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EAN : 9782413017493
200 pages
Delcourt Littérature (28/08/2019)
2.08/5   6 notes
Résumé :
Traduit de l'allemand (Suisse) par FRANCOISE TORAILLE

Les jours de l'usine sont comptés, et les quelques employés encore présents savent que viendra bientôt le temps d'éteindre pour de bon les machines. Soir après soir, la nouvelle veilleuse de nuit fait sa ronde. Rien ne bouge. Pourtant ce lieu devient pour elle un terrain d'exploration, un endroit où tout est encore possible. Quand on détecte les signes de la présence d'un loup, la monotonie se craq... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
J'ai reçu "Ici, tout est encore possible" dans le cadre de la Masse critique de rentrée et je remercie Babélio et les éditions Delcourt de cet envoi.

Ce que j'ai de prime abord pu retenir de ce récit c'est sa singularité et son aspect dérangeant : le style employé par l'auteure est déconcertant et l'histoire initiale (la présence supposée d'un loup au sein d'une usine d'emballage de cartons proche d'un aéroport et sa traque par les gardiens) se perd vite dans les méandres des considérations de la principale narratrice , à savoir la gardienne de nuit. Petite innovation et originalité du livre, la présence de croquis et de photos en noir et blanc qui ne font que renforcer le côté sombre du récit.

J'ai cru découvrir un journal de bord, à savoir celui d'une veilleuse de nuit engagée au sein d'une entreprise en fin de vie mais son propos se perd dans des considérations simple sinon simplistes voire naïves en tous genres qui rendent la poursuite de la lecture malaisée pour ne pas dire déconcertante ou même insignifiante … si bien que j'en ai été à me demander si je n'avais pas affaire avec un roman d'adolescent.

Surprise et déception au final résument l'impression générale que m'a procuré cet ouvrage. La dernière page du livre referemée, je suis assez circonspect pour décrire ce qu'a pu réellement m'apporter cette lecture, si ce n'est un profond sentiment d'ennui.

J'ignore si je me suis trompé de sujet tant la confusion règnait (quel était "le" sujet ? : le loup, l'usine, l'homme tombé du ciel, le portrait-robot dune braqueuse de banque ?) et je m'interroge encore sur le message que Gianna Molinari voulait faire passer, tant le flou en bien des domaines est prégnant. Bien dommage pour un premier roman qui a fait l'objet d'une récompense littéraire qui me laisse totalement coi !
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S'il est tout à fait possible de critiquer un livre que l'on a trouvé médiocre, inintéressant ou même révoltant, il est souvent difficile de commenter un très mauvais récit. Il n'est nullement question avec Gianna Molinari , confiné que nous sommes au hall sans existence d'une médiocre usine de cartonnage, de grands voyages littéraires. « Ici, tout est encore possible » est un roman mal écrit, mal fagoté et d'une stupéfiante insignifiance.


L'écriture blanche de l'auteure bâloise confine le plus souvent à une espèce d'absolue transparence. Serait-ce le fameux blanchiment Suisse ? Lancinament, sujet, verbe complément constituent la phrase. Les dialogues sont ponctués d'inutiles, surnuméraires et agaçants « je dis », « il dit », « j'ajoute ». Ce minimalisme de collège ne semble malheureusement pas procéder d'un choix délibéré de l'auteure mais manifester un manque évident de moyens littéraires. Quelques virgules supplémentaires et c'est la débandade: les fautes de style (et d'orthographe), les formules malheureuses, les lapalissades, les balourdises se rencontrent en grand nombre. Dans ce roman « la confusion est commise », « les battements du coeur sont épiés », « on songe au silence », « les choses sont commencées », « il y a un court-circuit dans le cerveau », « on se focalise sur un arbre », « la peau sombre conduit à émettre une hypothèse », « on conclue de manière définitive que l'hypothèse est fondée », « cinq ou six personnes sont amassées », « des pièges sont prêts à accueillir », « les visages ont une allure », « on adapte les dimensions d'une fosse à un état de fait », « la cantine est fermée pour cause de congés », « on essaie de suivre l'allure », « on tombe d'un rocher de désespoir », « on ne croit pas qu'il n'y ait jamais eu quelqu'un », « on sirote à la paille », « la peau brûlée évoque le soleil et pas quelque chose qui fait mal », « les mémoires servent pour l'essentiel à parler de soi », « l'usine ressemble vraiment à une usine », « les choses ne le laissent plus au repos une fois commencées », « on ouvre les yeux comme si on avait perdu des oeillères », « que nous apprend le jean d'un homme tombé du ciel : que la personne portait un jeans », « Ça ne peut être le chef car il aurait laissé d'avantage de traces », etc.


