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Deathlok - Intégrale tome 1 sur 1

Doug Moench (Autre)Bill Mantlo (Autre)J.M. DeMatteis (Autre)Rich Buckler (Autre)Mike Zeck (Autre)
EAN : 9782809498424
368 pages
Panini France (20/10/2021)
3.83/5   3 notes
Résumé :
Le Général Luther Manning n'est plus un homme. Il est devenu un monstre de Frankenstein, un mélange de circuits imprimés et de chair réanimée conçu pour être l'arme ultime, le cyborg nommé Deathlok. Manning a été privé de sa famille, de son humanité… mais pas de sa volonté. Acceptera-t-il devenir une arme de destruction massive ou saura-t-il dépasser sa programmation ? En 1974, Deathlok est sans doute le premier anti-héros à se retrouver dans les pages d'une série M... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient les épisodes 25 à 28 et 30 à 36 d'Astonishing Tales (1974 à 1976), Marvel team-up 46 (1976), Marvel Spotlight 33 (1977), Marvel two-in-one 27 (1977) et 54 (1979), et Captain America 286 à 288 (1983/1984). La parution de ces épisodes débute en 1974, et s'achève en 1984. Cette série commence dans un futur post-apocalyptique et est au départ le fruit de l'imagination de Rich Buckler (scénario et dessins) aidé par Doug Moench pour les dialogues. À partir d'Astonishing Tales 32, Bill Mantlo remplace Moench aux dialogues et aide à fluidifier la narration. Pour les illustrations, Buckler se fait aider par Keith Pollard et Klaus Janson. À partir de Marvel Team-up, Buckler abandonne Deathlok, et le personnage passe par les mains de Bill Mantlo (sans Buckler), David Anthony Kraft et Marv Wolfman, avant que JM DeMatteis n'apporte une résolution à l'histoire dans les pages de Captain America, 7 ans plus tard.

Astonishing Tales 25 à 28 & 30 à 36 (scénario & dessins de Rich Buckler, dialogues de Doug Moench, puis Bill Mantlo pour 32 à 35, encrage de Pablo Marcos, puis Klaus Janson à partir de 31) - Dans un futur proche (1990, à l'époque où paraissent ces épisodes), Deathlok est un cyborg fabriqué à partir du corps de Luther Manning. Dans ce futur dystopique où New York est en ruines et peuplée de cannibales, Deathlok effectue des missions d'exécution pour le compte de l'armée américaine dirigée par Simon Ryker. Mais Deathlok n'est pas la parfaite machine à tuer sans état d'âme, car dans le corps du cyborg cohabitent une intelligence artificielle et l'esprit de Manning. Ce dernier va se révolter contre sa programmation et lutter contre Riker.

Dans l'introduction (4 pages), Rich Buckler s'amuse à lister en quoi cette série était innovante à l'époque de sa parution, par rapport aux comics de l'époque. À la lecture aujourd'hui, elle reste remarquable. Pour être honnête, ce qui frappe d'abord, ce sont les maladresses spécifiques aux années 1970 : bulles de pensées explicatives, décors pas toujours présents ou assez réalistes, structure du récit un peu gauche par endroit, voire laborieuse. En effet Buckler avait créé un environnement assez développé et une direction générale claire, mais épisode par épisode, certaines scènes se suivent sans transition de manière heurtée. de la même manière la responsabilité des illustrations devient un peu lourde au fur et à mesure des épisodes, et le lecteur constate que la qualité fluctue en fonction du temps dont dispose Buckler pour boucler son épisode. Par contre avec l'arrivée de Klaus Janson, les illustrations acquièrent une substance étonnante renforcée par la mise en couleurs nuancée, également effectuée par Janson.

À condition de ne pas être allergique à ces défauts, le lecteur découvre une histoire qui sort du moule habituel des comics. Pour commencer, cette histoire ne se déroule pas dans l'univers partagé Marvel (616), ni même dans le futur d'une de ses réalités alternatives. Ensuite, Deathlok n'est ni un bon, ni un méchant. Il a une motivation claire : récupérer un corps biologique, et tous les moyens sont bons pour y arriver, y compris tuer des adversaires. Ensuite Buckler imagine des années avant tout le monde la cohabitation d'un esprit humain dans un corps de machine développée comme un supersoldat. Même à l'ère d'internet et des smartphones, il est saisissant de constater à quel point Buckler (avec l'aide de Moench) a su anticiper la perception de la réalité augmentée par l'accès immédiat à une intelligence artificielle. 40 ans plus tard, le combat dans le cyberespace entre Deathlok et Ryker tient encore la route, alors que depuis de nombreux scénaristes se sont rendus ridicules en essayant de faire la même chose.

Le personnage de Luther Manning devient vite attachant car sa motivation est originale et crédible, et il se comporte en adulte. Les dialogues internes entre Manning et l'intelligence artificielle (en abrégé IA) sont un peu parfois un peu gauche, mais plus souvent intelligent. Petit défaut : Buckler use plusieurs lettreurs avant d'en trouver un capable de dessiner une fonte convaincante pour les phrases de l'IA (c'était une époque où les ordinateurs n'existaient pas encore). Moench a une idée de génie : il rajoute une troisième voie à l'intérieur de Deathlok qui est écrite en flux de pensées poétiques. Cette voix est expliquée par la suite et elle introduit une variable non maîtrisée et irrésistible dans le personnage. Elle symbolise la possibilité d'une intégration entre homme et IA, une évolution de la conscience du personnage, et une vision d'avenir d'une société numérique.

