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EAN : 9782365775366
256 pages
Urban Comics Editions (04/09/2014)
3.29/5   7 notes
Résumé :
Hugo Strange sait qui se cache derrière le masque de Batman ! La Proie d Hugo Strange ou la séance de psychanalyse la plus traumatisante que Bruce Wayne ait jamais subi ! La collection DC NEMESIS s enrichit d un nouvel adversaire ! Batman n'en est encore qu'à ses premières années de justicier lorsque le maire de Gotham, séduit par le discours médiatisé du charismatique professeur Hugo Strange, ordonne que sa police mette tout en oeuvre jeter le vigilant derrière les... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce tome regroupe 2 histoires : Proie (épisodes 11 à 15 de "Legends of the Dark Knight", 1990) et Terreur (épisodes 137 à 141 de la même série, 2001). Les 2 histoires ont été écrites par Doug Moench et dessinées par Paul Gulacy. La première a été encrée par Terry Austin, et la deuxième par Jimmy Palmiotti.

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- Proie -

Les habitants de Gotham ne sont pas encore bien sûr que Batman soit plus qu'une légende urbaine. Toutefois les équipes de police commencent à le voir intervenir lors de certaines opérations. C'est ainsi que le sergent Max Cort assiste impuissant à l'intervention de Batman lors de l'appréhension d'un dealer. Cort perçoit l'existence de Batman comme une insulte et une menace pour la police de Gotham : il ridiculise les forces de l'ordre en les faisant apparaître comme inefficace. Les habitants de Gotham découvrent l'existence d'Hugo Strange, un psychologue qui dissèque les motivations de l'individu qui se cache sous la cagoule de Batman, pendant des émissions de télévision. Ses observations déstabilisent Bruce Wayne par leur pertinence et ce qu'elles sous-entendent sur ses motivations refoulées. le maire de Gotham décide de charger James Gordon de constituer une équipe spéciale dédiée à la capture de Batman, Hugo Strange est engagé comme consultant. de son coté, Bruce Wayne travaille dans sa Batcave pour peaufiner un nouveau mode de déplacement. Catwoman continue de piocher parmi les bijoux des riches pour agrandir sa collection personnelle.

Après Crisis on infinite earths, les superhéros de l'univers partagé DC Comics redémarre à zéro. En 1986, Frank Miller et David Mazzucchelli proposent une nouvelle version des origines de Batman dans Batman année un. le succès de cette histoire ouvre les yeux des éditeurs de DC qui se rendent compte qu'ils peuvent créer une série spécialement dédiée à raconter les exploits des premières années de Batman : "Legends of the Dark Knight". Cette série accueille des récits complets comprenant de 1 à 5 épisodes.

Doug Moench profite de l'occasion pour re-raconter la première apparition d'Hugo Strange, apparu pour la première fois dans le numéro 36 de "Detective Comics" en février 1940 ; il fut le premier criminel récurrent à se battre contre Batman.

Dès le début Moench tisse un récit qui présente plusieurs aspects de Batman : ses réelles difficultés face à une police qui ne lui fait pas confiance, les limites liées à sa volonté de ne sortir que la nuit, la relation fragile établie avec James Gordon, son rayon d'action limité, le doute s'insinuant dans son esprit du fait du portrait psychologique dressé par Hugo Strange (Batman n'est pas encore pétri de certitudes), la relation pas toujours efficace entre Alfred Pennyworth et lui, etc. Doug Moench intègre parfaitement au récit les conséquences du manque d'expérience de Batman.

La relecture d'Hugo Strange introduit une tension incroyable entre Bruce Wayne qui doute de lui, et Strange qui semble le manipuler à distance comme s'il lisait en lui comme dans une livre ouvert. Doug Moench dépeint, d'une manière magistrale, un individu plus intelligent et plus perspicace que Batman.

