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EAN : 9782070306992
48 pages
Gallimard (16/06/2005)
4.3/5   5 notes
Résumé :

Collioure, été 1905 : un petit port catalan, des rues étroites aux maisons serrées, aux toits de tuiles rouges, une vie locale haute en couleurs, rythmée par la cadence régulière des barques de pêche et le balancement des voiles sur la mer. Et autour, la nature, le vert des vignes qui tapisse les flancs des coteaux, les pins, les oliviers et les genêts. Et dans ce décor, deux artistes, venus de Paris, l'un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ete 1905, Matisse s'installe à Collioure pour peindre. L'été précédent, il était à Saint-Tropez avec Signac et Cross. Il sollicite le jeune Derain de venir le rejoindre, l'encourage même dans le sens que ça ne peut que faire du bien à son épanouissement de peintre. Collioure est un village portuaire tranquille et traditionnel du sud écrasé par un soleil de plomb, aussi ces deux peintres vont rester deux mois ensemble et ne vont pas se contenter de contempler les lieux, ce sont deux créateurs qui vont défier le temps, devoir réduire les ombres que la nature impose comme on réduirait la voilure du bateau à l'entrée au port, et leurs toiles vont baigner dans un soleil de feu, irradiant. Les deux artistes caressent le défi de vouloir purger la peinture dans ses concepts déjà nouveaux de l'impressionnisme qui a déjà bien ouvert le chemin vers l'art moderne, ils se revendiquent d' un nouveau mouvement appelé le fauvisme qui est en train de faire ses preuves. Une débauche de couleurs pures et agressives sur le même plan que le souci de l'harmonie met en musique. Tous les tons y passent, les ombres s'éclaircissent et se propagent en reflets. La mutilation du détail pousse à un résultat final qui ne converge pas spécialement vers un motif central, la toile entière est mise a contribution et confine à un éclat total ou tout se tient un peu, les éléments se font écho. On a l'impression que seul le recul met la peinture en mouvement ..

Matisse, le théoricien de la bande, dira en 1945 ceci : «  le fauvisme fut ainsi pour moi l'épreuve des moyens à placer côte à côte, assembler d'une façon expressive et constructive un bleu, un rouge, un vert. C'était d'une nécessité qui se faisait jour en moi et non d'une attitude volontaire, une déduction ou un raisonnement, dont la peinture n'a que faire »

Concernant Matisse, mon sentiment évolue, certes il a tenu comme fer à ne pas suivre Picasso vers l'abstrait abandonnant l'esthétique figurative, mais je demande à le juger sur pièce, trop de peintures souffrant d'approximation asphyxiées par la technique de recherche. Disons qu'il n'y a pas que des oeuvres abouties dans sa production.

Perso, ce que j'aime dans ce catalogue dépliant Gallimard avec les éclairages de Dominique Szymusiak et Joséphine Matamoros, c'est cette aquarelle qu'on va dire minimaliste de Derain : Bateaux de pêche et cette huile audacieuse de Matisse : La plage rouge. Voilà ce que donne une peinture réussie de Matisse : un chef d'oeuvre, de la pure création à un point jamais atteint. Ah la la que c'est beau de maîtrise et de rendu ! Merci grandement pour ce régal de l'oeil !

La palme revient au plus audacieux dans ce tirage de bourre auxquels se livrent les deux amis qui ne vont pas manquer de s'échanger les bons tuyaux. De Stael s'en souviendra !

Quand on examine au peigne fin la production des uns et des autres, rien n'est sûr d'attribuer à l'un telle trouvaille technique plutôt qu'à tel autre. Bien sûr que les acquéreurs font le reste. Il faut bien visionner date et école.
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Il a l'air de pas grand chose, ce petit livre, mais c'est pourtant une merveille.
D'abord les pages se déplient, ce qui permet des reproductions (en couleur) plus grandes que son format ne le laisse penser.
Ensuite et surtout, il est construit comme une exposition sur le thème d'un été passé ensemble par les deux peintres. Lesquels ont dû bien s'amuser : ils ont peint les mêmes sujets, et on retrouve évidemment leurs tableaux en regard l'un de l'autre pour chaque sujet. Ils se sont même essayés au pointillisme ou à l'aquarelle.
Où l'on découvre que le plus "Matisse" de tous ces tableaux est peut-être bien La Femme au châle, de... Derain.
Et forcément, vu les deux protagonistes, les couleurs sont splendides.
Une merveille.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le fauvisme fut en premier lieu un bref moment lors duquel nous avons pensé qu'il était nécessaire d'exalter toutes les couleurs ensembles, sans en sacrifier aucune.
(Matisse à Tériade, 1952).
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Mais c'est la lumière, une lumière blonde dorée, qui supprime les ombres.
(André Derain à Maurice de Vlaminck).
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