Toutefois, gardons-nous de croire que les Vénètes, devenus Romains, n'aient pas subi l'influence de la capitale et, surtout, adopté quelques - uns des spectacles préférés des latins. Là, comme ailleurs, dans les amphithéâtres, on vit des hommes lutter contre les bêtes ; et il y eut des combats de gladiateurs à Altino, à Aquilèe, à Padoue, à Vérone. Mais les jeux sanglants répugnaient à l'humeur pacifique de nos ancêtres. Ils préféraient de beaucoup les courses de chars ou de chevaux qu'ils élevaient avec le plus grand soin,
L'histoire ne doit pas se borner aux institutions et aux grands événements politiques et militaires, elle doit s'occuper aussi des coutumes et des mœurs intimes des nations. Dans cet ouvrage, satis chercher comment Venise est sortie victorieuse des guerres qu'elle a soutenues, ni par quelles mesures sages et opportunes elle a su rendre l'État fort et glorieux, j'ai regardé de près la vie privée de ces Vénitiens qui, aujourd'hui graves magistrats dans les Conseils travaillaient à affermir le Gouvernement, et demain soldats prenaient les armes pour combattre les ennemis de la religion et de la patrie.
Quand un peuple naît à la vie, ses rites, ses symboles, ses traditions se ressemblent ; tous les mythes ont une source commune et une connexion intime entre eux. Mais peu à peu le monde mystérieux des fables s'éclaircit, et le mythe, qui a en soi une raison d'être psychologique et qui révèle la conscience des peuples primitifs, cède la place à l'austère sévérité de l'histoire.
Mon intention a été de faire revivre la ville forte et hardie au moyen âge. Joyeuse et magnifique au XVIe siècle, insouciante et corrompue dans les temps qui suivirent.