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EAN : 9782246550990
344 pages
Grasset (19/03/2003)
2/5   1 notes
Résumé :
« L'amour, nous en parlons toujours, nous l'expérimentons souvent, mais nous n'y comprenons rien, ou presque. La preuve : nous ne pouvons plus en fixer un sens unique et le déchirons entre des contraires - eros et agapè, jouissance brute et charité abstraite, pornographie et sentimentalisme. Il en devient absurde ou insignifiant. Explication : la philosophie nous a persuadés de l'interpréter à partir de la conscience de soi (du cogito), comme une simple variante, dé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Six méditations philosophiques sur un sujet intuitivement abordable voire excitant mais d'un abord extrêmement difficile, d'un niveau intellectuel qui me dépasse. Véritable tue-l'amour, à vous faire douter de votre curiosité sur le thème de l'érotisme.
J'ai lu attentivement l'introduction que j'ai trouvée intéressante et abordable (Voir en citations). Dans la première méditation j'ai trouvé intéressante l'idée que Descartes se soit trompé avec son "Cogito ergo sum" en oubliant que l'être humain avant de penser a besoin d'être aimé et d'aimer. Sans amour on ne pense pas. Après j'ai décroché.

Si une personne a lu cet ouvrage jusqu'au bout, je suis preneur de ses lumières. En attendant, m'inspirant de cette réconfortante affirmation de l'auteur, je vais continuer à cultiver modestement mon jardin érotique puisque " du phénomène érotique, nous ne savons pas la même chose, mais nous en savons tous autant ; devant lui, nous restons d'une égalité aussi parfaite que notre solitude."
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La poésie peut me dire ce que j’expérimente sans savoir l’articuler et me libère ainsi de mon aphasie érotique - elle ne me fera pourtant jamais comprendre l’amour en son concept. Le roman parvient à rompre l’autisme de mes crises amoureuses, parce qu’il les réinscrit dans une narrativité sociable, plurielle, publique — mais il ne m’explique pas ce qui m’arrive, réellement, à moi. La théologie, elle, sait ce dont il s’agit ; mais elle le sait trop bien pour toujours éviter de m’imposer une interprétation si directe par la Passion, qu’elle annule mes passions – sans prendre le temps de rendre justice à leur phénoménalité, ni donner un sens à leur immanence. La psychanalyse peut résister à ces hâtes et sait demeurer parmi mes vécus de conscience et surtout d’inconscience – mais précisément pour mieux constater que je souffre d’un défaut des mots pour les dire, voire qu’elle-même manque des concepts pour les penser. De ces efforts défaits, il résulte que le tout-venant, autrement dit tous ceux qui aiment sans bien savoir ce que l’amour veut dire, ni ce qu’il leur veut, ni surtout comment lui survivre – vous et moi le premier – se croit condamné aux pires trompe-la-faim : le sentimentalisme en fait désespéré de la prose populaire, la pornographie frustrée de l’industrie des idoles ou l’idéologie informe de l’épanouissement individuel, cette asphyxie vantarde Ainsi la philosophie se tait et, dans ce silence, l’amour s’efface.
Une telle désertion de la question de l’amour par le concept devrait scandaliser, d’autant plus que la philosophie tient son origine de l’amour même et de lui seul, « ce grand dieu ».
[…] La philosophie ne comprend qu’à la mesure où elle aime - j’aime comprendre, donc j’aime pour comprendre. Et non pas, comme on préférerait le croire, je finis par comprendre assez pour me dispenser à jamais d’aimer.
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* Aimer n’appartiendrait pas aux modes premiers de la pensée et ne détermine donc pas l’essence la plus originaire de l’ego. L’homme, en tant qu’ego cogito, pense, mais il n’aime pas, originellement du moins. Or l’évidence la plus incontestable — celle qui englobe toutes les autres, régit notre temps et notre vie du début à la fin et nous pénètre à chaque instant du laps intermédiaire – atteste qu’au contraire nous sommes en tant que nous nous découvrons, toujours déjà pris dans la tonalité d’une disposition érotique ““ amour ou haine, malheur ou bonheur, jouissance ou souffrance, espoir ou désespoir, solitude ou communion – et que jamais nous ne pouvons prétendre, sans nous mentir à nous-mêmes, atteindre une neutralité érotique de fond. D’ailleurs, qui s’efforcerait vers l’inaccessible ataraxie, qui la revendiquerait et s’en vanterait, s’il ne s’éprouvait précisément d’abord et toujours travaillé, transi et obsédé par des I tonalités amoureuses ? L’homme se révèle au contraire à lui-même par la modalité originaire et radicale de l’érotique. L’homme aime - ce qui le distingue d’ailleurs de tous les autres étants finis, sinon les anges. L’homme ne se définit ni par le logos, ni par l’être en lui, mais par ceci qu’il aime (ou hait), qu’il le veuille ou non. […] Ce qu’omet la définition cartésienne de l’ego devrait nous choquer comme une monstrueuse faute de description du phénomène pourtant le plus proche, le plus accessible - celui que je suis à moi-même.

* Car il faut parler de l’amour comme il faut aimer - en première personne. Aimer a justement en propre de ne se dire et de ne se faire qu’en propre – en première ligne et sans substitution possible. Aimer met en jeu mon identité, mon ipséité, mon fonds plus intime à moi que moi-même. Je m’y mets en scène et en cause, parce que j’y décide de moi-même comme nulle part ailleurs. Chaque acte d’amour s’inscrit à jamais en moi et me dessine définitivement. Je n’aime pas par procuration, ni par personne interposée, mais en chair et cette chair ne fait ne fait qu’un avec moi. Le fait que j’aime ne peut pas plus se distinguer de moi, que je ne veux, en aimant, me distinguer de ce que j’aime.
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