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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le Black Panther Party était un mouvement complexe. Il fallait bien un auteur hors norme pour en parler.

Il a beau être blanc et français – sa légitimité aurait sans doute été contestée par les durs du parti – l'auteur est pourtant parfaitement dans son univers.

Noir c'est noir, il n'y a (presque) plus d'espoir, dirait l'autre. Sauf à faire la révolution. Mouvement parti de rien, et qui a pourtant ébranlé les fondations même d'une Amérique dont la discrimination est presque inscrite dans ses gènes.

Martin Luther King et Malcom X ont contribué à faire changer les choses. Les Black Panthers aussi, à leur manière.

Oui, Michaël Mention est l'homme de la situation. A croire qu'il n'est pas né à la bonne époque, tant il est fasciné par les 60's et 70's.

Une période de grands chamboulements.

Une période de violence
violence
violence !

Vietnam – noirs qui crèvent de faim et de ne pas avoir de droits – Meurtres en série (les Kennedy, mais pas seulement).

Power n'est pas un documentaire. Tout est vrai ou presque, mais la fiction rattrape la réalité, et le fiction sublime la réalité. L'histoire débute avec Huey Newton et Bobby Seale, les deux fondateurs du BPP. de quelques hommes en Californie, le mouvement va se propager comme une traînée de poudre dans une bonne partie du pays (et même ailleurs).

Retour vers le passé, Black Power, des hommes et des femmes qui prennent leurs destins en main. Et trois destins qu'on va suivre tout au long de l'histoire et de l'Histoire. Trois personnages dans leur intimité, trois personnages inventés (ou pas) qui vont vous faire vivre ce mouvement de l'intérieur. Une riche idée narrative (parmi une foultitude d'autres).

Power : tout est… Politique !
Tout est… Musical !

Une lutte armée qui s'apparente parfois à un western urbain. Une analyse sociétale qui prend aux tripes et fait réfléchir.

Écriture immersive, images dans la tête, sons dans les oreilles… Entêtant. Des destins au bord de la folie dans un monde qui perd la raison. BPP, mouvement plein de contradictions, capable de grandes violences comme de mettre en place tout un travail communautaire (éducation, soins…). Sous couvert d'une lutte raciale, c'est en fait une lutte des classes.

Passionnant que de (re)découvrir ce pan de l'Histoire récente, de suivre les Black Panthers lancer des patrouilles de surveillance de la police (tension…), de suivre l'expansion du mouvement… jusqu'à sa destruction. de révéler le programme COINTELPRO du FBI (infiltration – propagande – provocation des rivalités).

Bouts d'Histoire, comme ces deux athlètes noirs des États-Unis, Tommie Smith et John Carlos, qui lèvent le poing en l'air selon la salutation des Black Panthers, durant les JO de 1968. Bouts d'histoires de personnages qui se battent contre la société et contre eux-mêmes. Et puis, on y découvre le #balancetonporc avant l'heure, qui avait une autre signification dans les années 70 (les ennemis du mouvement, les flics en tête, sont dénommés les porcs – Pigs).

J'affirme, le poing levé, que Michaël Mention est l'un des écrivains les plus doués de sa génération. Je revendique le droit de le défendre de toute mon âme.

Les 450 pages de ce roman sont une sorte d'aboutissement. Même si son talent n'a pas de limite. Écriture viscérale, construction d'une vraie modernité, trouvailles stylistiques à chaque page. Sujets sensibles – écriture hypersensible. Travail de recherche ahurissant et une implication de l'auteur qu'on sent maximale. Mots qui t'explosent à la gueule, frissons au rythme du rock, de la soul et du funk. Si vous aimez la musique, ce retour vers ces années-là prend encore plus de force, parce que l'écriture place la musique au coeur des mots.

Power, ou la quintessence de la Mention's touch. le génie (n'ayons pas peur des mots) de Michaël Mention a besoin de sujets forts comme celui-ci. Il s'en nourrit pour proposer une expérience de lecture à nulle autre pareille. Essential Black Mention Power.
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Les États-Unis, peuplé en masse par des descendants d'immigrés est une terre d'asile, d'accueil, de droits pour tous et toutes !

