Pas de panique, je vais vous parler de mes pas lentement promenés (inutile de préciser que ce fut avec un réel plaisir) à travers l'univers littéraire de
Thierry Moral qui joue si bien avec les mots (maux ?).
Plusieurs quartiers avec un « s » supplémentaire sur la couverture comme pour signifier que différents « espaces » sociaux sont abordés. Mais «
Pas de quartier » (PDQ) et surtout le nom du patelin du narrateur-conteur qui revendique, mine de [petits] rien[s] l'authenticité.
Alternance de prose et de slam, parfois en douceur, parfois en force (il le faut bien) à lire si possible à voix haute ou à voir sur scène, car l'artiste est aussi un comédien de talent.
J'ai établi mon quartier général de lectrice dans ce livre de quatre-vingts pages et si riche en thèmes abordés pendant deux petites heures passionnantes.
Pas le droit, non, vous n'avez pas le droit de flâner sans faire halte à «
Pas de quartier ». On y a inventé le subjonctif agressif, on y rencontre, en plus du cas Cendre, Jacou ou le ragoteur et sa drôle d'histoire qui nous rappelle que « les blessures de l'âme ne cicatrisent jamais » (p. 24).
« Être ou ne pas être poète de sa propre existence ? » (p. 26) car le « naturel ment » (p. 49) [allez savoir pourquoi, pour qui !] et « choisir, c'est renoncé » (p. 72).
Et si les quartiers, à nouveau avec un « s », du fruit ne sont pas tous aussi pourris que l'on croit, alors continuons à « mordre la vie à plein dents » (p.80).
C'est lumineux et cela dénonce tout en finesse, comme cette histoire de Sofia qui traite avec délicatesse de l'anorexie.
Pas de doute, j'ai adoré !