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La postface du traducteur nous indique que si le livre a été écrit en 2012, l'auteur situe son histoire en 2014 : il évoque l'abandon de l'euro et le retour au drachme. Cet événement ne s'est pas produit dans la réalité. Si le drachme est souvent évoqué dans ce roman, notamment par Adriani, l'épouse du commissaire, il ne joue aucun rôle dans l'objet principal du livre soit le côté policier.

Comme dans le précédent (et premier) ouvrage que j'ai lu de cet auteur, le commissaire enquête sur 3 assassinats , dont le mode opérationnel est identique, de personnes liées par leur passé de rebelles contre la junte militaire "la génération de polytechnique". le titre du livre indique en quelque sorte l'histoire de chaque victime.

Dans ce court roman (249 pages) nous suivons avec intérêt l'avancement de l'enquête, nous participons à la vie familiale du commissaire, et nous nous informons sur les difficultés sociales et financières des Grecs. trois sujets intéressants pour le lecteur.

Une petit problème (je n'ai plus 20 ans !!) à la lecture de ce livre : il est parfois difficile de mémoriser et ensuite d' identifier les différents protagonistes dont les noms grecs sont difficiles à retenir.



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31 décembre 2013, des drachmes factices volètent sur la place Syntagma, la Grèce fête l'adieu à l'euro et le retour la drachme.
2 janvier 2014, le gouvernement grec suspend les salaires des fonctionnaires. Des manifestants s'affrontent, les jeunes qui conspuent l'Euro, les vieux qui le regrettent.
Politique fiction ?
Non, roman policier dans la trilogie de la Crise. le commissaire Charitos enquête sur trois meurtres qui se succèdent. Bien sûr, pas question de dévoiler l'intrigue.
Le titre : » Pain, éducation, liberté « était un slogan des étudiants qui occupaient Polytechnique en 1973 sous les Colonels. Markaris ancre son roman dans la Grèce contemporaine sans oublier l'histoire récente. Si la Grèce est actuellement en crise, elle a eu ses moments de prospérité, les chantiers des Jeux Olympiques……Plongée dans les magouilles.
« Manque d'argent rend diligent ! »
En plus de la leçon d'histoire ce roman donne une leçon de survie. Les Grecs se rappellent encore des recettes de la pauvreté. Adriani, la femme du commissaire, va cuisiner pour familles et proches les haricots, les maquereaux, les tourtes aux poireaux. le commissaire va remiser sa SEAT…les jeunes seront imaginatifs pour donner l'espoir aux démunis.
Et ne pas oublier qu'il y a aussi une enquête rondement menée !

Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Au coeur de la crise grecque de 2010, le commissaire Kostas Charitos et son équipe de la brigade criminelle d'Athènes enquêtent sur des meurtres ordinaires qui ne le sont peut-être pas tant que ça.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2024/02/19/note-de-lecture-la-trilogie-de-la-crise-petros-markaris/

Publiés respectivement en 2010, 2011 et 2012, avant d'être traduits en français en 2012, 2013 et 2014 par Michel Volkovitch au Seuil, les romans « Liquidations à la grecque », « le justicier d'Athènes » et « Pain, éducation, liberté » de Petros Markaris constituent ensemble la « Trilogie de la crise », prenant place au fil de la crise économique et financière vécue par la Grèce en 2008-2010 (avec ses prolongements jusqu'en 2015 et au-delà), lorsque la « Troïka » (Commission européenne, Banque centrale européenne et FMI) a imposé au pays un plan d'ajustement particulièrement drastique face à la menace de sortie des traités monétaires européens que représentait l'effondrement budgétaire du gouvernement de Giorgios Papandréou.

Ayant pour personnage principal le commissaire Kostas Charitos, de la Brigade criminelle d'Athènes, ils en constituent les 6ème, 7ème et 8ème enquêtes, au sein d'un cycle commencé en 1995 avec « Journal de la nuit » (j'ai aussi lu à ce stade sa 5ème, « L'empoisonneuse d'Istanbul », mais pour diverses raisons, je préfère vous en parler ultérieurement sur ce blog).