STOP ! On rembobine la bande : vu son origine, elle aurait dû être une terre d'asile, d'accueil, de droits pour tous et toutes… J'ai le droit d'avoir un rêve.

Pour ceux et celles qui rêvent encore éveillés, je leur suggère de lire le dernier roman de Mention. Les racistes crasses de tous poils devraient aussi le lire, mais ils risqueraient de ne pas vouloir comprendre car ces personnes sont accrochées à leurs idées comme une moule à son rocher et ne verrait dans la réalité que de la propagande.

Et puis, 452 pages, se serait trop dur à lire pour ces personnes que je connais (on choisit pas sa famille, même si se sont des pièces rapportées) et qui me font souvent soupirer dans ma tête.

Michaël Mention a fait fort ! Documenté à mort, à fond, sa plume trempée dans l'acide, il m'a fait assister à l'assassinat de Malcom X, vivre celui de Martin Luther King, celui de Kennedy (Robert, pas John), j'ai foulé la moquette du bureau de ce parano de Hoover, appris les meurtres du Zodiac et vu la scène de crime de Sharon Tate…

Je me suis assise, en buvant une Bud, dans le local des Black Panther, assistant à leur naissance, leur émergence, leurs combats pour avoir des droits élémentaires, refait le monde avec eux, j'ai participé à des patrouilles de flics, me suis révoltée devant des arrestations arbitraires, des abus de pouvoir et senti un peuple oppressé se soulever.

Dans un pays où la nation Noire doit fermer sa gueule, baisser la tête, dire « oui » à tout, n'ayant aucun droit, sauf celui d'aller se faire tirer dessus au Vietnam, il était normal qu'un jour, elle en ait marre et réclame le minimum syndical qui était d'avoir les mêmes droits que Le Blanc qui l'avait jadis réduit en esclavage.

Chez Mention, pas de manichéisme, on ne se retrouvera pas avec des Noirs gentils et des Blancs méchants, il y en aura pour tous les goûts, toutes les haines, toutes les trahison : Le Blanc comprenant que le Noir a raison de s'insurger et le Noir trahissant les siens, sans que l'on juge l'un ou l'autre.

C'est violent, c'est clash, c'est un peuple qui se révolte, c'est un peuple américain qui en a marre de vivre dans la misère, les ghettos et de se faire contrôler et arrêter arbitrairement.

C'est un roman noir fort, un roman qui fout la gerbe quand on voit cet acharnement sur les Black Panther alors qu'on ne fait rien contre les gangs, les dealers, et autres. C'est un roman qui explore un mouvement qui commença petit pour devenir grand avant de sombrer, sabordé par la propagande, les rumeurs, les coups de pute du FBI, du gouvernement, des flics, des médias, des lois s'appliquant aux uns et pas aux autres.

Quand on veut noyer son chien, on dit qu'il a la rage… Ça marche toujours et ça marche encore de nos jours. Vieux comme le Monde.

Un roman qui laisse aussi planer une question : si les autres ne s'étaient pas acharnés dessus, le parti aurait-il continué ou aurait-il sombré aussi, victime de ses propres matelots et de l'usure ?

Un roman noir qui donne la parole à plusieurs personnages, à tour de rôle, afin de mieux nous immerger dans les événements de cette époque, une véritable plongée en apnée dans une période qui n'est pas si loin de nous, une critique au vitriol d'un pays qui se dit garant des droits de l'Homme et des libertés pour tous.

Je croyais savoir mais je ne savais rien… Ce roman noir m'a ému, tordu les tripes, emporté loin d'ici, m'a mis au centre d'un peuple sans droits qui ne faisait qu'en réclamer un peu, d'un mouvement dont je ne connaissais pas grand-chose, au final, sauf ce que la propagande et les médias en ont fait.