Au fur et à mesure des épisodes, Buckler a des fulgurances pour la mise en page, ce qui aboutit à des scènes d'action visuellement inoubliables. du début à la fin, il prend grand soin de dessiner Deathlok sous un jour inhumain, avec des chairs à la limite de la putréfaction (dégénérescence renforcée par le choix des couleurs de Janson). Sa vision d'un New York ravagé et dangereux est assez convaincante pour que le lecteur puisse s'immerger dans cet environnement désolé.

Cette histoire mérite 4 étoiles grâce à son approche adulte de la narration et à ses intuitions d'anticipation, malgré les défauts liés à son époque et à la rapidité de son exécution. Et puis tout s'arrête avec l'épisode 36. Deathlok est venu à bout de Simon Ryker, mais une nouvelle menace est apparue (Hellinger), ainsi que Godwulf, un nouveau personnage aussi mystérieux que charismatique.

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*** Marvel Team-Up 46 (scénario de Bill Mantlo, dessins de Sal Buscema, encrage de Mike Esposito), Marvel Spotlight 33 (scénario de David Anthony Kraft, dessins de Buckler, Mike Nasser, Arvell Jones et Klaus Janson), Marvel Two in One 27 (scénario de Marv Wolfman, dessins de Ron Wilson, encrage de Pablo Marcos) - La série Astonishing Tales a été supprimée et Deathlok rencontre Spider-Man déplacé dans le temps, puis Demon Slayer (Eric Simon Payne, créé par David Kraft dans Essential Defenders 3) dans la continuité Marvel de l'époque. Puis il est manipulé par Fixer pour assassiner le président Jimmy Carter.

Dans ces 3 épisodes de transition, Deathlok se retrouve face à Spider-Man, puis à l'époque actuelle (celle de 1977) de l'univers partagé 616. Il apparaît comme une pièce rapporté avec un caractère trop affirmé pour bien s'intégrer à ce nouvel environnement. Au point que dans le dernier épisode, il ne subsiste plus qu'un robot sans âme, manipulé par le supercriminel du jour (la personnalité de Manning ayant été submergée par l'IA). Vraisemblablement Marvel souhaitait préserver le personnage, peut être le temps de trouver une solution pour lui donner une nouvelle série (ou pas, Buckler ne donne aucune information sur les raisons de l'arrêt de la série). 1 étoile.

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*** Marvel Two in One (scénario de Mark Guenwald et Ralph Macchio, dessins de John Byrne, encrage de Joe Sinnott) - Deathlok refait une apparition, toujours manipulé, cette fois pour saboter le projet Pegasus. Cet épisode a également été réédité dans The Thing - Project Pegasus. Gruenwald se souvient de ce personnage atypique et s'en sert comme de chair à canon dans sa narration au long cours du Projet Pegasus. Byrne se trompe sur l'apparence de son visage. À nouveau Deathlok n'est plus qu'un dispositif narratif sans âme. 3 étoiles pour une aventure sympahique de Ben Grimm.

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*** Captain America 286 à 288 (scénario de JM DeMatteis, dessins de Mike Zeck, encrage de John Beatty) - Deathlok est à nouveau manipulé et lâché dans la nature, alors que Godwulf a envoyé un clone de Luther Manning à sa recherche. Captain America se retrouve sur leur chemin et accepte d'aller aider la rébellion en 1991, contre Hellinger, dans le monde de Deathlok

7 ans plus tard, JM DeMatteis apporte une conclusion satisfaisante à l'histoire laissée en suspens dans Astonishing Tales 36. Ces épisodes se lisent avec grand plaisir car DeMatteis a bien fait ses devoirs: la personnalité abrasive et adulte de Luther Manning ressort intacte. À nouveau il n'hésite pas à tuer ses adversaires et à manipuler Captain America pour ne pas lui laisser le choix. Évidemment il s'agit de la série de Captain America, mais DeMatteis consacre un bon tiers des pages à Deathlok. Il joue admirablement bien sur le contraste entre les 2 personnages, mais aussi sur les points communs et la conclusion est acceptable pour les fans de Deathlok, bien qu'un peu rapide. Les illustrations de Zeck et Beatty sont très agréables à lire car elles sont dynamiques et vont à l'essentiel, sans transformer Deathlok en un superhéros de plus. Par contre la dimension d'anticipation a disparu. 4 étoiles.

Le tome s'achève avec une histoire courte (6 pages) écrites par David Anthony Kraft et illustrée par Michael Golden (initialement parue dans Marvel Fanfare 4 en 1982) mettant en scène Deathlok lors de sa programmation par l'équipe de Ryker. Il y a encore une interview de Moench et Buckler (1,5 pages) des crayonnés de Buckler (4 pages), et une parodie en 2 pages dessinées par George Perez et Mike Esposito.
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