Les gens dans l'enveloppe

Livre peu banal par son mélange des genres, c'est d'abord le nom d'Alex Beaupain dont j'aime beaucoup les textes et les mélodies, qui m'a attiré. Un jour Isabelle Monnin, écrivain-journaliste, a acheté une série de photos de personnes qu'elle ne connaissait pas. Elle a rangé les clichés dans une enveloppe et puis l'idée est venue d'inventer une histoire à ces personnes, d'imaginer les liens tissés entre elles. Elle est ensuite partie à leur recherche, la seconde partie du livre est donc consacrée à l'enquête.

Le livre est accompagné d'un CD, de chansons comme « bande-son » des gens dans l'enveloppe.

J'ai préféré le roman à l'enquête, la vie de cette famille étant encore plus banale (et pour moi étouffante) dans la réalité que dans la fiction même si l'histoire de cet homme et de cette femme (mariée) qui s'aiment en secret et sans se le dire pendant 8 ans avant de franchir le pas est très romanesque.
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Habituellement, le cinéma part d'une histoire écrite pour la scénariser et la mettre en images.
Ici, avec son livre, Les gens dans l'enveloppe, Isabelle Monnin utilise un procédé inversé. Elle s'est inspirée de photos achetées à un brocanteur sur Internet. Des photos d'une famille française, vivant à la campagne et qui n'est, à priori, pas destinée à être connue.
Mais une fois ces photographies reçues, Isabelle Monnin tente de deviner la vie de ces « gens », elle leur invente un prénom et une histoire. Ce sera la première partie de ce livre, suivie de quelques photos de cette famille, avant de commencer la troisième partie, l'enquête.
Ecrire et inventer leur histoire, cela n'a pas suffi à l'écrivain, elle souhaitait aussi découvrir la vérité. le récit qu'elle s'est imaginé est-il proche de la réalité ou au contraire, très éloigné ? Par ailleurs, elle se pose, légitimement, la question de la propriété de ces photos et surtout de leur image. Certes, en les acquérant, elle en est devenue propriétaire mais a-t-elle le droit de dévoiler leur vie, si fictionnelle soit-elle, au grand jour ?
Débute alors une enquête afin de retrouver les membres de cette lignée. Peu à peu, elle va retrouver leur trace et rencontrer un à un ceux qui sont encore de ce monde ou d'autres qui les ont côtoyés. Elle va bouleverser leur vie, les « gens » vont réveiller des instants souvent douloureux de leur passé. Mais ce changement sera finalement accepté, ils le percevront même comme une sorte de renaissance.
Un projet d'écriture intéressant par son originalité grâce, notamment, à la présence de différentes formes de narration : un roman, les photos des gens, l'enquête avec la vérité sur leur vie et, pour conclure, un CD avec des chansons. Au-delà du récit et de son enquête, Isabelle Monnin nous fait part des émotions qui l'ont accompagnée tout au long de son projet. Aussi, nous fait-elle partager ses doutes et de ses inquiétudes, à l'idée de rencontrer la famille, par exemple ; de ses interrogations quant à la possibilité ou non de dévoiler la vie de « gens » ordinaires sans avoir leur accord ; de sa perception des choses lors de son arrivée dans le village ; de la manière dont elle a vécu la rencontre avec chacune des personnes de la famille ou du voisinage.
La lecture de livre atypique s'est révélée très agréable : des instants de vie racontés différemment mais avec simplicité et efficacité.

Comment raconter une histoire de gens non connus en achetant simplement des photos sur internet? C'est ce que l'auteure, Isabelle Monnin, va nous expliquer. Je trouve l'idée très originale et merveilleuse.

A travers ces vieilles images sentant le moisi, l'auteure invente l'histoire des gens totalement méconnus. " L'enveloppe des gens" est construit en deux parties.

J'ai tout d'abord fait connaissance des personnages: Mamie Poulet, Michelle, Serge et Simon. Ces derniers ont été imaginé par Isabelle Monnin mais quelle imagination! Comment peut on par simple coup d'oeil de ces photos aboutir à une telle histoire!

