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EAN : 9782372542050
390 pages
MAREUIL EDITION (09/12/2021)
3.17/5   3 notes
Résumé :
De nos jours un rapide survol des relations entre l’Allemagne et la France renvoie instinctivement à la guerre de 1870, aux deux conflits mondiaux du xxe siècle, à la réconciliation qui s’ensuivit et au pilotage de la construction européenne. Ce serait oublier que cette histoire récente se nourrit d’une histoire beaucoup plus ancienne dont les racines plongent plus de mille ans en arrière. L’Allemagne et la France procèdent en effet du même acte de naissance, un jou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique

Voici donc un essai qui raconte l'histoire tumultueuse et non moins sanglante des relations entre la France et l'Allemagne, depuis leur naissance conjointe lors du traité de Verdun, en 843, qui divisa en trois parties l'empire de Charlemagne, chacune revenant à l'un des petits-fils.

Histoire dont l'auteur montre qu'elle peut se réveiller à l'occasion d'événements en apparence anodins, comme lors de cette célèbre demi-finale de la Coupe du Monde de Football, en 1982, lorsque le gardien de but allemand Schumacher heurta violemment – et sciemment ! – le joueur français Battiston.

Mais depuis Bouvines à Verdun, en passant par Waterloo, les confrontations seront multiples et autrement plus violentes, avec des succès et des défaites de part et d'autre, jusqu'au cataclysme final de l'Occupation et la Libération. Cependant, tout ne se résume pas aux guerres entre la France et l'Allemagne. Il y eut aussi des trêves, des alliances.

Ces deux destinées nationales prirent très vite deux chemins distincts, qui décidèrent de leur histoire : d'une part un système héréditaire (la France) et d'autre part un système électif (l'Allemagne). Ainsi, l'unité de la France sera nettement plus précoce que celle de l'Allemagne, laquelle deviendra effective sous l'impulsion de la Prusse – à travers un politicien de génie, hélas pour nous Français : Bismarck –, en janvier 1871, dans la Galerie des Glaces du château de Versailles, avec la proclamation de l'empire d'Allemagne.

Car « le nationalisme allemand n'est pas né, comme le français, d'un accroissement de l'autorité de l'État central, mais, au contraire, d'une réaction de la dilution de celui-ci. Ce qui explique beaucoup de leurs différences de caractère », dit le texte.

Histoire longue de plus de mille ans entre ces deux Nations nées du même empire, celui de Charlemagne, et dont se mêleront d'autres Nations, dont l'Angleterre, la Russie et surtout l'Autriche. Dès lors, « ce n'est plus la Germanie [qui, au passage, date d'avant l'ère chrétienne], ou l'Allemagne, ou même le Saint-Empire qui fait face au royaume de France – de moins en moins pur le meilleur, de plus en plus pour le pire –, mais la maison de Habsbourg, ou d'Autriche ». Finalement, après avoir fortement influé sur les destinées de l'Allemagne, alors morcelée en plusieurs micro-États, les Habsbourg, à la traîne de celle-ci, s'éteindront avec elle, en 1918.

Des noms entrent dans cette histoire, qui résonnent encore aujourd'hui : Frédéric Barberousse, Philippe-Auguste, Saint Louis, Charles Quint, Louis XIV, Frédéric II de Prusse, Napoléon, Bismarck, etc. Parce que, autant que pour l'Angleterre ou l'Espagne, le destin de l'Allemagne est indissociablement lié celui de la France. Destin qui, depuis 1945, a cessé de se jouer sur les champs de bataille et pendant les occupations de part et d'autre.

Et si l'on évoque volontiers les trois occupations allemandes – 1870, 1914 et 1940 –, il ne faudrait pas ignorer les nôtres ainsi que leur cortège d'exactions françaises, comme celles, entre autres, de Turenne dans le Palatinat, au XVIIe siècle. Sachant que « les campagnes militaires françaises de ce dernier tiers du XVIIe siècle ont presque toujours affecté l'Allemagne san que, presque jamais, les États allemands en aient pris l'initiative ».


Histoire fratricide, certes, mais pas seulement puisque les échanges culturels seront riches entre ces deux pays – ce dont l'auteur ne parle pas assez à mon avis.

