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Martin avait des rêves, Patty itou.
"People have the power" qu'elle disait.
1965. le seul pouvoir reconnu aux noirs, excepté celui d'aller crever à des milliers de km de chez eux pour une cause perdue d'avance, est bien celui de faire profil bas dans un pays foulant allégrement leurs droits civiques à grands coups d'insultes et de coups de matraques bien sentis en guise de message positif d'intégration réussie.

Les sixties, véritables marqueurs de toute une époque, ont vu l'avènement de moult partis d'opposition bien décidés à ne plus se laisser c***r dessus sans réagir.
Le Black Panther Party fut de ceux-là.
Charlene, toute jeune militante, Tyrone, infiltré par le FBI et Neil dans le rôle du flic un brin idéaliste en incarnèrent les témoins privilégiés.

Je connaissais Mention pour ses polars désabusés mais ça, c'était avant.
Dans un contexte politique et social incroyablement fertile, l'auteur déroule, sur un court laps de temps, une intrigue palpitante, vivante et pédagogique.
Trois angles d'approche hétéroclites offrant ainsi au lecteur un plaisir de lecture démultiplié.

Un quinquennat de lutte ardente dépeint d'une plume sèche, travaillée, sans concession.
Le combat est ardu, la prose du même tonneau.
Plutôt que de discourir académiquement en égrénant des évènements historiques factuels, Mention aura eu le bon goût d'y apporter sa p'tite touche fraîcheur en s'appuyant sur trois personnages, certes fictionnels mais charismatiques en diable, tout en parsemant son roman de moult références, véritables symboles identitaires d'un siècle alors en pleine mutation.

Mention bien + pour ce Power atypique.

Merci à Babelio ainsi qu'à l'éditeur Stéphane Marsan pour ce retour vers le futur...
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On se rappelle tous de l'image de ces deux athlètes noirs américains le poing levé, tête baissée. Quelle image.
Power revient sur cette époque et relate l'histoire du mouvement Black Panther Party qui a vu le jour dans l'Oakland en 1966.
Beaucoup de personnages qui traversent ce roman ont réellement existé.
Michael Mention n'est pas manichéen. Il n'est pas question des méchants blancs et des gentils noirs. Chacun ont leur courage et leurs failles.
Il est question "des porcs" les flics corrompus, de racisme, de violence, de drogue, d'impérialisme américain, de courage et de personnages qui perdent pieds.
C'est violent, noirs et brutal. Il a peu d'espoir.
Le style est acéré, l'histoire sans concession et les personnages brutaux et perdus.
Un sacré bouquin.
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Titre : Power
Auteur : Michaël Mention
Année : 2018
Editeur : Stéphane Marsan
Résumé : 1965 : annus horribilis pour les Etats-unis. le pays est au bord du gouffre : guerre du Vietnam, crise raciale et sociale, émeutes, violences policières. Des factions armées fleurissent dans tous les quartiers noirs des grandes villes et des milliers d'afro-américains, discriminés, harcelés, rejoignent le Black Panther Party. L'organisation para-militaire oeuvre pour les déshérités du ghetto et arme ses membres, mais c'est sans compter sur la réaction du gouvernement américain. S'engage alors une guerre, impitoyable et meurtrière. 
Mon humble avis : Une couverture magnifique, des avis enthousiastes, un auteur encensé, une période historique passionnante, tous les ingrédients étaient réunis pour que ce Power entre dans le panthéon de mes grandes lectures de cette année 2019. Aujourd'hui encore, en rédigeant cette petite chronique, je ne sais pas vraiment si oui ou non, ce roman de Michaël Mention restera dans ma mémoire. Et pourtant. Pourtant j'ai dévoré ce texte en quelques jours, pourtant j'ai été passionné par les destins croisés de Charlène, Neil et Tyrone, pourtant je n'ai pas pu lâcher ce roman jusqu'à la dernière page. Alors d'où vient cette gêne ? D'où vient ce sentiment d'inachevé ? L'explication tient surement dans mes lectures passées. En effet, même si ce roman est centré sur la formation et la chute des Black Panthers, il ambitionne de dépeindre une époque, celle des sixties. Une époque que d'autres ont retranscrits de façon brillantissime et je pense bien évidemment aux romans de James Ellroy. Soyons clair, les deux auteurs sont difficilement comparable, Power me parait être un 'Ellroy light' , il lui manque la folie, la fougue et le souffle qui caractérise les romans de l'auteur du Dalhia noir. Malgré cela, je ne peux que recommander la lecture de ce Power et je vais tenter de vous en expliquer les raisons. D'abord le contexte : ces fameuses Sixties et leurs cohortes d'assassinats mythiques ( Kennedy, King, Sharon Tate, Malcom X pour ne cité qu'eux ), la musique funk qui déferle dans les quartiers blacks, les revendications sociales et raciales exacerbées, la guerre du Vietnam. Une époque marquée du sceau de la violence extrême, d'une répression sanguinaire. Michaël Mention plonge sa plume dans cette période trouble et décrit avec maestria et un peu de superficialité les événements qui ont marqué cette décennie. En suivant la destinée d'un flic, d'un agent infiltré et d'une pasionaria, l'auteur britannique tisse sa toile tout en restant au coeur de l'action. C'est efficace, les personnages sont marquants et le récit se déroule sans temps morts. Ajoutez à cela une écriture fluide, des paragraphes courts et vous obtiendrez un bon roman, un peu fourre-tout, pas à la hauteur de ses illustres prédécesseurs, mais un bon roman tout de même.
J'achète ? : Difficile d'émettre un avis tranché sur le roman de Michaël Mention. Les lecteurs de Ron Kovic ou d'Ellroy passeront leur tour mais d'autres adoreront la retranscription très précise de cette époque et l'ambiance qui imprègne ce texte. Mitigé vous dis-je. 
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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Dans un langage scandé
comme un rap pourtant pas encore inventé

