AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,92

sur 265 notes
5
20 avis
4
22 avis
3
12 avis
2
1 avis
1
0 avis
J'ai aimé cette pièce pour plusieurs raisons :
- le langage utilisé (je précise que je l'ai lu en VO), j'aime voir les tournures de phrases qu'on n'emploient plus aujourd'hui, les mots et les expressions obsolètes.
- la façon dont les choses s'emballent (surtout dans l'acte 3), comment l'anarchie s'emparent de la ville. Miller décrit parfaitement l'enchainement des évènements, l'escalade, jusqu'au moment où plus aucun citoyen ne discerne le vrai du faux. Ce procès fait froid dans le dos, car on assiste, impuissants, à l'arrestation de personnes honnêtes alors que les accusateurs ne sont jamais remis en question (ils sont protégés par la religion)
- ce livre témoigne de l'absurdité des valeurs et enseignements prêchés par les puritains.
Commenter  J’apprécie          30
Livre lu après avoir vu une émission sur ce sujet.
Je ne suis pas un habitué des lectures de pièces de théâtre, mais le sujet et l'écriture font vite oublier cette mise en forme particulière (ce qui garanti par ailleurs un temps de lecture très réduit).
L'intérêt de cet ouvrage réside principalement dans son témoignage historique sur ce que l'on pouvait faire au nom de Dieu (déjà à cette époque !), même s'il est dit qu'Arthur Miller l'a écrit pour dénoncer la chasse aux sorcières de son époque, les communistes.
Je vais regarder de ce pas l'adaptation ciné avec Signoret et Montant ;-)
Commenter  J’apprécie          30
Les Sorcières de Salem sont, à n'en point douter, la pièce d'Arthur Miller dont on se souvient le plus en France de nos jours. Si une oeuvre littéraire pouvait être utilisée comme référence pour définir le Mal, gageons que cette pièce serait l'une des plus plébiscitées par le public ; ceux qui ont lu l'oeuvre n'ont sûrement pas oublié la terrifiante Abigail, qui, dépitée parce qu'éconduite, accuse de sorcellerie l'épouse de l'homme qui s'est refusé à elle, ainsi que ses complices. Dans cette pièce absolument captivante, Arthur Miller analyse les différents degrés de perfidie qui sommeillent en l'homme : il existe cette méchanceté avec laquelle les fillettes jouent pour repousser leur limite. de ce sentiment naissent bientôt l'outrecuidance, la malveillance et l'arrogance, qui s'incarnent en la personne d'Abigail. Face à elle, un homme vertueux, prêt à se sacrifier pour sauver son épouse, représente la vertu. J'ai été surpris de constater en faisant des recherches sur cette pièce de théâtre que beaucoup de lecteurs dressaient des parallèles avec le maccarthysme qui avait marqué les années 1950 au cours de la guerre froide, et, à vrai dire, je ne suis pas du tout convaincu par l'hypothèse qu'ils avancent, selon laquelle la pièce serait une projection de ce qui s'est déroulé en ce temps là. La périphrase
« chasse aux sorcières » (witch hunt, en Anglais) qui fut utilisée pour désigner la traque dont les communistes ou leurs partisans faisaient l'objet a dû encourager cette interprétation. En lisant cette pièce, j'ai plutôt eu l'impression qu'elle représentait la lutte du bien contre le mal.