Un
Roman
Coup
De
Poing

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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La révolution de ce début d'année, c'est ce roman ! Power de Michaël Mention. Si toi aussi tu crois tout savoir des Black Panthers, lis ce livre et constate que ton savoir est minime. L'auteur a décortiqué l'Histoire et mis tout son peps pour notre plus grand plaisir !

En plein coeur de l'Amérique dans les années 60, est née l'idée de se battre pour ses droits, l'idée d'arrêter de baisser la tête, l'envie d'une vie meilleure, la foi en l'être humain et se dire que tout reste à faire . L'ébauche des Black Panthers est née dans appart minable, avec des gamins qui picolent et fument, mais influencés par de grands noms comme Malcolm X, Martin Luther King


Pour les grandes lignes, l'histoire des Black Panthers, on l'a connait tous ! On a vu des films, on a lu des livres. On sait que ces grandes idées, ce désir de survivre a tourné assez mal. Les armes, la drogue ont été le quotidien de cette armée de civil, inexpérimenté. Mais, ils ont fait peur. Ils ont fait bouger les choses. Ils ont fait reculer certaines idées reçues jusqu'à la fin.

"Ça a foiré à cause de nous. Pas à cause du FBI, de la came, des gangs. Ils nous ont pourri la vie mais, le vrai problème, c'était nous.
Trop pressés. Des siècles qu'on avait rien, alors on voulait tout et on a foncé. On était sur tous les fronts, tellement impliqués qu'on a rien vu venir.
L'envie, c'est ce qui nous a tués.

Pourtant, le pouvoir, on l'a eu, Ça a duré cinq ans. Ça peut paraitre court, mais cinq ans tous les jours, toutes les nuits, c'est pas rien. On était si puissants que le pays a tremblé comme jamais auparavant.
Les gens nous craignaient, alors que tout ce qu'on voulait, c'était l'égalité. La paix, enfin.
C'est pour ça qu'on s'est unis. Organisés. On avait nos codes, notre langage, notre journal, notre musique, notre cinéma, notre look, nos penseurs, nos cliniques, notre capitale, notre président, nos ministres, notre indépendance.
On était noirs
On était libres.
On était les Black Panthers"

Ce livre a du groove mes amis ! Vous n'avez qu'une envie c'est de chanter, crier avec lui. (Surtout faites-vous la bande-son à la fin du livre 😉 ou via la playlist juste ici). Il a de la hargne également. Il a cet espoir et ce refus de l'injustice. L'auteur est un grand avec sa plume si maîtrisée, si rythmée. Comment cet homme qui est si calme et parait si tempéré peut-il mettre tant de coeur, de puissance dans ses romans ?

Les noms ont été changés, vous avez bien entendu une partie romancée. Vous ne lirez pas un documentaire, même si on se rend compte que l'auteur s'est énormément documenté, mais bien un roman noir qui vous transportera au coeur de cette Amérique qui rejette une partie de sa population. Une Amérique qui s'embourbe dans une guerre du Vietnam.

Un roman comme je les aime ! Il m'a complètement embarqué, m'a mis la larme à l'oeil par moment, il m'a appris beaucoup de choses. J'espère qu'il aura le succès qu'il mérite ! Et cela commence par vous ! Lisez-le 🙂
Lien : https://lesciblesdunelectric..
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La chronique qui lève le poing !
Black Panthers, Black Power, Black Writer ! Bon ok, Mention n'est pas black mais son style l'est assurément. Noir, rugueux, anguleux et sans concession.
Combinant une écriture journalistique et détaillée à une profondeur romanesque virevoltante, « Power » transpire l'amour de son sujet et de ses personnages.

