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sur 1345 notes
Fortune de France est le premier tome d'une fresque historique de 13 volumes. Elle parcourt l'histoire de France de 1547 à 1661 du point de vue d'un médecin protestant.Dans les six premiers tomes le héros est Pierre de Siorac et dans les sept derniers, son fils Pierre-Emmanuel.

C'est une série que j'ai lu il y a de nombreuses années et que j'avais adoré. Je me suis toujours promis de trouver le temps de la relire un jour et c'est une rencontre fortuite avec ce premier tome au détour d'un étal de bouquiniste qui à lancé le processus de relecture. En général, les seconde fois sont décevantes ou en tout cas moins mémorables que les premières fois. Mais ce n'est pas le cas ici, grâce à la rigueur historique de l'auteur et sa capacité à rendre l'histoire de France passionnante. Il faut bien se rendre compte que derrière cette couverture aussi excitante qu'un poulpe se cache un roman d'une très grande qualité littéraire et d'une grande inventivité. Inventif par l'idée de l'auteur d'introduire des dialogues en occitan. Une langue que le lecteur assimile rapidement et qui ajoute beaucoup au plaisir de la lecture. Un roman où l'on apprend beaucoup de chose sur l'histoire de France et avec lequel on s'ennuie jamais. Je n'ai plus qu'a trouver le deuxième tome !
Lien : http://desgoutsetdeslivres.o..
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« Ne verra t-on la Fortune de France relevée ? » voilà ce qu'aurait dit le chancelier Michel de l'Hospital, et la citation qu'a choisi Robert Merle pour ouvrir sa saga romanesque.
Une saga qui prend lieu et place en pleine France déchirée des guerres de religion dans la seconde moitié du XVIe siècle. J'ai mis pas mal de temps avant de me décider à me lancer dans cette sage, premièrement car je lis très peu de romans historiques et deuxièmement parce qu'il s'agit de ma période préférée donc je rechignais encore plus à la lire en fiction. Finalement ce qui a fini par me décider c'est qu'il ne s'agissait pas de la mise en scène direct des Valois mais plutôt d'une famille lambda et fictive, cette idée me plaisait assez alors je me suis lancée. Et fort heureusement, je ne suis pas déçue.
J'ai donc fait la connaissance de la famille de Siorac et du beau domaine de Mespech. Comme ces sonorités le laissent deviner on va plonger en plein Périgord, dans l'atmosphère aride et huguenote de ce sud-ouest. Car oui les Siorac sont protestants et en tant que tel la vie ne sera pas de tout repos en pleine guerre civile entre catholiques et protestants, entre batailles et édits de paix, entre cour et province, et c'est cela que l'on va suivre, la vie quotidienne de toute cette joyeuse tribu, la grande histoire à échelle d'hommes et de femmes. Je dis tribu car à Mespech c'est une grande famille atypique qui y vit, fondée par deux hommes, deux ex compagnons de guerre devenus frères de coeur : Jean de Siorac et Jean de Sauveterre, que tout le monde va appeler La Frérèche. Ensemble ils vont bâtir le grand et vaste domaine de Mespech qui va peu à peu se peupler ; trois anciens soldats, la nourrice (et ses enfants), la femme de chambre, divers hommes de main, et vagabond recueillis, chaque personne intégrant le domaine intègre en quelque sorte la famille. Sans oublier les trois fils de Jean de Siorac, d'ailleurs c'est Pierre, le cadet, qui est le narrateur du roman et de la saga et dont on suivra les aventures tout au long des tomes. Dans ce premier tome il nous raconte la genèse de sa famille et son enfance, sur un ton à la fois drôle et touchant.
J'ai beaucoup aimé cette joyeuse et attendrissante cohabitation pleine de vie, avec une affection particulière pour la Frérèche dont j'ai adoré le duo atypique plein de sagesse et de complicité (j'aurai d'ailleurs bien aimé que toute la saga soit sur eux deux).
Je l'avais maintes fois entendu, et j'ai pu le constater, Robert Merle a effectivement totalement nimbé son récit de l'atmosphère non seulement du XVIe siècle mais aussi de la Guyenne, à travers le parler et les dialogues, dont l'effet est franchement réussi et plutôt sympa. Il a également su incorporer les faits historiques et politiques de l'époque dans sa narration en gardant un style vivant et dynamique et sans que cela semble trop lourd, un peu comme Druon avec les rois maudits.