La pièce d'Arthur Miller s'inspire de faits réels : au XVIIe siècle, Salem (tout comme d'autres villes des États-Unis) fut le théâtre de procès de « sorcières » (je préfère mettre le terme entre guillemet, car les malheureuses qui furent jugées jadis, et envoyées au bûcher auraient été victimes de calomnies). Pour les besoins de sa pièce, Arthur Miller a choisi de faire d'Abigail une femme de dix-sept ou dix-huit ans (la véritable accusatrice qui a conduit par ses calomnies des innocente à l'échafaud était âgée... d'environ quatorze ans ! La valeur n'attend pas le nombre d'années dites moi!), puisque dans le récit, celle-ci s'est entichée d'un homme un peu plus âgé qu'elle. Ce qui me frappe le plus dans cette pièce, c'est le cheminement du mal dans les personnages des accusatrices : tout d'abord, c'est un mal inconscient qui se terre au plus profond des méandre de la conscience. Puis il s'éveille lentement, telle une menace imminente qui se profile à l'horizon, et transforme les fillettes en bourreaux impitoyables, prêtes à tout pour être portées aux nues. de ce fait, le dramaturge nous rappelle que quels que soient notre âge, notre statut social ou notre origine, nous pouvons nous muer en monstres.
Commenter  J’apprécie          31
Dans une petite ville de province, entre hypocrisie, jalousies, adultères, fanatisme religieux, inégalités sociales, juges corrompus..., les envies des uns et des autres ont des conséquences mortelles. Sans autre preuves que les paroles d'adolescentes, c'est toute une population qui cède à la rumeur et à la paranoïa, puisque dire un mot de trop contre la meneuse Abigaïl peut mener à la potence, dans des parodies de justice - car comment prouver son innocence pour des crimes qui sont par nature invisibles ?
Il n'est donc pas vraiment question de sorcellerie ici, ce n'est qu'un prétexte pour dénoncer l'instrumentalisation de la justice sous la pression de la foule.
Si le thème est très intéressant, j'ai cependant quelques réserves sur la dramaturgie : les personnages sont très nombreux, et il faut un certain temps pour retenir leurs noms et leurs caractères. Ce n'est pas non plus du théâtre classique avec un découpage clair des entrées et sorties - cela passe sans doute mieux en représentation qu'à la lecture.
Commenter  J’apprécie          30
En 1692, à Salem, une ville américaine du Massachusetts, une jeune fille, Abigail Williams, et ses amies sont surprises dansant nues dans une clairière. Betty, qui participait à la danse, en a conçu une telle peur qu'elle s'est évanouie. Depuis, elle n'a pas repris connaissance et ne quitte plus son lit.

A partir de là, certains habitants vont estimer que le diable s'est emparé de Betty et s'interroger sur d'autres événements avec le soutien d'Abigail. Celle-ci, à l'initiative de la danse nocturne, a eu une liaison avec John Proctor, un homme marié, qui a rompu leur relation pour conserver son mariage. On comprend qu'Abigail a mis tout ceci en route pour se venger.

La rumeur enfle dans la ville et emporte la raison des habitants. le révérend Hale appelé à la rescousse, réunit un tribunal chargé de juger celles et ceux qui sont, soi-disant, soumis au Diable. le monde de cette petite ville est retourné dans le vrai sens du terme : on ne sait plus que, ni surtout qui croire. N'importe quel supposé coupable peut avouer avoir été ensorcelé, s'en repentir et être sauvé. Et, n'importe qui peut être accusé d'être aux mains du Malin au simple motif qu'il remet en question le comportement et l'avis des autres habitants.

Cette pièce de théâtres est presque angoissante. L'écriture intense d'Arthur Miller nous fait assister, impuissants, aux ravages d'une spirale de bêtise, de peur, de lâcheté et d'intolérance qui s'est emparée de Salem. En sortant de cette lecture, on ne peut que constater la résonnance de son propos dans notre société de 2023.

Dans la réalité, le procès des sorcières de Salem (on devrait d'ailleurs parler "des procès" puisqu'il y en eut plusieurs à partir de février 1692) entraina l'arrestation d'environ une centaine de personnes et l'exécution de 14 femmes et 6 hommes.
Commenter  J’apprécie          20
Sorcière, sorcière, fais gaffe à ton derrière ! Que me dirait ma fille si je lui racontais le procès des sorcières de Salem ? Si je lui racontais qu'en 1692, on pendait des innocents, principalement des femmes, sur les accusations de quelques gamines menées par une jeune maîtresse esseulée ? Arthur Miller débute cette pièce de théâtre par les exhortations du Révérend Parris à sa nièce, Abigail, de révéler ce qui s'est passé dans les bois. Sa fille de dix ans, Betty, est tombée dans un sommeil cathartique. Les jeunes filles dansaient autour d'un feu. Il jure avoir vu une ombre nue courir à toute allure. Invoquaient-elles les morts ? Que vont dire ces paroissiens si le diable est invoqué dans sa propre maison ? Parris fait venir le Révérend Hale, spécialiste des exorcismes, pour sauver Betty, mais le Révérend Hale, soucieux des âmes de Salem, reconnait la présence du Diable et réunit un Tribunal. Ainsi commença le procès des Sorcières de Salem.