Dans la deuxième partie du roman, j'ai suivi avec intérêt l'enquête menée par Isabelle Monnin. Malgré l'histoire fictive, l'auteure veut savoir la véritable identité des personnes...

C'est un roman écrit avec beaucoup de charme, de poésie et de douceur.



" Les gens dans l'enveloppe" est une myriade de sentiments étrangers. Certains lieux vont remuer la nostalgie du passé datant fin des années 70.

Ce que j'ai aimé aussi, c'est le CD à la fin du livre. Les chansons dégagent une mélodie mélancolique car elles sont pour la plupart interprétées par " les gens dans l'enveloppe".

J'ai eu d'immenses émotions en lisant ce roman et quelle idée originale d'inventer une histoire en achetant des photos.

Pour moi, c'est une histoire incroyable, démentielle et émouvante.

Le passé peut parfois se transformer en réalité et ébranler certains souvenirs.

" On pourra ainsi leur parler, et peu importe s'ils ne répondent pas, leur parler c'est déjà bien. Et les voir, on pourra. On regardera les photos et tant qu'il y aura quelqu' un pour les reconnaître, on les verra."

Très bon roman que je conseille de lire car c'est joliment écrit et assez magique comme histoire.

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Je suis de celles qui tirent encore leurs photos et qui en font des albums.
J'avais adoré "Photos de familles" d'Anne-Marie Garat. J'aime que se mêlent la photographie et le roman, la petite histoire et la grande. Ces photos sont émouvantes car, anonymes, elles pourraient venir de n'importe laquelle de nos familles.
Le livre d'Isabelle Monnin est constitué de quatre éléments : le roman qu'elle a inventé, la reproduction de 24 photos, le récit de l''enquête qu'elle a menée pour retrouver "les gens de l'enveloppe" et un CD mêlant créations d'Alex Beaupain et reprises (que je n'ai pas encore écouté).
Je n'ai pas vraiment accroché avec le style du roman, très haché, morcelé. Cela correspond au projet, aux instantanés de vie que sont les photos, mais j'ai été gênée.
En revanche, l'enquête m'a plue. Suivre les étapes, les découvertes, les rencontres et les doutes que l'auteure livre avec honnêteté, m'a beaucoup intéressée. Elle nous emmène à la rencontre des "Gens", comme elle les appelle, et j'ai été à la fois émue de découvrir leur histoire et étonnée des coïncidences survenues entre histoire inventée et histoire racontée.
Une belle plongée dans une famille qui pourrait être la nôtre.

Voilà un livre étonnant, inhabituel. L'auteure achète complètement par hasard un lot de photos de famille, et décide d'inventer une histoire, d'écrire le roman de ces gens ordinaires et extraordinaires à la fois.
Laurence est la petite fille du roman, sa maman est partie quand elle était toute petite, et elle passe sa vie à l'attendre, la chercher, tenter de la reconnaître, pendant que son père ne parvient pas à se consoler de cette perte... Une histoire d'abandon, très très bien écrite, à la poésie touchante. J'ai adoré la plume.
Puis viennent quelques photos, et encore "l'enquête". Voilà qu'Isabelle Monnin part de quelques indices et parvient à retrouver la famille, et les rencontre évidemment, pour leur parler de son projet, leur faire lire le roman, qui présente d'étranges similitudes avec la réalité. Là encore, une écriture juste, soignée, pleine d'émotions aussi et beaucoup de pudeur et de respect pour ces vies finalement pas si ordinaires que cela!
La suite, encore, ce sont des chansons écrites par Alex Beaupain, dont on connaît l'histoire mais pas les textes. Je suis ressortie de ce livre avec une grande envie de les écouter!

