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sur 817 notes
Je vous convie à un voyage dans le temps qui débute dans ce qui était il n'y a pas si longtemps l'empire austro-hongrois. Un homme, militaire de carrière, devenu général, attend dans son château la venue de son ami qu'il n'a plus vu depuis quarante-et-un ans. Nous plongeons rapidement dans le passé, à la rencontre de deux petits garçons, dont l'un, Henri, est issu d'une famille d'aristocrates et l'autre, Conrad, d'un milieu plus modeste. Ils se rencontrent à l'école militaire, deviennent amis et grandissent, passant énormément de temps ensemble. Arrivés à l'âge adulte, leur histoire prend une tournure particulière lors d'une chasse organisée chez Henri. 

Quelle belle plume a Sándor Márai ! Cet auteur, dont le quatrième de couverture du roman m'a appris que son oeuvre avait été interdite en Hongrie jusqu'à la chute du communisme, nous parle d'une amitié entre deux hommes, tout en délicatesse et en subtilité, jusqu'au point de rupture, cause de ce silence mutuel de quarante-et-un ans, durant lequel ont couvé les braises de leurs ressentis, en même temps que s'enflammait l'Europe et que brûlait l'empire qu'ils avaient connu. Ces deux hommes très différents, qui ont grandi, l'un attiré par la chasse et le combat, l'autre par l'art et la musique, se retrouvent pour donner une conclusion à un acte inachevé... Mais quelle conclusion donner lorsque l'on a vécu loin l'un de l'autre pendant autant d'années ?

Le découpage du roman débute par la mise en place de l'action, se poursuit par un retour en arrière, avant d'entrer dans le vif des retrouvailles des deux protagonistes, durant lesquelles Henri parle beaucoup sur ses sentiments, et sur la nature humaine, et Conrad lui répond à force de non-dits, de silences qui parlent, d'acceptations muettes ou protestations faiblement formulées.

Je ne m'étendrai pas sur les raisons de cette rupture, ni sur les sentiments qui habitent l'un et l'autre, parce que c'est un roman qui vaut la peine d'être découvert et que je ne voudrais pas gâcher votre plaisir. Si, de votre côté, vous avez lu ce livre ou d'autres de Sándor Márai, n'hésitez pas à me faire part de vos avis !
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Où je l'ai acheté ?
Je ne sais plus vraiment (Amazon probablement) mais à la suite d'une chronique de François Busnel dans « un livre un jour » ça j'en suis sûr.

Résumé
Un vieil homme invite à manger un ami d'enfance après 42 ans d'un brutal silence réciproque.

Style
Très simple et lisible, juste un brin ampoulé… Autant dans un précédent avis (cf « La part du démon ») j'ai dit que l'excès de technique littéraire peut nuire à la lecture, autant ici, employée au service d'une histoire forte elle trouve toute sa place.

Oui…
Un texte absolument magnifique ! Un chef d'oeuvre probablement !! Qui parle de l'amitié sincère et des trahisons qu'elle implique parfois, ce qui est fort rare… Peut-être faut-il avoir un peu vécu pour vraiment saisir le fond du texte mais sinon un texte exceptionnel qui plonge couche par couche dans les tréfonds de la psyché humaine…

Non…
Un seul bémol sur la technique justement qui étire parfois un peu artificiellement le récit et peut provoquer l'agacement… Mais quand on comprend enfin l'étendu du désastre à la place de ce qu'on ne prend au départ que pour une simple brouille, on accepte qu'il ait fallu planter le décor doucement.

Au final…
Un chef d'oeuvre à lire absolument ! A deux trois détails prêts sur certaines valeurs un peu traditionnelles et excessive, il est intemporel et bouleversant !
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Deux vieillards qui ont été les meilleurs amis pendant toute leur jeunesse se retrouvent après quarante ans, pour discuter de l'évènement qui les a séparés.

Cette lecture a eu deux points positifs pour moi: elle m'a permis de découvrir un auteur et de faire un premier pas dans la littérature hongroise; j'ai pu avoir un aperçu de la vie dans l'Empire austro-hongrois avant son démantèlement.

Pour le reste, je dois dire que je me suis profondément ennuyée. le personnage principal, « le Général » dont on ne nous dit jamais le nom, est particulièrement antipathique. Imbu de sa personne, mesquin, condescendant et borné, il semble être le pur produit de sa classe sociale. Son ami Conrad n'est guère plus attachant, mais comme il parle beaucoup moins, il m'a moins ennuyée malgré ses actes.

