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EAN : 9782021545876
352 pages
Seuil (03/05/2024)
3.8/5   5 notes
Résumé :
En 2010, Lisa revient en France sur les traces de son passé, après avoir vécu plus de soixante ans en Slovénie. Dans l’avion qui la conduit à Paris, la vieille dame fragile est aidée par Évelyne, qui l’accueille chez elle, avec son mari et sa fille. Les deux femmes se lient d’affection.

Solitaire et secrète, Lisa est peu à peu amenée à livrer le récit de son enfance dans les années 1930 à Dijon, sa ville natale. Un bonheur tranquille au sein d’une fam... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Une histoire enveloppée d'un magnifique tissu velours apportant moelleux et douceur à sa lecture.

Si je devais choisir une couleur à ce tissu pour emballer le cadeau qu'il contient, j'opterais pour le vert, symbole d'espoir et de renaissance, d'abord parce qu'il colore parfaitement l'histoire de Lisa ensuite parce qu'il renvoie à cette belle couverture aux couleurs délicatement dégradées. Vous-a-t-elle tapé dans l'oeil à vous aussi ? Car elle m'a séduite d'emblée lorsque j'ai reçu le mail de Babelio me proposant de participer à cette MC privilégiée. Mes yeux ont tenté de percer l'énigme de la 1ère de couverture, un jeu auquel je me livre bien souvent. Tel un enquêteur, je relève les indices qui m'amènent sur une ou plusieurs pistes, puis je lis la 4e dont le résumé confirme ou non mes pistes, je réajuste éventuellement en fonction de ces nouveaux éléments. Puis je découvre le roman et je reviens vers cette couverture en fin de lecture pour y vérifier la bonne adéquation entre couverture et contenu. Et dans le cas présent, tout est parfaitement « raccord », autant le titre que les éléments qu'on relève ainsi que le résumé de la quatrième. Voilà une couv élaborée avec grand soin, comme je les aime.

J'ai trouvé cette lecture tentante, j'ai donc postulé dans le cadre de cette opération. Une première, je m'étais pourtant dit que je ne ferais pas cela en raison des contraintes que cela peut entraîner... Comme quoi, ne jamais dire jamais ! Et alors ? Grand bien m'en a pris car j'ai découvert une très jolie plume, sensible, délicate. J'imagine que la personne qui tient cette plume fait preuve d'une grande douceur et d'une empathie hors pair en plus d'être une fabuleuse conteuse. Il s'agit du premier roman de Rachel Mourier qui s'appuie sur de nombreuses recherches documentaires.
Un ouvrage très abouti, écrit avec grand soin. le récit foisonnant de Lisa est très émouvant.

Elle raconte son histoire entre son enfance, sa famille, ses deux amours, sa déportation, sa « reconstruction par omission », son retour aux sources. J'ai trouvé la trame narrative très intéressante, en grande partie sous la forme d'entretiens ayant pour but de libérer sa parole, pour placer des mots sur tout ce qu'elle a enfoui au fond d'elle-même, ce grand traumatisme des survivants de la Shoah. le récit alterne entre présent et passé, impulsant une belle dynamique à la lecture tout en permettant de digérer les passages marqués au fer dans la mémoire de ces survivants.
J'ai découvert de nouvelles atrocités, bien réelles. J'ai pourtant déjà beaucoup lu sur cette seconde guerre mondiale et la Shoah, mais j'en ai appris d'autres encore, c'en est sidérant... Bien que fictif, j'ai trouvé le récit de sa déportation d'autant plus captivant qu'il s'appuie sur des témoignages recueillis par l'auteure. Rachel Mourier écrit dans sa note de fin d'ouvrage : « Les anciens déportés, dont j'ai écouté et regardé des dizaines d'heures de témoignages, en plusieurs langues, constituent la source primaire de ce roman. Leurs voix m'ont accompagnée tout au long de sa rédaction. »
C'est la partie de l'ouvrage que j'ai trouvée la plus intense, bien qu'écrite avec délicatesse. Les plus sensibles des lecteurs pourront lire ce livre sans souci, les atrocités sont racontées avec la plus grande douceur possible. Un emballage en velours vous disais-je en introduction de mon ressenti.