Ce récit doit également beaucoup aux illustrations. Paul Gulacy utilise un style très réaliste qui donne une incroyable densité à chaque scène. Ses dessins sont rehaussés par l'encrage de Terry Austin qui peaufine chaque case, en rajoutant de ci de là des précisions technologiques (le support du batsignal, par exemple). La densité des détails, les décors variés et réalistes, les décorations d'intérieur plausibles, tout concourt à apporter de la crédibilité à chaque action décrite et à immerger le lecteur dans les recoins de Gotham. Il est toujours possible de détecter l'influence de Steranko dans certaines postures des personnages, ou dans quelques ombrages.

Doug Moench et Paul Gulacy entraînent le lecteur dans un thriller intelligent qui mêle les éléments spécifiques des premières années d'existence de Batman, avec un criminel qui le bat sans recourir à la violence physique.

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- Terreur -

Dans un manoir au bord de l'océan, un homme déguisé en chauve-souris plante un poignard à l'emblème du même animal dans le coeur d'un vieil homme : Hugo Strange est de retour et il a préparé sa vengeance contre Batman. Au port de Gotham, Batman intervient à bord d'un bateau hight-tech à ses couleurs pour interrompre un trafic d'armes, avec un résultat un peu trop destructif à son goût. Il est appelé par James Gordon à se rendre sur les lieux du premier crime pour constater l'implication d'Hugo Strange. Pendant le même temps, des vols de bijoux se poursuivent dans les quartiers huppés de la ville, et la voleuse laisse toujours une trace de griffure. À l'asile d'Arkham, un nouveau psychiatre a été choisi pour s'occuper des résidents à vie, et de Jonathan Crane (Scarecrow) en particulier.

Pour la première histoire, "Proie", Doug Moench avait choisi un mode narratif très premier degré, pétri de sérieux, avec un Batman intense et faillible, sans être obsessionnel, encore dans une phase de tâtonnement pour déterminer les méthodes d'intervention les plus efficaces. Ici il introduit une note de second degré relayée par Paul Gulacy. Cela commende dès la première page avec la vision de ce manoir perché sur éperon rocheux qui évoque irrésistiblement les films d'horreur des années 1950 et même le Motel Bates de Psychose. Ce second degré visuel se retrouve dans le bateau en forme de chauve-souris de Batman, dans le déguisement d'opérette d'Hugo Strange pour pénétrer à Arkham, etc.

Et de fait, Doug Moench écrit un récit moins intense que "Proie". Hugo Strange n'a finalement pas de plan sophistiqué pour prouver sa supériorité intellectuelle sur celui qu'il soupçonne d'être Bruce Wayne. D'un coté, Moench refuse de refaire "Proie" en moins bien ; de l'autre il se repose sur les caractéristiques les plus basiques de Catwoman (Selina Kyle) et Scarecrow. le lecteur n'a donc le droit qu'à une bonne histoire de Batman avec des criminels bien partis dans leur monde, une Catwoman avec un comportement légèrement déviant (sa fascination pour le mâle absolu qu'est Batman), un Alfred légèrement en retrait et James Gordon qui fait de la figuration intelligente. Cette ambivalence dans le scénario devient apparente dans la manière de dépeindre Jonathan Crane. D'un coté, les effets de son gaz et de ses produits hallucinogènes manquent d'originalité ; de l'autre Moench rappelle sa genèse, et détaille ses motivations et son profil psychologique au-delà d'un simple figurant. Mais dans ses motivations même, le lecteur retrouve une trace de dérision qui désamorce l'impact de la peur générée par le personnage.

Pour autant la combinaison entre Moench et Gulacy aboutit à un récit d'action et d'affrontements d'égo entre les personnages, dans des endroits plein de caractère. Comme à son habitude, Paul Gulacy apporte un soin remarquable à chaque décor pour le personnaliser. Il y a donc le manoir de la première scène dont chaque pièce est aménagée de manière différente, mais aussi les intérieurs des appartements visités par Catwoman, les murs en pierre d'Arkham, le pavage improbable de Crime Alley, etc.

