Philippe Kieffer et ses commandos sont devenus des personnages mythiques pour un pays, le nôtre, qui a connu la catastrophe de la défaite de 1940.
Qui étaient ces héros ?
Philippe Kieffer exerçait la profession de banquier et ses commandos volontaires venaient de tous les horizons.
Leur point commun ? L'indignation, la révolte face à la défaite de 1940.
Beaucoup de ces hommes emprunterons un chemin périlleux pour rejoindre la France Libre dès 1940 pour un grand nombre.
Des formations de commandos sont organisées. Elles comportent des Français et des Britanniques. Et l'entraînement est très dur et implacable avec l'usage de munitions réelles.
Les hommes s'entraînent avec application, avec détermination...mais leur plus grand désir : participer à la libération de la France, lutter contre la barbarie nazie.
Enfin le grand jour arrive : le 6 juin 1944. Au cours du débarquement de Normandie, des soldats français posent le pied et combattent sur le sol national :
Philippe Kieffer et ses commandos.
Cet évènement a été relaté un grand nombre de fois.
L'ouvrage de
Benjamin Massieu a pour mérite de mettre en lumière la participation des commandos de Kieffer à la libération des Pays-Bas.
Le 1er novembre 1944, ils débarquent sur l'île de Walcheren qu'ils libèrent après quelques jours de combat. le contrôle de cette île, permettant un accès sécurisé au port d'Anvers, qui est vital pour les Alliés.
Depuis le débarquement du 6 juin 1944 et avec la progression des Alliés vers l'Allemagne, les besoins des armées engagées sont colossaux en : munitions, matériel, véhicules, carburant et nourriture. le système de convoyage Red Ball est débordé...Le port de Cherbourg et le port artificiel d'Arromanches ne suffisent plus et sont loin.
Les Alliés ont donc besoin du port d'Anvers qui a l'avantage d'être plus proche de l'Allemagne que Cherbourg et Arromanches.
Hitler le sait bien, puisque sa dernière grande offensive, la bataille des Ardennes, avait pour objectif de reprendre Anvers aux Alliés.
Au cours de ces combats sur l'île de Walcheren, les commandos français et britanniques se battaient aux côtés de commandos volontaires belges, néerlandais, norvégiens et allemands (antifascistes et/ou juifs) qui, eux aussi, voulaient libérer l'Europe de l'hydre nazie.
Après la guerre, la France, la Belgique et les Pays-Bas créeront des unités de commandos. Seule la Norvège ne le fera pas.
Une fois la paix revenue,
Philippe Kieffer retourne dans le civil où il exerce pour une très courte période des activités politiques.
Pour ses hommes qui n'avaient pas choisi la carrière militaire, le retour à la vie civile ne sera pas toujours facile. Peu de reconnaissance pour leur engagement dans les années qui ont suivi la fin de la Seconde guerre mondiale. Ils constatent, avec amertume, que ceux qui ont bien vécu de la guerre, vivent bien de la paix...
Certains connaîtront une fin misérable. D'autres réussiront plus ou moins.
Mais absolument tous n'oublieront jamais cette grande aventure, cette lutte de tous les dangers pour la liberté, la solidarité qui les unissait...et puis les copains tombés au combat seront toujours présents dans leurs coeurs et leurs âmes.
Benjamin Massieu a sorti de l'ombre ces combats pour la libération qui sont beaucoup moins connu que ceux auxquels participèrent Kieffer et ses commandos en Normandie. Là est son grand mérite tant au niveau des faits que du souvenir de ces héros, de ces "rebelles" révoltés contre l'humiliation de 1940.
Son livre est admirablement (j'insiste sur ce terme) illustré par un très grand nombre de photos très émouvantes et par des cartes.
Les opérations militaires sont minutieusement décrites. Ce qui n'exclut pas une profonde humanité de l'auteur en ce qui concerne l'état d'esprit de ces commandos
Ce livre bénéficie d'une belle et agréable présentation réalisée par les
Editions Pierre de Taillac.
En présentant ce livre, Babelio fait oeuvre utile pour le devoir de mémoire et le souvenir de ces hommes courageux.
Un grand merci à
Benjamin Massieu, aux
Editions Pierre de Taillac et à Babelio.