On dit souvent d'un roman qu'il ouvre la porte sur des mondes extraordinaires, qu'il a la faculté de te transporter d'un endroit à l'autre, d'une époque à l'autre avec plus d'aisance que ne pourront jamais le faire des images et c'est si vrai.
En pleine lecture de ce roman, si tu fermes les yeux, tu te retrouves plongé à la fin des sixties américaines, bravant le danger et l'injustice avec les Black Panthers, flingue à la main et béret sur la tête.
Michael Mention a ce don si rare et si précieux de t'immerger dans cet univers contestataire et libertaire où l'odeur du cuir se mêle à celui de la transpiration, aux coups de feu qui claquent, aux déclarations chocs, aux couteaux qui transpercent les corps.
C'est une vraie guerre contre l'état américain, adversaire redoutable et sans pitié, que les Black Panthers ont mené ; contre un Oncle Sam qui aurait tellement préféré qu'ils restent un Oncle Tom.

Le roman se découpe en deux parties, la naissance du Black Panther Party racontée à la troisième personne, puis son ascension et sa chute (je spoile pas, c'est l'Histoire avec un grand H, man) sous le prisme de trois regards posés dessus crachant leur histoire à la première personne : L'ado black fascinée, le flic blanc désabusé et l'infiltré irradié de trouille. Chacun vivra les événements de son point de vue unique pour donner une consistance et une profondeur aux événements qui ont tant marqué l'époque.

Passionnant de bout en bout, une fois entamé, ce livre ne se lâche plus. C'est comme la première cacahuète que tu prends délicatement du bout des doigts et que tu croques lentement. Tu la sens craquer sous ta dent, laissant sa saveur si particulière se diffuser et flatter tes papilles gustatives... et hop sans prévenir tu replonges illico ta main dans le récipient et te v'là en train de te bâfrer des mille suivantes. Addictif !

Et comme si ça ne suffisait pas, l'auteur perfuse son roman de morceaux de musique cultes et phares des années 65 à 71. Déluge de sensations sonores sollicités par ce bouquin.
Brûlot incandescent, ode à la vie et à la liberté, ce roman te prend à la gorgedevant tant d'injustices. Car « Power » est un livre somme sur la condition humaine, pas uniquement sur les afro-américains mais plutôt sur les exclus du système. Et c'est si actuel...

Le plus rageant quand tu lis un roman de cette amplitude, c'est la même frustration que tu as en regardant « Titanic » d'ailleurs, tu connais la fin !
Tu n'as pas cette latitude à espérer que les faits se déroulent autrement. Sauf que quand c'est raconté avec le talent et l'énergie viscérale d'un Michael Mention, tu sais que le voyage va être une vraie régalade. Avec son écriture nerveuse racée et resserrée, l'homme arrive à faire passer toute une palette d'émotions contradictoires à travers sa plume, une certaine rage contre la machine terriblement communicative.

Ce roman est puissant, ce roman est dangereux, ce roman (r)éveille les consciences sociales. Alors dresse la tête, serre les dents, lève le poing et FIGHT THE POWER !
Lien : https://cestcontagieux.com/2..
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Un roman historique d'une puissance terrible. "Power" relate l'histoire du mouvement Black Panther Party qui a vu le jour dans l'Oakland en 1966. J'avais choisi ce livre lors d'une #OPBragelonne et j'ai tardé pour le lire alors pour ceux qui l'aurait, n'hésitez pas à le remonter de votre PAL.

"Leurs yeux pétillent, animés par une même flamme. L'une de ces idées forgées d'évidence. le lendemain matin, après de nombreux cafés, ils finalisent le programme du Black Panther Party for Self-Defense, selon deux axes : "Ce que nous voulons" et "Ce en quoi nous croyons"."

La déshumanisation des Noirs est terrible et ce depuis toujours. Ce mouvement va prendre une envergure comme il n'a été jamais vu. Ici on passe de groupe en groupe Trois personnages clés feront vivre ce texte, Charlene, jeune militante, Neil, officier de police, et Tyrone, infiltré par le FBI. Ils seront le fil conducteur de cette histoire. Et le tout sur les rythmes endiablés des musiques de James Brown, Bob Dylan, Otis Redding, The Beatles, Jimi Hendrix, Deep Purple, Led Zeppelin, David Bowie, The Rolling Stones…

"Get on up! - Get up! - Get on up! - … Stay on the scene!…"

"Aujourd'hui, j'ai vu le soleil se lever à Philly et se coucher à Columbia. C'était trop beau, j'en ai presque oublié l'assassinat de King. D'abord Kennedy, puis Malcom, et maintenant lui. Tous ceux qui nous défendent se font buter. Ça peut plus durer, Tod l'a dit aux infos, hier."

