Félicie

Une très courte pièce qui est loin d'être la meilleure de Marivaux. Plus qu'une pièce de théâtre avec des péripéties dramaturgiques et des personnages, c'est un apologue, petit texte en vers avec une morale. Les personnages sont donc des types, des allégories, comme c'est inscrit dans leur nom même : la Modestie, Diane – la déesse protectrice des vierges, Félicie – selon l'étymologie, le prénom vient de Félix « heureux »... Leurs caractères correspondent donc à leur prénom. La morale est simple, il faut se méfier de l'amour qui se présente avec un visage riant et respecter les principes de vertu et de modeste pudeur. Évidemment, c'est la conception datée du XVIIIème siècle de la place d'une jeune fille dans le monde et de son absence réelle de liberté. Félicie ne peut ainsi exprimer de véritable désir sans culpabiliser, et sa beauté est source de malheur.