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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Martin avait des rêves, Patty itou.
"People have the power" qu'elle disait.
1965. le seul pouvoir reconnu aux noirs, excepté celui d'aller crever à des milliers de km de chez eux pour une cause perdue d'avance, est bien celui de faire profil bas dans un pays foulant allégrement leurs droits civiques à grands coups d'insultes et de coups de matraques bien sentis en guise de message positif d'intégration réussie.

Les sixties, véritables marqueurs de toute une époque, ont vu l'avènement de moult partis d'opposition bien décidés à ne plus se laisser c***r dessus sans réagir.
Le Black Panther Party fut de ceux-là.
Charlene, toute jeune militante, Tyrone, infiltré par le FBI et Neil dans le rôle du flic un brin idéaliste en incarnèrent les témoins privilégiés.

Je connaissais Mention pour ses polars désabusés mais ça, c'était avant.
Dans un contexte politique et social incroyablement fertile, l'auteur déroule, sur un court laps de temps, une intrigue palpitante, vivante et pédagogique.
Trois angles d'approche hétéroclites offrant ainsi au lecteur un plaisir de lecture démultiplié.

Un quinquennat de lutte ardente dépeint d'une plume sèche, travaillée, sans concession.
Le combat est ardu, la prose du même tonneau.
Plutôt que de discourir académiquement en égrénant des évènements historiques factuels, Mention aura eu le bon goût d'y apporter sa p'tite touche fraîcheur en s'appuyant sur trois personnages, certes fictionnels mais charismatiques en diable, tout en parsemant son roman de moult références, véritables symboles identitaires d'un siècle alors en pleine mutation.

Mention bien + pour ce Power atypique.

Merci à Babelio ainsi qu'à l'éditeur Stéphane Marsan pour ce retour vers le futur...
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On se rappelle tous de l'image de ces deux athlètes noirs américains le poing levé, tête baissée. Quelle image.
Power revient sur cette époque et relate l'histoire du mouvement Black Panther Party qui a vu le jour dans l'Oakland en 1966.
Beaucoup de personnages qui traversent ce roman ont réellement existé.
Michael Mention n'est pas manichéen. Il n'est pas question des méchants blancs et des gentils noirs. Chacun ont leur courage et leurs failles.
Il est question "des porcs" les flics corrompus, de racisme, de violence, de drogue, d'impérialisme américain, de courage et de personnages qui perdent pieds.
C'est violent, noirs et brutal. Il a peu d'espoir.
Le style est acéré, l'histoire sans concession et les personnages brutaux et perdus.
Un sacré bouquin.
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Titre : Power
Auteur : Michaël Mention
Année : 2018
Editeur : Stéphane Marsan
Résumé : 1965 : annus horribilis pour les Etats-unis. le pays est au bord du gouffre : guerre du Vietnam, crise raciale et sociale, émeutes, violences policières. Des factions armées fleurissent dans tous les quartiers noirs des grandes villes et des milliers d'afro-américains, discriminés, harcelés, rejoignent le Black Panther Party. L'organisation para-militaire oeuvre pour les déshérités du ghetto et arme ses membres, mais c'est sans compter sur la réaction du gouvernement américain. S'engage alors une guerre, impitoyable et meurtrière. 
Mon humble avis : Une couverture magnifique, des avis enthousiastes, un auteur encensé, une période historique passionnante, tous les ingrédients étaient réunis pour que ce Power entre dans le panthéon de mes grandes lectures de cette année 2019. Aujourd'hui encore, en rédigeant cette petite chronique, je ne sais pas vraiment si oui ou non, ce roman de Michaël Mention restera dans ma mémoire. Et pourtant. Pourtant j'ai dévoré ce texte en quelques jours, pourtant j'ai été passionné par les destins croisés de Charlène, Neil et Tyrone, pourtant je n'ai pas pu lâcher ce roman jusqu'à la dernière page. Alors d'où vient cette gêne ? D'où vient ce sentiment d'inachevé ? L'explication tient surement dans mes lectures passées. En effet, même si ce roman est centré sur la formation et la chute des Black Panthers, il ambitionne de dépeindre une époque, celle des sixties. Une époque que d'autres ont retranscrits de façon brillantissime et je pense bien évidemment aux romans de James Ellroy. Soyons clair, les deux auteurs sont difficilement comparable, Power me parait être un 'Ellroy light' , il lui manque la folie, la fougue et le souffle qui caractérise les romans de l'auteur du Dalhia noir. Malgré cela, je ne peux que recommander la lecture de ce Power et je vais tenter de vous en expliquer les raisons. D'abord le contexte : ces fameuses Sixties et leurs cohortes d'assassinats mythiques ( Kennedy, King, Sharon Tate, Malcom X pour ne cité qu'eux ), la musique funk qui déferle dans les quartiers blacks, les revendications sociales et raciales exacerbées, la guerre du Vietnam. Une époque marquée du sceau de la violence extrême, d'une répression sanguinaire. Michaël Mention plonge sa plume dans cette période trouble et décrit avec maestria et un peu de superficialité les événements qui ont marqué cette décennie. En suivant la destinée d'un flic, d'un agent infiltré et d'une pasionaria, l'auteur britannique tisse sa toile tout en restant au coeur de l'action. C'est efficace, les personnages sont marquants et le récit se déroule sans temps morts. Ajoutez à cela une écriture fluide, des paragraphes courts et vous obtiendrez un bon roman, un peu fourre-tout, pas à la hauteur de ses illustres prédécesseurs, mais un bon roman tout de même.
J'achète ? : Difficile d'émettre un avis tranché sur le roman de Michaël Mention. Les lecteurs de Ron Kovic ou d'Ellroy passeront leur tour mais d'autres adoreront la retranscription très précise de cette époque et l'ambiance qui imprègne ce texte. Mitigé vous dis-je. 
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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Dans un langage scandé
comme un rap pourtant pas encore inventé