Entre flics corrompus, racisme, violence, haine, tout est décortiqué et mis à nu devant nous. D'autres sujets apparaîtront au fil de cette lecture telle la guerre du Vietnam, l'assassinat de Malcom X, Martin Luther King, les ghettos, les armes, les femmes, l'homosexualité, la musique, la drogue…

"Depuis la naissance de ce pays, l'esclavage des Noirs, le génocide perpétré contre les Amérindiens et le confinement des survivants, le lynchage sauvage de milliers d'hommes et de femmes noirs, le largage des bombes sur Hiroshima et Nagasaki, et maintenant le lâche génocide au Vietnam, tout atteste que face aux peuples de couleur, l'Etat raciste d(Amérique n'a qu'une politique : répression terreur et matraque…"

Le travail fait sur ce livre est phénoménal et ne peut que nous toucher au plus profond de chacun de nous. L'alternance entre faits journalistiques, roman, musique est très intéressante et donne une réalité soutenue et décapante au récit. Je ne peux que le conseiller pour le plus grand nombre…

"Couleur ou pas, il y a que deux classes! Les opprimés et les oppresseurs! Les exploités et les exploiteurs!... Dont le sang jaillit…"

Lien : https://passionlectureannick..
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J'ai tellement apprécié ce roman que je l'ai lu en intégralité dans la journée de mardi et je n'ai pas pu aller me coucher sans le terminer! Je remercie les éditions Stéphane Marsan ainsi qu'Agnès Chalnot pour l'avoir envoyé et fait découvrir! Un véritable coup de coeur!

Le roman Power est organisé en deux parties distinctes : la première « What we want » est courte (90 pages) et se déroule de l'assassinat de Malcolm X en février 1965 jusqu'à la création du mouvement du BPP en octobre 1966 par Bobby et Huey. Quant à la seconde « What we believe » est organisé comme un roman chorale (genre que j'adore!) avec l'alternance de chapitres courts mettant en scène trois personnages : Charlene, une jeune fille de seize ans au début du récit qui intègre la section de Philadelphie, Tyrone qui est en prison et se fera recruter par le FBI afin de servir de « taupe » et enfin Neil, un policier Blanc d'une trentaine d'années, idéaliste et tolérant. Si je ne connais pas bien la période, Power semble néanmoins bien documenté faisant appel aux citations de sources contemporaines (Ten Point Program du BPP, extraits d'articles de presse ou de paroles de chansons, la playlist étant recensée à la fin du roman, etc…). Malgré ses 450 pages, il se lit très vite facilité par des chapitres courts, efficaces et une écriture fluide.
Il possède également une double lecture. En effet, il ne s'agit pas seulement de conter les vicissitudes d'un Mouvement contestataire des années 60-70 pour Michael Mention. Au contraire, il semblerait qu'au travers de l'évolution de chacun des personnages, il ait voulu démontrer que quoiqu'il arrive, la violence entraîne toujours la violence. de l'incompréhension, naît l'intolérance puis le rejet et enfin la violence.

