Retour à Biarritz

Bof bof bof, je ressors de cette lecture avec une douce odeur aigre-amère, pas désagréable mais comme si l'on m'avait trompée. Biarritz, certes, il y est fait allusion mais de loin, même de très très loin puisque l'histoire se déroule au Brésil. D'entrée, le lecteur connaît le coupable et les motifs de son crime. Par la suite, il ira lui-même se confier à la police qui ne l'arrêtera cependant pas. Vous appelez cela un polar, vous ? Pas moi. Une histoire noire certes mais là-encore déçue par l'intitulé qui lui est attribuée en tant que petit polar du Monde et de la SNCF. Une histoire bien écrite, qui détend mais en ce qui me concerne, je n'ai pas réellement accroché. Une banale histoire de jalousie, un amant blessé qui va tuer son rival mais...malgré son aveu auprès des forces de l'ordre, pourquoi n'est-il pas immédiatement arrêté et puni pour son crime ? Eh bien, c'est tout simplement parce que c'est avec ce personnage représentant les forces de l'ordre que réside en réalité tout le mystère...

Des illustrations qui ne m'ont pas particulièrement tapées à l'oeil, voire même plus irritées qu'autre chose et un mini guide touristique qui m'a laissée de marbre. Envie d'aller à Biarritz ? Non, pas particulièrement, merci...Mais suis-je sans doute dans l'erreur et donc à vous, chers lecteurs de me détromper en vous laissant tenter par cette lecture !

Sa petite amie Angèle l'a quitté pour partir au Brésil rejoindre son nouvel amant, Everaldo da Souza. Alors fou de rage et dévoré de jalousie, il prend le premier avion en partance de Biarritz pour la retrouver au pays du carnaval et de la samba. Arrivé sur place, il tue Everaldo da Souza, d'une balle en pleine tête…
Tout le scénario de cette courte nouvelle se déroule uniquement au Brésil, le lecteur se trouve donc un peu floué puisque la ville de Biarritz n'apparaît que dans le titre et semble trop absente de l'ensemble du récit, à mon goût, où elle n'apparaît qu'épisodiquement. La seule mise en valeur de cette jolie cité balnéaire du Pays basque se trouve à la fin du livre dans le mini-guide de Jean-Michel Boissier qui nous fait visiter l'aquarium de Biarritz à l'heure du repas des phoques, les musées, l'hôtel du Palais surplombant majestueusement l'océan ; le journaliste reporter fait également saliver nos papilles avec les tapas et les délicieux macarons que l'on peut déguster sans modération dans la pâtisserie Miremont.

J'ai été déçue par cette histoire abracadabrantesque dont l'intrigue un peu trop convenue perd de sa consistance au fil des pages pour finir par se dégonfler tel un soufflé lorsqu'on parvient à l'épilogue. En dépit d'une écriture fluide dans un beau style littéraire, je n'ai pas été séduite par ce petit polar qui manque de caractère et dont l'énigme est quasi-inexistante.

Quant aux maigres illustrations présentes dans l'opus, Hervé Bourhis n'a pas trop brillé par son imagination en utilisant un trait de crayon minimaliste, c'est le moins que l'on puisse dire !

Bon, si j'ai bien suivi toute l'histoire, entre 2013 et 2015, la SCNF et le Monde se sont associés pour sortir, pendant quatre saisons, une collection « Les Petits Polars du Monde » regroupant chacune près d'une dizaine de nouvelles policières auxquelles de grands noms du genre ont participé.

Dans la saison 4, l'idée était de mettre en avant une ville et d'associer un auteur et un illustrateur et d'ajouter, en fin d'ouvrage, une sorte de guide touristique de ladite ville…

J'ai voulu tenter l'expérience avec « Retour à Biarritz », une nouvelle de Ian Manook illustré par Hervé Bourhis.

Un type déboule au Brésil pour dézinguer le gars pour qui l'amour de sa vie l'a quitté…

Bon, je ne vais pas faire plus long que mon récit…

Que dire ?

Déjà, que je ne suis pas certain que j'ai découvert la collection « Les Petits Polars du Monde » et cette quatrième saison tout particulièrement en commençant par le meilleur titre ou le plus représentatif du projet.

Car, autant le dire toute de suite, de Biarritz, il n'y a point ou quasiment pas puisque l'intrigue se déroule au Brésil. Aussi, plutôt que Biarritz, cela eût pu être Quimper, Périgueux, voire Perpignan, cela n'aurait rien changé au texte ou presque.

Pour ce qui est du récit, narré à la première personne, il n'apporte pas grand-chose non plus puisque l'histoire est assez inintéressante : un type qui va au Brésil pour buter un autre type juste pour une gonzesse… et le lecteur a même du mal à croire à ce qu'il se passe durant le récit…

Pour autant, on ne peut pas dire que cela soit mal écrit, juste que, l'auteur ne mettant pas en place une certaine ambiance et le héros n'ayant rien d'attachant… difficile d'être happé et capté par cette histoire.

Ensuite, en ce qui concerne les illustrations, elles sont simplistes (peut-être à l'image du texte, me direz-vous) et n'apportent pas grand-chose non plus à l'ensemble.

Enfin, pour ce qui est de « l'échappée finale à Biarritz », à part d'habiter la ville, et encore, j'ai du mal à voir qui cela pourrait intéresser tant le contenu de cette partie est indigeste à lire.

Au final, pas grand-chose à retenir de « Retour à Biarritz » qui ne fait pas briller un concept pourtant intéressant à la base. À voir si je teste une autre ville… un autre auteur… un autre illustrateur…

Texte : efficace, construit comme un labyrinthe dans lequel on s'enfonce petit à petit inéluctablement vers une fin plutôt glauque.
Illustration : surprenante, caricaturale tout en étant en même temps très graphique et pas si naïve que l'on pourrait le croire.
Visite touristique de Biarritz, ville de départ et d'arrivée de la nouvelle, il aurait été plus dépaysant d'errer dans la jungle brésilienne car Biarritz ne nous laisse apercevoir que son côté balnéaire avec un peu n'importe quoi de construit au fil des années et pas grand chose d'autres. Dommage !

Je ne connaissais pas cette collection et je l'ai découverte en cherchant de la lecture sur le site des E-livres de la SNCF.

Dans ce petit opus nous sommes censés partir à la découverte de Biarritz et il y a comme une erreur sur la marchandise car si la ville de Biarritz est bien évoquée nous nous retrouvons dans le Mato Grosso au Brésil.

Beaucoup d'originalité également dans la narration car le crime avoué n'est pas condamné et on comprend au fur et à mesure que rien n'était laissé au hasard dans cette histoire et que les personnages sont là où ils devaient être pour finaliser une histoire qui a pris sa source à Biarritz justement.

Les auteurs ont surement pris un grand plaisir à nous balader complètement et à nous laisser deviner et chercher un épilogue.

Les dessins sont beaux et accrocheurs, les textes bien écrits (mais en même temps comment en douter vu l'auteur), le sujet original surtout dans sa résolution, pourquoi bouder son plaisir d'autant que cela se lit vite et gratuitement sur le site consacré à la lecture de la SNCF

Lien : http://delcyfaro.blogspot.fr..