Comme chez beaucoup des plus pertinents polars noirs contemporains (et avant eux, bien entendu, depuis les pères tutélaires Hammett et Chandler, pour ne citer qu'eux), l'intrigue policière, si elle n'est pas un simple prétexte, s'efface avec justesse devant une peinture ramifiée, socio-politique en diable, de toute une époque où l'individu et l'intime sont aux prises et en résonance avec le collectif et avec l'Histoire. À travers les enquêtes conduites par le commissaire Kostas Charitos, ce sont des pans entiers du passé et du présent de la Grèce qui viennent manifester leur présence, en force ou en discrétion. Deuxième guerre mondiale, guerre civile qui la suivit immédiatement, communisme et anti-communisme qui ont depuis lors façonné une très large part du tissu social, dictature des colonels, insurrection de l'école polytechnique, partition de Chypre, exodes d'Asie Mineure (des plus anciens aux plus récents), grands travaux olympiques et corruption généralisée, racisme et immigrés clandestins, réfugiés et extrême-droite plus que résurgente : il n'y a peut-être que chez Manuel Vazquez Montalban et Valerio Varesi (mais, quoique maniant des registres fort différents, François Médéline n'est peut-être pas si loin) que l'on trouve à ce point l'intrication des ombres portées des crimes passés sur un présent englué (des faux espoirs de la movida post-franquiste aux désenchantements d'une mémoire des années de plomb toujours remaniée au désir du plus offrant, en l'espèce).

Jouant à sa manière avec les réjouissants outils qu'affectionnait le regretté Valerio Evangelisti, ceux qui peuvent engendrer des « gentils » énervants et des « méchants » que l'on ne parvient pas à détester totalement, Petros Markaris nous offre dans cette trilogie plusieurs galeries panoramiques de criminels ambigus et de victimes fort peu sympathiques (les précurseurs Giorgio Scerbanenco et, en duo, Maj Sjöwall et Per Wahlöö avaient su aussi jouer de ces ruses pour mieux pénétrer les arcanes chancelants des sociétés italienne ou suédoise au tournant des années 1975-1980). Des promoteurs corrompus aux magouilleurs impénitents, des économistes aux ordres aux politiciens sachant se servir de leurs électrices et électeurs plutôt que l'inverse, des individus bien décidés à écraser tout ce qui sera nécessaire pour arriver aux menteurs patentés cachant de bien sombres secrets de fabrication, cette Athènes des années 2010 en proie à un étésien violent, sans aucune douceur égéenne résiduelle, s'enflamme sans retenue, les crimes particuliers se mêlant inexorablement aux flambées collectives déchaînées par la crise.

À la brigade criminelle d'Athènes, Petros Markaris construit un somptueux police procedural, éminemment politique jusque dans les conflits de services et de personnes, jusque dans l'obséquiosité et la prudence (aux limites même du supportable) vis-à-vis des décideurs politiques et des puissants, jusque dans les faiblesses et les sursauts salvateurs qui parcourent pourtant les enquêtrices et les enquêteurs aux mains liées plus souvent qu'à leur tour. le tour de force encore plus rare réalisé par l'auteur grec tient sans doute à la manière dont il adosse cette famille métaphorique et dysfonctionnelle à la famille véritable, épouse, enfants, belle-famillle et amis proches, du commissaire volontiers bougon et parfois carrément obstiné. On se prend ainsi, de volume en volume, au jeu de l'évolution d'une cellule vivante au sein d'un tourbillon permanent, socio-économique et politique, sous le signe contraint d'une vie matérielle omniprésente.

Vie matérielle s'il en est, en effet : il n'y a probablement, dans le polar noir contemporain, que chez Alexandra Marinina, lorsqu'elle orchestre les tribulations du couple si amoureux formé par une commandante de la police criminelle moscovite et un brillant professeur de mathématiques, dans les années post-communistes (qui verront donc émerger aussi bien les oligarques et autres nouveaux Russes que les gants de fer du pouvoir poutinien) que la pression économique et financière exercée sur les gens « ordinaires », quelles que soient leurs fonctions et responsabilités sociales à l'heure de l'argent mondialisé triomphant, apparaît dans toute sa force délétère au quotidien.

À la fois symptôme et marqueur indiscret de cet écrasement toujours en cours, on sera tour à tour stupéfié et agacé – au côté des personnages eux-mêmes, donc – par l'une des veritables obsessions partagées par ce peuple qui grouille ici, policier ou non : celle de la circulation à Athènes, casse-tête permanent qui semble reléguer les embarras de Paris ou de Londres au rang d'aimables contretemps occasionnels, casse-tête qui appelle à chaque déplacement échafaudages et combinaisons, prises de risques et paris audacieux, résignations et coups de sang potentiels.

