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EAN : 9782213716473
208 pages
Fayard (10/11/2021)
3.2/5   10 notes
Résumé :
Aucune digue n’empêche plus aujourd’hui les représentants de l’extrême droite, voire de l’ultra-droite, d’intervenir dans les médias sous couvert d’objectivité et de respect de la pluralité politique. Certains offrent même une tribune de choix aux plus fervents réacs. Lesquels y dénoncent pêle-mêle l’islamo-gauchisme, le wokisme, la cancel culture (« on ne peut plus rien dire »), l’immigration incontrôlée ; à l’inverse, les tentatives d’expliquer sociologiquement un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Cet ouvrage pose les bonnes questions et a le mérite de pointer du doigt un phénomène contre lequel nous pouvons sembler désemparés. Les premiers chapitres sont néanmoins assez "intellectuels" et s'attachent à montrer comment le conservatisme et la réaction ont progressivement gagné les cercles intellectuels et les publications diverses (philosophiques et autres), alors qu'une analyse peut-être plus poussée du contexte politique, médiatique et culturel global aurait eu le mérite d'intéresser un lectorat plus large.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Les grilles de programmes de la rentrée 2021, c'est-à-dire d'une année d'élection présidentielle où le pluralisme devrait être de mise, révèlent sans surprise que la progression des éditorialistes et animateurs les plus réactionnaires continue. (21)
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[Luc Ferry, dans son best-seller "Le Nouvel Ordre écologique" en 1992,] opposait les Lumières [...] et la "deep ecology", dont il traquait les sources romantiques mais aussi nazies, à propos notamment du "droit des animaux". Il participait ainsi, comme l'a souligné la philosophe Catherine Larrère, quant à elle vraie spécialiste des questions environnementales, à jeter le discrédit sur la défense de la nature, au nom de son prétendu antihumanisme. (67)
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La France elle-même, assure [Paul Yonnet en 1990], n'est pas antisémite puisqu'elle aime les comiques juifs que sont Popeck et Michel Boujenah - sorte de variante originale du célèbre "Je ne suis pas raciste, j'ai même des amis noirs". (54)
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Videos de Frédérique Matonti (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Frédérique Matonti
Bataille des idées : la victoire aux réactionnaires? Frédérique Matonti est professeure de science politique à l'Université Paris I - Panthéon-Sorbonne. Elle publie Comment sommes-nous devenus réacs ? (Fayard, 2021) : un titre volontairement provocateur mais qui parle quand même de son temps… Car, à la veille de l'élection présidentielle de 2022, l'idéologie réactionnaire semble désormais hégémonique.
L'auteure fait ainsi le constat d'un discours décomplexé, l'idéologie réactionnaire n'étant pas cantonnée à l'extrême droite car pour elle "ce qui caractérise le réac c'est cette volonté de revenir toujours à un passé imaginaire."
Le point de départ de ce livre est l'exaspération de Frédérique Matonti devant certains médias et chaînes d'info en continu - les fast thinkers (ou "intellectuels médiatiques") et certains médias étant pour beaucoup dans cette nouvelle hégémonie culturelle. Elle considère ainsi que "beaucoup de ces essayistes sont des fast-thinkers, des penseurs qui pensent vite, qui n'étayent pas suffisamment leurs propos." Et à l'heure du zapping, ce sont toujours les mêmes discours et les mêmes têtes qui se manifestent : Mathieu Bock-Côté, Eugénie Bastié, Charlotte d'Ornellas, Pascal Praud, Alexandre Devecchio, Sonia Mabrouk, Natacha Polony, Elisabeth Lévy, Geoffroy Lejeune, et, bien sûr, Eric Zemmour.
Le livre remonte aux moments de ce glissement qui a lieu dès les années 1980. Car, il y a quarante ans, le clivage gauche/droite régissait les débats politiques et intellectuels. Mais, à partir de la fin des années 1970, la conjoncture politico intellectuelle progressiste marquée par l'hégémonie culturelle de la gauche se referma. Mobilisations antiracistes et étudiantes, fausse opposition entre classes populaires et minorités, crise de Mai 68… Autant de combats perdus par la gauche dans cette guerre des idées : " à partir du moment où la gauche est au pouvoir dans les années 80 on voit très vite cette contre hégémonie de droite se mettre en place " nous dit Frédérique Matonti.
Conséquence de tout ça, aujourd'hui, il n'y aurait plus personne pour endiguer les fast thinkers. Pour preuve, l'attaque dont est victime l'université, avec notamment l'enquête sur l'"islamo-gauchisme" annoncée en février 2021 sur CNews par la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal. Elle reprenait le discours du ministre Jean-Michel Blanquer. Une guerre des idées qui n'est pas sans danger nous averti la politiste car "on a vu aux Etats-Unis comment la bataille culturelle s'est transformée en violence."
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