Le texte est globalement divisé en deux parties: dans la première, on nous raconte la rencontre entre deux enfants et l'amitié, indéfectible et fusionnelle, qui grandit entre eux. Dans la seconde, c'est l'affrontement des deux vieillards, qui n'est pratiquement qu'un long, très long, monologue. Ici, les évènements qui ont mené à leur séparation sont détaillés pendant la moitié du roman, sans toutefois qu'on obtienne une réponse claire à la fin.

Cet affrontement entre les deux hommes est le prétexte à développer un tas de considérations sur le temps qui passe, sur la vieillesse, sur l'amitié et l'amour. J'ai trouvé que c'était vraiment répétitif et qu'on piétinait beaucoup. Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre en ouvrant ce livre, mais j'avoue que j'espérais quelque chose d'un peu passionnant.

Malgré tout, la plume est agréable et j'ai trouvé intéressant de découvrir un auteur hongrois. En dehors de ça, c'était beaucoup trop long par rapport à ce qui était raconté pour mon goût. du même auteur, j'ai noté Mémoires de Hongrie, qui semble plus autobiographique, j'espère l'apprécier davantage.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Une très belle découverte.
Auteur inconnu et livre lu au hasard, je vais de suite me plonger à découvrir cet univers étincelant.
Ce roman m'a happé, ses réflexions m'ont subjugué, ses cheminements m'ont interloqué, ses questionnements m'ont troublé...
Un roman dont on ne sort pas indemne...
A lire absolument
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Isolé dans son château Henri, Général en retraite de l'armée impériale de Hongrie, attend une visite. Cela fait quarante et un ans qu'il attend ce visiteur.

Le Général est accompagné dans cette attente par une profonde solitude, en dépit de la beauté des paysages décrits avec poésie le décor est sombre presque sinistre. Malgré le lien indéfectible qui l'unit à Nini, sa nounou toujours en vie malgré le poids de l'âge, Henri est seul. Sa femme est morte, il ne reçoit personne et ne semble plus rien attendre de la vie, rien sauf peut-être ce visiteur, Conrad.

Ils se sont rencontrés enfant et une amitié sincère et profonde parait les unir jusqu'au jour ou...

Deux êtres différents, Henri aussi riche que Conrad était pauvre. Conrad, un artiste égaré dans le monde de l'armée, alors qu'Henri est né et a grandi au sein des valeurs militaires.

L'invité arrive et une très longue soirée commence. Les deux hommes échangent et dissertent sur l'amitié, ou ce que l'on a pris pour de l'amitié, sur l'engagement, la solitude, la recherche de la Vérité... Les mots pèsent lourds, leur sens ou plutôt leurS sens font planer sur ces retrouvailles l'ombre de vieilles rancunes et rivalités.

La vie et la mort, le jour et la nuit, la fidélité et la trahison, les contraires et les adversités, tout ce qui unit les Hommes et les séparent, voilà le sujet de ces retrouvailles.

Je ne connaissais pas Sandor Marai, avant de prendre un peu au hasard cet ouvrage à la médiathèque, mais quelle découverte !
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En Hongrie, dans un sombre château des Carpates, vit un vieil homme solitaire, déambulant parmi les portraits vieillis de ses ancêtres accrochés aux murs. le roman s'ouvre sur un moment très spécial : ce soir l'homme reçoit. Un de ses plus vieux ami, perdu de vue depuis plus de 40 ans, a accepté son invitation malgré les différents qui les ont amenés à se séparer.
40 ans... le temps nécessaire pour réfléchir, comprendre et en découdre avec le passé. le temps de ranimer la flamme d'une passion et d'une jeunesse perdue.
J'ai découvert ce roman il y a 5 ans et j'en garde un souvenir fort et ému. C'est un huit clos court et prenant, où les mots lourds de souvenirs et les dialogues sur l'honneur et l'amitié contrastent avec des temps de silence tout aussi puissants. En cela, "Les Braises" est un chef d'oeuvre de la littérature, que je vous conseille vivement, autant pour les réflexions et leçons de vie des personnages que pour le suspens et les tensions qui ponctuent leur conversation.
Un vrai coup de coeur !
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C'est la lecture de chroniques littéraires de JM Coetzee qui me ramène à Sandor Marai, et plus précisément à ce roman, Les braises. Henri est un vieux général qui se trouve renvoyé à son passé, et à la grande blessure de la trahison par son ami Conrad, qui réapparaît après de nombreuses années. le commentaire de Coetzee propose plusieurs interprétations, dont une que j'aime particulièrement. L'idée que la mise en scène de la révélation de ce secret par Henri - Conrad n'est finalement que le medium de cette révélation - le conduit à abandonner ce qui restait de lui-même : " Une fois que vous avez confié votre plus grand secret, vous avez renoncé à votre moi, et en ce sens, cessé d'être vous-même".
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Une lecture calme et un style riche, faisant passer toute l'émotion de l'amitié retrouvée, des non dits dévoilés peu à peu. Un livre qu'on déguste lentement (en le reprenant ce matin j'étais persuader de trouver un gros livre, alors qu'il dépasse à peine 200 pages). Un livre magnifique.
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Un livre un peu lent dont le procédé littéraire peut lasser. Il s'agit d'une longue conversation entre deux vieillards qui se retrouvent après plus de quarante ans pour solder une rupture qui fut brutale et en apparence incompréhensible.

