Je me souviens d'avoir acheté ce livre parce que j'avais vu un jeune homme dans une rame de métro absorbé dans sa lecture et qu'en jetant un oeil dans son livre j'y avais vu écrit Coral Gable . Ayant des années au paravant séjourné quelques jours de vacances heureuses dans ce quartier résidentiel de Miami, Cela m'avait alors intriguée.
C'est donc sans savoir où je mettais les pieds, si ce n'est ma confiance dans les éditions POL, que j'ai ouvert ce roman.
Malheureusement, mon attente d'une intrigue se déroulant dans ce quartier est tombée à l'eau. Ce lieu est bien dans le roman mais un court instant.
Mais qu'importe , le livre après tout pouvait bien m'emmener là où il le souhaitait pourvue que je sois conquise par sa lecture.
Et là, encore une petite déception, en effet, j'ai eu du mal a embarquer dans cette histoire de jumeaux sur une ile aux fausses allures de polar . Ce n'est pas tant l'histoire, bien qu'un peu attendue, que le mode d'écriture qui m'a déplu. Car l'histoire se construit autour de plusieurs récits .
J'ai quand même finit par me laisser faire sur le dernier tiers du livre en lisant d'une traite. Et c'est un conseil, ce livre mérite une lecture en continue, sinon il nous tombe des mains.
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Je ne sais pas trop pourquoi mais je n'ai pas accroché à ce livre. L'intrigue est bizarrement amenée car on semble ne pas trop comprendre le fil de l'histoire et la fin nous laisse sur notre faim. Peut-être trop prévisible...
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Dans cette ville, John et Paul étaient eux aussi des visiteurs. Ils étaient jumeaux, aussi identiques que possible. Ils portaient les mêmes vêtements, pantalon chino et pull en V, pour John enrichis d’un foulard bordeaux bien délavé. Ils se nourrissaient tous deux essentiellement de produits de la mer, surtout des crustacés qu’on ramassait toute l’année sur les rochers et les plages de la côte : des petits clams, des bigorneaux, des coques, des crabes, et le meilleur, des oursins – leur dessert, comme ils le disaient tous deux. Ils ne buvaient que de la bière blonde, India de McEwan’s, et fumaient les mêmes petits cigares noirs brésiliens. Ils conduisaient des voitures identiques, des Dyna-Panhard françaises, beiges, datant de l’après-guerre, qui ne se différenciaient que par leurs plaques d’immatriculation.
Certes, nous nous connaissons peu, mais apparemment, nous nous entendons bien. En apprendre. davantage les uns sur les autres, ça nous plairait sûrement – en tout cas, moi, ça me plairait,et je crois avoir
trouvé un moyen facile et même distrayant pour y parvenir. Mon idée, c’est que chacun de nous, à tour de rôle, raconte une histoire. Des histoires qui ne parlent pas nécessairement de soi, même si, évidemment, il n’y a aucun mal à raconter sa propre vie, mais aussi des histoires transmises par d’autres ou dont nous avons
gardé le souvenir après les avoir lues ou vues. Des histoires que nous aurions plaisir à raconter encore et encore ou, plutôt, que nous aimerions entendre raconter. Et même si elles sont inventées de toutes pièces,
pourquoi pas ? Tout ça, c’est l’affaire du narrateur.
Je suis passé d’une vie à une autre, radicalement différente.
La première avait perdu toute pertinence. Néanmoins, le fait est que, pendant dix ans, j’ai été écrivain. Je ne vivais que pour l’écriture et la lecture, pour rien d’autre. Et je n’avais rien d’un écrivain raisonnable, non, j’étais poète, rien de moins. La poésie, je la respirais, je m’en nourrissais, c’était le pivot de mon présent et de mon avenir. J’écrivais des
douzaines de poèmes par mois, certains assez prometteurs pour me valoir l’intérêt de lecteurs pour qui j’avais du respect. J’en ai même publié quelques-uns dans des petites revues. Et puis, j’ai tout laissé tomber. Les détails importent peu. Je ne tiens pas à
vous assommer avec l’histoire complète.
Ils étaient jumeaux, aussi identiques
que possible. Ils portaient les mêmes vêtements,
pantalon chino et pull en V, pour John enrichis d’un
foulard bordeaux bien délavé. Ils se nourrissaient
tous deux essentiellement de produits de la mer,
surtout des crustacés qu’on ramassait toute l’année
sur les rochers et les plages de la côte : des petits
clams, des bigorneaux, des coques, des crabes, et
le meilleur, des oursins – leur dessert, comme ils le
disaient tous deux. Ils ne buvaient que de la bière
blonde, India de McEwan’s, et fumaient les mêmes
petits cigares noirs brésiliens.
J’exerce le métier d’éditeur, une très modeste maison où je suis le seul décideur, l’unique employée étant une secrétaire – taillable et corvéable à merci, mais que je surmène avec la plus grande gentillesse, en compensant son salaire misérable par un intérêt plein de compassion. Je regrette de gagner seulement de quoi vivre parcimonieusement. Pas de best-sellers, ce qui est une honte. Non, ce n’est pas une honte. Publier des livres que j’aime, ça me rend heureux, et je sais à quel point c’est un privilège dans mon domaine d’activité.
Jacques Jouet & Laurence Kiefé -traduire Harry Mathews - "Les derniers seront les premiers" - à l'occasion de la parution de "Les derniers seront les premiers", d'Harry Mathews aux éditions P.O.L traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Laurence Kiefé et Jacques Jouet , à Paris le 6 février 2024 et où il est question, notamment, de Harry Mathews, de traduction à deux, de contraintes et de haïkus, de Georges Perec et de l'Oulipo, de Raymond Roussel et de Raymond Queneau.
"On peut dire de la plupart des poèmes rassemblés ici qu'ils ont des origines biographiques, imaginaires ou d'ordre procédural.
Une fois établies ces catégories simples, il est indispensable de ne pas tarder à les bousculer voire à les détruire. En fait, presque tous ces poèmes entrent dans plus d'une catégorie et parfois dans les trois."
Harry Mathews
-"Collected Poems 1946-2016", de Harry Mathews est publié en anglais chez Sand Paper press
-"The Solitary Twin", de Harry Mathews est publié en anglais chez New directions
-"Case of the Persevering Maltese", de Harry Mathews est publié en anglais chez Dalkey Archive press
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