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Il s'agit d'un roman historique poignant qui fait froid dans le dos.

Robert Merle nous délivre, à partir de rapports psychiatriques et des rapports du procès de Nuremberg, le parcours de Rudolf Lang, de son vrai nom Rudolf Hoess, de sa jeunesse jusqu'à sa fonction de Commandant du camp d'extermination d'Auschwitz. Il nous emmène jusqu'aux chambres à gaz et nous détaille la logistique mise en place pour éradiquer le plus grand nombre de juifs et éliminer rapidement et efficacement leurs cadavres. Il nous dépeint sans ménagement les atrocités subies par les juifs et l'atmosphère qui règne dans
ce camp d'extermination: l'odeur pestilentielle, les cris, les corps, la vue de la graisse des hommes qui brûlent, les maladies, …

Il nous décrit le parcours d'un monstre, Rudolf Lang, cynique, froid, dépourvu d'humanité et du sentiment de culpabilité, qui accomplit les pires atrocités parce qu'il doit obéir aux ordres…


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La mort est mon métier - Robert Merle
@editionsfolio

Le livre met en scène le personnage de Rudolf Lang, qui est « une re-création étoffée et imaginative de la vie de Rudolf Hoess », écrite d'après les mémoires de Hoess lui-même (Le commandant d'Auschwitz parle) et le résumé, communiqué à l'auteur, des entretiens que le psychologue américain Gustave M. Gilbert eut avec Hoess dans sa cellule lors du procès de Nuremberg.
Ce roman est à la fois très dur, intéressant et dérangeant. Dur évidemment car il traite de la solution finale mise en place par le IIIe Reich, l'extermination systématique des juifs d'Europe de manière organisée, industrielle. On est dans l'horreur des camps, la froide planification de ces usines de la mort, la déshumanisation, l'abomination, le pire de ce que l'homme peut devenir. Il est intéressant car l'on suit le parcours de Lang depuis l'enfance, on voit toutes les étapes qui l'ont conduit à devenir un des rouages actifs de ce régime immonde et parce que l'on apprend certains détails historiques et techniques et l'on se rend encore plus compte de l'implacabilité du système nazi. On suit la mise en place de cette extermination à grande échelle, avec ces termes administratifs pour cacher l'horreur, ces hommes qui ont, comme des ingénieurs dans une usine, réglé les problèmes techniques, logistiques qu'ils rencontraient mais sans jamais se poser de questions morales, les ordres étant les ordres. Dérangeant car le livre est écrit à la première personne, l'auteur nous implique donc directement, autant vous dire que certains passage sont vraiment extrêmement difficiles à lire.
Ce roman n'est pas une lecture facile mais elle est importante, nécessaire.
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Né en 1900, Rudolf Lang grandit traumatisé par son père, un fanatique religieux qui terrorise femme et enfants en leur imposant des pénitences quotidiennes. Après deux tentatives infructueuses du fait de son jeune âge Rudolf parvient en 1916 à s'engager dans l'armée. Il participe à des massacres de masse en soutien à l'armée turque. Après la guerre il mène une existence incertaine, connaît le chômage, s'engage dans les corps francs. Sa vie de chômeur me fait penser à celle d'Hitler à la même époque. Rudolf adhère au parti nazi en 1922. Sa situation matérielle commence à s'améliorer avec l'arrivée au pouvoir d'Hitler. Il est nommé à l'administration du camp de Dachau puis commandant du camp d'Auschwitz en 1940.

Dans ce roman rédigé à la première personne, sous la forme des souvenirs de Rudolf Lang, Robert Merle nous présente son personnage comme quelqu'un à qui le fait d'obéir à une discipline rigoureuse procure un sentiment de contentement et de paix. A l'armée, à l'usine, au camp de concentration, quand on lui donne un ordre il obéit sans discuter. Chargé de transformer le camp d'Auschwitz en usine de mise à mort il va s'atteler à cette tache avec le sens pratique et la conscience professionnelle qui le caractérisent. C'est assez glaçant de le voir réfléchir à la façon de "traiter" un maximum de "pièces" le plus efficacement possible. Il fait son métier sans affect, comme s'il n'avait pas affaire à des personnes. le titre est particulièrement bien choisi.