Sur la Quatrième de couverture, il est noté que Power est « Un roman puissant et viscéral, plus que jamais d'actualité ». Après sa lecture, je ne peux qu'être d'accord avec cette citation. J'avais lu il y a deux ans Triste Amérique, le vrai visage des Etats-Unis de Michel Floquet et force est de constater que même quarante ans après, les choses ont peu évolué. Certes, un Président Noir a été élu à la Maison Blanche pour deux mandats de 2009 à 2017. Mais, la communauté Noire est toujours actuellement la cible de violences policières, les premières victimes en cas de catastrophes (Ouragan Katrina, en 2005 ou la Crise des Subprimes en 2008, par exemple) et reste socialement et économiquement défavorisée.
Lien : https://labibliothequedaelin..
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Ce livre est vraiment une pépite vrai coup de coeur. Il nous raconte histoire des noirs américains de la ségrégation de la naissance des Black Panther et de leur développement . On suit au travers de scènes roman l évolution de 3 personnage : un traitre, un flic et une membre .
Je découvre Michael mention pour la première fois .
Je vous conseille d'en faire autant lisez ce bouquin
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C'est la lecture d'un extrait de la voix secrète qui m'avait fait inscrire Michaël Mention à la longue liste des auteurs que j'aimerais lire. Une histoire dans L Histoire, des personnages et des événements sortis de l'imagination d'un auteur, côtoyant des personnages et des événements sortis des livres d'histoire, voilà ce qui titillait ma curiosité chez Michaël Mention.
Aussi, quand j'ai vu lors de la dernière Masse Critique que Babelio proposait un livre de cet auteur et qui de plus reprenait ce canevas de l'histoire dans L Histoire, j'ai tout de suite foncé sur ce choix.
Le début du livre m'a un peu fait douter de la justesse de mon choix. J'ai cru dans un premier temps m'être embarqué dans une biographie des fondateurs du Black Panthers Party. On y retrouve des noms connus de tous : Malcom X, Martin Luther King, Mohamed Ali, Hoover, Kennedy. Et d'autres moins connus : Bobby Seal et Huey Newton, les fondateurs du BPP.

Intéressant, passionnant même de plonger ainsi dans l'histoire des Etats Unis de la fin des sixties. Un pays et une époque qui sont inscrits dans nos imaginaires, enregistrés dans nos mémoires au travers de l'actualité internationale, du cinéma, de la musique.
Intéressant mais il me manquait quand même quelque chose. C'est un roman que j'ai dans les mains, pas un condensé des unes des journaux et des discours politiques qui ont construit les mouvements raciaux de cette époque. Elle est ou la petite histoire qui va se glisser dans le décor de la grande ???
C'est là, quand je commençais à me demander si je ne m'étais pas trompé dans mon choix, que j'ai fait la connaissance de Charlene, de Tyrone et de Neil.
Charlene, l'adolescente noire en quête d'un idéal qui pourrait prendre dans son coeur la place de la rage qui l'habite, idéal qu'elle va trouver par son adhésion au mouvement des Black Panther
Tyrone, le criminel que le FBI va faire sortir de prison pour lui faire infiltrer les Black Panthers
Neil, le flic, blanc, forcément blanc hélas. Chrétien, mais croyant en l'homme avant de croire en Dieu et croyant surtout en la possibilité de faire vivre les hommes ensemble
Ces trois la vont avoir chacun leur destin, se croisant parfois, s'effleurant à peine. Mais tous trois vont être liés à l'histoire des Black Panthers et plus largement à celle des Etats Unis.
Une histoire faite d'espoir, celui de changer le monde, de donner le pouvoir au peuple, de rendre égaux les hommes sans distinction de couleur, de sexe ou de religion.
Une histoire peu glorieuse faite de violence, de manipulation, de repli identitaire.
Une histoire qui a réussi au moins à unir les hommes sous une seule couleur : ni blanc, ni noir, le coeur des hommes y est gris, remplis de haine, de besoin de domination, de repli sur son groupe, sur son appartenance, remplis de vengeance…

Le récit est mené avec une dynamique que je n'avais encore jamais croisée dans ce genre de livre aux confins de la fiction et du roman historique.
Cette dynamique est alimentée par 3 piliers :
-tout d'abord, l'alternance des narrations. A chaque chapitre (souvent très court), on passe du récit de Charlene, à celui de Tyrone puis à celui de Neil
-la musique. Beaucoup de références musicales dans ce livre : J.Brown, Ottis Redding, Jimi Hendrix, Led Zeppelin, les Stones. Souvent, des petits extraits des textes de chansons de ces artistes viennent entrecouper le récit.
-les références à des événements historiques qui alimentent la narration.

