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4,28

sur 1345 notes
Robert Merle entame avec cet ouvrage une grande fresque historique qui en treize tomes va couvrir une grande part du XVI et XVIIème siècles. Pierre de Siorac naît en 1551 dans le Périgord d'un père huguenot et d'une mère catholique, qui vivront séparés.
Autour de lui s'organise le récit, d'abord au sein de sa famille, très vite dans sa province puis en parcourant le royaume de France.
Robert Merle y mêle savamment les grands évènements historiques, les descriptions de scènes de la société d'alors, les grands personnages et les petites gens. C'est un véritable livre d'histoire romancée, écrit d'une plume alerte et savoureuse qui bénéficie de l'érudition formidable de son auteur. Depuis ''les rois maudits'' de Maurice Druon jamais la littérature n'avait rendu hommage aussi brillamment à l'Histoire de France.
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un coup de coeur énorme! A tel point que sitôt fini le premier tome, j'ai déjà enchaîné sur le deuxième, ce qui est très rare chez moi.

Car le sujet pourrait paraître assez aride et complexe ( les guerres de religion au temps de Henri II, François II et Charles IX), mais Robert Merle a eu la très bonne idée de choisir un angle d'attaque plus picaresque et humoristique que directement historique, et ça passe très bien. Et même si on y croise Catherine de Médicis, ses royaux fils, l'amiral de Coligny... ils ne sont pas le sujet essentiel du roman.

Car pour le narrateur Pierre de Siorac, la situation des huguenots au milieu du XVI° siècle, les guerres de religions, les massacres... tout celà n'a de réalité qu'au travers des chamailleries incessantes de ses parents, de la conversion plus ou moins forcée au protestantisme des domestiques, du culte secret à Marie que les chambrières établissent dans le grenier en douce du maître de maison...

Tout a moins de réalité aussi que les revers qui peuvent affecter les habitants d'un coin de campagne sarladaise à cette époque, pour qui les principaux dangers sont surtout les sécheresses, les mauvaises récoltes, la mortalité infantile, les bandes de gueux qui détroussent les voyageurs, les épidémies de peste ou de choléra qui ravagent régulièrement le pays... et pour qui il est clair que les luttes de parti entre catholiques et protestants sont surtout de fait d'excellent prétextes pour les seigneurs rivaux d'essayer d'agrandir leurs terres aux dépends de la population.

Mais tout ceci est brossé de manière assez humoristique, au travers de tableaux savoureux ( les veillées au château sont souvent assez savoureuses, à cause de la cuisinière Maligou, fervente catholique, qui voit le diable partout, mais qui n'a aucun complexe à herboriser pour les femmes du château, et à paillarder avec le curé du village car elle "connait les herbes et où les mettre")

Une charge assez drôle est aussi lancée contre la médecine de l'époque, les croyances sur les humeurs et tempéraments, les débuts de la prophylaxie...

Bref, on y trouve un instantané très agréable à lire d'une époque et d'un lieu en pleine mutation politique, humaine, médicale, culturelle...
Lien : http://chezpurple.blogspot.c..
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J'a longtemps hésité avant de lire Fortune de France. Les critiques étant si élogieuses j'avais peur de trop attendre de ce roman. Ensuite, l'idée d'ajouter une nouvelle série de romans dans celles que j'ai déjà commencé me laissait craindre de ne pas aller au bout de cette oeuvre.
Mais j'ai fini par succomber à la tentation. Pour mon plus grand bonheur. Tout a été dit sur le style, l'écriture, le récit, la vie ou les personnages présents dans ce roman. Je ne ferai que plagier les autres analyses si je me lançais dans un Nième éloge. Je me contenterai donc de dire que ce Fortune de France est une pépite de roman historique. Une façon idéale de se plonger dans cette France qui se déchire sur fond de Réforme. Certes, le point de vue est "Huguenot centré" mais il dépeint avec adresse les tensions entre les deux communautés.
Et si quelques uns d'entre vous ont peur de cette langue qu'on dit proche de celle du 16e siècle, sachez quand même que le récit se lit sans la moindre difficulté.
Aujourd'hui, je n'ai qu'une hâte : me plonger dans la suite.
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Quel auteur, ayant attaqué des thèmes aussi divers que Malevil, La mort est mon métier, Week-end à Zuydcottee avec le même bonheur. Et puis, et puis:
Fortune de France, un sommet. Après avoir fait sa connaissance on ne peut plus quitter Pierre de Siorac et ses compagnons de fortune et, parfois d'infortune. le langage en est merveilleux reprenant moultes expressions d'époque sans jamais être incompréhensible, la narration nous fait traverser l'histoire et nous l'apprend en douceur. Dans les convulsions des guerres de religions, de brûlante actualité il nous rappelle que les dites religions ont toujours été à l'origine des plus effroyables carnages. Il y aurait sans nul doute des leçons à en tirer...Un chef d'oeuvre absolu
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A la fois livre d'histoire et roman littéraire par le soin apporté à l'écriture et au vocabulaire d'époque. C'est un régal pour amateur de texte classique de la littérature française, pour les autres, c'est un peu beaucoup car le livre est très long. Nous sommes plongés dans l'époque avec la guerre de religions entre catholiques et huguenots, la peste, les rivalités locales et nationales, la vie de tous les jours et quelques romances pour attacher le lecteur aux personnages principaux. Vu la construction du roman en une suite de faits pouvant être considèrés indépendamment, il y a moins d'appétit à lire que pour du Druon ou Ken Follett.
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Pierre de Siorac, gentilhomme périgourdin, nait dans la 2ème moitié du XVIème siècle d'une mère catholique et d'un père huguenot. Dans ce premier roman d'une longue série, Robert Merle nous brosse le tableau de l'enfance puis de l'adolescence de ce jeune héros en pleine guerre de religion. Au-delà du cercle familial, c'est aussi la région et le royaume de France que l'on découvre, dans une belle langue empruntant les mots de l'époque.
J'ai savouré ce roman qui mêle habilement l'histoire romanesque à l'histoire De La Renaissance en faisant revivre le français d'alors.
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Premier livre de lu cette année !
On commence avec Robert Merle !
Et bien c'est pas vraiment une perle comme les ressemblances des livres de Dumas.
Malheureusement les livres historiques et moi c'est plus compliqué que ce que je pensais !
Mais il est intéressant ce livre !
Merci à Denis de m'en avoir parlé