Surtout, le récit est absolument inconsistant et même d'avantage. Ici, nous avons souvent songé aux fameux canifs, aux délicieux chocolats et aux impeccables coucous, rarement aux prestigieuses littératures de langue allemande. Ce colossal bêtisier nous a fait aussi beaucoup rire. Un avant-gardisme de comice littéraire (biennois) se déploie absurdement dans ces pages. Il ne suffit pas de s'arrêter au hasard sur quelques insignifiants détails, quelques faits anodins, quelques généralités de bazar ; il ne suffit pas d'insérer quelques absurdes dessins, quelques inutiles photos, un peu de physique infantile ; il ne suffit pas non plus de digresser en tous sens pour dire un peu quelque chose. Il faudrait naturellement détailler : les parenthèses tout à fait hors sujet sur les mouvements de l'écorce terrestre, les Skiapodes, la représentation des éléphants, les îles ; les fausses généralités sur les moeurs des loups, le braquage des banques, les aéroports ; les controuvés détails des clôtures, des fosses creusées à la bêche, des oiseaux qui ne chantent pas la nuit, etc. Il faudrait recopier le roman dans sa presque totalité tant les marges sont noircies de nos remarques. Nous ne résistons cependant pas à donner quelques exemples. « Je plie une feuille de papier pour faire un avion. Il s'écrase contre la façade de verre. La vitre n'est pas endommagée »… « Je n'aurais pas parlé du tout ce qui sans doute aurait été la meilleure solution. J'aurais écrit mes exigences sur une feuille que j'aurais levé bien haut l'arme à la main. J'aurais porté un masque fait d'un bas. J'aurais un visage souriant pour bien montrer que je n'avais pas l'intention de faire usage de mon arme et que d'ailleurs je serais satisfaite que l'employé de banque n'appuie pas sur un bouton rouge pour appeler la police. J'aurais dû me procurer un véhicule pour ma fuite de couleur peu voyante ou le contraire. Ou peut-être j'aurais fui à pieds, à vélo ou en poussant mon vélo. Une femme se serait tenue derrière la braqueuse, on ne peut pas faire plus près. le témoin mentionnerait le col tulipe de la braqueuse qui rendrait impossible de tirer des conclusions sur la stature de la voleuse, même de si près » … « L'aéroport, c'est plus propice à la réflexion. C'est surement dû aux avions qui montent en apparence sans effort dans les airs » … « le loup recherché ressemblera surement au portrait-robot : il aura sans doute de plus grandes oreilles. On ne redoute pas le loup parce qu'il fouille dans les poubelles pour manger, mais parce qu'il a franchi une frontière. Il pense peut-être qu'on pourra sauver l'usine s'il dépose la dépouille du loup devant la porte du bureau du chef. Ou bien il a envie de récupérer la fourrure ou la viande, qui sait ce que le cuisinier aime cuisiner» … « penser se souvenir très nettement revient à ne pas avoir la moindre idée »… « Les photos [du chef devant l'usine] attesteront qu'ici se trouvaient l'usine et le chef, que s'y trouvaient aussi les pièges et la peur du loup », etc. Gianna Molinari affirme que le monde de l'usine qu'elle tente vainement de décrire est au bord de la disparition, qu'il est hanté par la peur sournoise de l'autre, les identités confuses et la présence du loup. A aucun moment, au grand jamais elle ne le fait malheureusement sentir.


Un jury a couronné ce premier roman, des professionnels l'ont sélectionné et des éditeurs l'ont ajouté à leur catalogue. Nous sommes bras ballants et bouche ouverte. Nous nous demandons si ces éminents spécialistes ont bien lu l'ouvrage primé – le pire étant naturellement que l'on ne peut pas l'exclure. Si Gianna Molinari atteint un jour son lectorat malgré la stupidité de son propos et son manque évident de moyens littéraires, nous devrons cependant bien admettre alors qu'elle ne sera pas parvenue à une telle réussite malgré ses déficiences mais grâce à elles. C'est l'insignifiance de l'écrivaine qui nous aura séduits et flattés. Inculture, illettrisme... toutes ces dérives travaillent une partie de nos sociétés ; elles ne représentent pas la totalité de la vie culturelle mais sa face noire, elles manifestent son état d'imbécillité. Au fond, nous devrions être reconnaissants à cette sorte d'écrivains qui possèdent la parole et qui la bradent, ils nous obligent à regarder la réalité en face. La réalité, c'est une excellente rentrée littéraire et quelques très mauvais livres.
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Reçu dans le cadre de la Masse Critique, je me réjouissais de commencer cette lecture.
La narratrice est veilleuse de nuit dans une usine. Un loup a été aperçu par le cuisinier de l'usine, est-ce vrai?
Dans l'usine, il reste le chef, un employé, le cuisinier et les deux veilleurs de nuit.
L'histoire tourne autour du loup: comment le piéger? , existe-t-il vraiment?, comment réagir devant un loup?,.... On y parle aussi d'un homme tombé du ciel: qui était-il?, comment a-t-il pu se cacher dans le train d'atterrissage de l'avion?....
Un portrait-robot de la narratrice est affiché dans la ville suite au braquage d'une banque. Méfiance à son égard de la part du cuisinier et du veilleur de nuit mais est-ce vraiment elle?

