Death Sentence

Je voudrais vous présenter un one-shot particulier, Death Sentence, de Montynero (scénario) et Matt Dowling (dessin). Ce comic book, paru en 2015 aux éditions Delcourt, raconte la contamination de certaines personnes par le virus G+, entraînant une sorte de processus biologique exponentiel qui confère des capacités physiques hors normes avant de … non, je ne vous spoilerai pas. Je suis une personne respectable.

> Coup de crayon
Il s'agit ici d'un coup de crayon propre à l'univers comics : sec, rapide, des personnages devenant silhouettes pour se focaliser sur le décor lorsque les plans se font généraux, des visages à la fois expressifs et réalistes mais parfois peu détaillés. Death Sentence semble répondre aux lois des comics, avec des scènes explosives et colorées ou encore des séquences émotion rappelant que les héros sont humains malgré tout. Mais pas tous, bien évidemment. Nous avons donc affaire à l'identité graphique des comics, ce qui n'exclut en rien la singularité de Dowling. Ainsi, chaque fin d'épisode (il est divisé en six épisodes) laisse place à une illustration qui en jette et qui représente un des héros d'une manière si réaliste que l'on pourrait croire à une photo.

> Coup de plume
Parlons peu, parlons scénar'. Il peut paraître vu et revu pour les experts, mais c'était du jamais lu pour moi. Les impressions sont plutôt positives. Les artistes mettent l'accent sur trois protagonistes, deux hommes et une jeune femme, qui ne se connaissent pas, mais dont le destin est lié par le virus G+. Tous possèdent leur propre histoire et il est intéressant de découvrir et de comprendre quelle influence a le virus sur leur vie. Au travers de dialogues crus ou de monologues désespérés, Montynero nous met face à des héros atypiques et imprévisibles, en mal de reconnaissance et de confiance. L'intrigue ne perd pas de temps, les scènes d'action se succèdent et Montynero fait appel à des coupures de journaux pour appuyer le réalisme de la situation. Tous les moyens sont bons pour que le lecteur s'immerge dans ce monde comme s'il y était figurant.

Death Sentence est un bon comic book trash comme on les aime. L'histoire tient la ligne et ne s'essouffle pas, les rebondissements répondent présents et la fin en vaut la chandelle. Death Sentence peut être un bon début pour qui désire se mettre aux comics. Il sort des sentiers battus, alors je le recommande !

Ce récit ne sera pas destiné à un public jeune. Il contient des scènes d'une certaine violence mais également à forte connotation sexuelle. On est dans un milieu un peu grunge. On s'aperçoit que le monde des rock-stars peut être pire que celui des hommes politiques s'ils accédaient au pouvoir.

On est dans l'univers des super-héros mais c'est traité d'une manière totalement différente de ce qu'on a pu voir auparavant. J'ai aimé une certaine audace des auteurs à aller très loin. Cela pourrait être pris comme de la provocation mais la morale sera sauve à la fin. La parodie et l'irrévérencieux ne sont pas loin. C'est à la mode actuellement.

Juste un conseil final destiné aux membres éminents de la famille royale d'Angleterre: ne lisez pas cette bd pour votre bien car vous seriez profondément chocking.

Encore une histoire questionnant le statut de super-héros, voire le pouvoir lui-même, comment il permet de réaliser ses fantasmes tout en mettant son détenteur en marge de la société. Volontairement trash et agressif, le comic-book se permet pourtant d'insérer quelques réflexions intéressantes, sans véritablement apporter de réponses, mais qui donnent une profondeur supplémentaire au destin de trois êtres décalés que le virus G+ va transcender jusqu'à un inévitable (et un peu téléphoné) affrontement fratricide.
Il faut accepter l'acidité tonique des dessins de Mike Dowling qui sacrifie l'esthétique au fonctionnel - mais les rares séquences de combat sont pratiquement inintelligibles. On navigue un peu entre agacement, dégoût et fascination pour les excès de Monty, la névrose de Weasel et les divagations de Verity sur fond de troisième guerre mondiale. Une expérience à tenter.

Le virus G+ est un virus qui infecte un individu par voie sexuelle, lui donne des super-pouvoirs et le tue quelques mois plus tard. Verity, Weasel et Monty ont tout les trois été infectés.... Verity et Weasel sont pris en charge d'une organisation secrète tandis que Monty laisse libre cours à ses perversions et prend de plus en plus de pouvoirs jusqu'à ce qu'il devienne fou et prenne le pouvoir.

Un comic assez trash, un peu gore et plutôt sympa ! Les trois personnages sont intéressants, chacun a son caractère bien défini et n'en déroge pas... l'auteur reste donc très cohérent dans la psychologie de ses personnages.
Un sujet encore malheureusement d'actualité par le rapprochement que l'on peut faire avec le VIH.
Un graphisme assez sympa également, expressif et correspondant bien au côté trash de l'histoire...

Bref, un bon moment de lecture !

Et vous, que feriez-vous si vous aviez des super pouvoirs ?

en marge de la surproduction de guignols en collant, il y a quelques trucs qui tentent de sortir de l'ordinaire. Ce Death Sentence en fait partie en nous proposant un concept intéressant: des super pouvoirs certes mais dans les mains de gens pas forcément enclins à s'en servir a bon escient. Des quidams s'y voient infectés par un virus mortel qui décuple certaines de leurs facultés jusqu'à l'infini. Alors quand je dis quidam je ne parle pas non plus de monsieur tout le monde hein, on a une rock star qui est un véritable cliché, une marginale paumée et un showman complètement mégalo ...comme équipe de super héros vous avouerez qu'on a fait mieux. Tandis que les deux premiers sont activement recherchés par une agence spéciale, le dernier va pêter les plombs et entamer un marathon de sauvagerie. Si le comics, dessiné dans un style sui rappelle celui de Sean Phillips (Fatle, Incognito), retombe assez vite dans les travers du genre (les deux personnages les moins trash vont être amenés à affronter le troisième), il a pour lui d'être clairement trash. On s'y drogue (pas mal), on y baise (beaucoup) et on y meurt de façon gore (énormément), le tout est donc politiquement incorrect mais on est quand même fort loin, comme à osé l'écrire un web critique, du Watchmen de Moore (bon en même temps il compare également le bouquin à Dickens et Dostoievski- auteurs qu'il n'a probablement jamais lus- mais vous savez ce que c'est, ces gens là écrivent n'importe quoi!). Un peu de zik pour aller avec: http://bobd.over-blog.com/2015/02/comics-parade-1-death-sentence-vs-taken-3.html
Lien : http://bobd.over-blog.com/20..