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3,45

sur 485 notes
Non, ce livre ne m'a ni charmé, ni convaincu.
Et c'est sans doute dommage car il a reçu un titre flamboyant (celui de Prix Nobel de la littérature 2014) et que c'est pour cela que j'ai souhaité le lire en dépit du résumé, qui ne m'attirait pas.
D'abord l'histoire, elle n'est pas très recherchée et surtout elle est pleine d'invraisemblances. Comme le sujet abordé est à priori réaliste, on s'attendait à un articulation logique, une cohérence d'ensemble. Le narrateur Jean cherche dans son carnet, des notes pour se réapproprier des souvenirs qui lui reviennent par bribes. Or première question qui émerge vite : comment ou pourquoi le narrateur a-t-il perdu la mémoire? Or si la réponse tarde à venir (ce que l'on peut comprendre), on l'attend toujours en vain. Ensuite, les personnages qui sont ici évoqués sont entourés d'un flou volontaire en rapport avec la mémoire nébuleuse de Jean. Or, l'auteur prend peu la peine de former leur caractère car son héros, lui-même, n'a pas vraiment eu de conversations et relations approfondies avec eux.
Quant à l'intrigue, elle est quasi inexistante : on sait que Jean a eu une liaison avec une dénommée Jeanne qui a eu des ennuis avec la police. Ce n'est qu'à la fin que l'on apprendra, plus ou moins, ce qu'elle a fait. Mais il ne faut surtout pas chercher pourquoi ou comment, ses mobiles, ses rapports avec la victime, son entourage...
Sans doute Patrick Modiano cherche à créer par ce moyen-là un mystère. Il n'en est rien : à force de non-dits, il nous plonge seulement dans l'informe, l'indistinct, le brouillard épais. Et pour ce qui est du suspense, qui est sensé être au coeur de cette intrigue, il faut savoir que le suspense est une tension intellectuelle, comme un nerf qui se tend dans le corps, ce que là, je n'ai absolument pas ressenti. La curiosité n'a pas été forte car je me suis sentie assez lasse de ne voir aucun indice délivré.
Enfin, si le thème de la quête d'identité est ici au coeur du sujet, celui-ci aurait dû nous conduire à nous centrer davantage sur le personnage de Jean, son ressenti, ses questions, son parcours. De même les changements d'identité de Jeanne qui ne sont pas développés...Du coup la quête d'identité se transforme en l'absence même d'identité. Bravo, je veux pas dire mais l'auteur a fait fort dans le vide : le nul, le non advenu. Si ça, c'est du mystère ? Alors moi, je ne sais pas, mais le mieux, c'est de ne plus chercher à comprendre car au fond, il n'y a de mystère qu'à l'aune de ceux qui percent et mettent en évidence les ressorts même dudit mystère. Non, je le répète, le non-dit, l'informe, le vide, l'absence même de ressorts psychologiques, n'est pas le mystère !
Reste que les amateurs de poésie seront ravis : on fait une promenade dans Paris, ses ruelles, ses cafés, ses places et on plonge dans une ambiance continue grâce à l'unité de ton, mélancolique et calme, qui émane du récit. Or pour ma part, ce n'est pas un poème que je souhaitais lire mais un roman !
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L'herbe des nuits, le temps la coupe et, un jour, elle repousse avec beaucoup de brins de souvenirs.
Un petit carnet noir empli d'annotations, noms, prénoms, numéros de téléphones…. Et nous embarquons dans la Modiano-mobile pour une balade « spatio-intemporelle » dans les rues de Paris d'hôtels minables en cafés ouverts toute la nuit.

J'ai suivi Jean, le « héros » à la recherche de sa jeunesse à travers les souvenirs d'une période très troublée dans un milieu interlope. Dannie, Une jeune femme rencontrée et aimée dans ces années, est le fil conducteur de cette histoire. Nous avons bu du Cointreau avec eux, rencontré ses amis un peu louches, un commissaire un peu bizarre, nous avons surtout beaucoup marché dans le quartier Montparnasse, celui d'avant la Tour. Ces errances sont prétextes à souvenirs, d'allers et retours dans le passé.

Depuis longtemps, Modiano nous donne à lire des romans semblant similaires, mais non, mais si…. je replonge dans son univers brumeux avec délices. Je l'imagine déambulant dans ce Paris qu'il connait si bien, cette ambiance lourde, ici un peu louche. Toujours essayer de se souvenir, gratter les pans de la mémoire pour en faire ressortir les bribes qui permettent de comprendre longtemps après, mais essayer de comprendre et se dire : je n'ai pas rêvé. Bref, un Modiano, un bon Modiano.

