Après un premier tome qui suivait les victimes des usuriers et permettait ainsi de découvrir les ficelles de cette profession de l'ombre, cela fait maintenant trois tomes que l'auteur se concentre sur les difficultés et les dangers du métier de prêteur-sur-gages.
La saga se déroule toujours dans les bas-fonds de la société nippone, là où règnent les yakuza et où l'argent fait défaut. L'auteur se concentrer toujours sur les laissés-pour-compte de l'économie de marché, mais continue de délaisser les victimes des prêteurs-sur-gages pour nous emmener dans le milieu des gangs et du racket, tout en portant plus d'attention au problème des usuriers. le fait de centrer le récit autour de jeunes voyous, permet à nouveau de pointer du doigt une jeunesse nipponne en manque de repères.
Shôhei Manabe poursuit tout d'abord l'histoire de Yû-chan, ce jeune homme qui a du mal à assumer son homosexualité. Une histoire plus calme, sans lien apparent avec le milieu des usuriers, même si le jeune homme de modeste famille a des problèmes financiers. Afin de s'intégrer au sein de cette communauté qui semble l'accepter tel qu'il est, Yû-chan doit cependant faire des concessions qui ont également des conséquences sur son portefeuille.
En deuxième lieu, en plaçant son héros derrière les barreaux pour avoir fait chanter ses clients,
Shôhei Manabe va réussir à développer une autre facette de ce personnage de plus en plus charismatique.
Mais, l'auteur va également dépeindre une jeunesse nippone complètement désillusionnée. Des jeunes qui ont du mal à trouver leur place au sein de l'économie nippone et qui, en marge de cette société capitaliste, vont chercher leur salut dans le racket, les gangs, la prostitution et les arnaques en tout genre.
Le graphisme est de plus en plus plaisant, donnant de plus en plus de charisme à son personnage central, tout en continuant à soutenir cette atmosphère malsaine et glauque de manière très convaincante.