Même si au début cela me faisait très bizarre de lire sous forme de fiction le siècle dont j'ai tant lu en non-fiction, mais j'ai été ravie (et soulagée) de constater que c'est un roman qui, pour le moment je trouve, est bien dosé entre histoire et fiction. On verra ce qu'il en sera des tomes suivants, car j'ai cru comprendre que Pierre atterrirait à la cour et dans ce cas je risque d'être plus tatillonne… Quoi qu'il en soit, j'ai été agréablement surprise et je ne pensais pas m'attacher aux Siorac !
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Commencé il y a 20 ans puis abandonné, je suis enfin arrivée à bout de ce livre. Et je dois dire que cela a été une bonne surprise. J'en gardais le souvenir d'un livre difficile d'accès et peu intéressant. Mais c'est tout le contraire. Un roman bien écrit, où l'auteur a fait des recherches pour retranscrire la langue de l'époque. C'est intelligent et la grande et petit histoire se mêlent agréablement.
Pour autant, je n'ai pas retrouvé la verve et le souffle épique d'un Alexandre Dumas. Je lirai sans doute la suite pour me faire une idée plus précise...
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J'ai un sérieux problème avec cette saga historique...
Il y a 15 ans environ, je l'ai commencée une première fois. Je me suis arrêtée au milieu du tome 2, je n'arrivais pas à m'intéresser à l'histoire. Mais j'ai toujours eu le regret de ne pas avoir insisté et continué ma lecture.
Dernièrement j'ai décidé de la reprendre. J'ai donc repris au premier tome.
Si au début, j'ai eu l'impression que la magie allait enfin opérer, j'ai rapidement déchanté... Je n'arrive pas à me passionner pour les personnages rencontrés, ni pour le contexte (la guerre de religion entre catholiques et huguenots) et le style trop empoulé à mon goût me rebute un peu. Et pourtant, quelle richesse que cette écriture!
Mais surtout, je crois que ce qui me désenchante, c'est que je n'aime pas le personnage principal, le narrateur. Il m'agace... mais je ne saurais trop dire pourquoi.
Il m'aura fallu près de 2 mois pour lire les 400 et quelques pages du livre de poche.
Malgré cette déception, je lirai prochainement le deuxième tome, en espérant y trouver de l'intérêt pour m'inciter à poursuivre avec les tomes suivants.
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Je suis entièrement d'accord avec la grande majorité des commentateurs: dans la catégorie des romans historiques, ce premier livre de "Fortune de France" est un chef d'oeuvre. Robert Merle rend d'une manière excellente l'ambiance et les événements du XVIème siècle, période très pénible de notre histoire; et en même temps, il nous captive complètement avec les aventures de personnages très attachants, dont le principal est un jeune noble nommé Pierre de Siorac. On retrouve dans ce premier volume de la série les remarquables qualités de narrateur dont l'écrivain fait preuve dans son "Malevil": une fois qu'on a commencé le livre, on ne peut plus le lâcher. Mais je n'en dirai pas autant pour les volumes suivants: plus on avance dans cette saga, plus le lecteur a l'impression que l'auteur dilue à l'excès son récit: c'est pourquoi j'ai renoncé à lire l'intégrale de la série des "Fortune de France".
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La saga Fortune de France du regretté talentueux Robert Merle est un chef d'oeuvre, d'abord par cette prouesse d'avoir réussi à utiliser des expressions et mots en vieux français tout en laissant un texte compréhensible sans décodeur et d'une beauté remarquable.
Ensuite cette saga sur les XVI et XVII siècles permet de se mieux connaitre des pages souvent laissées de côté dans l'enseignement de l'histoire de masse. Et à travers les périgrénations des irréstibles Siorac c'est un magnifique hymne à la tolérance notamment religieuse.
C'esu aussi une superbe ode à la vie, à l'amour contre les "pisse froids" de tout poil.
Ceci étant dit, je pense que les quatre premiers tomes se détachent nettement des autres par l'intensité des péripéties et la chaleur communicative des héros qui ne sont pas encore devenus de froids "barbons"
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Vous avez aimé Les rois maudits ? Vous avez aimé La Reine Margot / La dame de Monsoreau / Les Quarante-cinq ? Vous avez aimé Les Piliers de la terre ? Vous avez aimé et vous aimez toujours les grandes sagas historiques qui, d'Alexandre Dumas à Ken Follett, vous enchantent nuit et jour ? Oui, n'est-ce pas? Eh bien vous aimerez Fortune de France de Robert Merle. Pour les mêmes raisons, et pour d'autres qui sont particulières à ce bijou de littérature.