Aveuglés par leur bigoterie, les juges ont vu les preuves qu'ils voulaient voir pour condamner, parce que dans l'esprit d'un bigot, il y a le saint et le mécréant, le Bien et le Mal et ainsi, la preuve nait de l'accusation. Chaque moyen de défense est un aveu. En parlant, je me condamne. C'est l'antithèse d'un procès qui est joué dans ce tribunal, car que se joue dans un procès si ce n'est l'établissement de la Vérité ? C'est le but premier, avant même l'effet rétributif de la punition qui n'en est que l'aboutissement. Et pour que la Vérité éclôt aux yeux de tous, il faut lui laisser de la place. Il faut que chacun puisse dire sa vérité. La bigoterie a dévoyé le procès de son but, comme un train qui déraille lentement, et c'est bien un crash que cette pièce de théâtre, un crash moral et idéologique qui ne laisse aucun vainqueur. Nous vivons au fil des scènes l'emprise irrationnelle de la paranoïa (que prend le nom de religion dans cette pièce, mais elle pourrait prendre n'importe quel nom. Ici, la raison cède, mais à quoi ? ). le procès des Sorcières de Salem est avant tout la démonstration de l'absence de procès lorsque la collectivité s'unit dans un accès de rage. Les inhibitions tombent. La conscience disparait. Il y a un retour à l'état primitif presque, chacun excitant un peu plus la passion des autres. La foule, irraisonnée, allume le feu et la chasse aux sorcières peut commencer. Bien qu'écrit dans les années 50, pour dénoncer dit-on la chasse aux communistes de McCarthy à l'époque, ce livre est atemporel, car nous vivons chaque jours des chasses aux sorcières. Nous les voyons dans les médias, sur les réseaux sociaux, lorsque les hashtags condamnent, parce qu'il y a l'anonymat et le nombre, bref, une foule 2.0, alors la présomption d'innocence…

Commenter  J’apprécie          20
Un grand classique de la littérature américaine. J'ai beaucoup aimé, pour de mauvaises raisons: j'ai trouvé ça complètement délirant, grandiloquent, mélodramatique... J'ai beaucoup ri! Il paraît que Miller voulait remettre au goût du jour le grand héros mâle tragique. Soit. Je ne rigole pas autant avec Racine, c'est vrai.

Le titre sonnait agréablement familier à mes oreilles, j'ai donc été plutôt surprise de m'apercevoir que non, en fin de compte, je ne connaissais pas le contenu de la pièce, inspirée de faits réels: Dans une petite ville, une poignée de gamines se font toper en train de danser à poil dans la forêt et se prétendent possédées par sorcellerie...

A partir de là, la machine judiciaire d'un petit village puritain s'emballe. le révérend est un imbécile arriviste, les juges sont d'une crédulité rare et les jeunes filles, menées par celle qui a le plus intérêt à perdre la réputation des autres, sont tellement pures et innocentes qu'on ne peut que les croire sur parole.

Les arrestations arbitraires se multiplient, on use de la torture pour faire avouer les récalcitrants et ceux qui n'ont rien à avouer sont d'autant plus suspects et donc, manipulés par le malin: hop, à la potence.

Il y a, en effet, de la tragédie dans cette horrible progression d'une justice inique. Ou plus précisément, une justice qui pense tellement à l'image qu'elle donne d'elle-même que quand le doute s'insinue, tous conspirent à l'étouffer. En celà, la pièce est efficace, à qui est-ce que ça ne parle pas, cette crainte d'être accusé à tort et conduit à la mort par la faute d'une méchante gamine? Ce petit frisson de peur que l'on repousse en se disant que de nos jours, non, ça ne pourrait plus arriver... Que c'est absurde de devoir avouer un crime que l'on a pas commis pour sauver sa peau.

Pär contre: bondieuseries diverses, propos apocalyptiques, déchaînement du ciel et de l'enfer, auto-strangulation, grande scène de possession durant laquelle toutes les jeunes filles se mettent à répéter les paroles de la meneuse, en coeur, avant d'entrer en transe... A cet endroit s'arrête mon adhésion à la petite tragédie décrite ci-dessus. L'hystérie collective, lue comme ça, ce n'est pas efficace. J'ai brusquement eu l'impression de lire une farce. J'ai tellement ri parfois que j'en avais les larmes aux yeux.

Je m'en suis voulue, d'autant que quand Miller écrit sa pièce, en 1952, la chasse aux sorcières est à nouveau d'actualité... L'allusion à la traque des communistes est on ne peut plus claire.

Cependant... cependant, je reconnais que peut-être c'est là un de ces textes qui ne prennent de l'ampleur que sur scène. C'est bien possible. Correctement joué, ces pauvres filles manipulées, ces malheureux qui se succèdent au tribunal... ça pourrait avoir de la gueule... Joker! J'attends de voir, un jour, peut-être.

