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EAN : 9782246821533
272 pages
Grasset (06/10/2021)
3.62/5   4 notes
Résumé :
Ces dernières années, les Yézidis ont été victimes d’un génocide, reconnu comme tel par les Nations unies, perpétré par l’Etat islamique – aujourd’hui encore, des milliers d’entre eux sont portés disparus. Captives raconte leur histoire.
Dunya Mikhail, Irakienne exilée aux États-Unis depuis 1996, décrit le sort des femmes Yézidies qui ont été capturées par les hommes de Daech, puis vendues sur des marchés comme esclaves sexuelles. Violées, mariées de force, o... >Voir plus
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Les Yézidis sont une minorité ethnique et religieuse, vivant principalement dans le Kurdistan irakien, dans le nord du pays, non loin des frontières turque et syrienne.

En août 2014, ils ont été victimes des attaques de Daech, dont l'objectif était d'éradiquer tout qui n'était pas un bon musulman. Des milliers de Yézidis ont réussi à échapper aux griffes des djihadistes en se réfugiant dans la zone montagneuse du Sinjar. Mais pour de nombreux autres, ces événements épouvantables n'ont été que massacres des hommes, enlèvements des femmes et des jeunes filles pour en faire des esclaves, et des garçons pour en faire des soldats d'Allah.

Ce livre raconte leurs histoires, en particulier celles des femmes enlevées par Daech et qui ont réussi à s'échapper grâce à des passeurs, notamment Abdallah Schrem, ancien apiculteur de la région du Sinjar, celui dont parle le sous-titre du livre.

L'auteure, Dunya Mikhail, elle-même Irakienne exilée aux USA depuis 1996, a retranscrit ces récits qui lui ont été rapportés par Abdallah. Toutes ces femmes racontent la même histoire effroyable : arrêtées avec leur famille, leurs voisins dans leur fuite vers la montagne, elles ont vu leurs hommes abattus sous leurs yeux et les femmes âgées enterrées vivantes dans des fosses communes. Elles se sont elles-mêmes retrouvées emmenées en Syrie, vendues comme du bétail aux djihadistes, dans le meilleur des cas (rares) pour servir de domestiques, dans le pire, d'esclaves sexuelles. Ces rescapées de l'enfer doivent leur salut à l'accès inespéré à un téléphone, à un appel en cachette à un proche qui met en branle un réseau de passeurs, parfois à une complicité inattendue, à leur propre courage, à leur persévérance et à leur solidarité les unes envers les autres.

Il ne fait aucun doute pour moi que ces histoires et le génocide des Yézidis doivent être racontés, documentés, encore et encore, dans l'espoir (vain?) que ces horreurs insoutenables ne se reproduisent plus. "Captives" a ce mérite de donner la parole aux femmes yézidies, et ce livre aurait pu être un incontournable du genre, mais il manque malheureusement d'une mise en contexte historico-politique, d'un minimum d'explications sur la culture et la religion yézidies et leurs liens avec le Mont Sinjar. Abdallah, le courageux et généreux chef du réseau de passeurs, aurait mérité un portrait bien plus conséquent, et j'aurais aimé savoir comment l'auteure était entrée en contact avec lui. le récit, déjà fragmenté et décousu, est encore entrecoupé de considérations de l'auteure sur sa propre histoire et son exil, sans qu'on comprenne très bien en quoi cela entre en résonance avec la tragédie yézidie. Quant à ses poèmes qui parsèment le texte, je les ai trouvés assez plats et peu à propos (mais c'est peut-être lié à la traduction). Donc je ne comprends pas trop ce qu'a voulu faire l'auteure, journaliste et poétesse, avec ce livre. Si c'est une oeuvre poétique, ça ne fonctionne pas (d'autant que j'ai eu la fâcheuse impression qu'elle se mettait en avant) ; si c'est un documentaire, c'est très incomplet. Dommage.

En partenariat avec les Editions Grasset via Netgalley.

#Captives #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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A l'heure ou les médias de masse s'émeuvent, à juste titre, des massacres commis par l'armée russe en Ukraine, je voudrais moi vous rappeler les massacres commis par Daesch sur la population kurde de confession yézidie. Dans le silence et l'indifférence presque totale, avec l'assentiment de certains membres de l'Otan (je pense à la Turquie), Daesch a perpétré un génocide au Kurdistan. Les islamistes à la barbe longue, à l'état crasseux et au cerveau ramolli, ont tué les hommes, jetés dans des fosses ; enterrés vivantes les femmes âgées et leurs petits enfants qui ne voulaient pas s'en séparer ; kidnappés et capturés les femmes et les enfants qu'ils ont ensuite torturé, violé, vendu, tenus en esclavage, « converti » de force à l'Islam, massacré pour revendre leurs organes. Les crimes sont multiples, atroces, abominables et on s'étonne qu'ils aient pu avoir lieu au XXIème siècle, sous nos yeux, sans que personne jamais ne s'en offusque plus de deux minutes. Qui pour avertir les consciences? Qui pour hurler et crier au génocide ? Qui pour mobiliser les citoyens sur le sort des Yézidis ? Qui pour appeler au Tribunal pénal international? Qui pour poursuivre et condamner les acheteurs et les vendeurs ? Dites moi qui pour essayer de sauver tous ces gens encore aujourd'hui disparus? Personne. Il ne reste que les Kurdes, ceux-là même qui ont survécu, pour construire et tisser un réseau secret de passeurs pour sauver ces pauvres âmes torturées et égarées. Dunya Mikail, une irakienne immigrée aux Etats-Unis, raconte. Elle écrit ici les histoires que lui rapportent Abdallah Chrem. Cet apiculture kurde risque sa vie pour sauver toutes celles et ceux qui ont été arrachés à leur terre et leur famille par les barbus génocidaires. Et il raconte leurs histoires pour que jamais personne ne les oublie. C'est triste et effroyable.

Alors oui, il faut lire ce livre, bien sûre. Il faut le lire absolument pour se rappeler que notre monde est toujours aussi vil, pitoyable et corrompu. Il faut le lire pour sortir des indignations à géométrie variable et s'intéresser à des vies qui s'oublient loin des projecteurs et écrans télé. 

Il faut le lire pour se rappeler que rien jamais n'est acquis et que la guerre et ses misères peut nous atteindre nous aussi. Il faut le lire pour se souvenir que seule la solidarité entre tous peut nous éviter les souffrances et le chaos. Lisez !

Bémol: les poèmes de l'auteure que j'ai trouvé plat et ses tourments personnels qui, à mon sens, n'apportent rien. 
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