C'était l'anniversaire du Maître de l'horreur la semaine dernière. Quoi de mieux qu'un bon livre de lui pour lui célébrer. Mon dévolu s'est donc jeté sur «
Transe de mort » et la chance a voulu que ce soit l'édition NéO qui se jette dans mes bras. Ce défunt éditeur qui proposait des illustrations magnifiques. Mon côté collectionneur se régale du visuel. Pour la forme, il se pourrait que je recherche désormais dans ce format-là les livres qui me manquent et même, soyons fous, doubler ses ouvrages que je possède déjà.
Pourquoi
Graham Masterton est le Maître de l'horreur ? C'est simple, il ose. Pas de censure, du gore, de l'éviscération, des morts atroces, des supplices. Bref, la douleur est presque palpable. Mais ce n'est pas tout. Ce que j'adore chez lui, c'est sa passion communicative pour les forces obscures, ces démons et mythes de toutes croyances qu'il nous fait vivre. À mon sens, cela rend les histoires plus horrifiques.
Avec «
Transe de mort »,
Graham Masterton nous invite à deux voyages. L'un nous mènera vers l'Indonésie, plus précisément à Bali. La seconde excursion se fera au pays des morts, une sorte de monde parallèle au nôtre où les êtres ectoplasmes sont les résidents. Malheureusement, la Reine Rangda – Seigneurie de ces lieux – et ses dévots se repaient des âmes, surtout celles des voyageurs. Ses serfs sont appelés les Leyaks (synonyme Leak ou Le-ak).
Ce roman aurait pu être un coup de coeur. Il aurait pu rivaliser avec mon livre préféré : «
Démences », si les cent premières pages n'avaient pas été aussi ennuyeuses, bien que notre vénéré Maître y ait glissé quelques scènes bien horrifiques. Ce que je n'ai pas aimé, ce sont ces longues discussions de businessman. Il m'aura bien fallu lire cette torpeur pour voir le vrai talent, parce que en suite, il est difficile de lâcher le livre. À ce propos, en règle générale, la littérature d'Horreur me laisse plutôt de marbre. Hé bien ici, j'ai eu quelques sueurs froides. Il semblerait que je sois assez sensible au monde des morts^^
Avec ce thriller horrifique,
Graham Masterton nous dresse une atmosphère angoissante assaisonnée de quelques découpages membranaires et de geyser artériel, et il y va fort. Côté mythologique, c'est toujours une joie de découvrir par
Le Professeur écossais en personne les différentes cultures. Ici, c'est l'hindouisme qui est à l'honneur. L'auteur nous propose comme à l'accoutumée une traque endiablée entre des êtres démoniaques et un simple humain. On se prend de sympathie pour le personnage principal Randolph. Avec beaucoup d'empathie, on souffre avec lui.
«
Transe de mort » se termine avec des scènes de
démences, un démon des morts en la présence la Reine Rangda – cette impressionnante majesté des ténèbres –, où un portrait du mal y est effectué pour se débarrasser des Leyaks, sans parler de
descendance, de tensions avec ces vils mercenaires au
sang impur et enfin pour conclure des apparitions dont
les visages du cauchemar.
Une fin haletante où mes yeux sont restés accrochés à l'action. Je termine sur une légère déception pour le final.
Enfin, j'aurais aimé :
Qu'au lieu que Randolph aille chercher de la barbaque pour délivrer son amie Wanda des crocs des dobermans, que ces derniers fassent leur repas avec le mercenaire mutilé.
(Juste un mot sur mon édition. le livre étant en grand format, j'avais l'impression de ne pas avancer dans l'histoire. La mise en page m'a laissé coi à plusieurs reprises. Des sauts de lignes non intégrés pour différencier deux événements différents m'ont quelque peu embrouillé.)