Il s'agit davantage d'un long monologue tenu par un vieux général, aristocrate hongrois, auquel répond, par de très courtes considérations, son vieil ami Conrad. Leur amitié très forte remonte à l'enfance. Tout deux ont étudié dans le même pensionnat, embrassé la carrière militaire et servi dans les même garnisons. le premier, Henri, est brillant et mondain. Il appartient à l'élite de la bonne société hongroise et vit dans un château perdu au coeur du pays. Il a épousé Christine, morte il y a déjà très longtemps. Conrad, quant à lui, est d'origine modeste, dispose de peu de moyens et se montre assez introverti. Il est d'origine polonaise. de leur enfance jusqu'à la trentaine, Conrad vit à l'ombre d'Henri dans une sorte de dépendance. Mais l'un et l'autre restent fidèles à une pacte passé alors qu'ils étaient au seuil de l'adolescence. Entre eux viendra Christine.

Au fil de la "conversation", le général retrace leur vie et s'interroge sur la raison de leur rupture. En découlent de très belles considérations sur l'amitié, le sens de la vie, les relations humaines et l'amour. Elles sont d'une richesse et d'une profondeur qui méritent qu'on s'y arrête. En parallèle, se noue l'intrigue qui très progressivement monte en tension pour aboutir à un dénouement fort et violent qui ne résout pas la crise entre les deux hommes, mais fait surgir la vérité d'une amitié qui bien que trahie se maintiendra.
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Un vieil homme, Henri, apprend qu'un de ses amis, Conrad, doit venir le voir. Cela fait plus de 30 ans qu'ils ne se sont pas vus. le vieillard, général à la retraite, se prépare à cette entrevue, on le sent à la fois anxieux de cet entretien et encore plein de rancoeur. La première partie de ce roman nous raconte alors la rencontre de ces deux hommes à l'académie militaire alors qu'ils n'avaient qu'une dizaine d'années. Dans le Vienne d'avant guerre, les jeunes gens deviennent amis malgré la différence sociale, Henri est issu d'une famille riche et Conrad est très pauvre.
La seconde partie est le dialogue (presque l'affrontement) entre ces deux hommes. Petit à petit, on apprend les raisons de leur mésentente, un triangle amoureux qui pourrait sembler banal mais que j'ai trouvé très subtilement décrit et très bien mis en musique. On connait peu à peu les sentiments des deux hommes, on ne saura que peu de choses sur les sentiments de Christine la femme du Général, décédée depuis de nombreuses années.
De cette longue conversation, remplie de nostalgie et d'amertume, on finira par découvrir ce qui a poussé Conrad à la fuite vers les Tropiques.
Il m'est difficile de comprendre les décisions des deux personnages, enfermés l'un dans son orgueil et sa jalousie, l'autre dans son sens du devoir – à moins que ce ne soit dans sa culpabilité car plusieurs interprétations sont possibles) mais j'admire l'écriture fine et subtile de l'auteur pour décrire les sentiments des deux hommes, qui ont décidé de se reparler alors que leur vie touche à sa fin. (pour se venger ou pour libérer leur conscience ?)
En conclusion : un très beau livre sur l'amour, l'amitié, la fidélité mais aussi la jalousie, et le temps qui passe inexorablement ……
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Lien : http://lajumentverte.wordpre..
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