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« L'éducation sentimentale ». Tel aurait pu être le titre de ce roman de Françoise Mallet-Joris. Education, amour, et… désillusion…

A Gers, en Belgique, Hélène est quelque peu délaissée par son père veuf, pris qu'il est entre ses affaires et sa maitresse…Hélène n'aura de cesse que de rencontrer celle-ci, Tamara Soulerr qui s'avèrera une femme dure et possessive ; une attitude qui n'empêchera pas que naisse entre les deux femmes une relation complexe et ambigüe.

Mais le livre s'appelle « le rempart des Béguines » et c'est le premier roman (sulfureux pour l'époque dans la mesure où il traite de l'homosexualité féminine) de l'écrivain Françoise Lilar (père ministre belge, mère écrivain…) qui ne put le publier à 19 ans que sous le pseudonyme Françoise Mallet-Joris.

On est à l'époque de « Un barrage contre le Pacifique » de Duras et de « Bonjour tristesse » de Sagan qui viendra quelques années plus tard, mais « le rempart des Béguines » n'aura pas le retentissement de ces deux best-sellers… Peut être la dérive (pesante à mon avis) vers le sadomasochisme peut-elle expliquer, même partiellement, ce relatif oubli dans lequel semble tombé ce brûlot des années 50 ?
Sans doute…
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Initiation saphique d'Hélène 15 ans par la maîtresse de son père veuf depuis 8 ans, Tamara profitant parfois cruellement de la candeur d'une Hélène en mal de tendresse. Personnage intéressant, cette russe Tamara, 35 ans, une vie d'aventurière, souvenirs d'amours déçues, folie sous-jacente...

J'ai bien aimé l'ambiance 'belle société années 50', aussi fouillée et peut-être plus crédible que le très beau 'Bonjour tristesse' de Sagan.
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Dès le premier paragraphe j'ai trouvé l'écriture remarquable. En quelques lignes, Françoise Mallet-Joris, toute jeune écrivain (pas encore 20 ans, et un recueil de poèmes déjà publié) décrit la solitude et l'ennui de sa narratrice, Hélène, adolescente de quinze ans, en se focalisant uniquement sur les sons qui s'arrêtent et le silence qui s'installe. Ensuite elle fait une peinture du milieu social dans lequel elle évolue, un milieu très aisé, très bon chic bon genre, très années cinquante aussi, dans une petite ville de province à la morale un peu étriquée et vieillotte. Au point que que la relation entre Hélène et Tamara est déjà audacieuse sur le plan social, ce qui finalement permet que personne dans l'entourage d'Hélène ne soupçonne la moindre relation homosexuelle. Ce roman, pourtant moins connu que Bonjour tristesse de Françoise Sagan, est bien plus sulfureux tout en étant ancré dans un univers social mieux dépeint, fouillé, et plus crédible. C'est sulfureux mais c'est loin d'être un roman érotique, c'est surtout l'évolution psychologique d'une adolescente, sa maturation au fil d'une première expérience amoureuse. Si les scènes de sexe sont à peine suggérées, le personnage de Tamara, adulte manipulatrice, assez instable, parfois violente, met le lecteur mal à l'aise. Hélène est une petite fille riche, assez naïve, mais elle est très attachante par son intelligence et sa capacité à analyser ce qu'elle ressent et ce qu'elle vit. Pour un premier roman c'était très osé et en même temps très travaillé et très abouti.
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Françoise Mallet-Joris a 21 ans lorsque parait son premier roman :"Le Rempart des Béguines". Il y est question d'homosexualité féminine. Je n'ai pas trouvé de documents concernant les réactions lors de la sortie de ce livre. Il n'est cependant pas difficile d'imaginer que des qualificatifs comme "sulfureux" ou "scandaleux" ont du être employés. Nous sommes en 1951.

Sans indication précise sur la période où l'autrice situe son histoire on peut penser qu'il s'agit de l'entre-deux-guerre.

Hélène, jeune fille de 15 ans, est la narratrice. Elle vit avec son père. Sa mère est décédée depuis plusieurs années. Julia, la bonne, s'occupe d'elle. Elle s'ennuie "j'aurai voulu alors ne pas être seule, bavarder avec quelqu'un qui s'intéressât à moi". Son père est très occupé, de plus il a une maitresse, Tamara, russe divorcée.

Un jour Hélène, au lieu de téléphoner à Tamara comme le lui a demandé son père, décide par curiosité - elle ne la jamais rencontrée - de se rendre à son domicile. Dés leur première rencontre, débute entre Tamara, femme de 35 ans, et Hélène, jeune fille de 15 ans, une liaison. Leur liaison sera tumultueuse. Elle traversera des périodes de douceur, de plaisir, de rire, de pleurs, de violence, de jalousie, de sado-masochiste : "Jamais je n'ai connu un plaisir plus intense que ce jour où j'avais cru la perdre. Jamais je n'avais mieux compris l'empire qu'elle avait sur moi, et la revanche qu'elle prenait à en user."
A l'heure de leur rupture Hélène sera libre "j'étais libre enfin. Même mon vieux désir de vengeance disparaissait : il n'était qu'une dernière tentative pour ranimer le vieil antagonisme tendre que je ne devais plus connaître de longtemps... "

Très belle écriture. Pour parler des rapports sexuels entre Hélène et Tamara l'autrice n'use pas de descriptions plus ou moins érotiques. Elles sont juste suggérées.
Dés son premier roman Françoise Mallet-Joris a démontré un grand talent d'écrivain.