Paul Gulacy apporte également sa vision artistique aux personnages. Il a choisi de donner un masque un peu rigide à Batman, certainement en relation avec les films Batman de Tim Burton. Sa Catwoman est à la fois pulpeuse et légèrement musculeuse, et elle porte son premier costume, celui avec la queue ridicule et les moustaches sur le masque. Sa mise en page est assez dense avec une moyenne de 6 à 7 cases par page. Même s'il accentue de temps à autre une particularité pour insérer un léger décalage ironique, il conserve son style très réaliste qui confère une grande force de conviction aux images, facilitant l'immersion pour le lecteur. L'encrage de Palmiotti est moins sec que celui de Terry Austin sur Proie. Il accentue légèrement les surfaces noires, sans perdre de détails.

"Terreur" constitue une bonne histoire de Batman située dans ses premières années activités. Il est possible de la lire sans avoir lu "Proie". Doug Moench développe la psychologie des personnages au-delà des comics de superhéros traditionnels et le lecteur assiste à l'évolution de Bruce Wayne de plus en plus concentré sur son seul objectif de combattre le crime. Paul Gulacy est toujours aussi minutieux dans son réalisme, mais il se met également au diapason du scénario qui introduit une légère touche d'ironie. le résultat est divertissant, avec un beau Batman ténébreux, toujours susceptible de commettre des erreurs, et une belle Catwoman sous le charme de cet étranger cagoulé, sans en devenir une midinette pour autant.
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Située dans un passé indéfini qui évoque furieusement les années 80 du Watchmen de Dave Gibbons et Alan Moore, notamment dans l'excellente scène d'ouverture de la première partie (ironiquement signée Ryan Sook et non Paul Gulacy, le dessinateur officiel), la BD nous présente un Batman en début de carrière qui n'a pas encore acquis entièrement la confiance du capitaine Gordon, ne se trouve pas encombré d'un side-kick balourd et se dit qu'il aurait bien besoin d'un véhicule pour lui éviter de rentrer à pied au manoir Wayne à la fin de ses virées nocturnes. Subtilement (enfin… il faut le dire vite) manipulé par l'éminent psychiatre Hugo Strange, au cours d'un débat télévisé, le maire de Gotham décide de créer une unité spéciale de police dédiée à l'arrestation de Batman, à la tête de laquelle il nomme un Gordon bien embêté. L'unité est évidemment assistée par Strange, qui demande un accès total aux dossiers et archives criminelles de la ville, afin de mieux déterminer le profil de Batman… et son identité.

Lorgnant ostensiblement du côté des géants - Moore/Gibbons donc, mais aussi Frank Miller - La Proie d'Hugo Strange rate le coche. Vouloir traiter Batman sur un ton adulte, c'est très louable. Mais il ne suffit pas, pour être crédible, de montrer Hugo Strange se confiant à une mannequin de plastique dénudé pour montrer qu'il est instable, quelques punks dégénérés qui s'exclament "C'est la fée Carabosse, en vadrouille pour Halloween !" pour faire méchants, ou les courbes gracieuses de Catwoman en contre-jour pour faire sexy (même si ça aide !). Bourré d'idées géniales dont elle ne parvient pas à tirer la substantifique moelle, la BD n'est qu'une enveloppe vide, un pari raté, où surnagent néanmoins l'amitié naissante entre Batman et Gordon, servis par un dessin soigné qui, malheureusement, va se dégrader au fil des épisodes. You can't judge a book by the cover ? - You're God damn right !
Et on écoute quoi en lisant cet album? http://bobd.over-blog.com/2016/07/pas-si-bath-man-la-proie-d-hugo-strange-vs-the-crow.html
Lien : http://bobd.over-blog.com/20..
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critiques presse (1)
ActuaBD
30 septembre 2014
Un bilan [...] mitigé pour La Proie d’Hugo Strange : un premier récit de qualité à tous les niveaux, avec un vilain oscillant de façon étonnante entre le génie manipulateur et l’envieux lamentable, et un second qui semble avoir été bâclé. Dommage.
Lire la critique sur le site : ActuaBD

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