Dans une langue fleurie de gros mots,
d'argot,
criée très haut

Black Panther Party
jaillit

Du marxisme,
du maoïsme,
se réclame de Malcom X

Contre les flics,
ces pigs,
ces sales racistes

Ils tirent
se tirent
dans leur tire

Mais qui est la racaille ?
Le FIB
ou la flicaille ?

Gangs/Panthers/flics ripoux
pas de justice, pas de paix dans ce monde à bout

A force de pognon,
trahison
et déraison
pour BPP c'est l'implosion

Mais ce livre c'est comme des images qui tournent dans un film d'action
mais non,
ce n'est pas de la fiction
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Le Black Panther Party était un mouvement complexe. Il fallait bien un auteur hors norme pour en parler.

Il a beau être blanc et français – sa légitimité aurait sans doute été contestée par les durs du parti – l'auteur est pourtant parfaitement dans son univers.

Noir c'est noir, il n'y a (presque) plus d'espoir, dirait l'autre. Sauf à faire la révolution. Mouvement parti de rien, et qui a pourtant ébranlé les fondations même d'une Amérique dont la discrimination est presque inscrite dans ses gènes.

Martin Luther King et Malcom X ont contribué à faire changer les choses. Les Black Panthers aussi, à leur manière.

Oui, Michaël Mention est l'homme de la situation. A croire qu'il n'est pas né à la bonne époque, tant il est fasciné par les 60's et 70's.

Une période de grands chamboulements.

Une période de violence
violence
violence !

Vietnam – noirs qui crèvent de faim et de ne pas avoir de droits – Meurtres en série (les Kennedy, mais pas seulement).

Power n'est pas un documentaire. Tout est vrai ou presque, mais la fiction rattrape la réalité, et le fiction sublime la réalité. L'histoire débute avec Huey Newton et Bobby Seale, les deux fondateurs du BPP. de quelques hommes en Californie, le mouvement va se propager comme une traînée de poudre dans une bonne partie du pays (et même ailleurs).

Retour vers le passé, Black Power, des hommes et des femmes qui prennent leurs destins en main. Et trois destins qu'on va suivre tout au long de l'histoire et de l'Histoire. Trois personnages dans leur intimité, trois personnages inventés (ou pas) qui vont vous faire vivre ce mouvement de l'intérieur. Une riche idée narrative (parmi une foultitude d'autres).

Power : tout est… Politique !
Tout est… Musical !

Une lutte armée qui s'apparente parfois à un western urbain. Une analyse sociétale qui prend aux tripes et fait réfléchir.

