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3,18

sur 71 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Au fin fond de l'Australie, au coeur d'un endroit hostile, un petit groupe de personnes dont une seule femme essaie de survivre. Soudain, des morts inexpliquées vont faire basculer le destin de cette communauté.

J'ai eu la bonne idée de lire ce bouquin pendant la canicule, afin d'être dans l'atmosphère étouffante des personnages. Quelle idée ! Cela dit, ne mettez pas un pied, ou plutôt un oeil à Cotton's Warwick car vous n'en reviendrez pas… du moins vous serez absent pendant quelques heures le temps de finir ce roman qui va vous prendre aux tripes. Âmes sensibles s'abstenir. C'est noir, c'est sanglant, on étouffe… Mais quel bouquin mes aïeux !

Merci à Belette, du blog The Cannibal Lecteur, pour cette découverte.
Lien : https://promenadesculturelle..
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Il fait chaud, à Cotton's Warwick, si chaud que vous voyez ces brumes de chaleur qui cachent des mirages.

Dans cette bourgade de l'Outback - région oubliée de tous - une poignée d'hommes et une femme. La vie en cercle fermé. L'ennui insidieux, le manque de moyen, les trafics. La folie qui s'installe, la suspicion.
Et soudain il se passe quelque chose. Quelque chose qui sort de l'ordinaire dans cette vie ankylosée.
Les animaux de l'Outback deviennent fous. Razorback, kangourou, kookaburras, serpents, tous se révoltent et s'en prennent à l'Homme.

La folie de l'Homme transposée chez les animaux.
La folie des animaux qui fait exploser celle de l'Homme.

Une Ferme des animaux (George Orwell) moderne.

C'est noir, c'est poisseux, c'est fou, c'est violent, mais pas gratuit.
Une écriture superbe et visuelle qui m'a embarqué.
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A Cotton Warwick, village coupé du monde dans l'outback australien, les habitants survivent plus qu'ils ne vivent, partageant leur quotidien entre chasse au kangourou et soirées au pub. Mais une série de morts suspectes commence à bouleverser leur vie.
Punaise ça va être difficile pour moi de vous transcrire mon ressenti sur ce nouveau titre de Michel Mention. ça va être aussi impossible de vous faire partager mon expérience sans vous en dévoiler trop.
En effet, lire Bienvenue à Cotton's Warwick est une vrai expérience, un vrai challenge. Cela relève de la gageure.
Bon ce qui est certain c'est que c'est mon chouchou du week end !
La plus surprenante lecture de la semaine ! 
Je parlais d'expérience. Et bien, ce titre est purement une expérience sensorielle.
Toute la palette des sentiments y passe.
 J'ai tout lu de Michaël Mention même ses tous premiers titres paru chez un tout petit éditeur.
C'est impressionnant comme il peut écrire des choses très différentes.
Michaël est un putain d'auteur. Un génie , tout ce qu'il touche se transforme en pépite. C'est aussi un bosseur et un perfectionniste, ça c'est tout à son honneur.
J'ai tout lu...Et j'en redemande
C'est un des rares auteurs que je suis
Il faut dire qu'à chaque fois il me surprend.
Et pour me surprendre, là j'avoue que la surprise a été de taille. Je ne m'attendais pas à ça. Pas à cette histoire, pas à ce dépaysement, pas à ce choc !

 Il nous propose ici une histoire crasse, un peu à l'instar des auteurs américains  et de leurs redneck crasseux, insultes et violents. Chez nous, on dirait que c'est une histoire de péquenauds. Tous ces ploucs teigneux dans ce bled miteux.
Mais ce livre n'est pas que ça, un polar noir rural.  
Bienvenue à Cotton's Warwick est aussi une fable apocalyptique et écologique.
Et c'est en ça que c'est jubilatoire.

J'ai un titre qui m'a marqué il n'y a pas si longtemps, il se passait aussi en Australie, il a aussi suscité énormément de sentiments contradictoires en moi. C'est finalement pas si étrange si lors de la lecture de ce dernier titre de Michaël Mention, j'ai eu les mêmes sensations qu'à la lecture de Lux de Maud Mayeras. Outre le fait qu'il est des similitude de décors et de ressentis sensoriels, ces deux jeunes auteurs français sont à mes yeux des génies dans leur domaine. Ils imprègnent leur marque respective sur chaque titre qu'ils écrivent, on les reconnait, ils sont identifiables. Pourtant chacune de leurs publications est différents de la précédente. Je le disait plus haut, ils se renouvellent constamment. 
Alors oui, avec Bienvenue à Cotton's Warwick, j'ai eu la haine, la rage, j'ai connu le dégoût, la peur, j'ai été prise de malaise. Je ne suis même délectée de situations malsaines. J'ai laissé parler ma part animale et j'ai aimé ça.