Quelques mots sur l'auteur. Si vous n'avez rien lu de Robert Merle, c'est que vous avez de grosses lacunes dans votre culture littéraire, parce que Robert Merle (1908-2004) est un des plus grands auteurs du XXème siècle. Quelques pièces de théâtre, quelques essais, quelques traductions mais surtout une oeuvre romanesque exceptionnelle : 26 romans dont la moitié exactement constitue les 13 volumes de la saga Fortune de France, et parmi les autres, on compte plusieurs chefs-d'oeuvre : Week-end à Zuydcoote (1949), La Mort est mon métier (1952), L'Ile (1962, Malevil (1972), Madrapour (1976) (j'ai un faible pour celui-là, qui n'est pourtant pas le plus connu).
Fortune de France est une série de 13 volumes, parus de 1977 à 2003. Il s'agit de romans historiques s'étendant de 1547 à 1661, soit du règne de Henri II à celui de Louis XIV, soit encore 114 ans d'histoire de France, vus par les yeux de Pierre de Siorac (6 premiers tomes) puis par ceux de son fils Pierre-Emmanuel (7 volumes suivants)
Fortune de France, qui donne son nom à la série, en est le premier volume. Il couvre la période 1547-1566, et sert de prélude au reste de l'oeuvre.
Nous sommes en Périgord, en plein milieu du XVIème siècle. Deux gentilshommes campagnards, Jean de Siorac et son compagnon d'armes Jean de Sauveterre, tiennent en "frérèche" - association juridique - un château et ses dépendances, aux environs de Sarlat. Jean de Siorac, veuf, a trois enfants, François, Catherine et Pierre, et un enfant naturel, Samson. Parmi les serviteurs, Miroul est particulièrement affecté au service de Pierre et Samson. L'époque est difficile (nous sommes au coeur des guerres de religion) les dangers sont grands, entre les guerres, les épidémies, les brigandages, périls de toute sorte que traversent allègrement nos jeunes gens.
Voilà, le cadre est posé. Fortune de France peut démarrer. Dès les premières lignes, vous vous rendrez compte que vous êtes devant un monument. Par l'ampleur du sujet, d'abord. Nous connaissons le contexte, déjà raconté par Alexandre Dumas dans nombre de romans, ou par Michel Zévaco dans les Pardaillan : ce beau XVIème siècle, riche et sanglant, plein de bruit et de fureur, d'intrigues et de passions, de vie intense et de mort violente. Par le travail préliminaire de l'auteur, ensuite. On a du mal à seulement imaginer la somme de documentation qu'il a fallu réunir (histoire nationale et locale, us et coutumes, législation, économie des villes et des campagnes...) sans parler du travail propre à l'écrivain (construction et rédaction du récit, création et finition des personnages, rythme de l'action...).
Enfin, et j'allais dire surtout car c'est le tour de force ultime de Robert Merle, c'est la langue qu'il a choisie pour nous raconter ces aventures historiques : c'est le langage même du XVIème siècle, tel qu'il l'a recueilli chez les mémorialistes du temps, comme Pierre de L'Estoile, quelque peu modernisé pour les lecteurs du XXème (siècle, pas arrondissement), et surtout agrémenté de termes occitans qui font de l'ensemble une parladure à la saveur inégalable.
Adoncques, ococoulez-vous le plus plaisamment possible dans votre fauteuil et lisez incontinent ces pages merveilleuses de commodité. Ayez totale fiance dans le mien jugement, et vous vous ramenteverrez longtemps l'agrément cette lecture.
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Ce premier tome est agréable à lire. C'est un bon début. Il pose les bases et le contexte dont est issu le personnage principal et narrateur, Pierre de Siorac. le roman nous raconte des événements historiques violents, confus – la guerre entre catholiques et protestants – mais pour une fois, du point de vue de la province.


J'ai déjà lu des romans sur cette même période, passionnante et violente à la fois, mais ils se passaient tous plus ou moins à Paris. C'est évidemment oublier la province qui a vécu ce conflit, différemment certes, mais qui l'a vécu.