Rudolf Lang a existé. Robert Merle nous annonce en préface qu'il s'agit en fait de Rudolf Höss, commandant du camp d'Auschwitz. A l'occasion du procès de Nüremberg il a été interrogé par le psychologue américain Gilbert qui fit un résumé de ces entretiens sur lequel s'est appuyé l'auteur en plus d'autres documents issus du procès. le roman a été rédigé entre 1950 et 1952, c'est à dire peu de temps après les faits. La préface date de 1972. Bien avant Hannah Arendt et son concept de la "banalité du mal", Robert Merle montre que les bourreaux ne sont pas nécessairement des sadiques. "Il y a eu sous le Nazisme des centaines, des milliers de Rudolf Lang, moraux à l'intérieur de l'immoralité, consciencieux sans conscience, petits cadres que leur sérieux et leurs "mérites" portaient aux plus hauts emplois. Tout ce que Rudolf fit, il le fit non par méchanceté, mais au nom de l'impératif catégorique, par fidélité au chef, par soumission à l'ordre, par respect pour l'Etat. Bref, en homme de devoir: et c'est en cela justement qu'il est monstrueux" dit-il dans sa préface. C'est cette étude psychologique qui fait pour moi l'intérêt majeur de ce bon roman.

Vu la date de rédaction je relève quelques erreurs concernant les faits historiques. En préface on nous annonce un bilan de cinq millions de Juifs gazés à Auschwitz. Aujourd'hui ce bilan est estimé par les historiens entre 1.2 et 1.5 millions de morts. La présentation de Treblinka donne l'impression que ce centre de mise à mort fonctionnait comme Auschwitz avec un camp de prisonniers, ce qui n'était pas le cas: la grande majorité des victimes y ont été assassinées dès leur arrivée. Incarcéré en Pologne après Nüremberg, Rudolf Höss a écrit ses vrais souvenirs le commandant d'Auschwitz parle, que j'ai maintenant envie de découvrir.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Un classique du genre !
L'histoire incroyable d'un homme dont son honneur est d'exécuter les ordres quoi qu'il arrive. La création des camps d'Auschwich lui parait impossible à faire mais il le fait puisque cela est un ORDRE. Un roman superbement écrit où l'on découvre la vie des allemands pendant la période des deux guerres et le profil psychologique du concepteur de l'un des camps de la solution finale.
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Voila un livre qui est resté longtemps dans ma PÀL (Pile À Lire) avant que je ne trouve l'envie de le lire. Faut avouer que je ne suis pas spécialement féru de romans témoignages traitant de l'une ou l'autre des Guerres Mondiales.

Puis, j'ai sorti Être sans destin d'Imre Kertész de ma bibliothèque dans laquelle il se faisait oublier. Et ce témoignage d'une victime d'un camp de concentration a été une révélation sur le comportement d'un déporté, son acceptation du pire.

Alors, La mort est mon métier, ayant pour sujet l'autre côté de ce funeste miroir, devenait une obligation. Et le portrait que dresse Robert Merle de Rudolf Lang (Rudolf Hoess dans la réalité), pierre angulaire de l'industrialisation du génocide, s'avère de la même manière que Être sans destin, une révélation sur les fondements qui ont permis d'arriver au pire.

D'une certaine manière, ses 2 romans apportent les réponses lorsqu'on se demande: comment? La mort est mon métier s'avère très instructif quant à la dérive de certaines « valeurs » comme l'obéissance, le patriotisme, la rigueur… Entre de mauvaises « croyances », le bon devient le pire. Si on ajoute un climat de peur, de terreur avec la stigmatisation d'un groupe particulier, d'une ethnie ou d'une religion; si on ajoute une crise sociale, on crée le terreau à la manipulation de masse.

Mais de quelle époque parle mon propos? Les parallèle sont si nombreux qu'aujourd'hui est hier se confondent.

