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sur 1042 notes
Tout le monde connait l'opéra de Bizet, une oeuvre (trop ?) populaire, avec des airs connus de chacun et une Espagne en carton-pâte. Son livret est adapté d'une nouvelle de Mérimée (publiée en 1847), que peu de gens ont lue. Pourtant, cette oeuvre littéraire est remarquable, quoique très brève. Par là, Mérimée se distingue des prosateurs qui étaient ses contemporains et qui était volontiers prolixes.
C'est une tragédie implacable, qui met en scène, non pas des rois ou des princes, mais un bandit et une gitane hors-la-loi. Le narrateur fait connaissance de Don José, un ancien militaire basque, devenu voleur et meurtrier par amour pour Carmen, une jeune "bohémienne". Le bandit, finalement condamné à mort, raconte son histoire au narrateur juste avant son exécution. Ce n'est pas Don José, mais Carmen, qui est le personnage central: cette création de Mérimée me semble fascinante. Carmen est sensuelle, sans aucun sens moral, mais surtout indomptable. Elle a un côté "diabolique", un peu parce que c'est une gitane, et beaucoup parce qu'elle est faite ainsi. Certes, elle devient la maîtresse de Don José, mais elle le mène par le bout du nez. Puis elle cesse de l'aimer et préfére se faire tuer, plutôt que de se plier à ses demandes.
Tout le récit est mené de main de maître, sans aucune longueur, jusqu'au paroxysme final. L'Espagne, que Mérimée connait bien et qu'il nous présente, est dure et pauvre - loin des clichés de l'opéra qui en a été tiré. Carmen est un vrai petit bijou.
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Je ne sais que dire de ce roman, je ne l'ai que peu apprécié. L'histoire d'une bohémienne qui envoûte les hommes et qui pourtant n'a que faire de leur amour tant elle s'en lasse vite.
Il y a des livres comme ça : je ne sais pas vraiment expliquer pourquoi je ne l'ai pas apprécié. Mais les faits sont là : je n'avais qu'une hâte, le terminer pour passer à autre chose. Cette femme est évidemment antipathique mais le souci c'est que je n'ai accroché avec aucun des autres personnages, ni même avec l'histoire que j'ai trouvée sans grand intérêt. L'ambiance hispanique ne m'a pas vraiment captivée. Certes, ce n'est pas le pire roman du monde mais il m'a laissé un goût d'indifférence. J'ai l'impression de ne déjà plus me souvenir du récit (je l'ai terminé hier). de plus je n'aime pas vraiment la prose de Mérimée, je la trouve banale... Bref, une déception. Quelques passages intéressants, une héroïne originale, mais sans plus.
Lien : http://lantredemesreves.blog..
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L'amour, la passion, l'honneur la mort, autant de thèmes chers à Mérimée, qu'il sait exprimer que ce soit ici où dans Colomba, où Matéo Falcone...Jusqu'où peut mener la passion amoureuse, et la volonté de séduire...Une belle fresque de ce XIX siècle...
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J'ai étudié cette oeuvre sur les bancs de troisième et si j'ai tant aimé sa lecture, c'est surement parce que mon professeur adorait cette histoire et l'a donc abordé avec grand enthousiasme.

Carmen, c'est une nouvelle composée de quatre chapitres : trois relatent l'histoire, la rencontre entre Don José et Carmen, les récits de leurs vies,… et le quatrième chapitre est entièrement consacré aux bohémiens, leurs vies, leurs coutumes,…

Carmen, cette gitane indomptable, presque sauvage, qui prône sa liberté plus que tout est un personnage haut en couleurs. A travers elle et son histoire, Prosper Mérimée nous offre de très beaux passages sur son caractère obscur et mystérieux, sur sa beauté fatale, sur les descriptions des coutumes et moeurs des gitans et les paysages de Cordoue. Ça donnerait presque l'impression d'être du voyage…
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Un homme raconte comment il est tombé amoureux d'une bohémienne Carmen, et de quel façon il a changer de vie en devenant contrebandier et bandit. C'est un homme très jaloux et elle est peu fidèle il devient fou et fini par tuer tout ces amants puis la tue elle car elle ne l'aime plus. A la fin il se rend et est condamné a mort, une superbe tragédie.
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🔥 « Un soir, à l'heure où l'on ne voit plus rien, je fumais appuyé sur le parapet du quai, lorsqu'une femme, remontant l'escalier qui conduit à la rivière, vint s'asseoir près de moi. Elle avait dans les cheveux un gros bouquet de jasmin, dont les pétales exhale le soir une odeur enivrante. Elle était simplement, peut-être pauvrement vêtue, tout en noir, comme la plupart des grisettes dans la soirée. Les femmes comme il faut ne porte le noir que le matin ; le soir, elle s'habille à la francesa. (…) Je jetai mon cigare aussitôt. »
(P.24)