Écriture immersive, images dans la tête, sons dans les oreilles… Entêtant. Des destins au bord de la folie dans un monde qui perd la raison. BPP, mouvement plein de contradictions, capable de grandes violences comme de mettre en place tout un travail communautaire (éducation, soins…). Sous couvert d'une lutte raciale, c'est en fait une lutte des classes.

Passionnant que de (re)découvrir ce pan de l'Histoire récente, de suivre les Black Panthers lancer des patrouilles de surveillance de la police (tension…), de suivre l'expansion du mouvement… jusqu'à sa destruction. de révéler le programme COINTELPRO du FBI (infiltration – propagande – provocation des rivalités).

Bouts d'Histoire, comme ces deux athlètes noirs des États-Unis, Tommie Smith et John Carlos, qui lèvent le poing en l'air selon la salutation des Black Panthers, durant les JO de 1968. Bouts d'histoires de personnages qui se battent contre la société et contre eux-mêmes. Et puis, on y découvre le #balancetonporc avant l'heure, qui avait une autre signification dans les années 70 (les ennemis du mouvement, les flics en tête, sont dénommés les porcs – Pigs).

J'affirme, le poing levé, que Michaël Mention est l'un des écrivains les plus doués de sa génération. Je revendique le droit de le défendre de toute mon âme.

Les 450 pages de ce roman sont une sorte d'aboutissement. Même si son talent n'a pas de limite. Écriture viscérale, construction d'une vraie modernité, trouvailles stylistiques à chaque page. Sujets sensibles – écriture hypersensible. Travail de recherche ahurissant et une implication de l'auteur qu'on sent maximale. Mots qui t'explosent à la gueule, frissons au rythme du rock, de la soul et du funk. Si vous aimez la musique, ce retour vers ces années-là prend encore plus de force, parce que l'écriture place la musique au coeur des mots.

Power, ou la quintessence de la Mention's touch. le génie (n'ayons pas peur des mots) de Michaël Mention a besoin de sujets forts comme celui-ci. Il s'en nourrit pour proposer une expérience de lecture à nulle autre pareille. Essential Black Mention Power.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Les États-Unis, peuplé en masse par des descendants d'immigrés est une terre d'asile, d'accueil, de droits pour tous et toutes !

STOP ! On rembobine la bande : vu son origine, elle aurait dû être une terre d'asile, d'accueil, de droits pour tous et toutes… J'ai le droit d'avoir un rêve.

Pour ceux et celles qui rêvent encore éveillés, je leur suggère de lire le dernier roman de Mention. Les racistes crasses de tous poils devraient aussi le lire, mais ils risqueraient de ne pas vouloir comprendre car ces personnes sont accrochées à leurs idées comme une moule à son rocher et ne verrait dans la réalité que de la propagande.

Et puis, 452 pages, se serait trop dur à lire pour ces personnes que je connais (on choisit pas sa famille, même si se sont des pièces rapportées) et qui me font souvent soupirer dans ma tête.

Michaël Mention a fait fort ! Documenté à mort, à fond, sa plume trempée dans l'acide, il m'a fait assister à l'assassinat de Malcom X, vivre celui de Martin Luther King, celui de Kennedy (Robert, pas John), j'ai foulé la moquette du bureau de ce parano de Hoover, appris les meurtres du Zodiac et vu la scène de crime de Sharon Tate…

Je me suis assise, en buvant une Bud, dans le local des Black Panther, assistant à leur naissance, leur émergence, leurs combats pour avoir des droits élémentaires, refait le monde avec eux, j'ai participé à des patrouilles de flics, me suis révoltée devant des arrestations arbitraires, des abus de pouvoir et senti un peuple oppressé se soulever.

Dans un pays où la nation Noire doit fermer sa gueule, baisser la tête, dire « oui » à tout, n'ayant aucun droit, sauf celui d'aller se faire tirer dessus au Vietnam, il était normal qu'un jour, elle en ait marre et réclame le minimum syndical qui était d'avoir les mêmes droits que Le Blanc qui l'avait jadis réduit en esclavage.

Chez Mention, pas de manichéisme, on ne se retrouvera pas avec des Noirs gentils et des Blancs méchants, il y en aura pour tous les goûts, toutes les haines, toutes les trahison : Le Blanc comprenant que le Noir a raison de s'insurger et le Noir trahissant les siens, sans que l'on juge l'un ou l'autre.