Dans une langue fleurie de gros mots,
d'argot,
criée très haut

Black Panther Party
jaillit

Du marxisme,
du maoïsme,
se réclame de Malcom X

Contre les flics,
ces pigs,
ces sales racistes

Ils tirent
se tirent
dans leur tire

Mais qui est la racaille ?
Le FIB
ou la flicaille ?

Gangs/Panthers/flics ripoux
pas de justice, pas de paix dans ce monde à bout

A force de pognon,
trahison
et déraison
pour BPP c'est l'implosion

Mais ce livre c'est comme des images qui tournent dans un film d'action
mais non,
ce n'est pas de la fiction
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Power de Michaël Mention est un excellent roman et je suis de suite entrée dans cette période, fin des années 60 et début des années 70 avec le mouvement des Black Panther aux Etats Unis.
On suit d'abord la création du mouvement, puis trois points de vue dans les chapitres, celui de Charlène qui, à 16 ans, rejoint une section, celui de Neil jeune policier blanc et celui de Tyrone qui va être infiltré par le FBI en échange d'une sortie de prison.
Violences, racismes, manipulations, oppressions, bavures, débordements, drogues, rythment ce roman sans temps mort.
Un livre percutant qui a du demander beaucoup de recherches car on sent vraiment la retranscription de cette époque, à travers des faits réels mais également de la musique.
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Je n'ai pas tout aimé dans ce roman, loin de là. Et pourtant, je n'ai pas envie d'être trop sévère avec lui, car je le considère à sa manière comme un roman marquant.
On suit, de Oakland à Philly et de Chicago à Los Angeles, l'histoire tortueuse du BPP (Black Panther Party for Self Defense, et ces deux derniers vocables ont leur importance... j'ai été sidéré de voir à quel point ils avaient la gâchette facile, même contre la police alors qu'ils n'étaient pas illégaux !), de sa création à sa déliquescence.
Les premiers chapitres sont consacrés aux trois principaux créateurs du BPP à Oakland : Huey P. Newton, Bobby Seale et Eldridge Cleaver, rebaptisés ici Huey Norton, Bobby Stills et Eldridge je sais plus comment mais un truc qui ressemble à Cleaver.
J'ai eu la curiosité de comparer l'histoire des vrais personnages à celle de leurs "copies version Mention", et c'est tellement conforme à la réalité des faits historiques que... je n'ai pas compris pourquoi l'auteur avait trafiqué leurs noms. Il aurait tout aussi bien pu garder les vrais.
Ensuite, on va suivre tour à tour les pérégrinations de trois personnages :
- Charlene, une jeune militante noire de Philadelphie qui va entrer dans la section locale du BPP.
- Tyrone, un autre black qui va gravir les échelons du parti tout en étant "victime" du programme Cointelpro... c'est-à-dire tout en étant une taupe au service du FBI.
- Neil, un flic blanc d'origine irlandaise, catholique pratiquant et plutôt favorable aux droits civiques pour les noirs... en tout cas au début.
Ces personnages ne se croiseront jamais, mais permettront au lecteur de traverser tous les événements emblématiques de cette bouillante fin des sixties (le concert de Woodstock, l'assassinat de Bob Kennedy, celui de Martin Luther King, le massacre de Sharon Tate par la Manson family, les crimes du tueur en série Zodiac...)
Ils auront leur descente aux enfers chacun à leur manière , aussi terrifiante que convaincante, à l'exception peut-être du destin final de Tyrone, auquel je n'ai pas trop adhéré.
Le phrasé de Mention est très familier, ce qui est ici assez adapté au sujet. Nous avons affaire à des héros des ghettos afro-américains et le langage soutenu n'aurait pas convenu. Pour autant, j'ai quand même trouvé que le lexique faisait souvent un peu trop XXIe siècle.
L'auteur "essaie des trucs" constamment, dans la forme et dans la construction de son roman. C'est un expérimentateur, et ma foi je lui en sais gré, dans un monde littéraire souvent trop standardisé. le souci, c'est qu'en ce qui me concerne, ça n'a pas toujours marché. J'ai même trouvé certaines de ces "expérimentations" un peu pénibles. En revanche, j'en ai trouvé d'autres diablement efficaces.
Au final, je considère ce roman, très documenté sous ses airs de pas y toucher, comme une façon pas désagréable du tout de se renseigner sur la lutte menée pour les droits civiques aux US à la fin des années 60
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L'histoire de la naissance des Black Panthers : leurs membres créateurs sur fond de discours de Malcom X, de Martin L.King, des présidents des Etats-unis durant cette période et des chansons qui passent à la radio.
Une fois la partie sur la création du groupe finie, on suit trois personnage : une adolescente, Charlène, séduite par le projet de révolution du groupe. Neil, policier Blanc, qui part la surenchère de la violence devient raciste et Tyrone, taulard afro-américain qui infiltrera pour le FBI les Blacks Panthers.
Le texte est saisissant. Au début, on a l'impression d'un docu-fiction et peu à peu, on plonge dans la violence du quotidien pour les personnages.
A lire, à approfondir, permet de comprendre une partie de la complexité des relations des afro-américains et une certaine "classe" blanche des Etats-Unis qui font subir encore énormément de racisme.
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Ce dixième roman de Michaël Mention a su réveiller l'ado qui sommeille encore en moi et qui s'amusait à porter des T-shirts de Malcolm X