♥ Andalousie. Aux portes de la mort, Don Jose se livre à l'homme qui l'a sauvé quelques mois auparavant. Étrangement, cet homme a aussi croisé la route de la femme qu'il aimait, qui lui a fait perdre la tête. Elle avait le regard noir et profond, les cheveux noirs comme l'ébène aux doux reflets bleus et l'âme aussi tourmentée que le diable. Oui, elle était créature mystique, insaisissable, n'ayant pour maître son seul désir, pour seule devise celle de ne suivre que ce que son coeur lui offrait ; des hommes, des aventures, des promesses intenables.

🔥 « Bref, j'étais comme un homme ivre ; je commençais a dire des bêtises, j'étais tout près d'en faire. »
(P.42)

Don José a perdu la tête pour elle, sauvage et indomptable lionne, et de l'amour a jailli la passion, lentement, puis la jalousie, le besoin de posséder, d'être le seul et l'unique, quitte à éliminer quiconque entraverait son chemin. Pourtant, on n'est jamais aussi désirable que lorsqu'on n'appartient à personne ; et plus il l'aimait, plus il la voulait pour lui et plus elle s'éloignait…

🔥 « Quand on est en vue d'une femme, il n'y a pas de mérite à se moquer de la mort. »
(P.60)

Qu'y a-t-il de plus fort que l'amour ? Comment prouver à l'être aimé qu'il est tout, que la vie sans lui n'a aucun sens, que la mort n'est rien en comparaison ? Quand on n'est plus aimé, il n'y a plus rien à perdre : accepter d'aimer, c'est perdre une part de soi pour toujours.
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Tout le monde connaît l'histoire de "Carmen", au moins l'opéra de Bizet qui fut, en grande partie, inspiré par la nouvelle de Mérimée du même nom.
"Si tu ne m'aimes pas, je t'aime ; Si tu m'aimes, prends garde à toi !" : ces airs si connus, si identifiables sont devenus mondialement célèbres et l'opéra de Bizet s'est vu décliné en films, ballets et nombreuses... pubs. Au bout du compte l'oeuvre de Bizet a phagocyté la nouvelle de Mérimée qui n'a pas connu un tel rayonnement mondial.

Pourtant dans le Carmen de Bizet, dans cette histoire d'amour, de jalousie, de femme fatale et de meurtres il y a un élément qui a disparu "corps et biens" par rapport au Carmen de Mérimée : c'est la figure du narrateur, dont tout laisse à penser qu'il s'agit d'un alter ego de Prosper Mérimée.
En relisant dernièrement cette nouvelle, écrite avec élégance, dans un français très cultivé (ce qui est la moindre des choses pour un auteur qui deviendra académicien), et comme je connaissais l'histoire et son dénouement, je me suis surtout intéressé au troisième personnage de ce drame, le narrateur, qui est tout simplement "zappé" (comme on dit aujourd'hui) dans l'opéra du même nom.

Le narrateur est Mérimée, qui voyagea à ses risques et péril, dans l'Espagne du milieu du XIXe siècle, avec un guide armé. Ne rigolez pas : il était plus périlleux d'errer dans les sierras pauvres et accablées de soleil de l'Espagne d'alors que de filer en Papouasie aujourd'hui.
Au début de "Carmen" le narrateur, féru d'Histoire, de géographie, d'architecture et de monuments explique qu'il recherche l'emplacement exact du champ de bataille de Munda (victoire de Jules César en 45 avant JC). Qui cela pouvait-il bien intéresser alors, à part un fin lettré, un amateur de vieilles ruines tel que Mérimée, qui un jour futur sera le tout premier à faire sauvegarder, via la loi, tant de "vieilleries" aux yeux de ses contemporains ?

La rencontre du narrateur avec Don José, première rencontre où ils sympathisent, via d'excellents cigares et un bon repas offerts par le narrateur qui comprend que cet homme en fuite n'a rien et a faim, rend le narrateur plus "humain", moins "intello".
Ensuite le narrateur, redevenu rat de bibliothèque dans un couvent de Dominicains, se voit rattrapé par la "vraie" vie : coquine et suggestive description de femmes se baignant dans le fleuve, à Cordoue, rencontre avec Carmen à laquelle il offre une cigarette "mêlant nos fumées nous causâmes si longtemps". Scène osée quand elle fut écrite, et encore plus osée à notre époque hygiéniste. le narrateur décrit avec volupté les délices du tabac (Mérimée fumait), et ça tombe bien puisque Carmen est cigarière.

