, Charles Beaudelaire est souvent cité au chapitre de la mort, alors que tant d'autres écrivains sont pris pour "témoins" : Milan Kundera, Albert Camus, William Blake, Elie Wiesel, Nasr Eddin Hodja, Mircea Eliade et Friedrich Nietzsche, en plus d'un Moïse Maïmonide ou d'un Thomas d'Aquin.
Une motivation particulière, avouée par l'auteur, justifie, à mon sens, la présence d'un huitième chapitre intitulé "La croisade contre l'onanisme" en plus du sixième "Le sexe est le pire ennemi de Dieu" : "la Fondation Espoir, que j'ai créée et placée sous l'égide de l'Unicef, lutte contre les mutilations génitales féminines dans la région d'Afar et de Somali d'Éthiopie avec beaucoup de succès." (p. 7)
On peut ne pas adhérer à l'ensemble des prises de position de l'auteur, mais il n'en demeure pas moins que cela reste un livre d'érudit.
Je remercie les éditions Hermann et Babelio pour cet envoi dans le cadre de l'opération Masse Critique.
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Les illusions auxquelles s'en prend Vitaly Malkin, philosophe, humanitaire et homme d'affaire russe (autrement dit polyvalent, d'autant qu'il a aussi été chercheur en physique), ce sont les trois monothéismes, christianisme, judaïsme et islam, , auxquels il associe , avec cependant un peu plus d'indulgence, le bouddhisme. Bien sûr , il est athée, mais le sujet n'est pas l'existence ou l'inexistence de Dieu, c'est la création artificielle de cultes destinés à asservir les hommes pour mieux les contrôler, création construite par une poignée d'illuminés plus ou moins conscients de la perversion de leur oeuvre.

En effet ces cultes d'un dieu unique, selon l'auteur, ont été construits pour le plus grand malheur de l'homme. Pour plusieurs raisons , et en particulier l'apologie de la souffrance en ce bas monde, seule voie d'accès à un hypothétique au -delà de bonheur. Autrement dit, si vous en bavez un maximum pendant votre court passage sur terre, c'est pour obtenir un passeport assuré pour le paradis. Et pour cela vous laissez carte blanche aux représentants auto-proclamés du Big Boss ((qui a tout de Big Brother) pour vous guider dans les multiples recommandations parfois même très contradictoires, indispensables pour la suite. A savoir, respecter les consignes de base, bien sûr, mais comme le dit l'auteur, le code pénal est là aussi pour rappeler les règles et avec sanction immédiate pour les contrevenants, garantissant ou censé garantir une vie en communauté à peu près civilisée. Mais de toute façon, ce respect des lois ne suffit pas. Et les élites qui sont aussi les prêcheurs l'ont bien montré : si l'on souffre, c'est mieux. Et c'est encore mieux si l'on attend pas que les malheurs arrivent seuls. On n'est jamais mieux servi que par soi-même, alors n'hésitons pas pour investir dans un fouet ou tout autre instrument tranchant ou contondant.
Une partie importante de l'ouvrage est consacrée au sexe. La religion implique bien sûr que l'on réfrène ses instincts, mais bien au delà des limites qu'imposent une cohabitation morale dans nos communautés sociales. Même dans le mariage, le sexe doit rester un moyen , inévitable hélas, pour se reproduire. Par ailleurs , le célibat des représentants du culte est aussi abordé, et fustigé comme certainement grandement responsable des déviances sur lesquelles les médias lèvent le voile depuis quelques années.

Cela ne serait pas si grave si cette mainmise de la religion sur le fonctionnement de la société n'avait mis un terme au développement scientifique en plein essor du temps des cultes polythéistes, et un terme aux civilisations florissantes des siècles qui ont précédé l'avénement des religions monothéistes.

Enfin l'auteur fait part de son étonnement, voire de son incompréhension , devant la crédulité des ouailles à qui l'on fait avaler des couleuvres qu'un enfant de sept ans abandonne avec le mythe du père Noël et de la petite souris.