Le réel et l'imaginaire s'emmêlent. On voyage dans un flou entre vrai et faux.
Je ne sais que penser de cette lecture. Je crois être passée complètement à côté du sujet mais quel était le sujet? Je n'ai pas compris, pas vu ce que l'auteure voulait nous transmettre.
Dans le doute, je mets la moitié et n'ai pas envie d'être virulente envers ce livre qui ne manque pas d'originalité dans sa forme ( dessins, formule,...) mais je me suis ennuyée et finalement, j'étais contente de le terminer...

Je suis curieuse de lire vos avis afin de mieux comprendre cette lecture ;-).

Merci à Babélio et aux Éditions Delcourt!
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Après avoir rapidement parcouru les autres critiques de ce livre, je suis au regret d'annoncer que ma contribution n'augmentera pas la note moyenne d'Ici tout est encore possible, ni ne contrastera avec les avis négatifs déjà exprimés. Je me pose au contraire dans la droite lignée de mes camarades critiques.

Pour ne pas les répéter, je dirais seulement que ce livre laisse une impression frustrante de creux, de vide. Sans doute en partie voulu, mais notez qu'on peut aussi faire du vide avec une forme et un fond travaillés. Après tout, une sphère est vide. La matière est essentiellement vide. Alors qu'ici nous nous trouvons devant un vide tout à fait plat, sans idées, sans émotions, sans reliefs.

D'aucuns s'étonnent que ce récit ait pu être publié, traduit, ait pu recevoir un prix littéraire. Ce qui m'étonne le plus, c'est qu'il ait simplement été écrit. Que se disait Gianna Molinari, tous les jours en s'asseyant devant son traitement de texte ? Il n'y aucun sujet central, aucune histoire. La narratrice et personnage principale est naïve à la limite de la stupidité (je m'attendais même à ce qu'on nous révèle qu'elle souffrait d'une quelconque déficience mentale).

Si j'ai tout de même ajouté presque deux étoiles à ce roman, c'est qu'il laisse une impression crépusculaire légèrement onirique. Il est aussi relativement court. Et l'écriture, bien que simpliste à l'extrême et comme noté plus haut, parfois naïve à en être irritante, possède une certaine fluidité. Cela ne fait pas un bon roman, mais m'a permis au moins de le terminer.

[Critique rédigée dans le cadre de la Masse Critique de Septembre 2019]
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Tout semble paradoxal dans ce roman. En effet, l'héroïne choisit de devenir veilleuse de nuit dans une usine vouée à la fermeture car "Ici, un nouvel environnement s'offre à l'exploration. Ici, tout est encore possible."
La narratrice, cantonnée à un espace réduit, s'intéresse aux frontières, celles de son propre corps, celles de l'espace qui l'entoure et dont elle a la charge. Elle doit notamment empêcher qu'un loup (réel ou imaginaire),  quittant l'espace de la forêt toute proche ,n'entre dans l'espace de l'usine.
Autre figure de l'étrange étranger, cet homme tombé du ciel des années plus tôt , un migrant sans doute, resté non identifié et dont la commune s'est employée à louvoyer pour ne pas avoir à s'acquitter de son enterrement.
C'est finalement la narratrice elle-même qui fera naître des soupçons concernant son identité auprès de la petite communauté  villageoise.
Amateurs de sensations fortes, d'explications claires, passez votre chemin. Nous sommes ici au royaume de l'implicite, du non-dit et du sous texte et si l'écriture semble sans attraits, elle n'en est pas moins efficace pour sire la monotonie de ces existences volontairement étriquées. ça passe ou ça casse, mais ce texte distille près coup un charme certain.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Je doute que la sécurité dans laquelle je vis corresponde à la réalité. J'aspire à l'incertitude, à davantage d’authenticité peut être, au concret. j'aimerais être capable de distinguer l'important de l’accessoire. J'aimerais faire partie d'une histoire ou de plusieurs histoires en même temps.
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Ce soir-là, ils ont bu du champagne, beaucoup de champagne, pour arroser leur extraordinaire découverte, la capture réussie de cette bestiole que personne n'avait encore jamais vue. Leur joie était extrême, leur fierté aussi, et leur orgueil à l'idée de jouer un rôle sur la scène mondiale.
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