Ce livre est décomposé en trois parties idéalement résumées par la 4e. En terme d'intensité, (je vais prendre l'image de la marche) il m'a fait penser à une randonnée de niveau assez facile, avec un long départ sur du plat où l'on s'échauffe tout en visualisant le décor suivi d'un petit dénivelé où le coeur palpite, où l'on se concentre sur ses pas et le tracé du chemin puis une fin en longue descente douce, toute douce. J'ai trouvé cette dernière partie pétrie d'un tas de bons sentiments. Trop douce pour moi qui aime plutôt être bousculée dans mes lectures, mais ceci est strictement personnel et n'a rien à voir avec les qualités de l'ouvrage.
Le parcours de randonnée a été agrémenté d'un tas de fleurs, il est aussi foisonnant que le récit de Lisa. Car elle nous entraîne aussi bien dans l'atelier d'une chapellerie de son enfance qu'auprès de son grand-père entomologiste avec lequel elle développera l'art du dessin détaillé des insectes ou encore auprès de son père qui lui enseignera l'art de déclamer bon nombre de poèmes allemands. Mais le récit foisonne de mille autres choses encore, c'est riche de connaissances car il ouvre des portes sur un tas d'informations que j'ai creusées par des recherches sur le net. Foisonnant à souhait pour qui aime qu'un tas d'éléments viennent percuter le cerveau, comme une partie de flipper ! Mais parfois cela fait « tilt, game over » d'avoir trop secoué la machine ! Trop d'informations peut-être en ce qui me concerne.

Ce roman m'a fait passer un bon moment de lecture, c'est une belle découverte offerte par Babelio et les éditions Seuil. Merci de m'avoir sélectionnée dans le cadre de cette opération MC privilégiée ! Un privilège que j'ai apprécié, le fait de lire un roman en avant-première, vierge de tout commentaire, est stimulant.

Pour finir, pourquoi « Petite Lisa » ? Qui est-elle cette petite Lisa ? Héhé, allez-le découvrir par vous-mêmes :-)
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Quand la fiction transcende la réalité historique...
Lisa Vidmar prend l'avion pour la première fois afin de se rendre de Slovénie où elle est apicultrice, en France. Evelyne, hôtesse de l'air sur ce même vol, effectue sa dernière mission avant de prendre sa retraite. Les deux femmes arrivées chacune à la fin d'une histoire qui leur est personnelle, vont se lier d'amitié et Lisa va livrer son histoire qui l'a emportée jusqu'à Auschwitz...
On pourrait penser que c'est un énième témoignage sur la Shoah et se dire que l'on commence à en connaître un rayon sur la question, ce serait une erreur. D'abord parce qu'il est toujours bon de revenir sur le plus grand désastre du XXe siècle afin d'entretenir le souvenir de ce que l'homme peut faire de plus ignominieux, qu'il a l'imagination pour repousser toujours plus loin les frontières de l'horreur, et surtout que « Petite Lisa » est avant tout un roman, une fiction basée sur des faits hélas réels. Enfin que nous aurions pu être cette Lisa si la vie en avait décidé ainsi, si nous étions nés à cette époque, au mauvais endroit, sans les caractéristiques du « bon aryen »...
« Petite Lisa » est un personnage inventé par Rachel Mourier mais elle porte en elle l'histoire de centaines de milliers de « Petite Lisa » qui ont réellement existées.
A partir d'un laborieux travail de documentation, Rachel Mounier construit sa fiction avec les éléments historiques qui offrent à son récit toute la crédibilité nécessaire pour faire de ce roman un épisode de ce que l'humanité a laissé de plus ignoble en héritage à la postérité : l'extermination scientifique, politique et administrative de millions de ses semblables.
L'auteure amène son sujet principal avec beaucoup d'adresse. On est immédiatement emporté par la tragédie de cette femme qui nous est chère. Rachel Mourier sait nous prendre par les sentiments, et comment pourrait-il en être autrement ? Elle est une conteuse merveilleuse et son récit reste vraisemblable sans jamais tomber dans la mièvrerie.
Merci à babelio et aux éditions du Seuil pour la découverte de cette auteure et de son premier roman dans le cadre d'une masse critique privilégiée. C'est une histoire qui ne laissera personne indifférent et dont le souvenir résonnera longtemps tant elle prend aux tripes et ne vous lâche plus.
Je recommande vivement cette lecture !
Editions du Seuil, 344 pages.
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Un grand merci à Babelio et aux éditions du Seuil de m'avoir permis de lire en avant première ce roman touchant et délicat.

Il s'agit au départ d'une vieille dame qui est apicultrice et qui arrive en avion en France. Elle se liera d'amitié avec une hôtesse de l'air qui l'a prendra chez elle car Lisa est perdue et très angoissée. Là, j'ai trouvé que ce n'était pas crédible : imaginez une hôtesse de l'air prendre chez elle une vieille dame angoissée ?