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Dès les premières lignes, j'ai été séduite par l'écriture de Françoise Mallet-Joris : très imagée, très riche, très descriptive. On est dans la tête d'Hélène, 15 ans, esseulée, désoeuvrée, dans une petite ville de province. le salut viendra de Tamara, 35 ans, énigmatique maîtresse de son père veuf, grâce à laquelle elle découvrira toutes les affres d'un amour dysfonctionnel, les rapports de force, le manque, la soumission, la rébellion, exacerbées d'autant que la relation est violente.

Le fait que cette éducation sentimentale se développe avec une femme a l'intérêt pour le personnage principal d'y trouver un modèle de femme, de ce qu'est être une femme, de ce que cela peut être, alors qu'elle a perdu sa mère très jeune et est en manque de repère à ce sujet. Cela me semble être un point fondamental et très intéressant du roman.
Pour le reste, il me semble que les problématiques décrites en lien avec la relation amoureuse vaut pour tout le monde, quelle que soit l'orientation sexuelle, cela sur le plan interpersonnel et intime.
La dimension sociale des relations amoureuses tient également une place forte et joue beaucoup dans le personnage de Tamara et dans la relation amoureuse de Tamara et d'Hélène.

J'ai apprécié l'évolution d'Hélène dans ce parcours du combattant. L'autrice transcrit bien les états psychologiques traversés selon moi, je trouve que c'est vraiment le point fort de l'oeuvre. J'ai beaucoup aimé la fin.

Pour qui chercherait un roman érotique, passez votre chemin, les scènes de sexe sont à peine suggérées. D'ailleurs, le point du désir et du plaisir physiques me semble avoir été sous-exploité, évacué systématiquement en une phrase ou par allusions, même si mentionné à plusieurs reprises, alors que cela fait également partie de cette éducation sentimentale.

Je suis ravie d'avoir découvert cette plume féminine franco-belge du XXème siècle grâce au challenge Solidaire 2022 dont j'ai apprécié autant le style que le sens du scénario et de la psychologie des personnages, je ne manquerai pas de me pencher sur d'autres de ses titres.
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Hélène, 16 ans, s'ennuie dans la vie. Sa rencontre avec Tamara, la maîtresse de son père, va changer sa vie et lui faire découvrir la sensualité...
Dans "lire les écrivains belges" de Anne-Marie Beckers, ce livre est conseillé aux étudiants à partir du 2nd degré (15-16 ans). Peut-être suis-je "vieux jeu", mais je ne crois pas que je l'aurais volontairement mis dans les mains de ma filles de 15 ans.
Et pourtant, ce livre est très bien écrit et aborde pas mal de tabous de notre société. Ce livre a été écrit en 1951 et est toujours d'actualité.
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Surprenante lecture, découverte grâce au Challenge Solidaire.
Nous sommes dans les années 50, dans une petite ville belge, aux meurs étriqués. Hélène, 15 ans, vit avec son père, avec lequel les relations sont froides, distantes et maladroites. Sa mère est décédée. Seule Julia la bonne lui témoigne quelques gestes de tendresse.
Jusqu'à ce qu'elle rencontre Tamara, la maitresse de son père, qui va bientôt également devenir la sienne.
J'ai été impressionnée par le style de l'autrice, 21 ans à la parution de ce roman, dont les descriptions sont riches, vivantes et dont les personnages sont d'une grande profondeur. J'ai également beaucoup apprécié le réseau de symboles, d'opposition qui émaillent le texte, le rendant passionnant.
Le petit bémol est dû à la relation étrange que les deux femmes entretiennent : Tamara est assez instable, Hélène très jeune et la manipulation et la violence qui entachent leur couple sont pesantes voire malaisantes à certains moments.
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Helene 15 ans vit seule avec son père dans une grande maison.mais celui ci ma pas le temps de s,occuper d,elle.un jour son père va lui dire qu'il est retenue en ville et qu'il faut qu'elle téléphone a tamara,pour lui dire qu'il sera en retard.sauf que la
jeune fille va décidée de faire la commission de vive
voix.et de se rendre au
rempart des béguines.
elle va tombée sous la
fascination de tamara.
qui va lui faire découvrir les amours lesbien.
le rempart des béguines,
est un classique qui révéla
l,immense talent de Françoise mallet joris.
et qui sera porté à l,écran
avec Nicole courcel dans le
rôle de tamara et Anicet alvina dans le rôle d,Helene.
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A l'occasion de la mort de Françoise Mallet-Joris, relire ce roman découvert il y a 20 ans, et y prendre le même plaisir.
Beaucoup d'émotions en relisant l'histoire d'Hélène, presque 16 ans, qui découvre la passion auprès de Tamara, la maîtresse de son père.
Un très beau roman.
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Paru en 1951, c'est le premier roman d'une jeune fille de 19 ans qui allait vite devenir une grande femme de lettres. Françoise Lilar publie donc son roman sous le nom de Mallet : pour quelle raison me direz-vous ? Eh bien parce qu'elle décrit dans son roman les amours d'une fille de 16 ans et d'une femme de 36 ans qui est la maîtresse du père de la première. le tout est d'un érotisme sans nom ... et nous sommes en 1951 ...
Ce livre est une pépite, une trouvaille de boîte à livres (sinon, il y a fort à parier que je ne l'aurais jamais lu), une plaisante distraction qui vaut toutes les nuances de Grey du monde, je vous l'assure. Cette Françoise est un joli monstre, comme l'était en son temps la Sagan. Nous manquons un peu de ces ogresses littéraires qui ravissaient les lecteurs en les bousculant goulûment. de nos jours, il ne reste que la provocation par les mots. L'élégance est morte et c'est fort dommage.
À bientôt, Mme Mallet-Joris. Je lirai sans trop attendre votre Chambre Rouge.
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