Cette courte pièce de
Magali Mougel «
Erwin Motor, dévotion » a un titre à consonance américaine alors qu'il s'agit d'un texte centré sur une ouvrière de l'industrie automobile française. Mais c'est sans doute le terme de
dévotion qui me fait dire ça parce que je viens de lire le dernier livre de
Patti Smith intitulé «
Dévotion ». Pourtant cela n'a rien à voir car la
dévotion ici porte sur l'attachement au travail jusqu'à la soumission pour ne pas le perdre.
Cécile est ouvrière de nuit. Elle place des petits ressorts dans des Neiman pour un sous-traitant automobile. Ce travail, c'est sa façon de s'émanciper mais c'est sans compter sur les exigences d'esclavagiste de Madame Merteuil qui dirige l'entreprise familiale en dressant l'étendard de la délocalisation pour soumettre l'ouvrière.
J'aime beaucoup les textes de ce genre, minimaliste, avec peu de personnage et peu de détails. Les phrases sont répétées comme scandées. Pourtant, je ne vois pas l'intérêt de faire un parallèle avec « Les liaisons dangereuses » de Pierre Choderlos de Laclos, en donnant les mêmes noms aux personnages. C'est peut-être pour les abus sexuels et la manipulation de Cécile mais la transposition du roman épistolaire du 18eme siècle au monde du travail d'aujourd'hui est intéressante mais pas très convaincante.