« Power » c'est une immersion dans le contexte politique et social particulièrement tendu des sixties : Woodstock, la guerre du Vietnam, le meurtre de Kennedy, John Edgard Hoover, le Flower Power, le Black Power, des ghettos plongés dans la misère… et des athlètes noirs qui lèvent le poing lors de la remise des prix aux Jeux Olympiques !

« Power » c'est l'histoire du Black Panther Party, de sa création à sa chute, en passant par sa croissance exponentielle, au moment où ses milliers de membres ébranlaient les fondations même de cette Amérique raciste où Martin Luther King et Malcom X finissent assassinés…

« Power » c'est la descente aux enfers de trois personnages charismatiques qui vous permettent de vivre un pan de l'Histoire des Etats-Unis à hauteur d'homme: Neil, un flic un brin idéaliste, Charlene, un jeune militante black, et Tyrone, un taulard libéré par le FBI pour infiltrer les Black Panthers.

« Power » c'est une écriture viscérale et immersive, des mots qui claquent et une musique de fond qui mixe de la soul, du funk et du rock durant 450 pages.

« Power » c'est un roman coup de poing… tendu vers le ciel, fier d'être black !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Bobby Stills et Huey Norton sont Bobby Seale et Huey P. Newton, qui eux sont militants et frères fondateurs du Black Panther Party, nouveaux justiciers bravant les rues de West Oakland pour que leur peuple puisse se délier une fois pour toute de la muselière de ce système fourbe, hypocrite et répressif. Mots crus donnant vie aux certitudes, aux maux de la rue, c'est à travers les yeux d'ailleurs qu'est menée cette révolution de liberté, d'émancipation, galvanisée pour certains par Malcolm, par Mao, pour d'autres par justice et convictions. « Power » de Michaël Mention, ou quand droits civiques riment avec violence, scandales et dépravation.
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Que dire sur ce livre qui n'a pas déjà été écrit ?
Qu'il faut le lire si vous voulez en savoir un peu plus sur le Black Power Party ( vous savez, les Blacks Panthers) né dans les années soixante dans une Amérique enracinée dans l'idée que se sont les blancs qui ont fait la grandeur de ce pays pourtant composé principalement d'immigrés du monde entier.
Né de la volonté d'une poignée d'hommes et de femmes noirs, voulant seulement que les leurs soient reconnus comme faisant partis intégrante du peuple américain.

Michael Mention a passé du temps à explorer les archives d'une période cruciale qu'était celle des années 60/70 aux USA mais aussi ailleurs dans le monde. Et il en ressort un roman quasiment documentaire, mais avec une histoire racontée du point de vue de trois personnes.
Charlène, jeune fille noire, qui intègre le BPP car elle croit profondément à leurs idées de justice. Neil, un policier blanc qui va changé au fil du temps, perverti par une propagande orchestrée par un gouvernement qui s'entête et qui a peur du changement. Et Tyronne, jeune noir emprisonné et qui en échange de sa liberté sera un infiltré au sein du BPP à la solde du FBI.

C'est un livre dense, fourmillant d'informations, où la violence est partout, mais aussi une vision (" I have au dream"-Martin Luther King _ ""Si vous ne vous levez pas pour quelque chose, vous tomberez pour n'importe quoi."-Malcom X) . Un changement global qui a eu lieu malgré tout.

C'est un livre qui parle du passé mais qui se fond dans notre monde actuel. Car rien n'est acquis, et pour le savoir il suffit d'allumer sa télé ou de lire les journaux.

Certains pourraient être tentés de dire que Michael Mention donne dans le sensationnel, le parti pris, les stéréotypes. Mais ceux là alors devraient eux aussi se plonger dans les archives de ces années charnières et ils comprendront que l'auteur n'a fait que "romancer" une réalité.

J'ai vraiment apprécié ma lecture.
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