Le travail de Daniel de Montplaisir est à saluer pour sa densité, même si l'on sent poindre ici et là des jugements très personnels. Ainsi, on aura compris que les sympathies monarchistes de l'auteur lui font dénigrer des figures majeures de l'histoire de France, dont Napoléon III, sans qui, pourtant, nous serions restés à la queue de l'Europe. Lire à ce propos l'exceptionnel biographie de Pierre Milza consacré à ce personnage trop souvent, et injustement, calomnié.

On notera aussi quelques approximations. Par exemple, à propos de l'enlèvement puis l'exécution du duc d'Enghien, sur ordre de Napoléon, la fameuse phrase « C'est pire qu'un crime, c'est une faute » n'a pas été prononcée par Talleyrand – pas plus que Fouché, d'ailleurs – mais par Antoine Claude Joseph Boulay de la Meurthe. Idem, le symbole à tête de mort – appelé Totenkopf – n'était pas seulement porté par la Waffen-SS mais toute la SS.


(Remerciements aux éditions Mareuil et à Babelio)
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Lecture inhabituelle pour moi, préférant généralement les romans historiques aux livres purement historiques. Mais c'est un ouvrage absolument passionnant. Clair et exhaustif, selon la ligne que s'est fixé l'auteur, mais également dense et complexe. En témoignent les 23 pages d'index des noms cités que l'on retrouve à la fin.
Retracer 1000 ans d'Histoire franco-allemande n'est évidemment pas aisé tant il y a de choses à dire et cela a dû représenter un travail colossal. En résulte un remarquable ouvrage, pas vraiment facile d'accès à moins d'avoir déjà une solide culture historique mais passionnant et éclairant à bien des égards.

Du partage de l'immense Empire carolingien qui préfigure les frontières entre la Francie et la future Germanie et des premiers conflits autour de la Lorraine qui perdureront pendant plus d'un millénaire, à la chute de l'Empire napoléonien et l'instauration (quasi) définitive des frontières française, c'est un tour d'horizon d'une grande précision qui mérite une seconde voire une troisième lecture tant il y a d'éléments à retenir.

Tout est passé au crible, autant du côté français que du côté allemand, prussien, autrichien avec quelques incartades du côté anglais, espagnol et russe. Les houleuses successions, les alliances et les trahisons, les perpétuels conflits territoriaux, les petites et les grandes guerres, l'organisation politique, les changements de régime, les personnages qui feront date et ceux qui joueront un rôle important mais que l'Histoire ne retiendra pas, les avancées culturelles et technologiques au fil des siècles, le détachement progressif de la religion, l'origine dès le XIIIème siècle des différences de pouvoir, central en France, fédéral en Allemagne, rien n'est laissé de côté.

Que ce soit par exemple les Croisades, les guerres de Religion ou la Révolution, l'auteur a eu la bonne idée de privilégier l'impact qu'ont eu ces événements marquants et connus sur les peuples et les sociétés plutôt que de les décrire en détail. Il s'est intéressé aux évolutions et aux fondements même de ces deux grandes nations que sont la France et l'Allemagne dont les histoires sont issues d'un socle commun.

Pour alléger l'ensemble, même si cela reste très dense et demande une bonne concentration, de nombreuses anecdotes sont distillées ça et là. Comme l'origine du nom Allemagne (les tribus Alamans, en français "tous les hommes", en anglais "all men"), l'origine de adoption de l'aigle comme emblème germanique et de la fleur de lys comme emblème français, et d'autres plus étonnantes comme l'introduction dans les foyers français du sapin de Noël à partir des années 1830.