Ce pamphlet richement illustré (c'est un des atouts de ce livre, bel objet , papier glacé lourd, et mise en page soignée , à part quelques passages qui se sont dupliqués et quelques coquilles qui paraissent relever d'un problème de grammaire plus que de typographie), ce pamphlet donc, convaincra t-il les fidèles ? Vraisemblablement non . il ne fera que conforter les insoumis dans leur mécréance.

Enfin , et c'est important, le sujet est sérieux, mais traité avec légèreté, et humour. L'auteur manie l'ironie à la façon d'un candide voltairien et cela contribue à l'agrément de la lecture

Merci à Babelio et aux éditions Hermann pour leur confiance.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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On peut se poser la question de savoir si les religions monothéistes sont bonnes pour l'humanité.
Ne sont-elles pas la source de souffrances, de craintes, de conflits, de rejet de l'autre, d'obscurantisme ?
Ne s'opposent-elles pas à la liberté de pensée, à la raison, à la liberté individuelle, au bonheur sur terre, aux plaisirs ?
Le Nouveau Testament ne s'inspire-t-il pas de mythes anciens, tel Cybèle et Athis ou le culte de Mirtha, le dieu iranien du soleil ? Dans ce cas, ne sont-elles pas elles aussi mythes et illusions, constructions de l'imaginaire, chimères conçues par l'ignorance des hommes d'autrefois ?
N'ont-elles pas trop souvent donné une image néfaste de la femme, la rendant esclave de l'homme et cause de nombreux péchés ?

Vitaly Malkin, homme d'affaires russe, qui se consacre à présent à la philosophie, nous livre ici un pamphlet sur les trois religions monothéistes et sur le bouddhisme. C'est un procès sans nuances, un pamphlet doté d'une pointe d'humour ce qui donne de la légèreté à l'ensemble.

Des recherches intéressantes, de nombreuses citations, des illustrations, nous éclairent sur le côté obscur des croyances, sur leurs origines, leurs débordements, leurs abus.
Depuis l'écriture de ces « mythes », le monde a changé, les hommes sont moins ignorants, moins craintifs. La Bible, la Torah et le Coran ne peuvent plus être lus comme des vérités absolues.

J'ai apprécié que l'auteur évoque la Shoah : « Et Dieu fut brûlé à Auschwitz », le sujet des prêtres pédophiles : « le célibat pédophile », les mutilations sexuelles : « La croisade contre l'onanisme », avec le rappel de la véritable histoire d'Onan, personnage biblique à l'origine du terme "onanisme".
J'ai aussi aimé le rapprochement de l'idéologie religieuse avec celle du communisme. Autre mythe, autre illusion. Il est toujours dangereux de créer des idoles, que ce soit des Dieux, la patrie, des rois... l'argent.

Cet essai a cependant quelques défauts. Il comporte de nombreuses coquilles et répétitions, parfois des paragraphes entiers.
Les réflexions personnelles de l'auteur apparaissent parfois décalées, réductrices et simplistes.
Il aurait été intéressant que l'auteur se penche davantage sur le présent, notamment en évoquant la montée du fanatisme religieux, le retour à la barbarie, en écourtant le thème de la sexualité .

Je préfère les propos de Yuval Harari dans « Sapiens, une brève histoire de l'humanité ». Son approche à propos des croyances religieuses est autant scientifique que philosophique et historique, et fait davantage de liens avec notre société contemporaine. D'ailleurs, pour lui, la prochaine religion à venir est celle des datas et de l'Internet, lorsque l'homme sera devenu Homo Deus.

J'ai d'abord mis 3 étoiles et demi, pour les défauts cités, mais j'en mets finalement 4, car cet essai a le mérite d'être percutant. Je serai curieuse de lire son prochain livre sur la circoncision, l'auteur contribuant à la lutte contre les mutilations génitales féminines à travers la Fondation Espoir, qui opère dans les régions d'Afar et de Somalie en Éthiopie.