Aussi pour tout cela, je te remercie Michaël.
Mais je te dis merci aussi pour ce style débridé et sauvage que tu nous offre.
Pour ton imagination sans limite qui nous ouvre des perspectives inattendues.
Pour cette objet littéraire purement fantastique.
T'es un King mec.
Et en plus tu nous offre une sacré ballade rock'n roll.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Vous voici, dans un village du nord de l'Australie, un « Ghost-town » vidé de sa substance après l'exploitation abusive du coton.
De nos jours.
Dans une ambiance apocalyptique hein, car le chaos est en cours.
Près d'une vingtaine d'habitants végètent dans cette zone devenue désertique ; tous soumis à l'autorité d'un shérif corrompu.
Des individus déjantés, des primitifs, qui se rentrent dans le lard pour un rien, pour une parole mal placée ; ou juste pour des pulsions violentes ou des besoins sexuels à satisfaire sur presque tout ce qui bouge, baignés dans l'alcool et dans la drogue… ; c'est un véritable carnage qui s'approche, de la folie qui devient incontrôlable dans un endroit isolé.
Dans cette fournaise au relent diabolique, comme si cette décadence ne suffisait pas, des animaux attaquent, en nombres !

Tout est art.

Le titre est une figure de style, l'ironie.
Une antiphrase, pour dire « bienvenue à… » dans le sens : « vous n'êtes clairement pas la bienvenue… ».
Ou bien si, mais vous y pénétrez à vos risques et périls. Une bienvenue au sourire carnassier.

Les lecteurs qui ne connaissent l'auteur que depuis sa médiatisation plus importante, en l'occurrence ont-ils déjà pris connaissance des polars noirs comme « Sale temps pour le pays » et les deux autres tomes de la trilogie anglaise, ou encore de son récent polar historique « La voie secrète » ; d'aucuns s'étonneraient de l'orientation choisie cette fois-ci.
Quelque chose avec un air de fantastique.

Vous comprendrez que l'auteur aime varier les plaisirs.
Toutefois faut-il préciser aussi qu'il avait déjà, dans ses débuts d'écrivains, attaqué la frontière SF avec deux de ses premiers livres peut-être moins connus « Maison fondée en 1959 » (2012) et « le rhume du pingouin » (2008) !

Dans son genre surréaliste, on y décèle des influences ou un rappel au premier coup d'oeil d'une version gore de la révolte des animaux dans « Animal Farm » de Georges Orwell ; avec des oiseaux Hitchcockien, ou ceux de « La part des ténèbres » kingienne… et... de toute manière, se dévoileront autant de références qu'il y aura de personnes qui approcheront ce texte. Et bim ! La facilité.
La référence à Jackson Pollock le peintre : "Man, Bull, Bird, » (1938-41)", une oeuvre surréaliste dont il ressort des dominances de couleurs vives et frappantes, rouges, jaunes, oranges, au teint désertique et sanglant ; influencé par la culture amérindienne et le chamanisme. Et l'alcool. Ce sont exactement ces couleurs et la vivacité qui ressortent du livre parfois abstrait, mais d'une cohérence pointue.
En parlant de ville fantôme, connaissez-vous l'autre Pollock, l'écrivain américain, Donald Rey , révélateur de la noirceur d'une ville reculée comme Knockemstiff (bute les raides) !
Comment ne pas apprécier ?
Il y a là une belle prise de risque, une tentative victorieuse de créer une oeuvre artistique dans son entièreté, l'usage de l'extravagance pour définir une réalité humaine souillée, la cruauté des actions, les tons coupant, rythmé, rapide et agressif ; parfois avec des mots sonnant comme des haïkus crachant haine, sang et réalisme déchirant ; pour tout cela et la démence dans laquelle le lecteur sera bousculé, de par son originalité fine ; ce travail psychédélique hallucinogène provoque jubilation et réflexion !
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Michael Mention signe là un roman noir foncé, brutal, violent, cru, parfois même vulgaire, et angoissant.
Pour cela il a réuni quelques ingrédients qui feront mouche chez certains cinéphiles. Distillant habilement MadMax, les Oiseaux d'Hitchcock (1963), le film Razorback de Russell Mulcahy (1984) et Delivrance de James Dickey (si vous avez vu le film sorti en 1972, vous aurez presque l'impression d'entendre le simplet avec son banjo), l'ambiance est glauque, étouffante, oppressante.
Le début a été un peu difficile pour moi, le temps de rentrer dans l'histoire, m'imbiber du style et des personnages. Puis c'est la montée en puissance. Une écriture très rythmée, presque aussi violente que l'histoire qu'elle raconte.
Des hommes, tels des chiens, retournés à l'état sauvage, seulement guidés par leurs instincts, habités par tous les défauts que l'on pourrait imaginer. Et au milieu, une femme. Forte, rêvant de liberté et d'un ailleurs, peinant à survivre.
Un roman brut dans sa forme mais magnifique dans le fond. Une écriture assurément idéalement adaptée pour raconter cette histoire.
Michael Mention signe là un roman qui n'a rien à envier aux cadors des romans noirs américains.

Lien : http://atelierdelaulo.canalb..
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Un roman noir comme le cauchemar.