C'est violent, c'est clash, c'est un peuple qui se révolte, c'est un peuple américain qui en a marre de vivre dans la misère, les ghettos et de se faire contrôler et arrêter arbitrairement.

C'est un roman noir fort, un roman qui fout la gerbe quand on voit cet acharnement sur les Black Panther alors qu'on ne fait rien contre les gangs, les dealers, et autres. C'est un roman qui explore un mouvement qui commença petit pour devenir grand avant de sombrer, sabordé par la propagande, les rumeurs, les coups de pute du FBI, du gouvernement, des flics, des médias, des lois s'appliquant aux uns et pas aux autres.

Quand on veut noyer son chien, on dit qu'il a la rage… Ça marche toujours et ça marche encore de nos jours. Vieux comme le Monde.

Un roman qui laisse aussi planer une question : si les autres ne s'étaient pas acharnés dessus, le parti aurait-il continué ou aurait-il sombré aussi, victime de ses propres matelots et de l'usure ?

Un roman noir qui donne la parole à plusieurs personnages, à tour de rôle, afin de mieux nous immerger dans les événements de cette époque, une véritable plongée en apnée dans une période qui n'est pas si loin de nous, une critique au vitriol d'un pays qui se dit garant des droits de l'Homme et des libertés pour tous.

Je croyais savoir mais je ne savais rien… Ce roman noir m'a ému, tordu les tripes, emporté loin d'ici, m'a mis au centre d'un peuple sans droits qui ne faisait qu'en réclamer un peu, d'un mouvement dont je ne connaissais pas grand-chose, au final, sauf ce que la propagande et les médias en ont fait.

Un
Roman
Coup
De
Poing

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Ambiance, fin années 60 début 70. Au temps de Martin Luther King, Malcom X et de la naissance des Black Panthers et de la guerre du Vietnam.

Je vous avouerai que la 4ème de couverture m'a tout de suite séduite. J'étais intriguée de savoir comment s'était créé le mouvement des Black Panthers.

Bien sûr, Power est un roman, donc tout ce qui y est décrit n'est pas la réalité. Ce mouvement à fait naître beaucoup d'espoirs, mais que vaut un mouvement contre un pays tout entier ? Surtout lorsque celui-ci a pour président Nixon ? Aucun.

En tout cas, c'est écrit comme un polar, des titres et des morceaux de musique égrènent le roman. Dommage qu'il n'y ait pas de traduction (pour ceux qui ne parlent pas anglais). Un petit passage sur l'assassinat de l'épouse de Polanski, alors enceinte, mais qui retombe comme un soufflé. J'ai bien compris que ce n'était pas le sujet, mais pourquoi l'aborder si ce n'est pour mettre en avant Neil, un des personnages principaux. Mouais…

Mon ressenti : J'aurai aimé que le sujet principal soit plus détaillé. Notamment en ce qui concerne la fin du mouvement. En effet, la dernière partie du livre fait la part belle à Neil. Pour résumé, une lecture mitigée, qui peut aider à faire connaître ce moment de l'histoire, mais pas assez étoffée à mon goût. Trop de mélange de genre.

Michaël MENTION fait part dans une interview qu'il doit travailler pour subvenir à ses besoins – ce que je comprends – et qu'il écrit sur son temps de pause, entre midi. Ca se ressent.
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La révolution de ce début d'année, c'est ce roman ! Power de Michaël Mention. Si toi aussi tu crois tout savoir des Black Panthers, lis ce livre et constate que ton savoir est minime. L'auteur a décortiqué l'Histoire et mis tout son peps pour notre plus grand plaisir !

En plein coeur de l'Amérique dans les années 60, est née l'idée de se battre pour ses droits, l'idée d'arrêter de baisser la tête, l'envie d'une vie meilleure, la foi en l'être humain et se dire que tout reste à faire . L'ébauche des Black Panthers est née dans appart minable, avec des gamins qui picolent et fument, mais influencés par de grands noms comme Malcolm X, Martin Luther King


Pour les grandes lignes, l'histoire des Black Panthers, on l'a connait tous ! On a vu des films, on a lu des livres. On sait que ces grandes idées, ce désir de survivre a tourné assez mal. Les armes, la drogue ont été le quotidien de cette armée de civil, inexpérimenté. Mais, ils ont fait peur. Ils ont fait bouger les choses. Ils ont fait reculer certaines idées reçues jusqu'à la fin.