Je remercie Babelio et les Éditions Hermann pour ce bel ouvrage.
Bien documenté, il permet de dépoussiérer et de balayer les absurdités qui se logent dans les nombreux Livres Saints, d'ouvrir les yeux sur les fondements des croyances monothéistes.
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Il sont peu nombreux les livres qui nous enthousiasment dès les premières lignes, dès les premières phrases que lisent nos yeux pourtant un peu blasés du nombre important d'écrits qu'ils parcourent, annotent, commentent chaque année.

Cependant, on peut heureusement être surprise, captivée encore et encore et ce d'abord grâce à BABELIO et aux Editions HERMANN dans le cadre d'une masse critique privilégiée. Merci donc pour cette belle découverte que vous m'avez permise de vivre.

Car oui, j'ai été chanceuse de lire les 435 pages d'Illusions dangereuses, quand les religions nous privent de bonheur. Ces pages très denses, mais jamais plombantes sont celles que j'attendais, que je cherchais désespérément mais sans les avoir trouvées jusque-là. Ni Christopher HITCHENS, ni Frédéric LENOIR, « spécialistes - essayistes » des religions ne m'avaient convaincue sur cette thématique, faire preuve d'un regard lucide et explicatif sur les croyances inféodantes liées aux religions.

C'était sans compter sur un illustre inconnu russe qui a été chercheur en physique, homme d'affaires, banquier, sénateur, pour devenir intellectuel – polyglotte – philanthrope se consacrant à présent à la philosophie et à certaines causes humanitaires (voir dans son livre).

Dans ce premier essai, véritable texte de combat athéiste, en plaçant la joie de vivre et les bonheurs terrestres au centre de ses combats intellectuels, il s'oppose haut et fort aux pratiques religieuses monothéistes en mettant à jour, et en décryptant les multiples chimères qui fondent les religions du Livre.

Sa question de départ étant la suivante : en quoi est-il raisonnable de CROIRE ? ou plus précisément : pour y voir plus clair, peut-on faire le tri dans les croyances fondamentales en cours ?

Et c'est en s'appuyant sur les philosophies antiques, et notamment grecques qu'il se donne des moyens efficients pour réaffirmer une vision du monde, avec la possibilité d'une société civile où la raison occuperait enfin la première place.

Dans cette sorte d'encyclopédie de concepts religieux (la foi, le Mal, la mort, la souffrance, les plaisirs, le sexe), il explicite de quelles nombreuses manières les religions apportent aux Hommes plus de mal que de bien, comment leurs doctrines ont tout intérêt à freiner les progrès des civilisations, quelles qu'elles soient, et ne peuvent en aucun cas permettre aux humains d'être complétement indépendants. Les passages où les chimères religieuses sont décodées se révèlent à mon goût des extraits jubilatoires. Ces dangereuses illusions imposées aux moyens de normes morales, sociales et éthiques sont de plus pour la plupart en désaccord avec le bon sens commun de la nature biologique de l'Homme.

Vitaly MALKIN a donc soumis les idéaux, les valeurs religieuses traditionnelles à un interrogatoire serré en questionnant croyances et pratiques, textes et Livres sans aucune complaisance ni facilité.

Dans un style agréable, ce pamphlet agrémenté de reproductions et photos éclairées, bel objet au papier glacé et à la mise en page soignée, se partage en huit chapitres, huit « croisades » illustrant de quelles façons
« l'humanité a gaspillé des milliards d'heures, vies humaines et une quantité pharaonique de ressources au service des cultes religieux ».

Encore merci pour l'impressionnant et formidable travail de documentation de l'auteur mais aussi et avant tout pour son courage. Aujourd'hui le POLITIQUEMENT CORRECT oublie parfois de dire certains faits et de donner certaines opinions, pourtant essentielles.

Que chacun et chacune puisse s'exprimer, n'est-ce pas le propre des démocraties ?