"À Cotton's Warwick, il y a autant de champs de coton que d'anges à Los Angeles. Ici, il n'y a rien. Excepté quelques fantômes à la peau rougie de terre, reclus dans le trou du cul de l'Australie. Perdus au fin fond du Northern, ce néant où la bière est une religion et où les médecins se déplacent en avion. Loin des sites touristiques, très loin des "grandes" Darwin et Alice Springs, le village est coupé d'un monde qui ne s'est jamais intéressé à lui. "

Bienvenue à Cotton's Warwick, un hameau perdu en plein désert australien. Pas franchement la destination idéale pour y passer des vacances. Et si jamais vous faites un road-trip en Australie, ne vous arrêtez surtout pas à Cotton's Warwick. Vous n'en ressortirez pas vivants. La plupart des rares habitants de Cotton's Warwick ne gagnent vraiment pas à être connus, croyez-moi sur parole. Et cette chaleur étouffante, omniprésente, qui rendrait fou n'importe qui. Il ne reste plus qu'une seule femme à Cotton's Warwick, Karen, la patronne du pub. Les autres femmes du village ont préféré se donner la mort plutôt que de continuer à survivre aux côtés de leurs maris alcooliques et dégénérés. Il y a aussi l'église et son prêtre Quinn. Enfin, prêtre n'est pas forcément le terme adéquat. Quinn étant aussi dans le désordre maire du village, shérif du village, chef mafieux du village (pratique quand on est shérif), conseiller psychologique, et protecteur attitré de la belle Karen. Et croyez-moi il vaut mieux bénéficier d'une protection quand on est la seule femme du village. Encore que protection n'est pas non plus le terme qui convient, je rappelle que Quinn est une pourriture de la pire espèce.

Bref, tout va pour le pire dans le pire des mondes, et le pire reste bien à venir pour les habitants de Cotton's Warwick, qui se mettent à mourir les uns après les autres. Et à chaque fois dans d'étranges circonstances. Des morts suspectes qui vont semer la panique dans le village. Déjà qu'il ne reste plus grand monde... Mais ce n'est peut-être pas plus mal finalement. Je vous l'ai dit, les habitants de Cotton's Warwick ne gagnent pas à être connus. Ou alors, il faut avoir une vision franchement tordue de ce qu'est l'humanité !

Pour moi, il y a vraiment deux parties bien distinctes dans ce roman très noir. Une première partie qui plante le décor. L'auteur nous plonge dans un univers sordide qui sent la poudre et l'atmosphère viciée d'un bled isolé de tout. On se croierait dans U-Turn - Ici commence l'enfer d'Oliver Stone. Un mélange de roman noir et de comédie grinçante, déjantée. J'ai même rigolé à la lecture de certains passages. Mais ensuite, le roman bascule clairement dans une toute autre dimension, et là on ne rigole plus du tout, c'est terminé. On entre de plein fouet dans le domaine du roman très très noir, comme le cauchemar. le récit devient atroce, étouffant, impitoyable. Michaël Mention se lâche complètement dans une deuxième partie surréaliste. Ce n'est plus U-Turn mais plutôt Atomik Circus. Ce film fantastique français sorti en 2004, avec Vanessa Paradis, Benoît Poelvoorde et Jean-Pierre Marielle. Dont l'action se déroule également dans un bled paumé, attaqué par des extraterrestres très très méchants. Et bien, Cotton's Warwick c'est pareil, sauf que les méchants ne sont pas des extraterrestres mais des animaux terrestres issus de la faune australienne. Des animaux qui sont très très remontés contre les humains.

On retrouve dans ce roman viscéral, sanglant, éprouvant, terrifiant, tout ce qui fait la force de cet auteur hors norme qu'est Michaël Mention: un style moderne, incisif, plein d'énergie et de vitalité. Au service d'un récit échevelé, qui part dans tous les sens. le portrait au vitriol d'une bourgade australienne totalement repliée sur elle-même, presque hors du temps. Un western des temps modernes version destroy. Un huis clos noir comme le cauchemar mettant en scène des personnages complètement barrés. Michaël Mention a trempé sa plume dans l'acide, ça donne Bienvenue à Cotton's Warwick, plus qu'un livre, une expérience éprouvante, un voyage au bout de l'enfer. Je déconseille fortement ce livre aux âmes sensibles. Frontal !

Lien : http://www.conseilspolarsdep..
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Bienvenue à Cotton's Warwick est un livre qui ne laissera personne insensible. Bravo à l'auteur Michaël Mention que je ne connaissais pas, on le croirait tout sorti du bush australien au vu de la qualité de son récit. Les personnages sont tous plus ou moins détestables et l'histoire est glaçante, mais alors quelle fascination!! Impossible de refermer le livre avant de l'avoir terminé! Et jamais on ne se douterait de l'issu que va prendre cette fable apocalyptique. Je trouve ce roman génial, très original et inattendu, mêlant les frissons de plaisir à ceux de dégoût.
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