La mort est mon métier est un roman sur base de faits historiques extrapolé sur la base de l'entretien de Rudolf Hoess par le psychologue américain Gilbert durant le procès de Nuremberg…
La suite de la chronique sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/la-mort..
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Écrit quelques années après la fin de la Seconde Guerre, ce livre est la vie romancée de Rudolf Höss, qui a été un maillon important de la solution finale (notamment, en tant que responsable du camp de concentration d'Auschwitz Birkenau). Dans les premières pages, le narrateur n'est encore qu'un enfant, et l'univers familial qui est le sien jette les bases — outre l'éducation extrêmement rigide qu'il reçoit — de sa névrose. Alors qu'il est promis aux ordres par son père, c'est très tôt l'engagement dans l'armée et un fort sentiment patriotique qui l'animent. La mort de son père va être décisive dans la réalisation de son dessein. On suit ainsi la vie angoissée, très tôt déshumanisée de cet adolescent. Ayant participé activement à la guerre, l'humiliation de l'Allemagne à la sortie de la Première Guerre le touche aussi et par des raccourcis (répandus à cette époque) est un terreau à son antisémitisme. Puis, le jeune homme, qui entre ces engagements militaires va connaître la précarité, le rejet, devient un candidat idéal au recrutement de mercenaires. Systématiquement sa soumission et son obéissance zélée aux ordres et à ses supérieurs sont aussi flagrantes que remarquées et appréciées, et lui font rapidement gravir les échelons dans les milieux nazis et gagner la confiance des éminences du parti. La seconde partie du roman est bien connue du grand public, si ce n'est que le point de vue du bourreau y donne un relief particulier : le déni quasi généralisé, l'obéissance, l'inconscience, mais aussi la peur. Jusqu'au bout, le singulier manque total d'humanité de ce personnage semble romanesque, irréel ; les hommes, les femmes et les enfants exterminés ne sont pas plus des victimes que des êtres humains, ils sont des « unités » à traiter dans un processus industriel régi par un cahier des chargées, par des cadences prédéfinies. le fait que ce roman soit basé sur les mémoires Rudolf Höss et qu'il tente de rendre les événements tels qu'il les a lui-même perçus et vécus, en fait un document qui a éveillé chez moi un vif intérêt, malgré la dureté de certains passages.
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Le portrait d'un nazi qui se raconte. on est époustouflé de son cheminement et de son endoctrinement "si naturel" et au final il n'a toujours rien compris meme lors de sa condamnation. On ne le lache pas à lire absolument pour ceux qui sont passionnés par cette période
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Robert Merle retrace l'histoire de Rudolf Hoess, commandant du camp d'Auschwitz par ce roman. Ici il s'agit de Rudolf Lang. Nous pouvons voir deux parties dans ce roman à savoir tout d'abord l'enfance de Rudolf, sa famille, les difficultés qu'il a rencontrées avec celle-ci et particulièrement son père et la seconde traitant spécifiquement de son acsension dans la SS, avec les ordres qui lui ont été donnés et aussi les difficultés rencontrées pour mettre à bien le projet qui lui a été confié. L'auteur nous donne deux visions du personnage dans ce roman. Au départ il s'agit plus d'un roman, d'une histoire de famille, de l'évolution d'un personnage au sein de l'Allemagne du début du siècle.

Le personnage de Rudolf est attachant, il a une vie de famille, il est "victime" de son père. Par la suite Robert Merle a plutôt détourné le roman vers l'aspect documentaire. Nous voyons comment le personnage est devenu le commandant d'Auschwitz qu'il est devenu, pourquoi et comment il accepte cette tâche. La solution finale est alors décidée, il ne reste plus qu'à trouver la solution pour que cela soit rentable en terme économique et en terme de chiffres. Les difficultés sont alors présentées comme si nous faisions un bond de soixante ans dans le passé, comme si nous étions en présence de Rudolf.

