AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,57

sur 1043 notes
Et Dieu créa la femme.... fatale! Prends garde à toi!
Prends garde à toi! Voilà le conseil prodigué dans le célèbre opéra de Bizet tiré de la nouvelle homonyme Carmen de Prosper Mérimée.
Prends garde à toi, homme de rien mené par le bout du nez de ton désir pour cette gitane effrontée qui de son regard de feu embrase le tien.
La Carmencita rencontrée par le narrateur archéologue lors d'un séjour à Cordoue, arbore "dans ses cheveux un gros bouquet de jasmin dont les pétales exhalent le soir une odeur énivrante".Vêtue de noir, petite,jeune et bien faite,elle lui tourne la tête et l'entraine chez elle pour lui tirer les cartes.
Prends garde à toi!
La "gitana" est la beauté faite femme,ensorceleuse prête à envouter le premier venu.
Mais voilà son amant irrascible Don José fou de jalousie.
Tu te sauves et tu as raison!
Plus tard, bien plus tard tu croises Don José pauvre homme en fuite à travers l'Espagne.Il se raconte,il la raconte.
Et tu vois se dresser Carmen, cet oiseau de proie, fleur à la bouche,parfumée,"pomponnée,attiffée tout or et tout rubans",sensuelle à la démarche chaloupée qui met les males à ses genoux,n'a pas la langue dans sa poche,joue du couteau,manipule,tempête,trompe,excite,pousse à la contrebande et au meurtre.
Et tu vois s'abattre sous tes yeux cette indomptable car Don José
l'a décidé: Elle est à lui ou à personne!
Un superbe portrait de femme insoumise et une fable cruelle sur la passion qui tue et le désir floué qui consumme,une belle écriture et un pan d'histoire du XIX° siècle à rapprocher de Colomba (nouvelle de Prosper Mérimée, écrivain,historien,archéologue, qui lui a ouvert les portes de l'Académie française, cette corse vengeresse qui pousse son frêre Orso à tuer les meurtriers de son père.
Commenter  J’apprécie          220
L'amour est un enfant rebelle, qui n'a jamais connu de loi paraît-il.
Avouons-le, Carmen est pour moi davantage un opéra de Georges Bizet qu'une nouvelle de Prosper Mérimée. Et d'amour, ben, désolée, je n'en ai pas vu des masses dans cet écrit. De la passion, certes, et encore à sens unique.

Dans cette nouvelle d'un peu plus de 80 pages, nous voici embarqués dans une Espagne remplie de contrebandiers et de bandits de grand chemin. Notre narrateur, archéologue français, se verra confesser la passion destructrice (pléonasme?) de Don José envers la belle Carmen par le protagoniste lui-même, en train d'attendre son exécution.

Si j'ai beaucoup aimé le premier tiers, où l'auteur prend le temps de mettre en place le contexte de son histoire, je suis restée totalement hermétique à la suite, notamment l'histoire "d'amour" improbable entre José et Carmen. Il faut dire aussi qu'il ne fait pas de cadeau à cette femme, pêcheresse, volage, menteuse, arriviste, vénale, opportuniste, et j'en passe, elle semble porter en elle tous les défauts du monde, une bien piètre image de la femme qui vient cueillir le pauvre homme sans défense, incapable de lui résister et qui ira jusqu'à mourir pour elle. Est-ce sa faute à elle si cet homme se montre si inconsistant au final? Car José ne résiste pas beaucoup, il faut le dire. Mais c'est bien connu que la femme est le diable par excellence…

Je reste très dubitative sur cette oeuvre que j'ai trouvé ni très approfondie (mais il s'agit aussi d'une nouvelle) ni particulièrement plaisante à lire du point de vue du style. J'ai refermé le bouquin en me disant "mouais".

Reste néanmoins cet opéra intemporel, que je rêve de voir jouer sur scène, et cette Carmen, source de bien des fantasmes, à laquelle il faut prendre garde.


Challenge Solidaire 2020
Challenge multi-défis 2020
Challenge XIXème siècle 2020
Challenge Jeu de l'oie littéraire
Challenge Riquiqui 2020
Commenter  J’apprécie          170
Mon dieu, ce que ça a été dur. Je ne dois définitivement pas être faite pour les grands classiques incontournables choisis par l'école. Ca a été une lecture semée d'embuches. Mais j'ai eu des résultats potables à l'interro. Donc, c'est un livre que j'ai aussitôt oublié, mises à part les cicatrices qu'il m'a laissées.
Commenter  J’apprécie          152
Un style vif et vrai, Mérimée nous sert une nouvelle qui se retrouve souvent étudiée en cours pour apprendre les discours directs et rapportés. On ne s'en tient généralement qu'à l'intrigue amoureuse, appauvrissant le sens de l'oeuvre.
Carmen, ce n'est pas qu'un simple combat passionné entre l'Espagne picaresque et la France dépressive. C'est une oeuvre littérairement politique. Carmen, c'est la liberté littéraire et politique que Mérimée voyait parmi les paysans. le personnage de la gitane, allégorie de la liberté, ne pousse qu'à l'extrémisme ses idées. Elle est sensuelle, belle mais imparfaite, insaisissable et représente un amant nostalgique de l'histoire littéraire française. Don José, c'est plus un Français qu'un Basque dans son esprit. Il porte en lui l'individualisme du XIXe siècle, il est la société amorphe française dont se joue Mérimée quand Carmen le tourne en bourrique.

