Un recueil d'articles qui concernent apparemment l'histoire du droit, puisqu'on trouve le compte-rendu captivant et l'étude de procès et de documents notariés trouvés en Egypte ptolémaïque, permet à l'auteur de retracer l'histoire des relations entre la communauté juive antique d'Egypte aux temps alexandrins et romains, avec la population locale, égyptienne et grecque. le droit, loin d'être une matière ennuyeuse, parle avec vivacité de la vie concrète des gens, et ce beau livre nous change des sempiternelles synthèses faites à partir des mêmes textes historiques lus et relus sans cesse. D'abord, l'auteur évoque les confrontations entre Juifs et Grecs en partant de divers documents. Il examine ensuite ce qu'il nomme "l'expérience d'un judaïsme non rabbinique", puis, à partir de plusieurs cas, ce qu'on entend par "Loi" en hébreu et en grec. La quatrième partie retrace la fin de la communauté juive d'Egypte sous Hadrien, et enfin l'auteur s'attache à la question de la circoncision en droit gréco-romain et aux polémiques qu'elle ne cessa de créer. Un très beau livre, vivant et varié, plein d'instructions et où le passé reprend vie.
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Recueil organisé d’articles qui met en lumière la façon dont l’Antiquité méditerranéenne a perçu le judaïsme et comment ce dernier s’y est intégré.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Auteur déjà d'une somme sur Les Juifs d'Egypte de Ramsès II à Hadrien (PUF, 1997), Modrzejewski fait revivre à merveille cet univers occulté en empruntant des chemins de traverse, ceux de l'histoire du droit notamment.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Préjugés grecs, illusions juives - il y a trop d'incompatibilité entre les ingrédients pour réussir le beau plat qui devait sortir de la marmite hégélienne du professeur Droysen : l'Occident chrétien, produit d'une synthèse du logos grec et de la Tora. Si nous sommes héritiers et des Grecs et des Juifs, c'est que notre culture prolonge et reproduit leurs préjugés et leurs illusions, éléments du reste interchangeables entre les deux acteurs. Si notre monde est dominé par le mépris et la violence, c'est qu'il est né d'un affrontement violent et non pas d'une harmonieuse communion. Certes, la violence peut être elle aussi facteur de créativité et d'invention ; il n'est pas certain qu'il faille lui laisser un monopole dans ce domaine.
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