C'est ce que j'ai beaucoup aimé dans ce livre. Bien sûr on entend parler de Catherine de Médicis, des rois, Henri II et Charles IX, mais le roman se concentre principalement sur la manière dont la campagne périgordine a vécu au cours de cette période. Et c'est particulièrement intéressant. On voit concrètement comment les campagnes et les villages étaient organisés. On se rend compte de la dureté de la vie dans ces régions. La misère parfois, le manque de travail pour certains, l'aisance pour d'autres, les liens entre seigneurs et les plus petites gens, le manque d'éducation des paysans, l'importance de la religion et des superstitions. Je me suis aussi vraiment rendue compte du fossé et de la distance géographique immense qui existait entre Paris et le reste de la France. Voilà une citation qui représente bien la réalité du royaume:
« Pour la plupart des Périgordins, le Roi était un personnage lointain que nul, sauf quelques nobles, ne verrait jamais, et qui comptait peu dans leur vie quotidienne, sauf au moment où les officiers royaux exigeaient d'eux la taille. Mais pour les réformés qu'il foulait sans merci, Henri II avait tout autant de réalité que les brodequins, l'estrapade, le chevalet, la flamme qui jaillissait des fagots ou la fumée qui répandait sur les villes l'odeur infecte de la chair brûlée. »

Un autre point que j'ai vraiment aimé et qui donne encore plus de réalisme au récit, c'est que l'auteur utilise le langage régional de l'époque. Il utilise le parler local du Périgord. Et c'est une idée géniale. le ton est tellement particulier que l'on se prend dans l'histoire tout de suite. On a parfois droit à des expressions assez drôles et imagées. Voici quelques exemples de termes typiques que j'ai notés: une « garce » pour dire une femme, un « pitchoune » pour bébé ou encore un « drole » pour enfant.
J'espère que l'auteur gardera ce ton et ce langage dans les tomes suivants car cela donne encore plus de caractère à cette oeuvre qui traite d'une période qui a pourtant été vue et revue.

C'est un premier tome prometteur, qui a l'originalité de nous plonger dans le monde campagnard du XVIème siècle et de nous montrer un point de vue que je n'ai pas souvent eu l'occasion de rencontrer dans mes lectures traitant de cette époque.
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Les bons romans historiques me passionnent et Robert Merle est un maître en la matière. C'est dire le plaisir que j'ai eu à lire (enfin !) ce premier volume de "Fortune de France".
Premier cercle, celui d'une famille protestante, celle du narrateur, Pierre de Siorac, qui dresse la chronique familiale centrée autour de son père et du meilleur ami de celui-ci, acharnés tous deux à augmenter et à défendre leur domaine de Mespech.
Deuxième cercle, celui de la province du Périgord, qui nous fait croiser La Boétie, Montaigne et autres figures illustres.
Troisième cercle, enfin, celui d'un pays où décisions et privilèges des princes et gouvernants influent directement ou en rebond sur l'existence des personnages des premier et deuxième cercles.
Cette porosité entre les différentes sphères construit une intrigue solide et passionnante et crée les linéaments d'une analyse des évènements historiques et de leurs effets dans toutes les couches de la société de l'époque.
Cette démarche stimulante est soutenue par une écriture voluptueuse qui mêle bellement langue ancienne, parlers locaux et style actuel. En un mot, j'ai hâte de suivre Pierre de Siorac dans sa découverte de Montpellier et de savoir comment sa famille huguenote va traverser les prémices des guerres de religion.
Vite, la suite !!
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Robert Merle nous livre ici une chronique romancée relatée avec un point de vue protestant sur la France et ses rois allant approximativement de Henri 4 à Louis 13.
Les personnages principaux vont nous faire partager leur vie et les relations qu'ils entretiennent avec les souverains. Les petits travers, la force ou la faiblesse de caractère de chacun.
La catastrophe de la st Barthélémy y est notamment bien évoquée et bien d'autres épisodes de cette histoire.
Bien souvent on prend contact avec l'histoire par des livres austères ou qui tiennent compte essentiellement de la vision catholique de l'histoire.
On chevauche ici l'histoire en compagnie des héros de leur famille et l'on dort au chevet des rois.
L'histoire est très prenante et si on aime alors c'est formidable car il y a treize volumes à lire pour des heures et de heures de voyages à travers l'histoire.
Personnellement, je me suis régalé.
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