Robert Merle ne se contente pas de relater des faits historiques. Il nous donne à voir l'évolution psychologique du personnage et le processus de déshumanisation de celui-ci. Rudolf Lang est un être humain comme un autre. On commence à éprouver des sentiments pour lui, de la sympathie, même si l'on sait ce qu'il est réellement et ce qu'il a fait. Cependant Rudolf devient ce qu'il est en obéissant aux ordres, en étant aveugle face à ces autorités dictant de telles atrocités. Il est difficile de se dire que ce qu'il l'a fait il l'a fait par devoir, en suivant les ordres et que donc chacun pourrait en faire de même... Comme le dit Robert Merle en 1972 : «Tout ce que Rudolf fit, il le fit non par méchanceté, mais au nom de l'impératif catégorique, par fidélité au chef, par soumission à l'ordre, par respect pour L'Etat. Bref, en homme de devoir : et c'est en cela justement qu'il est monstrueux ». On ne cherche pas à excuser cet homme mais on voit qu'il avait des raisons, qu'il ne pensait pas que cela était bien mais qu'il obéissait "simplement" aux ordres.

Cela faisait longtemps que je voulais lire ce roman mais je n'avais pas le courage de me plonger dans une oeuvre présentant cette période. Comme j'ai dépassé ce stade en travaillant cette année sur Les Bienveillantes de Jonathan Littell je me suis mise à lire l'oeuvre de Robert Merle et n'ai pas été déçue. (ndlr : billet datant de 2008). L'écriture est vraiment superbe et nous permet de voir ce qu'a été la vie de Rudolf Hoess et comment il est arrivé là où il a terminé sa vie. Ce roman apporte un sentiment fort quand on voit comment la "solution finale" a été établie et comment on a cherché à être rentable au niveau du chiffre. Un livre à lire absolument !
Lien : http://mary-book.blogspot.fr..
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La Mort est mon métier, de Robert merle, est une biographie romancée de Rudolf Höß (renommé Rudolf Lang dans l'ouvrage). Pour concevoir un tel ouvrage, Merle s'est appuyé sur les comptes rendus du procès de Nuremberg ainsi que des notes d'entretiens de psychologues américains qui ont parlé à Höß durant son emprisonnement.
Captif pendant entre 1940 et 1943, Merle a été très marqué par la guerre, c'est pour cela que nombre de ses oeuvres traitent de ce sujet.
La Mort est mon métier est un livre fidèle à L Histoire, et l'ambiance qui s'en dégage est glaciale. C'est en cela qu'il est assez bien réussi.
On assiste à l'enfance de Rudolf Lang, enfant soumis à l'autorité d'un père catholique pour qui la foi prime sur tout le reste. Il n'existe nul plaisir dans la vie, qui n'est faite que d'ordres à exécuter. Fuyant la vie de prêtre qui lui était destinée, Rudolf alors âgé de 16 ans, s'engage dans l'armée allemande et découvre l'horreur de la guerre. Déjà, sa vraie personnalité, qui atteint son apothéose à Auschwitz, commence à germer.
L'ordre est roi, à l'image de sa vie à la maison, et aucune émotion ou sympathie ne doit s'exprimer.
La guerre terminée, il connait la pauvreté et la débauche la plus totale et assiste à l'avènement du Parti nazi. Patriote aveugle, il s'engage dans le parti et après ordres sur ordres accomplis, il devient, sans s'en rendre compte, dirigeant d'un camp d'extermination. L'humanité a totalement disparu chez lui et les vies humaines sacrifiées sont des "unités" à éliminer, à l'image des pièces d'usine à fabriquer. Jusqu'au bout, à l'arrivée des soldats américains, il ne regrettera rien et dit avoir obéit aux ordres sans réfléchir. Et c'est en cela que le livre est intéressant. Des hommes prônant la foi, le respect d'autrui, peuvent être manipulés au point d'être des objets de destruction. Des hommes déshumanisés. Des monstres.
C'est un ouvrage poignant, qui noue le coeur. Un vrai coup de coeur pour ce livre, mais aussi une grande claque devant l'horreur des camps d'extermination.
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L'auteur nous livre ici un récit biographique basé sur la vie de Rudolf Hoess, commandant du camp de concentration d'Auswitch. le ton est dur. On y découvre un homme traumatisé par son père, mais aussi un homme déshumanisé dont la volonté d'obéir aux ordres et d'être un bon Allemand est plus forte que tout. Il est difficile de concevoir comment cet homme a pu être, d'un côté, bon avec sa famille et de l'autre aussi insensible aux juifs qu'il considérait comme de simples unités à exterminer, du bétail. Déconnecté est le sentiment qu'il me laisse.
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