Lien : http://justelire.fr/illusion..
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Vitaly Malkin, ancien physicien formé à l'école soviétique, puis homme d'affaires et politicien à la chute de l'empire, se préoccupe aujourd'hui de penser le monde et de causes humanitaires.
Son livre Illusions Dangereuses et sous-titré quand les religions nous privent de bonheur se veut un texte militant contre les chimères, qu'il identifie comme les idéologies basées hors du champ matérialiste et naturaliste, qui nous ont été imposées, qui norment les sociétés en dépit de toute preuve de leur fondement, des contradictions qu'elles contiennent, des mensonges historiques ou ontologiques qu'elles véhiculent et qui n'ont pas démontré une quelconque capacité à rendre l'homme meilleur où à faire son bonheur. Bien, au contraire, en contraignant sa vie, elles ne produisent que souffrance psychologique ou physique, des fous de Dieu capable de déverser des flots de sang innocent, des théodicées impuissantes à expliquer la Shoah et les maux de la planète ou encore des règles désuètes plus proches du sadisme que de la bonté divine.
Son ouvrage déconstruit principalement les dogmes et les concepts des trois religions monothéistes, le judaïsme, le christianisme et l'islam, qui sont venus remplacer la raison au coeur de l'organisation sociale de l'Antiquité, par des dogmes figés, inattaquables, inventés ou arrangés à postériori par les pères de ces croyances pour justifier l'inexplicable ou maintenir le contrôle sur des croyants terrorisés par leurs imprécations.
Pour lui, ce sont des religions de mort, plus que de vie, elles seraient en réalité ce mal que toutes placent dans la non-adoration de leur Dieu unique.
Son argumentaire à charge est très érudit, il laisse la place à une foultitude de références issues des trois livres, des écrits des penseurs reconnus de ces religions, qui servent à illustrer sa réflexion et ses convictions qu'il oppose à ces textes anciens.
La moitié du livre est consacré au traitement du plaisir par ces religions, leur combat le plus féroce au cours de siècles, un plaisir oeuvre de Satan auquel était assimilé, des actes physiologiques aussi naturels que le rire. Un long et édifiant passage est consacré à l'onanisme dont je n'avais une connaissance que pratique...

C'est un ouvrage riche qui nécessite du temps, il contient de très belles illustrations. Dans un style différent et moins fluide, il m'a fait penser à Décadence de Michel Onfray.
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Je vais essayer de faire ce que dit l'auteur en toute fin d'ouvrage à savoir "N'ayez jamais peur d'exprimer votre point de vue, même s'il diverge de l'opinion générale." C'est d'ailleurs pour cette raison que je n'ai pas pris le temps de lire les autres critiques déjà apposées sur ce livre mais que je ne les lirai que par la suite. Tout d'abord, cet ouvrage m'ayant été envoyé par un Masse critiques Privilèges, il me semble tout naturel de remercier Babelio ainsi que les éditions Hermann pour l'envoi, oui, ce que je considère comme étant un "beau livre" de par sa qualité d'impression, de papier, d'illustrations et du format. Je ne connaissais absolument pas Vitaly Malkin jusqu'à présent mais je crois que je vais suivre de près ses prochaines publications. Certes, je ne suis pas complètement d'accord avec tous ses propos mais certains me plaisent et s'adaptent bien avec ma propre façon de penser (pour ne citer qu'un exemple, sur celui du mariage des prêtres et de la pédophilie au sein de l'église).

Ayant divisé son ouvrage en huit parties, l'auteur, extrêmement bien documenté (c'est ce qui m'a épaté en voyant la bibliographie en fin d'ouvrage et lorsqu'il cite ses sources tout au long de ses démonstrations, toujours justifiées et appuyées d'exemples parlants), s'est attaché à la comparaison des trois grandes religions monothéistes qui sont omniprésentes dans notre monde actuel, à savoir le judaïsme, le christianisme et l'islam, s'attardant quelque peu sur le bouddhisme également, et ce, sans parti pris puisque l'auteur se qualifie lui-même comme athée. Il nous démontre que nous sommes sans arrêt, consciemment ou non, bouffés pas ces chimères qui nous empoisonnent l'esprit et le corps suivant notre éducation et notre conditionnement mais aussi selon la société dans laquelle on vit. J'ai trouvé son essai admirablement bien exposé, relativement clair mais je n'ai qu'un seul regret : j'aurais préféré que l'auteur l'explicite de façon chronologique et linéaire plutôt qu'en le divisant comme il l'a fait par thèmes et avec, par conséquent, sans cesse des retours en arrière. J'avoue que ce découpage m'a quelque peu déboussolée et parfois perdue, même si je m'y suis toujours retrouvée par la suite. J'aurais également bien aimé qu'il s'attarde un peu plus sur les événements actuels avec les actes terroristes qui sot "soit-disant accomplis au nom de la religion" mais peut-être est-ce trop frais et faudra-t-il laisser passer encore un peu de temps ?

