Une Narratrice, Allégorie de la Liberté, présente sur une scène de théâtre un extrait de l'Histoire Contemporaine Portugaise. Les Personnages sont la Narratrice/la Liberté, des Officiers, des Avocats, un Inspecteur de la PIDE (la police politique), des Agents de la PIDE, des Journalistes, des Prisonniers, Une Dame, épouse de l'un des prisonniers, ainsi qu'une Représentante de la Commission Nationale d'Aide aux Prisonniers Politiques. Une pièce hautement politique puisqu'elle traite de la libération des Prisonniers Politiques, incarcérés sur l'ordre de la police politique salazariste. La pièce est brève. Elle va à l'essentiel. Il s'agit de suivre le processus de négociation pour la libération de TOUS LES PRISONNIERS, alors qu'un Officier intervient sur l'ordre du Général pour n'en libérer que certains, sous prétexte, avec dossiers à l'appui, que certains éléments douteux attenteraient à la démocratie ( alors même qu'ils sont incarcérés, à l'origine, pour avoir combattu la dictature mais que voulez-vous, ils sont communistes, alors on préfère les savoir en prison à l'époque parce qu'on se méfie de la propagande et qu'on craint l'anarchie). En même temps, on craint aussi un coup d'état et la montée en puissance des militaires. Les idéologies s'affrontent MAIS les voix rejoignent la voie de la démocratie, la voix du peuple.
Un évènement important pour l'Histoire du Portugal que j'ai pu découvrir grâce à l'opération Masse Critique et aux Presses Universitaires du Midi. Un grand merci pour cette édition bilingue.
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Un ouvrage peu commun car il s'agit d'une pièce de théâtre assez courte écrite par un colonel de la Révolution d'Avril au Portugal, des décennies après un évènement particulier.
Au lendemain de la Révolution qui renversa la dictature, il est question de la libération de prisonniers politiques. le général Spinola modifie l'amnistie des prisonniers en écartant de cette mesure ceux « accusés de délit de droit commun »
Aucune exception ne sera acceptée par les prisonniers dits politiques qui par solidarité refuseront d'être libérés si ceux condamnés par la dictature ne le sont pas également.
Nous avons donc en quelques scènes les échanges entre les prisonniers et leurs avocats et les officiers face aux contradictions des ordres donnés.
Un exercice intéressant sur la démocratie naissante au lendemain d'un coup d'Etat qui pose la question des concessions politiques et idéologiques.
Un peu trop court et maladroit, surtout lorsque l'on connait très mal cette Révolution, mais dans les faits ces questions peuvent être posées à toutes les démocraties balbutiantes. La dure rencontre entre la réalité et les idéaux.
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