Un dernier mot sur le grand héros mâle, John Proctor, qui se dresse, seul, contre l'ensemble de ce système injuste et après avoir plusieurs fois pleurniché sur ses péchés (il a couché - alors qu'il est marié - avec la jeune fille qui a lancé toute l'histoire, celle qui se roule par terre au tribunal en hurlant qu'elle voit des esprits) ne sait s'il doit mourir en sauvant son honneur ou avouer... Lui, il vaut son pesant de cacahuètes... Tssss... N'importe quoi...
Lien : http://talememore.hautetfort..
Commenter  J’apprécie          20
🦇🧹🕷 #LESSORCIERESDESALEM

Salem. 1692.
Betty Parris, la fille du Révérend, souffre d'un mal étrange dont personne ne connaît la cause.
Très vite, les langues se délient, les rumeurs vont bon train.
Le diable se serait-il emparé du corps et de l'âme de la jeune fille ?
Tituba, leur esclave, y serait-elle pour quelque chose ?
Que faisait donc les fillettes, nues, à danser dans le forêt ?
Les mots sont prononcés. Dans le village on parle désormais de sorcellerie.
Ainsi débute le procès des sorcières de Salem et l'hystérie collective qui suivit cette terrible chasse aux sorcières dans un village ensorcelé par la folie... Arthur Miller nous livre une pièce de théâtre qui, plus d'un demi-siècle plus tard, garde toute sa modernité.
« Les sorcières de Salem » met en lumière la folie qui peut s'emparer des hommes, des communautés, sans jamais en comprendre véritablement la raison.
La peur est ici l'ennemie et finit par rendre ces habitants bien plus monstrueux que les messagers du diable qu'ils sont supposés condamnés.
Les accusations et les condamnations s'enchaînent, autant que les rumeurs fatales.
Un rien vous fait basculer.
Et vous êtes entraîné là où vous ne pensiez jamais.
Traîné dans la boue.
La bassesse humaine dans toute sa splendeur.
En dehors de cette période historique, ce qui fait froid dans le dos, c'est les nombreux parallèles avec bien d'autres époques que l'on peut faire.
La folie, l'inconscience, et l'hystérie collective sont mises en lumière au travers de cette pièce brillante et passionnante, sur ce fond historique source de nombreux fantasmes. « Les sorcières de Salem » d'Arthur Miller est publié chez @robert_laffont.
À lire pour ceux qui veulent se plonger dans le Salem et l'ambiance paranoïaque de cette époque !
À offrir à cet(te) ami(e) sorcier ou sorcière 😉 !

Ça vous intéresse cette période de l'histoire ? 👻
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          10
Les sorcières de Salem a été pour moi une lecture mitigée. le rythme est bon, étant une pièce de théâtre récente, les dialogues sont majoritairements courts et le vocabulaire est plus qu'abordable, le livre se lit donc très rapidement et la plume de Miller est bonne.Pourtant, j'ai eu un peu de mal à mis mettre, l'intrigue est plutôt basique et le lecteur connaît la réalité de l'affaire dès les premiers pages. Il n'y a aucun enjeu et le lecteur n'est attaché à aucun personnage car ils sont tous plus ou moins agaçants. La sorcellerie n'est pas plus exploitée que ça et est juste la toile de fond. Les sorcières pourtant censées être au coeur de l'histoire sont des personnages de troisième plan, il y a une omniprésent des personnages masculins.
Mais d'un autre côté, les sujets abordés sont intéressants et l'évolution du Révélant, de Proctor et de Parris est sympa en particulier celle de Proctor. Abigaël qui est le seul personnage dont on cite le nom dans le résumé à 3 apparitions dans la pièce après le milieu du premier acte . La fin est bien et j'aime la dimension apportée au nom et la rébellion qui aurait mérité d'être plus creusée.
Commenter  J’apprécie          00
Magnifique pièce de théâtre !
Son adaptation cinématographique est très fidèle à l'oeuvre littéraire.

Basée sur des faits historiques ; les procès des sorcières de Salem en 1692, Arthur Miller retrace magnifiquement l'enchaînement des événements ayant abouti à une folie meurtrière inouïe.

Était-ce la peur que l'histoire se répète qui a décidé l'auteur à écrire cette pièce de théâtre en 1953, moment où l'Amérique est en proie au maccarthysme ?
On peut se le demander car cette période de l'histoire réunissait les mêmes ingrédients explosifs ( peur, ignorance, fanatisme, délation et capitalisme) qui avaient donné lieu à la chasse aux sorcières de Salem, avec les horreurs que l'on connaît tous aujourd'hui.

Une oeuvre littéraire d'actualité, à lire et à relire pour ne jamais oublier les erreurs du passé et surtout éviter leur retour.
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (820) Voir plus



Quiz Voir plus

Titres d'oeuvres célèbres à compléter

Ce conte philosophique de Voltaire, paru à Genève en 1759, s'intitule : "Candide ou --------"

L'Ardeur
L'Optimisme

10 questions
1294 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature française , roman , culture générale , théâtre , littérature , livresCréer un quiz sur ce livre

{* *}