Cette nouvelle est plus qu'une simple histoire de jalousie, c'est une apologie de la liberté à l'espagnole, inaccessible aux Français du XIXe siècle. Elle est la liberté rêvée avant la Révolution, elle est une chimère littéraire.
Lien : http://biblio.anassete.org/?..
Commenter  J’apprécie          130

Carmen est assez exécrable comme femme, infidèle comme compagne, un peu loyale comme amie, rusée, avide et elle mène les hommes par le bout du nez.
De son côté, don José n'est pas très malin, un peu geignard, maladroit en amour, sans beaucoup de scrupules et se pose plutôt en victime.
La rencontre de ces deux-là ne pouvait certainement rien faire surgir de très bon.

L'auteur, qui s'octroie ici le rôle de narrateur, profite de nous raconter la rencontre et la cohabitation de ces deux-là pour glisser son érudition sur les bohémiens au lecteur.

Cette nouvella reste donc une lecture intéressante par la richesse relative des informations qu'elle apporte, dans décor espagnol du 19e siècle ma foi suffisamment bien décrit pour qu'on s'y croie par moment. Par contre, la tragédie de Carmen et don José n'a suscité aucune émotion chez moi tant je n'en ai aimé aucun des deux.
Commenter  J’apprécie          120
Carmen est gitane. Elle est jeune, et a beaucoup de charme. Elle est manipulatrice et voleuse. On l'admire cependant pour son indépendance d'esprit. Gare à ceux qui tombent dans ses filets ! Et c'est précisément ce qui arrive à Don José...

Même si la place des hommes et des femmes dans la société a changée depuis l'écriture de ce récit, celui-ci reste d'actualité, mais je n'en dirai pas plus pour ne pas spoiler.
Commenter  J’apprécie          110
J'ai mis pas mal de temps à finir ce petit livre, il m'a fallu un bon moment pour accrocher à l'écriture de Merimee. Ce n'était peut-être pas le livre à aborder pour une première approche avec l'auteur. J'ai fini par aimer même si j'étais bien loin du coup de coeur. On retrouve ici Carmen, le symbole même de la femme fatale, qui joue de ses charmes pour obtenir la faveur des hommes. On suit à travers les lignes l'histoire d'une vie, une histoire d'amour qui nous marque par sa profondeur et sa différence. Je vais tenter de regarder l'opéra de Bizet et de me faire une autre idée de ce livre !
Commenter  J’apprécie          110
Petit roman qui se lit très vite avec le défaut de vite se faire oublier à mon avis.

Voici l'histoire de la célèbre Carmen, femme libre et libérée mais qui joue des hommes et de leurs sentiments sans remord.

L'auteur-narrateur nous relate l'histoire d'un amour tumultueux, toxique entre ces deux êtres qui aiment mal, avec des egos démesurés qui les pousseront au drame.

