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Emmanuel Lozerand (Traducteur)
EAN : 9782251722023
208 pages
Les Belles Lettres (05/11/2008)
3.83/5   6 notes
Résumé :
"Aussitôt Riyo recula d'un pas et, de son sabre court dont elle serrait fermement la poignée, elle frappa instantanément Torazô. La lame s'enfonça du sommet de l'épaule droite jusqu'à la poitrine. Torazô chancela. Riyo le frappa une deuxième, puis une troisième fois. Torazô s'écroula". Riyo, la fille qui venge son père à la place de son frère ; O-Sayo-san, toute jeune, mais qui choisit elle-même son époux ; Run, la vieille femme qui attent patiemment plus de trente ... >Voir plus
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Ce recueil compile cinq nouvelles d'un des maîtres de la littérature japonaise des ères Meiji et Taisho, couvrant la fin du 19e et le début du 20e siècle.
Si les récits présentés ici ont été écrits entre 1913 et 1915, ils se déroulent à des époques bien antérieures, ce qui leur vaut leur qualificatif de récits « historiques ». Toutefois, Mori Ogaï brodait plutôt sur un fait au lieu de le reconstituer minutieusement, et ses récits sont donc bien des fictions, même si leur base est réelle.
Une autre originalité de ces histoires est le personnage principal de chaque histoire, qui est une femme, et même de celles que l'on nommait à l'époque de Ogaï les « nouvelles femmes », dont l'auteur démontre qu'en fait elle n'avait rien de bien nouveau…
Les héroïnes de Mori Ogaï tentent de conjuguer leur liberté avec leurs « obligations » sociales, leur statut, et ce à tous les âges, à des époques et dans des situations variées.
Le premier récit, Vengeance sur la plaine du temple Goji-in, nous entraîne, en 1833, à travers tout le japon à la poursuite d'un meurtrier. On y apprend qu'à l'époque la famille de la victime pouvait recevoir une « autorisation de vendetta » lui permettant de traquer et de mettre à mort le coupable du meurtre. Ici, le fils, la fille et un frère du défunt souhaitent accomplir cette vengeance. Seuls les deux hommes vont s élancer sur les routes, la fille, Riyo, devant être avertie lorsque le coupable sera retrouvé, afin qu'elle aussi puisse se venger. Alors que son oncle et son frère pensaient la chose difficile, Riyo sera pourtant présente à l'instant décisif.
Madame Yasui nous raconte les choix et la vie de l'épouse d'un homme célèbre, fort savant, mais hélas au physique peu avantageux. O-Sayo-San, jeune et belle, choisira son destin en se liant avec un homme brillant dont elle ne pourra que rester dans l'ombre.
Yu Xuanji nous amène en Chine, sous la dynastie Tang (vers l'an 860), où une belle poétesse va accéder à une célébrité si importante qu'elle lui sera fatale.
Dans le récit suivant, Run, une vieille femme, vit avec un vieil homme, Iori, une passion qui semble surprenante à leurs voisins stupéfaits, jusqu'à ce qu'ils apprennent quelle a été la vie de ce couple étonnant de fraîcheur décrit dans la nouvelle les petits vieux.
La dernière héroïne, Ichi, est une jeune fille de seize ans qui, dans le dernier mot, va proposer aux autorités un marché inattendu pour sauver la vie de son père condamné à mort pour escroquerie.
Toutes ces histoires nous plongent dans un Japon disparu et lointain, dans une culture parfois surprenante, dont les lois, écrites ou non, vont rythmer la destinée de femmes qui ne sont en rien soumises, mais dont certaines vont accepter librement les apparences d'une subordination. le style de Mori OgaÏ participe de ce dépaysement, mais avouons qu'il n'est pas à recommander pour une première approche de la littérature japonaise. En effet, imaginons qu'un auteur écrive : « A se rendit chez B ». Avec Mori OgaÏ, cela deviendra :
« Au cours de sa vingt-troisième année, A, Vassal de C, dépendant du gouverneur D, de la maison E, se rendit le troisième jour de la quatrième lune de l'an IV de l'ère Meiji, à la fin de l'heure du boeuf, chez B, dans le pays de X, du Canton de Y. » J'exagère à dessein afin de prévenir le lecteur, d'autant que les précisions apportées par Ogaï, donnant l'illusion d'un grand travail d'historien, sont en fait partie intégrante de la fiction qu'il crée.


La traduction est excellente, et n'a pas du être facile, tant le style de l'auteur, et ses tournures de phrases, sont particulières ! E. Lozerand a intégré de nombreuses notes de bas de page, bien placées et bien lisibles, qui donnent divers renseignements utiles sur les mots, les situations ou les références culturelles du texte.

Le livre, au format 16x22 cm, imprimé en France, contient 175 pages de texte, et 25 d'une postface utile du traducteur, qui replace les récits dans leur contexte et les commenta intelligemment (ce qui n'est pas si fréquent). Une notice biographique termine l'ouvrage, ainsi qu'une bibliographie mentionnant les oeuvres traduites de M. Ogaï.
Comme souvent aux éd. des belles lettres, les caractères sont assez gros, ce qui facilite la lecture, surtout pour les moins jeunes, et le papier d'excellente qualité, légèrement velouté. Deux rabats permettent de se dispenser de marque-page.
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