J'ai accepté cette Masse Critique car je m'intéresse beaucoup à la Shoah, j'ai d'ailleurs publié sur le site une liste de livres sur la Shoah.

L'auteure a beaucoup écouté la parole des déportés, afin de nous offrir un roman des plus réalistes.

Les entretiens vont l'aider à mettre des mots sur ses traumatismes, ce qui n'est passé une mince affaire...
Quand on a lu Si c'est un homme de Primo Levi, les horreurs lues dans ce livre sont un peu romancées... Et pourtant...
Des passages difficiles au coeur de l'ouvrage.
J'aurai préféré la déportation en un bloc plutôt que des allers retours dans le présent et le passé.

Elle a bien heureusement une passion qui l'aide beaucoup, le dessin, et puis elle a une sorte de Toc quand elle est angoissée, elle compte et compte encore des éléments de son présent pour éviter d'être mal.

Roman en plusieurs parties, cohérentes : son enfance et sa famille et puis les amours et la déportation.

Pour être toute à fait franche, ce livre ne m'a pas touché. C'est dû je pense à des répétitions, trop de mises en exergue, et surtout la plume de Rachel Mourier qui a été pour moi, indigeste.
C'est dommage ça l'idée était originale mais ça n'a pas fonctionné pour moi.

Lisez Primo Levi.
C'est là que se trouve la vérité.
Un livre qui retourne la tête et l'esprit.
Un vraie témoignage.
Choc.
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J'éprouve toujours un grand plaisir de participer aux Masses critiques privilégiées de Babelio car c'est l'occasion de découvrir de nouveaux auteurs, des ouvrages vers lesquels on ne serait pas forcément allé, des histoires nouvelles.

Ce premier roman ne déroge pas à la règle.

En effet, j'ai suivi avec intérêt l'itinéraire de Lisa, une petite fille juive qui vit en France dans les années 1930 et qui survit à l'enfer de la déportation à Auschwitz.

Le roman est construit en suivant le parcours de Lisa, il est très bien documenté, les personnages sont attachants mais il m'a manqué un petit quelque chose dans l'écriture pour le transformer en coup de coeur. En effet, les romans et témoignages sur cette douloureuse période de l'histoire ne manquent pas et il n'est pas aisé de se distinguer.

Merci à Déborah de Babelio, aux Éditions Seuil et à Rachel Mourier pour l'occasion offerte de découvrir ce joli roman.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
"S'engage ensuite une conversation délicate sur les Juifs qui ont été obligés de travailler dans les camps, comme le docteur Aron à Drancy ou le docteur Samuel à Auschwitz. Muriel explique que pour économiser des fonds et ds hommes, le système concentrationnaire nazi déléguait de nombreuses tâches, dont les plus cruelles, aux victimes elles-mêmes.
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"_La fille de Samuel dormait à trois paillasses de la mienne. C'est pour elle que le vieux rampe devant Clauberg. Je n'approuve pas mais je comprends.
_Qu'est-ce que tu veux dire ?
_Certains Juifs sauvent leur peau en travaillant pour tous ces tordus - c'est pas bien mais entre ça et crever - je peux comprendre."
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"C'est simples mots, "C'est la bague de ma mère !", qu'elle lui crachait au visage n'avaient pas dans son, esprit ce sens. Ils illustraient e, fait cette dépossession qu'elles avaient toutes subie, la pire qui soit : celle des êtres aimés."
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Petite Lisa savait bien ce qui se passait, mais elle se refusait à envisager la réalité. Elle imaginait Auschwitz comme un terrible monstre, à peine enfoui dans la vase des marécages maléfiques qu'il avait choisis pour tanière, attendant gueule ouverte que ses sbires le repaissent de chair humaine. Les grondements de l'ennemi approchant, la bête se sentait menacée et, d'excitation, dévorait plus encore qu'à l'accoutumée : des hommes et des femmes, jeunes et vieux, et beaucoup d'enfants disparaissaient dans le tréfonds de ses entrailles. Ses sbires choisissaient régulièrement quelques individus, les plus forts, pour cette horrible corvée qui consistait à jeter leurs semblables dans cette gueule béante, puis à nettoyer les affreux vestiges de son repas.
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"Lusa fut particulièrement triste de voir partir l'ouvrage que son père avait souvent en main lors de ses lectures théâtrales. Comme parfois les enfants, elle établit un drôle de raccourci entre cette perte et les autodafés : pour elle, Hitler était d'abord un voleur de livres et un dangereux pyromane."
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