Ne me demandez surtout pas d'être objective. Un nouveau livre de Modiano, ça se déguste un point c'est tout.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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"Non, je n'ai pas rêvé. La preuve, c'est qu'il me reste un carnet noir rempli de notes".
L'herbe de mes nuits, nouveau roman et nouvelles ombres du passé issus de l'imagination toujours hantée de Patrick Modiano hésitant à jamais entre le moi et le "pas moi", remonte le temps et la rue Montparnasse d'un quartier de Paris jadis connu et démoli.
Malaise! Une rue a été effacée!
Et c'est sur ce carnet noir annoté de numéros de téléphone, de rendez-vous, de références littéraires...qu'il va la faire revivre ainsi que "l'Unic hôtel", celui où il a un jour surpris Aghamouri, l'étudiant marocain, en train d'embrasser Dany...non, Dannie..et que lui aussi, Jean...non, pas Patrick...Jean, le narrateur l'a rejointe, Jean, l' intellectuel sensible, timide et asocial appréciant Restif de la Bretonne plus que les gens qui l'indiffèrent.
Pur Modiano! L'herbe des nuits pousse en plein mystère.Qui est cette Dannie au "sourire crispé", qui se cache de "ils" dangereux? Et puis, s'appelle-t-elle bien Dannie vu ses faux papiers et la "sale affaire" dans laquelle elle est impliquée et dont on le met en garde. Quel est le lien avec cet Aghamouri et le Maroc?
Comme dans son roman La Rue des boutiques obscures (prix Goncourt 1978), Patrick Modiano entrebaille les rideaux de la mémoire et s'attache à la quête d'identité. le lecteur, toutefois, s'égare moins dans le labyrinthe des ruelles car le carnet noir de Jean y a semé des petits cailloux gravés de numéros. Comme dans La Ronde de nuit, le monde se délite. Est-il réel ou crée par cette herbe de ses nuits?
De "mort-fantôme" en "balles perdues", Dannie s'enfuit vers une autre vie, un chemin qu'il aurait pu prendre et n'a pas pris. Y-a-t-il un destin? Choisit-on son chemin lorsque plusieurs routes vous tentent? Qui est-on vraiment? Qui est l'autre face à nous?
L'herbe de mes nuits, avec enquête et interrogatoire, est plus une réflexion philosophique sur ce que l'on voit lorsque l'on remue le passé et retourne sur ses pas pour comprendre, qu'un véritable policier. Et toujours cette écriture élégante, retrouvée dans Les boulevards de Ceinture (grand prix du roman de l'Académie française en 1972).
A lire!
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Avalé d'une traite ce roman balade de Modiano. Paris, le quartier Montparnasse, Quinet, Delambre..Alleraye. Un bar, un zinc plutot. Une femme. Trois ou quatre hommes. Des hotels, des endroits dont on à les clés sans en avoir le "code". Un homme seul à la recherche d'un passé perdu dans les rues parisiennes. Un polar à retardement. Une très belle écriture et l'envie de se perdre dans ces rues parisiennes à la recherche de Dany ou Dannie ou Myriam ou......
Entre rêve et réalité, présent et passé, ombre et lumière.
Un livre clair-obscur qu'illustreraient à merveille les tableaux d'Hopper : Nighthawks, pour le zinc, York Restaurant, pour Danny et House by the Railroad, pour la maison de Feuilleuse !
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Peuple modianesque, réjouis-toi ! le dernier opus de ton maître est un nouveau bijou qui va t'enchanter. Une histoire imprécise comme toujours, une brèche dans le passé, l'expression revient à plusieurs reprises dans L'herbe des nuits, dans laquelle s'engouffrent des bribes d'une époque bien révolue. Quand Victor Hugo écrivait que "La mélancolie est le bonheur d'être triste", il ne pensait certes pas aux livres de Modiano, mais la phrase convient bien à l'auteur de la place de l'étoile, fidèle depuis ses débuts à un style et à des thèmes qui forment une grande oeuvre cohérente où une émotion discrète affleure au détour de chaque phrase. Dans L'herbe des nuits, on retrouve un climat cotonneux où les personnages flottent comme des fantômes. Les lieux, eux, sont précis, des hôtels, des cafés, des rues qui n'existent plus ou sont devenus tout autre chose. Tout l'art de l'écrivain est dans ce contraste entre flou et précision, dans une atmosphère ouatée et nostalgique. Que cherche le narrateur du livre ? Sa jeunesse lointaine ? L'insouciance perdue ? Un Paris disparu ? Il n'en sait rien et c'est le mystère de la mémoire qui fait resurgir des moments furtifs, dans la candeur de la fin de l'adolescence, dans la découverte du monde dangereux de la nuit et de sa faune interlope, dans une histoire d'amour qui ne dit pas son nom. Dans Les herbes de la nuit, on marche beaucoup, on parle autant et on vit dans l'instant sans savoir que se constitue la trame de souvenirs futurs. Bien plus tard, il suffira d'une brèche dans le passé pour (re)vivre ces moments diffus et les nuancer d'une teinte sépia. La dernière page du roman est déchirante et laisse hagard. La magie Modiano a encore frappé.
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J'ai lu ce livre avec ma tablette à mes côtés, afin de visualiser les endroits de Paris dans lesquels l'auteur nous balade..
Le style de Patrick Modiano n'est décidément pas ma tasse de thé. Comme souvent chez lui, l'histoire se construit autour des souvenirs et dans le ressenti du narrateur. Il en résulte un livre très bien écrit mais dont le récit est un peu décousu puisqu'il voyage à travers le temps. L'intrigue n'est pas l'élément principal et on sent que Modiano cherche surtout à créer une atmosphère et, probablement à faire vivre ou revivre tout un quartier de Paris.
Bref, bien que je reconnaisse le talent incontesté de l'auteur, un Modiano par an me suffit...
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Je n'ai pas du tout apprécié ce livre. J'ai rien retenu tellement j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire !!! J'ai fait un gros effort pour le lire en entier !
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On le sait d'avance: un roman de Modiano, c'est un anti-thriller par excellence. C'est particulièrement vrai dans son dernier livre, L'herbe des nuits. L'héroïne est probablement une criminelle. On s'en doute et le narrateur aussi. Elle le lui a suggéré un soir: Qu'est-ce que tu dirais si j'avais tué quelqu'un? quitte à lui dire ensuite que ce n'était qu'un rêve. Il a cependant été convoqué à ce sujet, quai de Gesvres, aux renseignements généraux. En réalité on s'en moque un peu de connaître la vérité. L'intérêt du récit n'est pas là. Comme toujours, bien plus qu' une enquête, c'est une quête que Modiano poursuit dans son Paris perdu des années soixante, quête de soi, de ses souvenirs de jeunesse, des traces d'une personne aimée et perdue.
Le titre, L'herbe des nuits, c'est un vers de poète:
Et, la chaux dans le sang, rassembler pour les tribus
Etrangères l'herbe des nuits. ( Ossip Mandelstam)
C'est aussi ces déambulations lentes et infinies dans les rues de Paris, la nuit, de cafés glauques en chambres de passage, le long d'avenues désertes et froides près des murs de prison ou de jardins fermés.
Cette fois, la jeune femme aimée mais fuyante, aux multiples identités, au passé trouble et aux fréquentations dangereuses, s'appelle Dannie. Elle est très jeune et Jean, le narrateur encore plus. Leur présent est celui de la Cité universitaire où ils se rencontrent car ils se veulent étudiants mais c'est surtout celui des habitués d'un bar de Montparnasse où se retrouve une bande louche liée à la politique post coloniale d'alors. Tous les noms sont écrits dans un petit carnet noir retrouvé cinquante ans après et qui lui sert de guide mémoire.