Un ouvrage complet, extrêmement riche et une chose est certaine, qui ne peut pas laisser son lecteur perplexe, voir même complètement révolté envers certaines pratiques et croyances toujours pratiqués actuellement. A découvrir ! Attention, public averti !
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Livre lu dans le cadre de Masse Critique. Je remercie Babelio et les éditions Hermann pour cet envoi.

Matériellement, l'ouvrage en impose. de par ses dimensions imposantes et par sa couverture où paraît au milieu de nuées sombres un visage angoissé. Les vastes pages sont couvertes d'une typographie agréable à l'oeil. de nombreuses et riches iconographies illustrent les chapitres.
Un gros bémol sur le plan matériel : les trop nombreux mots manquants, coquilles ou paragraphes doublés deviennent vite pénibles. Voilà pour la forme.

Sur le fond maintenant, Vitaly Malkin signe avec Illusions dangereuses un ouvrage pamphlétaire plus qu'un essai objectif sur l'histoire des religions. Son but, annoncé dans son introduction, est de dénoncer les chimères illusoires que représentent toutes les croyances et le fait qu'elles empêchent les êtres humains de vivre heureux. Vaste programme...
Pour ce faire, l'auteur n'opte pas pour une discussion linéaire de l'intro à la conclusion. Au contraire, chaque chapitre s'apparente à une dissertation sur un thème majeur de la foi(la notion de foi contre la raison, la mort, les plaisirs, le sexe, la sainteté, la masturbation, etc). L'inconvénient de cette construction, à mes yeux, est qu'elle occasionne des redites d'un thème à l'autre. Surtout que certains - plaisirs, sexe et onanisme - sont déjà très proches.

Vitaly Malkin enfonce à grands coups de pioche, et nombreuses citations à l'appui, tous les tenants des religions monothéistes. Il les oppose sans cesse soit à la seule rationalité, soit à l'esprit raisonné des civilisations gréco-latine. le propos étant bien sûr de démontrer les erreurs et absurdités des religions et, partant, des croyants. Bien qu'athée, je ne partage pas tous ses points de vue. Il a dans certaines argumentations un côté trop manichéen. Certes, les références et extraits qu'il cite tendent à soutenir ses arguments. Mais de la lettre à l'esprit il y a loin et tous les croyants ne sont pas des décérébrés sans nuance. Néanmoins il permet de découvrir les religions sous un autre angle.

Illusions dangereuses n'en reste pas moins un ouvrage intéressant à lire. Ne serait-ce que pour réfléchir à la question et exercer son esprit critique car il n'est pas, à mon avis, à prendre comme parole d'évangile (si j'ose dire... Pas sûre que Mr Malkin apprécierait ce terme). Il faut reconnaître à Vitaly Malkin un travail de recherche et de synthèse impressionnant, tant en quantité qu'en qualité. Il a compulsé nombre de textes fondateurs, qu'il s'agisse des trois Livres - Torah, Bible, Coran - ou des écrits de théologiens des trois monothéismes, voire quatre puisqu'il offre aussi quelques aperçus sur le bouddhisme qu'il rattache assez vite au christianisme.
Sa prose est claire et fluide. Il émaille ses dissertations d'anecdotes et commentaires personnels. Je ne les ai pas toujours trouvés de bon goût. Mais là, c'est une question de sensibilité elle aussi personnelle.
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À l'heure où on tue dans les rues ou les salles de concert et aux quatre coins de la planète, au nom de Dieu (peu importe lequel, chaque dieu des trois livres a eu son lot au fil des siècles de tués ou sacrifiés, mécréants ou martyrs), c'est un livre bien courageux que nous offre Vitaly Malkin. Dans cet essai fort bien documenté, illustré et étayé de raisonnements clairs et lucides, l'auteur fait le procès des religions monothéistes (christianisme, judaïsme et islam) sans oublier le bouddhisme, dans le but de démontrer qu'elles ne sont qu'illusions dangereuses qui empoisonnent nos sociétés et briment l'humanité.