Tout part d'un achat sur internet. Un peu par hasard, Isabelle Monnin fait l'acquisition d'une enveloppe rongée par l'humidité contenant des centaines de photos jaunies : instants volés d'une famille ordinaire. Mais pour Isabelle Monnin l'ordinaire est extra(ordinaire). L'auteure se met alors à tisser, telle une araignée, une multitude de fils autour de ces photos afin de reconstituer une toile complexe dont le centre névralgique se trouve être l'abandon maternel et la quête d'un meilleur qui tarde à venir.
Isabelle Monnin nous raconte l'histoire, telle qu'elle se l'imagine, de cette famille dont les membres apparaissent sur des photos mal cadrées. Une famille probablement assez désunie pour préférer abandonner ses souvenirs à un brocanteur de passage que de les garder au grenier.
Par moment, Isabelle Monnin parvient à rendre la monotonie et la misère romantiques tant sa plume est intimiste et poétique…
Peut-être trop poétique, ce qui rend parfois la lecture difficile. J'ai également regretté que le même ton soit adopté pour tous les personnages. J'aurais préféré pouvoir les différencier plus nettement et ainsi m'attacher davantage à eux.
Après nous avoir conté son histoire, Isabelle Monnin se lance à la poursuite des vrais « gens dans l'enveloppe » afin de connaitre leur véritable identité et de la comparer avec celle qu'elle s'est inventée.
J'ai davantage apprécié partir sur la route pour retrouver leur trace. J'ai été surprise de découvrir leur vie et de rassembler points communs et différences entre personnages de chair et personnages de papier. Finalement, j'ai pu constater comme fiction et réalité peuvent se rejoindre tels deux affluents d'un même fleuve.
Finalement, Alex Beaupain est venu poser des notes de musique sur cette histoire et a créé des chansons originales racontant ces personnes, complétant dès lors cette expérience littéraire atypique. En bref : J'ai apprécié ma lecture mais je suis passée à côté du coup de coeur tant attendu. Je garderai néanmoins en tête cette atmosphère particulière d'une France profonde à la recherche du bonheur. Ce livre m'a donné envie de me replonger dans mes albums de famille pour imaginer ce qu'un inconnu pourrait penser de nous.
Lien : https://thecosmicsam.com

L'auteure achète un jour sur internet une enveloppe contenant 250 photos où figurent, à différentes époques, plusieurs membres d'une même famille. de cela elle tirera un double livre : d'un côté un roman où elle imaginera la vie de ces gens avec les seules informations que lui fournissent ces photos; de l'autre le récit d'une enquête qu'elle va mener, une fois le roman écrit, pour retrouver la trace de cette famille. La partie roman comporte à mon avis quelques très beaux passages mais globalement, cet exercice ne m'a pas vraiment convaincu : l'auteure a beau s'en défendre, il y a un côté "voyeurisme" dans ce dévoilement de la vie d'une famille qui n'avait pas demandé à "finir dans un bouquin". Isabelle Monnin, qui a une belle plume, devrait plutôt écrire l'histoire de sa famille, il semble (si j'en juge par les quelques confidences qui ne sont ici qu'esquissées) qu'il y aurait là une belle matière ...

Après avoir acheté une série de photos de parfaits inconnus sans aucune indication, l'auteur, Isabelle Monnin, décide d'écrire une double histoire. La première partie de son livre étant une histoire imaginée à partir de ses impressions personnelles, un roman, puis en menant une enquête à la recherche de l'histoire vraie de cette famille inconnue.
La première partie est pleine de poésie : l'histoire de trois femmes, de trois générations différentes. La seconde partie, nous révèle une histoire à la fois différente avec pourtant certains points communs.
L'auteur nous raconte l'histoire d'une famille française, avec beaucoup d'apathie, il est évident qu'elle a créé avec eux des liens d'amitié. Une histoire émouvante, des personnages blessés par la vie, à la recherche du bonheur.

