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EAN : 9782857041962
291 pages
Pygmalion-Gérard Watelet (04/07/1997)
4/5   1 notes
Résumé :
4° de couverture :
(Edition source : Pygmalion / Gérard Watelet - 09/1985)


L'amiral Moreau avait formellement exprimé la volonté que son manuscrit ne fût pas publié tant que les passions suscitées par les événements relatés ne se seraient pas apaisées. Cette décision explique la parution tardive de ce témoignage posthume.

Alger, 24 décembre 1942 : de deux balles tirées à bout portant, le jeune Bonnier abat, dans son bure... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le 10 novembre 1942, Churchill proclame : « Ceci n'est pas la fin, ni même le commencement de la fin, mais c'est peut-être la fin du commencement » (« Now this is not the end. It is not even the beginning of the end. But it is, perhaps, the end of the beginning »).

Ces mois de novembre et décembre 1942 marquent le basculement de la seconde guerre mondiale. Rommel est vaincu à El-Alamein, le débarquement anglo-américain le 8 novembre en Afrique du Nord précède l'offensive de Joukov sur Stalingrad le 19 novembre, la défaite japonaise à Guadalcanal … sur tous les fronts les forces de l'axe sont vaincues.

L'amiral Jacques Moreau, Préfet maritime à Alger depuis aout 1942, témoigne sur les événements qu'il a vécus en cet automne 1942.

Descendant en ligne directe de l'Amiral Jacquinot, compagnon de Dumont d'Urville, il était le petit fils de l'Amiral Meyer qui s'illustra au Moyen-Orient et le fils ainé de l'Amiral Paul Moreau préfet maritime à Brest en 1917 qui accueillit les troupes américaines durant la première guerre mondiale. En 1942 les trois fils ainés de l'Amiral étaient sous les drapeaux. Michel officier instructeur à Cherchell. René à Dakar. Hubert dans la marine FFL.

Préfet Maritime d'Alger, l'Amiral observe l'armada qui passe le détroit de Gibraltar et devine qu'il est possible, puis probable, que l'Algérie soit sa destination finale. Aucun signe précurseur ne lui permet d'anticiper qu'une armada partie des USA fonce simultanément sur le Maroc. le 8 novembre le débarquement donne rapidement l'avantage aux alliés pendant que les allemands prennent le contrôle de la Tunisie … seul échappatoire possible pour Rommel.

L'évidence d'un armistice apparait vite pour stopper les combats fratricides mais un imprévu va avoir des conséquences importantes : l'Amiral Darlan, dauphin désigné du Maréchal Pétain, est à Alger au chevet de son fils mourant. Sa présence bouleverse les plans des divers clans qui rêvaient prendre le pouvoir à l'occasion du débarquement. le Général Giraud, favori des américains, et les gaullistes sont face à l'évidence : Darlan a seul la légitimité et l'autorité pour conclure le cesser le feu avec les anglo-américains en Algérie et au Maroc puis rallier nos colonies africaines, avec le précieux port de Dakar, et nos vaisseaux bloqués à Alexandrie. En quelques jours l'armée d'Afrique, l'armée de l'air et ce qui reste de la marine après Toulon, reprennent la lutte aux cotés des alliés et contribuent à la libération de la Tunisie.

L'Amiral Darlan est assassiné le 24 décembre, qui a armé l'assassin ? Les anglais, les gaullistes, les royalistes … mais dans quelle proportion ?

En 1955, Jacques Moreau préside L Association des anciens élèves de l'École navale et meurt des suites d'un accident de la route à Loches le 5 mai 1962. Son témoignage, publié après sa mort, est dédié à ceux « qui apprécient la différence entre la propagande et la réalité ».

Sur ce sujet, on lira avec profit :
• « Jour J en Afrique : 8 novembre 1942 » de Jacques Robichon ; plus politique
• « L'opération Torch et la Tunisie » du Colonel Jacques Belle ; plus vaste et militaire
• « Darlan » par Claude Huan et Hervé Coutau-Bégarie ; la biographie définitive de l'Amiral de la flotte
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
(@Alger 8 novembre 1942)

Les Américains, annoncés pour 20 heures, se firent longtemps attendre. Les généraux Juin, Koeltz, Mendigal, avaient rallié le Saint-George. L'amiral Fenard en avait fait autant. La cause de ce retard des Américains ne m'a jamais été indiquée. Etalt-ce une entrevue préalable avec les dissidents déconfits ou simplement le désordre qui régnait dans leurs troupes ? Je me le demande encore. Il était clair que quelque chose ne marchait pas.

Il était plus de 22 heures quand les Américains arrivèrent enfin. Je les reçus dans le hall du Saint-George, encore barricadé par les meubles et les divers obstacles qu'on y avait entassés au cours de la nuit précédente quand nous nous étions mis en état de défense. Il y avait là un géant en blouson kaki, bardé de cartouchières, qui se présenta comme le général Ryder. Il était doublé d'un petit colonel grassouillet, qui s'appelait le colonel Fountain. M. Murphy les accompagnait. Il y avait aussi un capitaine de vaisseau que nous sûmes plus tard être le captain Dick, de l'état-major de l'amiral Cunningham.

Je n'avais pas revu Murphy depuis le jour où Fullerton, consul général des Etats-Unis à Marseille, l'avait amené chez moi en 1941. Les premiers mots qu'il me dit furent pour s'excuser d'être très en retard. « Je crois, ajouta-t-il, que nous sommes de deux heures en retard. » Je lui répondis tranquillement : « Ce qui est grave, M. Murphy, ce n'est pas d'être de deux heures en retard, c'est d'être de trois ans en retard ! » II encaissa le coup avec beaucoup de courtoisie en disant : « C'est vrai, nous sommes trois ans en retard ! »
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