L'abbé Monchanin, par ses origines paternelles et maternelles s'enracine profondément dans cette terre dont la splendeur a émerveillé ses regards d'enfant et marqué sa sensibilité. Il avouait un jour que c'est au cours de promenades de jeunesse à la chapelle mariale dominant le village d'où l'on pouvait embrasser cet horizon, qu'il avait eu la première révélation de la beauté du monde.
Ses parents, propriétaires-vignerons, avaient acquis par leur travail et leur économie une honnête aisance. Une vaste maison clôturée, avec cours et jardin, concrétisait cette ascension sociale. jardin fleuri qui fut l'univers de son enfance et qu'il revoyait en rêve, mais saccagé dans les derniers jours de sa vie terrestre. C'est dans ce cadre qu'il fit l'apprentissage du silence et de la solitude, car de santé fragile et souffrant de crises d'asthme, il ne put partager les jeux des enfants de son âge . Il grandit ainsi, un peu solitaire, à l'ombre d'une mère et d'une soeur attentives à veiller sur sa santé et le "disputant à la mort".
Esquisse biographique
Parallèlement à ces travaux scolaires, il lisait nombre d'ouvrages de littérature, d'histoire, de philosophie. Plus tard il écrira : "Mon besoin philosophique est très ancien, je l'avais déjà, aigu, à quinze ans."
Ces années d'adolescence studieuse furent marqués par un événement capital : la découverte du bouddhisme. La lecture de l'ouvrage de Sénart, Essai sur la légende du Bouddha qu'il "parcourut en une nuit dans une sorte d'enivrement", la lecture sans cesse reprise, intensifia sa vie religieuse.
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Affronté à des problèmes d'exégèse soulevés par la critique moderne, il connut parfois l'angoisse de ne pas savoir où était la vérité, où était donc la loyauté. Il avait trop de probité intellectuelle pour se satisfaire d'un " fidéisme" paresseux. Il devait passer par cette " purification de l'esprit ", à laquelle Dieu soumet toutes les grandes âmes. c'est " dans l'obscurité de la foi " qu'il prêta le serment antimoderniste que l'Eglise demande à ses clercs avant de leur conférer les ordres sacrés.
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La pensée du sacerdoce lui vint au moment de sa première communion, à la suite d'une lecture sur le prêtre et l'instruction du prédicateur. ce qui l'attirait, c'était moins une pensée d'apostolat que la " possibilité d'être toujours avec Dieu, prêtre pour Lui seul ". La réception du sacrement de confirmation le fixa dans sa vocation. Même aux heures de difficultés intellectuelles, il ne la remit jamais en question.
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(...) : fondateur de l'ashram du Saccidânada ou de la Sainte-Trinité en 1950, en Inde, Monchanin voulut, dans le dépouillement le plus total, instaurer un dialogue au sommet entre le christianisme et l'une des plus anciennes pensées religieuses du monde. Etre missionnaire, c'est aussi manifester la Révélation à travers la rencontre, la confrontation des diverses expériences spirituelles.
Avant -Propos