Comme toujours avec Modiano, le temps s'est aboli en lisant ce livre et peu importe l'intrigue, j'ai retrouvé le même plaisir de "flotter dans l'air de Paris", sans famille, sans milieu social et sans passé bien défini et c'est encore une fois très agréable.
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pas accroché du tout. Beaucoup de répétitions, une lecture fastidieuse... on a l impression parfois que ça va décoller...mais non rien...il ne se passe rien...
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Profane de Modiano, je suis entré dans ce roman sans a priori mais également sans indulgence.Je voulais connaître par moi même les émotions de lecture ressenties par la découverte de celui que certains considèrent comme un des plus grands écrivains français vivants.
J'ai aimé ce roman intimiste qui nous permet de replonger ou découvrir l'ambiance et l'insouciance du Paris des années 1960.
L'histoire, dans ce ouvrage, n'est pas l'essentiel ; je ne sais si c'est un trait caractéristique de l'auteur mais le syle, la qualité littéraire, la sructure, la lente et mélodieuse description des choses et des sentiments prédominent par rapport à l'intrigue, l'action, le rebondissement narratif.
Mais là où chez d'autres on critiquerait à raison la contemplation stérile, j'ai pris un plaisir rare avec ces phrases cisellées comme une pièce d'orfèvrerie.
Je ne sais pas si c'est une bonne introduction à Modiano mais je pense que je vais approfondir son univers et son style très particulier et reconnaissable, caractéristiques des grands écrivains.
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