Une très bonne lecture, qui aurait peut-être méritée d'être plus facile d'accès mais sur laquelle je reviendrai assurément. Une véritable mine d'informations. Je pense également me procurer 'Quand le lys terrassait la rose' qui raconte les victoires françaises sur l'Angleterre, plus nombreuses que ne le laisse penser l'imaginaire collectif.
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Ah! qu'elle est bien longue l'histoire des démêlés entre la France et l'Allemagne. Il faut d'ailleurs relativiser car, au cours de ces mille ans, la France n'était pas celle que nous connaissons et c'est encore plus criant pour l'Allemagne qui n'existe en tant que telle que depuis 1871.. Alors en fait, l'ouvrage se remplit de faits et d'évènements dont la pertinence par rapport au propos annoncé n'est pas toujours convaincant et c'est le récit des démêlés qui devient long. de plus l'identification de "coquilles" contrarie la confiance dans les données historiques utilisées. Ouvrage de Mareuil Edition reçu dans le cadre de la Masse Critique
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Vidéo de Daniel de Montplaisir
Marie Curie prend un amant de Irène Frain aux éditions Seuil
Le 4 novembre 1911, un journal parisien à grand tirage livre à l?opinion cette nouvelle extravagante : « Marie Curie a un amant. » A l?époque, Pierre, son mari, le savant avec lequel elle a eu son premier prix Nobel en 1903, est mort depuis cinq ans. Mais Marie a le tort d?être femme, d?être célèbre, d?être une « étrangère » (elle est d?origine polonaise), d?être « juive » à en croire certains de ses pourfendeurs (ce qui n?est pas le cas). Comme le capitaine Dreyfus vingt ans plus tôt, il faut l?abattre. Et peu importe que la célèbre veuve, qui s?apprête à recevoir son deuxième prix Nobel, soit une icône de la science mondiale. Son amant, c?est Paul Langevin, ami d?Einstein, lui aussi savant d?exception, familier des Curie aux temps héroïques. Mais Paul est marié. Et l?adultère excite la presse à scandale. Pour percer le secret qui attacha si fort Marie Curie à cet homme, au risque d?y perdre sa réputation et d?y laisser la vie, Irène Frain a interrogé des lieux méconnus, des archives négligées, des photos oubliées. Et c?est une bouleversante et inédite histoire d?amour qu?elle nous donne à lire dans ce « thriller médiatique » d?une terrible modernité.
Charles X de Jean-Paul Clément et Daniel de Montplaisir aux éditions Perrin
Monté sur le trône en 1824 à la mort de son frère Louis XVIII, Charles X appartenait à un autre siècle. En se faisant sacrer en 1825, il voulut rétablir une monarchie absolue fondée sur le droit divin, l?Eglise et l?aristocratie foncière, alors que s?affirmaient face à lui la bourgeoisie libérale, la presse et le régime parlementaire. Survint la révolution de 1830 qui lui fut fatale. L?ouvrage, qui embrasse l?ensemble de sa vie ? le prince, l?émigré, le roi, le proscrit ?, éclaire les facettes de ce personnage qui n?était pas appelé à régner et donne toute leur place aux recherches les plus récentes. Il montre comment ce frère de Louis XVI a compris la Révolution, interprété la Charte octroyée par son devancier, s?est engagé avec fougue en plein romantisme au service de la chrétienté, renouant avec le succès, après son aïeul Saint Louis, lors des expéditions en Grèce et à Alger. Si Charles X a fait des erreurs incontestables, notamment chercher à ressusciter un monde et un système de pouvoir que la Révolution et Napoléon à sa suite avaient abolis, il s?est passionné pour les problèmes du temps et a tenté de les résoudre : faut-il limiter la liberté d?expression ? Quels doivent être les rapports entre l?Eglise et l?Etat ? Quel est le rôle de la France en Europe et dans le monde ? Roi mal-aimé dans une période oubliée ? celle de la Restauration ?, Charles X, » chevalier troubadour « , grand mécène, sut redonner à la France tout son lustre. Son règne fut une période d?intense activité intellectuelle et a paradoxalement esquissé les premières formes de la France d?aujourd?hui.
Clementine Churchill. La Femme du Lion de Alexandre Philippe et Beatrix de l?Aulnoit aux éditions Tallandier
Londres, mars 1908 : Clementine Hozier et Winston Churchill se rencontrent à un dîner où ni l un ni l autre ne voulaient se rendre. Leur coup foudre est à l origine d un étonnant roman d amour qui va durer près de soixante ans. Ensemble, ils ont eu cinq enfants. Alors que les femmes de chefs d État ont tant de mal à trouver la mesure entre effacement et influence, dès le jour de son mariage, à 23 ans, Clementine tient sa juste place. Elle restera toujours incroyablement fidèle à ses convictions, ses certitudes, ses ambitions. de la légende Churchill, elle a connu tous les secrets, les ombres, les vérités derrière le mythe. Tout ce que l histoire ne saura jamais et qu elle a voulu cacher. Parce que dès le premier jour, imperturbable et fière, elle n a cessé de croire en lui. Pour vivre avec ce monstre sacré de la politique, il fallait un tempérament d acier. Fruit d une longue enquête, cette biographie trace le portrait d une femme ardente dont le destin exceptionnel se confond avec l histoire tragique du XXe siècle.
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