Loin de casser le fil du récit, ces deux derniers éléments (les références historiques et musicales) donnent un coté immersif à l'ensemble du récit. Mieux que le casque de réalité virtuel, Power est une plongée par tous les pores dans un passé pas si lointain.

Et du passé, nous projette dans notre présent. Comment, en lisant Power, ne pas penser à ce qui pourrait nous arriver aujourd'hui ou demain, à l'échelle d'un pays, d'un continent, ou du monde : le repli identitaire alimenté par la haine, elle-même alimentée par le mépris, alimenté auparavant par la peur… Boucle sans fin qui a amené les violences décrites dans Power, mais aussi celles que nous avons vécues en France en 2015 et 2016 avec les attentats…

Bref, malgré toute la grisaille qui m'habite au sortir de cette lecture, j'ai vraiment adoré ce livre pour sa dynamique, son coté immersif et aussi pour la petite graine de réflexion qu'il plante dans le cerveau du lecteur (fourniture du terreau de culture historique comprise)

Un grand merci à Babelio pour l'organisation des Masses Critiques, aux éditions Stéphane Marsan et surtout un grand merci à Michaël Mention pour l'écriture de ce livre.
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Livre coup de poing.
Expression facile à trouver, souvent écrite mais tellement vraie.
Je suis né en 1959. j'avais donc moins de 12 ans quand les évènements relatés dans ce roman ont fait l'histoire des Etats-Unis. Pourtant Malcolm X, Angela Davies, les Black Panthers, la perte du titre de Cassius Clay devenu Mohammed Ali, I have a dream de Martin Luther King, assassiné comme les frères Kennedy, la guerre du Vietnam, les premiers pas sur la lune, le massacre de Sharon Tate et ses amis, les poings levés, gantés de noir, de Tommie Smith et John Carlos aux JO de Mexico, tout cela reste présent dans ma mémoire, cinquante ans après.
L'injustice est le sujet principal du récit de Michael mention, qui m'a replongé au coeur de cette époque. Il s'agit bien d'un roman, puisque nous suivons la vie, plus ou moins inventée de trois personnes, jusqu'à ce qu'elle s'arrête, dans la violence évidemment.
L'auteur a fait fort, très fort.
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1965, les États-Unis sont embourbés dans la guerre au Vietnam et le pays va traverser en parallèle à cette guerre une période trouble. Des émeutes éclatent un peu partout de Chicago à Los Angeles. Les tensions sont exacerbées et ce sont les Afro-Américains qui en font les frais et plus généralement les minorités. Que ce soit à travers les violences policières ou à travers une justice bafouée, plus de vingt millions d'Afro-Américains sont stigmatisés et discriminés. C'est dans ce cadre que le roman de Michaël Mention débute et comme souvent chez cet auteur le rythme est prenant et va crescendo. Que ce soit dans l'écriture, dans les chapitres courts ou dans le mélange de fiction et de réalité, l'ensemble ne s'essouffle pas. L'assassinat de Malcom X sème le trouble et la communauté noire se divise. D'un côté avec ceux qui prônent la non-violence de Martin Luther King et de l'autre ceux qui trouvent que ses positions ne sont pas assez radicales. C'est dans ce contexte qu'émerge le Black Panther Party, l'élément central du roman. On suit la genèse de ce mouvement. Dans la seconde partie du livre, on voit graviter trois personnages autour de ce parti, trois personnages ambivalents et que je trouve très réussis. du policier à la militante du Black Panther Party en passant par le détenu enrôlé par le FBI.

"Power" est un roman passionnant, qui bouscule et qui laisse planer le sentiment de révolte pendant et après la lecture. La bande son ne gâche rien, d'Hendrix à Led Zeppelin et participe pleinement à l'atmosphère.

Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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