« L'homme ne vit plus dans un monde riche et varié, celui des choses et des hommes, mais avec la vision du monde proposée par le livre ».

A travers ces huit chapitres, exposant chacun les relations que la religion entretient avec la mort, la raison, la sexualité, la sainteté, la Shoah…, Vitaly Malkin arrive aux conclusions suivantes :
– La religion est avant tout un instrument d'asservissement des peuples et de pouvoir pour quelques-uns ;
– Si Dieu existe, quid de la Shoah, du rôle des nazis et d'Hitler, … en un mot de la volonté divine ?
– L'humanité se porte mieux lorsque la religion ne guide pas les sociétés humaines (la Grèce antique, les lumières, nos sociétés actuelles (pour combien de temps, face au retour du religieux dans la sphère politique et sociale ?)…
– le croyant calque sa vie sur des préceptes qui l'amène à renier ou négliger sa vie présente et matérielle au bénéfice d'une spiritualité qui lui promet post mortem richesses et bien être. Et si le Paradis, c'était tout simplement à construire ici et maintenant ?
– La religion comme pulsion de mort qui prône souffrance et pénitence en opposition au plaisir, au bien-être et à l'épanouissement de l'être humain, qui ne demande qu'à vivre !

– et bien d'autres choses encore que je vous laisse découvrir…

Ce livre ravira les non-croyants qui se soucient du religieux, mais est-ce qu'il fera réellement douter le croyant fervent ? Je ne le pense pas. Les croyances, quelles qu'elles soient (religieuses, politiques, ..., ont toujours accompagné l'humanité et semblent bien constitutives de la nature humaine…

Je remercie vivement Babelio et les éditions Hermann pour l'envoi de ce livre. Il m'a beaucoup intéressé et même si on sent, bien sûr, le parti pris de l'auteur, son argumentation est juste et sensée. J'ai repensé souvent à la théorie des mèmes et au livre de Susan Blackmore. Sa lecture en fait un bon complément.

« Je voudrais qu'un Dieu unique et bon, omnipotent, omniscient et omniprésent existe. Il participerait à nos affaires humaines et notre vie en serait bien meilleure. Mais force est de constater qu'il n'y a aucun signe de lui et que les femmes et les hommes, incorrigibles, restent les seuls responsables de tout le mal sur terre. »
Et tout le bien aussi...
Lien : https://wordpress.com/post/p..
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L' ex homme d'affaires russe Vitaly Malkin se lance dans la philosophie avec un beau livre théorique qui suit la lignée de la philosophie des lumières en épousant l'idée que le bonheur et les religions sont par essence incompatibles.
Une des idées du livre de Malkin c'est de faire la guerre aux chimères, à savoir toutes ces idéologies,et croyances qui n'ont pas leur source dans notre raison.
A l'heure où le religieux retrouve un essor indéniable cet ode à la vie terrestre profondément agnostique et hédoniste mérite largement d'être entendu d'autant que certains arguments de Malkin sont assez irréfutables.
Pronant la philosophie épicurienne, Malkin défend dans son livre le droit des femmes à disposer de leurs corps et à s'opposer aux pratiques barbares comme l'excision.
Cette théorie manque parfois d'un peu de nuance et la diatribe antireligieux est trop chargée pour convaincre totalement mais les illusions dangereuses doit se lire avant tout comme un pamphlet et Frédéric Beigbeder dans sa préface ne dit pas le contraire puisqu'il voit ce livre comme « pamphlet ambitieux (qui) prolonge la pensée de Voltaire et du marquis de Sade, deux antireligieux célèbres "... en Cela, la pensée de Malkin, qui se situe à rebours de la pensée actuelle mérite largement qu'on s'y attarde...


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