"Ça a foiré à cause de nous. Pas à cause du FBI, de la came, des gangs. Ils nous ont pourri la vie mais, le vrai problème, c'était nous.
Trop pressés. Des siècles qu'on avait rien, alors on voulait tout et on a foncé. On était sur tous les fronts, tellement impliqués qu'on a rien vu venir.
L'envie, c'est ce qui nous a tués.

Pourtant, le pouvoir, on l'a eu, Ça a duré cinq ans. Ça peut paraitre court, mais cinq ans tous les jours, toutes les nuits, c'est pas rien. On était si puissants que le pays a tremblé comme jamais auparavant.
Les gens nous craignaient, alors que tout ce qu'on voulait, c'était l'égalité. La paix, enfin.
C'est pour ça qu'on s'est unis. Organisés. On avait nos codes, notre langage, notre journal, notre musique, notre cinéma, notre look, nos penseurs, nos cliniques, notre capitale, notre président, nos ministres, notre indépendance.
On était noirs
On était libres.
On était les Black Panthers"

Ce livre a du groove mes amis ! Vous n'avez qu'une envie c'est de chanter, crier avec lui. (Surtout faites-vous la bande-son à la fin du livre 😉 ou via la playlist juste ici). Il a de la hargne également. Il a cet espoir et ce refus de l'injustice. L'auteur est un grand avec sa plume si maîtrisée, si rythmée. Comment cet homme qui est si calme et parait si tempéré peut-il mettre tant de coeur, de puissance dans ses romans ?

Les noms ont été changés, vous avez bien entendu une partie romancée. Vous ne lirez pas un documentaire, même si on se rend compte que l'auteur s'est énormément documenté, mais bien un roman noir qui vous transportera au coeur de cette Amérique qui rejette une partie de sa population. Une Amérique qui s'embourbe dans une guerre du Vietnam.

Un roman comme je les aime ! Il m'a complètement embarqué, m'a mis la larme à l'oeil par moment, il m'a appris beaucoup de choses. J'espère qu'il aura le succès qu'il mérite ! Et cela commence par vous ! Lisez-le 🙂
Lien : https://lesciblesdunelectric..
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La chronique qui lève le poing !
Black Panthers, Black Power, Black Writer ! Bon ok, Mention n'est pas black mais son style l'est assurément. Noir, rugueux, anguleux et sans concession.
Combinant une écriture journalistique et détaillée à une profondeur romanesque virevoltante, « Power » transpire l'amour de son sujet et de ses personnages.

On dit souvent d'un roman qu'il ouvre la porte sur des mondes extraordinaires, qu'il a la faculté de te transporter d'un endroit à l'autre, d'une époque à l'autre avec plus d'aisance que ne pourront jamais le faire des images et c'est si vrai.
En pleine lecture de ce roman, si tu fermes les yeux, tu te retrouves plongé à la fin des sixties américaines, bravant le danger et l'injustice avec les Black Panthers, flingue à la main et béret sur la tête.
Michael Mention a ce don si rare et si précieux de t'immerger dans cet univers contestataire et libertaire où l'odeur du cuir se mêle à celui de la transpiration, aux coups de feu qui claquent, aux déclarations chocs, aux couteaux qui transpercent les corps.
C'est une vraie guerre contre l'état américain, adversaire redoutable et sans pitié, que les Black Panthers ont mené ; contre un Oncle Sam qui aurait tellement préféré qu'ils restent un Oncle Tom.

Le roman se découpe en deux parties, la naissance du Black Panther Party racontée à la troisième personne, puis son ascension et sa chute (je spoile pas, c'est l'Histoire avec un grand H, man) sous le prisme de trois regards posés dessus crachant leur histoire à la première personne : L'ado black fascinée, le flic blanc désabusé et l'infiltré irradié de trouille. Chacun vivra les événements de son point de vue unique pour donner une consistance et une profondeur aux événements qui ont tant marqué l'époque.

Passionnant de bout en bout, une fois entamé, ce livre ne se lâche plus. C'est comme la première cacahuète que tu prends délicatement du bout des doigts et que tu croques lentement. Tu la sens craquer sous ta dent, laissant sa saveur si particulière se diffuser et flatter tes papilles gustatives... et hop sans prévenir tu replonges illico ta main dans le récipient et te v'là en train de te bâfrer des mille suivantes. Addictif !