Et c'est tout le charme de cette relecture de ce "Carmen" : il s'agit d'un triangle amoureux. le narrateur, malgré tout son quant-à-soi, et toute sa bonne éducation, tombe, aussi, sous le charme puissant de Carmen. Mais à la différence de Don José il n'ira pas jusqu'au meurtre. Don José qui, pour sa part, a été complètement "ensorcelé" par cet archétype de la femme fatale qu'est Carmen.

Une très bonne relecture d'un texte qui se lit avec autant de plaisir qu'il y a presque deux siècles.
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Carmen est un très beau petit roman, très dense, très bel exercice de perfection dans le noble art d'être romantique. Cette oeuvre, fort belle, avec une langue charmante, ce récit addictif, est une petite perle du romantisme. C'est l'oeuvre d'un homme, qui, avec l'art qui est le sien, nous fait découvrir l'une des plus belles représentations de l'amour fatal. C'est un petit chef-d'oeuvre, de composition, d'abord, d'écriture aussi. Car, c'est cette écriture, ce ton nerveux, condensée en des phrases suggestives, cette manière de raconter, qui fait l'appréciation de cette oeuvre, et son art romantique. Une belle oeuvre du romantisme, et un exercice de style non moins réussi. Surprenant du début à la fin !
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Encore une histoire que je connais sur le bout des doigts avant même de commencer à lire. Enfin, ça c'est ce que je pensais avant, car si la trame reste la même, l'adaptation de Bizet se permet quantités de libertés, entre les passages supprimés et ceux complètement modifiés, même sur un récit de la taille d'une nouvelle, ce fut souvent de réelles découvertes. Notamment par l'introduction, avec le narrateur qui rencontre José peu de temps avant son arrestation, et qui entendra son histoire passée une fois celui-ci sous les verrous. Je note aussi que le toréador n'apparaît ici qu'à la fin, alors que Bizet fait rapidement les présentations intervenir pour le faire intervenir plusieurs fois au premier plan. En revanche déçue de constater l'absence du personnage de Micaëla, qui faisait bien mesure d'équilibre face à Carmen dans l'opéra.

Mais cette héroïne, quelle femme, quel tempérament, ah ! Elle est à la fois enthousiasmante et insupportable, érotique et nonchalante, enfantine et garce, fascinante ! Et puis, elle a toujours été franche et n'a jamais caché sa façon de voir les choses, notamment pour les relations amoureuses, alors j'estime que le héros maladivement jaloux peut également se remettre en question, au lieu de reporter tout les torts sur la sorcière bohémienne. Déjà, à la façon dont elle est décrite la première fois que José la voit, ainsi qu'à son comportement, le ton est donné. Et puis en définitive, il lui a couru après sans arrêt, alors qu'elle avait joué franc-jeu sur sa manière d'être dès le début. Carmen est une femme fatale, certes, mais j'aime sa liberté, j'aime son sarcasme, son impétuosité, sa détermination farouche, et inébranlable devant la mort-même, ainsi comment la détester ? Alors pour conclure : « Carmen, je t'aime », comme dirait son soupirant chez Bizet à la fin de l'un des plus beaux airs pour ténor jamais écrit.

La rupture dans le comportement et l'état d'esprit de Don José entre notre droit et gentillet soldat du début et le criminel d'après son premier assassinat menant à sa vie de contrebandier est vraiment intéressante. L'homme est complètement changé, même s'il garde parfois quelques réminiscences de remords. Encore une fois, même s'il essaie de se persuader que c'est Carmen qui l'a réduit à cet état, sans ses excès de conduite extrêmes il n'en serait jamais arrivé là. Certes ils sont dus à sa rencontre avec elle, mais il est plus facile d'accuser l'autre quand on ne peut se contrôler. Ceci-dit je le préfère largement en bandit tourmenté, le José.

Comparé à son adaptation musicale, le livre permet de faire découvrir une héroïne sublimé, dont tout les aspects de l'allure et du tempérament sont intensifiés (en faisant beaucoup pourtant pour la rendre détestable, mais cela a chez moi l'effet inverse), un José bien plus viril, cependant il ne parvient pas à me faire oublier l'opéra merveilleux, aux airs tous plus fameux les uns que les autres, qui en a découlé.
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On dit souvent qu'il faut relire ses classiques. Pour ma part, je n'avais, à ce jour, lu aucun écrit de Mérimée. J'ai donc décidé de me plonger dans cette courte nouvelle qu'est Carmen. C'est une découverte, j'ai retrouvé dans Mérimée le style De Chateaubriand; c'est à dire une écriture fluide et reposante ainsi que celui d'Alexandre Dumas pour la qualité de conteur d'aventure.
Une belle histoire d'aventure de hauine, amour et passion.
L'impétueuse Carmen m'a donc donné envie de lire Colomba.
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