Moi qui suis habituellement bavarde pour donner mon point de vue sur mes lectures, peu importe ce point de vue, celle-ci me donne du fil à retordre. En effet, ma première pioche pour le théâtre du mois n'a pas forcément été une bonne pioche puisque je suis restée totalement de marbre face au travail dramaturgique d'
Arthur Miller avec ses Sorcières de Salem.
Certes, par le choix de raconter cet épisode sombre de l'histoire américaine des procès de Salem, ayant eu lieu au XVIIème siècle, qui accusait sans fondement des citoyens de sorcellerie, ce qui a mené certains à leur exécution, l'auteur dénonce la chasse aux sorcières qui a cours à son époque pour les communistes, en plein maccarthysme. Pour cela il insiste notamment sur les mécanismes mis en scène par ceux qui accusent sans preuves formelles, qui affirment des faits immédiatement crus, même par les organes de justice, car ce sont ces faits-ci que l'on veut bien croire, ceux qui, finalement, nous arrangent pour parfaire notre vision du monde souvent partiale. Les personnages, foncièrement manichéens, excepté Hale, l'homme d'église qui viendra à la rescousse de la ville après les premières accusations de présence du Diable en son sein, représentent les deux camps, chacun essayant d'apporter la preuve de sa bonne foi, religieuse bien évidemment, mais aussi juridique ou morale pour ceux qui sont accusés à tort – ce qui n'aura malheureusement aucune incidence sur les procès, montrant toute leur injustice -.
Je conçois, de fait, que la dénonciation d'
Arthur Miller soit juste, pertinente, mais je n'ai trouvé à sa pièce, aucun autre intérêt, dramaturgique, narratif, tout simplement littéraire. Je conçois, bien sûr, que cette dénonciation ait été son principal but, mais cela ne m'a, personnellement, pas suffi.
Cela ne m'empêchera de m'atteler sous peu à une part plus romanesque de l'auteur avec Les désaxés qui, j'espère, me conviendra davantage.
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