Et comme si ça ne suffisait pas, l'auteur perfuse son roman de morceaux de musique cultes et phares des années 65 à 71. Déluge de sensations sonores sollicités par ce bouquin.
Brûlot incandescent, ode à la vie et à la liberté, ce roman te prend à la gorgedevant tant d'injustices. Car « Power » est un livre somme sur la condition humaine, pas uniquement sur les afro-américains mais plutôt sur les exclus du système. Et c'est si actuel...

Le plus rageant quand tu lis un roman de cette amplitude, c'est la même frustration que tu as en regardant « Titanic » d'ailleurs, tu connais la fin !
Tu n'as pas cette latitude à espérer que les faits se déroulent autrement. Sauf que quand c'est raconté avec le talent et l'énergie viscérale d'un Michael Mention, tu sais que le voyage va être une vraie régalade. Avec son écriture nerveuse racée et resserrée, l'homme arrive à faire passer toute une palette d'émotions contradictoires à travers sa plume, une certaine rage contre la machine terriblement communicative.

Ce roman est puissant, ce roman est dangereux, ce roman (r)éveille les consciences sociales. Alors dresse la tête, serre les dents, lève le poing et FIGHT THE POWER !
Lien : https://cestcontagieux.com/2..
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Un roman historique d'une puissance terrible. "Power" relate l'histoire du mouvement Black Panther Party qui a vu le jour dans l'Oakland en 1966. J'avais choisi ce livre lors d'une #OPBragelonne et j'ai tardé pour le lire alors pour ceux qui l'aurait, n'hésitez pas à le remonter de votre PAL.

"Leurs yeux pétillent, animés par une même flamme. L'une de ces idées forgées d'évidence. le lendemain matin, après de nombreux cafés, ils finalisent le programme du Black Panther Party for Self-Defense, selon deux axes : "Ce que nous voulons" et "Ce en quoi nous croyons"."

La déshumanisation des Noirs est terrible et ce depuis toujours. Ce mouvement va prendre une envergure comme il n'a été jamais vu. Ici on passe de groupe en groupe Trois personnages clés feront vivre ce texte, Charlene, jeune militante, Neil, officier de police, et Tyrone, infiltré par le FBI. Ils seront le fil conducteur de cette histoire. Et le tout sur les rythmes endiablés des musiques de James Brown, Bob Dylan, Otis Redding, The Beatles, Jimi Hendrix, Deep Purple, Led Zeppelin, David Bowie, The Rolling Stones…

"Get on up! - Get up! - Get on up! - … Stay on the scene!…"

"Aujourd'hui, j'ai vu le soleil se lever à Philly et se coucher à Columbia. C'était trop beau, j'en ai presque oublié l'assassinat de King. D'abord Kennedy, puis Malcom, et maintenant lui. Tous ceux qui nous défendent se font buter. Ça peut plus durer, Tod l'a dit aux infos, hier."

Entre flics corrompus, racisme, violence, haine, tout est décortiqué et mis à nu devant nous. D'autres sujets apparaîtront au fil de cette lecture telle la guerre du Vietnam, l'assassinat de Malcom X, Martin Luther King, les ghettos, les armes, les femmes, l'homosexualité, la musique, la drogue…

"Depuis la naissance de ce pays, l'esclavage des Noirs, le génocide perpétré contre les Amérindiens et le confinement des survivants, le lynchage sauvage de milliers d'hommes et de femmes noirs, le largage des bombes sur Hiroshima et Nagasaki, et maintenant le lâche génocide au Vietnam, tout atteste que face aux peuples de couleur, l'Etat raciste d(Amérique n'a qu'une politique : répression terreur et matraque…"

Le travail fait sur ce livre est phénoménal et ne peut que nous toucher au plus profond de chacun de nous. L'alternance entre faits journalistiques, roman, musique est très intéressante et donne une réalité soutenue et décapante au récit. Je ne peux que le conseiller pour le plus grand nombre…

"Couleur ou pas, il y a que deux classes! Les opprimés et les oppresseurs! Les exploités et les exploiteurs!... Dont le sang jaillit…"

Lien : https://passionlectureannick..
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