Histoire destructrice est intéressante, le reste beaucoup moins. l'histoire du narrateur archéologue et le petit cours sur les bohémiens ne m'ont pas convaincus.
Commenter  J’apprécie          90
Je ne vous apprendrai rien si je vous dis que l'amour est enfant de Bohème et qu'un toréador doit prendre garde avant d'entrer dans l'arène. « Carmen » de Bizet, pour les Français c'est l'un des trois opéras majeurs (avec « Faust » de Gounod, et « Lakmé » de Delibes) à figurer dans le panthéon mondial de l'art lyrique. Mais si l'opéra a été créé en 1875, la nouvelle de Mérimée, elle, date de 1847.
Mérimée est un peu méconnu dans le paysage littéraire du XIXème siècle. Pourtant la qualité de son style, la variété de son inspiration, son goût pour l'exotisme et le fantastique auraient pu lui valoir une place meilleure que celle que l'histoire littéraire lui a allouée. Mais il est vrai qu'il y avait bousculade de génies et de talents à cette époque…
Prosper Mérimée (1803-1870) nous est connu par sa double casquette : écrivain et archéologue. A ce dernier titre lui revient le mérite d'avoir confié à Viollet-le-Duc la restauration de nombreux monuments comme Notre-Dame de Paris ou la Cité de Carcassonne. Comme écrivain, on lui doit un roman historique (« Chronique du règne de Charles IX – 1829 ») mais surtout un nombre important de nouvelles (dont plusieurs sont devenues très célèbres), basées sur l'exotisme, l'histoire, le fantastique, etc., d'un romantisme affirmé et d'une écriture élégante et racée, quoique peut-être manquant un peu d'émotion.
La nouvelle « Carmen », écrite vers 1845, fut publiée en 1847, et contribua à diffuser l'image d'une Espagne un peu folklorique.
« Carmen » est l'histoire d'un féminicide. le narrateur, qui est archéologue comme l'auteur, fait des recherches en Espagne et se trouve pris dans des embrouilles de contrebandiers, entre Don José (un ancien policier passé du côté obscur) et une jeune et jolie bohémienne prénommée Carmen. Carmen, en latin, veut dire poème. Et cette Carmen-là, je vous jure qu'elle est épique. Aguicheuse comme pas deux, elle fait tomber tous les hommes dans ses pièges. le pauvre Don José, du fond de sa prison, raconte son histoire au narrateur : à la suite de bagarres déclenchées involontairement par la gitane, il en vient à tuer un contrebandier, et poussé à bout par Carmen, qui fait les yeux doux à un beau picador (et non pas un toréador comme dans la chanson) il finit par poignarder la bohémienne aux yeux noirs. C'est pour cette raison qu'il est en prison et attend d'être jugé, et certainement condamné.
La construction de la nouvelle est plutôt bizarre : sur les quatre chapitres, les deux premiers ne servent qu'à présenter les personnages, seul le troisième raconte l'action. le quatrième, qui consiste à un reportage sur les us et coutumes des bohémiens, n'a strictement aucun intérêt narratif.
C'est donc une histoire forte, une histoire de passion, dans la tradition du théâtre romantique. Une histoire de séduction qui se retourne contre la séductrice (jusqu'où peut-on aller trop loin ?), et de l'autre côté une histoire d'obsession sexuelle et sentimentale (les deux vont de pair), doublée bien évidemment d'une jalousie qui, chez une nature violente comme don José, ne peut déboucher que sur le meurtre.
Ami lecteur, amie lectrice, tu peux en toute quiétude prendre ce livre et le savourer.
Mais, prend ga-a-arde
Un oeil noir te regarde !
Mais pas de souci, l'amour t'attend !

Commenter  J’apprécie          92
Si "Carmen" la bohémienne est célèbre, la nouvelle de Prosper Mérimée l'est moins alors qu'elle a inspirée Bizet pour son opéra. Vous savez...
L'amour est enfant de bohème
Il n'a jamais jamais connu de loi...
Ce texte est très différent du livret. J'ai été surprise de voir que le narrateur est un archéologue qui rencontre Don José par hasard, au cours d'un de ses voyages en Andalousie. Il se lie avec le briguant pour lui avoir permis de se sauver afin d'échapper à la police. Quelques temps plus tard, José Navarro est condamné à mort. le narrateur va lui rendre visite avant son exécution et c'est ainsi qu'il apprend la terrible histoire d'amour entre le bandit et la belle gitane Carmen. Il était soldat mais aveuglé par son amour, il tue pour Carmen et va devenir contrebandier jusqu'à l'irréparable.
C'est très bien si on s'en tient là d'autant plus que j'avais souvenir que Carmen était une femme libre. Pourtant, elle est décrite comme une prostituée qui s'enflamme aussi vite qu'elle abandonne les hommes qu'elle convoite. C'est un démon qui n'a aucun scrupule et qui rend fou Don José. Comme elle ne veut pas le suivre, le jaloux impulsif la tue. Cela s'appelle un féminicide.
Et puis il y a ce 4ème chapitre qui décrit les caractéristiques des nomades dispersés dans toute l'Europe, connus sous les noms de Bohémiens, Gitanos, Gypsies, Zigeuner, etc. Et là on a le droit aux clichés : ils ont les yeux noirs, vivent entre eux et sont voleurs. Cela s'appelle du racisme.
Au final, je tombe de l'armoire car on est loin de la fougueuse histoire d'amour que j'avais en tête.


Challenge Coeur d'artichaut 2022
Challenge Riquiqui 2022
Challenge XIXème siècle 2022
Commenter  J’apprécie          90




Lecteurs (4647) Voir plus



Quiz Voir plus

Le vénus d'Ille

comment s'appelle l'hôte du narrateur ?

Monsieur de Peyrehorade
Monsieur de Pehrehorade
Monsieur Alphonse
Monsieur de Peyreorade

3 questions
19 lecteurs ont répondu
Thème : La Vénus d'Ille de Prosper MériméeCréer un quiz sur ce livre

{* *}