Quel incroyable projet, quel incroyable créativité! Avoir la curiosité, un soir, devant la lumière pâle de son ordinateur, d'acheter à un inconnu quelques centaines de photographies dans une enveloppe, les photographies d'une vie; se retrouver seule avec elles, les faire siennes et décider d'en écrire un roman. le roman des gens. Puis décider de les rendre et en faire un témoignage, le témoignage des gens. Puis partager cette intime obsession avec un intime ami et en faire des chansons. Les chansons des gens.
C'est beau, c'est poétique, c'est prenant et puissant. C'est glauque et triste aussi. Pas tellement envie de s'y attarder longtemps, ni dans le roman, ni dans les vies... Mais ça reste malgré tout, quelque chose me reste de ces gens dans l'enveloppes, les vrais et les inventés. Quelque chose me reste aussi de ces chansons. C'est gris et mauve et humide et parfois froid, ça ne donne pas envie de s'y attarder mais c'est beau et ça vaut le détour! Chapeau bas!

L'idée de départ d'Isabelle Monnin peut paraître étrange et saugrenue, et en même temps simplissime et universelle : elle achète un jour à un brocanteur une enveloppe pleine de photos d'inconnus. A partir d'elles, elle écrit un roman. Puis elle enquête pour retrouver les Gens dans l'enveloppe... Au final, un livre divisé en 3 parties : d'abord un roman inspiré de l'observation de ces photographies, essentiellement datant des années 70 et 80, ensuite la narration de ce qui a constitué "l'enquête" d'Isabelle Monnin, par ailleurs journaliste, enfin un CD de chansons inspirées du projet et écrites par Alex Beaupain, avec quelques interprétations faites par les Gens de l'enveloppe...

Ce qui m'a plu d'emblée, bien sûr, c'est le projet. Comme Isabelle Monnin, en regardant ces photos, j'y ai senti une universalité, cela m'a rappelé des photos dans un tiroir chez mes grands-parents, j'y ai reconnu des sosies de ma tante, de mes grands-parents, etc... (je suis trop jeune pour être Laurence, à 10 ans près, mais les décors, les vêtements, les papiers peints, les sourires, les mauvais cadrages, tout ceci a vraiment une portée universelle et humaine qui ne peut que toucher).

La partie roman est sobre, 4 narrateurs y racontent une histoire d'abandon, la mère de la petite fille ayant choisi de vivre sa vie au loin, scénario choisi par l'auteure pour expliquer son absence systématique des photos. le texte est épuré, simple, émouvant et sobre d'humanité. Pas de pathos, un rien de simplisme parfois mais c'est tellement touchant que l'on pardonne...

Ensuite, dans la deuxième partie, l'auteure ouvre les portes de son vécu et de sa sensibilité. Car on sent bien que si ces photos l'ont touchée, c'est qu'elle-même a une relation particulière à la famille, à l'idée même de la famille, à la perte (sa soeur, juste évoquée ?), à l'abandon. L'abandon, le maître-mot de ce roman. Car Isabelle Monnin, forcément, a fait des "erreurs" dans sa fiction, elle découvre la réalité de ces photos en menant son enquête, mais au final reste le point central des 2 histoires de famille, l'inventée et la vraie : l'abandon.

J'ai aimé cette idée, l'idée que l'auteur a réussi à trouver l'universel de ces photos, une vie de famille unique et en même temps semblable à plein d'autres. Mais j'ai aussi beaucoup aimé le suspense de l'enquête, comment l'auteure se rend compte peu à peu que son personnage principal n'était pas le bon... Comment elle remonte le fil de cette famille pleine de douleurs et de joies, comme la sienne, comme la mienne, comme la vôtre... Et en même temps incomparable...

Enfin, quel plaisir que de replonger dans l'ambiance de Clerval avec le CD. Des textes poétiques, des voix bien posées, beaucoup d'émotion et de simplicité dans les textes et la musique d'Alex Beaupain (est-il le compagnon d'Isabelle Monnin ?).

Bref, tout dans ce livre m'a plu, il s'en dégage réellement une humanité rare et une grande modestie de la part de l'auteur, en même temps que la recherche d'un idéal, la recherche de l'essence même de l'humain, de la famille, du lien à l'autre et aux générations.

Un livre que j'aurais aimé écrire.