Petite anecdote du jour : Je l'ai lu pendant mon séjour à Montpellier chez ma grand-mère puis ma grand-mère m'a dit qu'elle a eu l'opportunité d'habiter et lui parler quelques instants sur le prix du loyer d'électricité ! Robert Merle
J'étais bouche bée.

Je vais essayer par contre de lire les 12 tomes suivants !

Bonne année à vous et mes meilleurs voeux de nouveau ! :D
Pour ce livre de lu en 2024 ,:)
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Révisons notre histoire de France avec le plus extraordinaire des conteurs ! Robert Merle nous transporte au coeur du 16ème siècle dans la douce province périgourdine où la joie de vivre n'est pas encore bannie par la guerres de religion qui culmineront quelques années plus tard avec le massacre de la Saint Barthélémy à Paris en 1572.
On s'attache à la famille des deux Jean, Siorac et Sauveterre, frères d'armes et de coeur qui dans leur château de Mespech professent la religion réformée.
Sous la plume truculente et gourmande de Robert Merle, c'est toute la vie quotidienne à la campagne qui est racontée avec les mésaventures des petits et grands personnages tantôt drôles et gaillardes, tantôt tragiques mais toujours passionnantes.
Alors que Jean de Sauveterre est un parangon de vertu huguenote, Jean de Siorac est bien porté sur le beau sexe et va même jusqu'à épouser par amour une catholique intransigeante ce qui ne contribuera guère à la paix familiale.
Dès ce premier volume de la série on s'attache aux personnages plus vrais que nature, maîtres et valets, et plus spécifiquement aux enfants Siorac, Pierre le narrateur, courageux , espiègle et déjà amoureux de toutes les femmes, et Samson le bâtard, beau comme un ange, à l'âme si pure et tant aimé de son frère qui le protège des aléas de la vie.
Les épisodes de la grande histoire ponctuent le récit romanesque et c'est avec un plaisir grandissant que l'on se coule dans cette langue savoureuse mêlant vieux français et occitan et qui fleure bon le soleil du midi.
Un vrai régal que cette série que j'avais découverte "en mes vertes années " et dans laquelle je me replonge avec un ravissement renouvelé.
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Lors de ma lecture des rois maudits,  Babelio me proposait comme livres proches, Fortune de France de Robert Merle. Les nombreuses critiques élogieuses m'ont donné envie de me lancer.
C'est désormais chose faite et me voilà très probablement partie pour passer 6 mois en compagnie de Pierre de Sioriac et ses acolytes,  temps nécessaire à la lecture des 13 tomes de la série.
Pour l'instant,  tout me plaît : l'histoire,  les personnages tout en nuances,  le style d'écriture, qui peut rebuter du fait de l'utilisation d'un vocabulaire particulier,  mais qui donne du corps à cette lecture.
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Dans les romans historiques comme celui-ci, la part romancée se mélange avec les réalités historiques quand les personnages fictifs rencontrent la grande histoire, sans que le romancé ne se distingue du vrai.
Merle a un peu de mal à fondre les deux, et introduit de long chapitres d'histoire (la guerre civile de cette période est particulièrement riche) un peu comme si on lisait les journaux...ce qui casse un peu l'intrigue. le rythme est lent et suit la vie du héros Pierre de Siorac, jeune garçon au sang chaud de la noblesse périgordine, dans un style imagé et plein de gouaille, mêlant formules anciennes (voir de langue d'oc), avec un parler moderne.
De ce point de vue c'est assez réussi, même si le roman a un peu vieilli et que certaines formules se répètent un peu.
On suit la saga familiale avec plaisir, passant vite sur les violences, disparitions, guerres et épidémies qui rappellent combien naturelle était la mort, omniprésente et frappant au hasard... petit rappel d'histoire en cette époque de COVID que nos ancêtres regarderaient en rigolant !
J'ai trouvé la suite dans la boîte à livre de mon quartier.... donc !
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