Enfin, que la lectrice ou le lecteur – qui ne reconnaîtrait pas, dans le deuxième et le troisième volumes de cette trilogie, le déroulé historique, tel qu'il nous est connu, de la crise grecque de 2010 et des années suivantes – se rassure : elle ou il n'a pas rêvé, car Petros Markaris s'est permis une belle excursion dans le domaine de la politique-fiction la plus sauvage, dans laquelle la sortie de la Grèce de l'Euro (et le retour afférent de la drachme) ou la mise en place d'une politique économique agressive destinée à attirer les capitaux, par une jeune équipe gouvernementale largement issue de la finance privée (toute ressemblance avec un scénario observable toutes proportions gardées dans un grand pays d'Europe de l'Ouest depuis 2017 ne pourrait être que purement fortuite, naturellement) viennent jouer à leur tour leur rôle de péripéties authentiquement romanesques, déplaçant vers d'autres territoires le contenu fictionnel de cette oeuvre policière en apparence si réaliste et terre-à-terre.
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Pain, Education, Liberté était au moment de sa parution en 2012, un roman d'anticipation politique puisque Petros Markaris en situe l'intrigue début 2014, au moment où la Grèce décide de renoncer à l'euro pour revenir à la drachme. A la lueur de l'austérité prescrite depuis par Lagarde et ses complices, on ne peut que s'incliner devant la vision prophétique de l'auteur.


Trois hommes sont assassinés. Ils ont en commun d'avoir tous étudié à l'Ecole polytechnique, qui s'est illustrée en 1973 en s'opposant à la dictature des colonels, précipitant sa chute, avec un slogan resté dans les mémoires : « Pain, Education, Liberté ». C'est cette unique revendication qui est retrouvée sur les lieux des crimes. L'enquête pour Charitos s'avère d'emblée complexe et politiquement délicate, car où faut-il chercher un ou des coupables, la signature n'étant pas claire ? Les Grecs savent en effet que ces révolutionnaires un temps adulés, ont très rapidement abandonné leurs nobles idéaux au contact de postes importants qui leur sont confiés pour les museler. Une vengeance ? Ces crimes sont-ils l'oeuvre de l'extrême-droite, plus que jamais populiste, démagogique, haineuse, provocatrice, qui souhaite déstabiliser le pays en ostracisant notamment - doux euphémisme - les immigrés, pour accéder au pouvoir ?


Sous couvert d'un roman policier à l'enquête classique, Petros Markaris analyse avec humanité mais sans complaisance, l'ampleur de la catastrophe économique, sociale, humanitaire imposée à la Grèce. Dans ce roman où il est beaucoup question de la junte des colonels, il fournit au lecteur quelques pistes de réflexion et de compréhension. Comme tous ses compatriotes, Charitos est lui aussi désormais touché : son salaire de fonctionnaire n'est plus versé depuis 3 mois, il n'utilise plus sa voiture, n'ayant plus les moyens de passer à la pompe. A la maison, il faut toute l'ingéniosité d'Adriani - le bon sens près de chez vous -, sa compagne, pour tenter de minimiser les conséquences alimentaires et domestiques du désastre. Bref, autant de thèmes toujours d'actualité quand ils ne se sont pas aggravés.


Katerina, leur fille, est une juriste sans boulot, de même que son compagnon médecin. Tous deux s'investissent dans l'aide aux plus démunis. C'est dans cette solidarité, dans cette entraide collective, dans cette mutualisation des pauvres moyens restant à leur disposition, dans ces tentatives de résistances quotidiennes que Pain, Education, Liberté touche le lecteur en plein coeur, et lui donne une lueur d'espoir.


Petros Markaris a dédié ce roman à son ami Théo Angelopoulos pour qui il a écrit le scenario de l'Eternité et un jour, récipiendaire, à l'unanimité, de la Palme d'Or au festival de Cannes en 1998. Total respect !
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Bien ancré dans l'actualité politique en Grèce, ce polar est intéressant à lire, plutôt bien construit même si l'on se perd un peu entre tous les personnages au moins dans les premiers chapitres. Un moyen récréatif d'essayer de comprendre un peu la complexité de la situation dans ce pays, mais il ne s'agit en aucun cas d'un ouvrage "pédagogique". Je vais continuer la série, histoire de me faire une opinion plus étoffée des personnages centraux.
Un point de désaccord avec l'auteur (à moins que j'ai mal compris sa thèse) : si certains ont profité de la manne financière européenne, ce n'est pas le cas de tous et ce n'est surtout pas une raison pour que ce soit ceux qui sont au bas de l'échelle qui en pâtissent. Cela mérite d'être dit clairement, car l'opinion selon laquelle la Grèce payait pour ses "fautes passées" - la thèse des financiers allemands - a été un peu trop répandue par les médias dans les autres pays européens. Rappelons qu'une partie non négligeable des prêts consentis par la France et par l'Allemagne ont servi à acheter de l'équipement militaire... en France et en Allemagne.
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Et si la Grèce, en pleine crise économique, avait décidé d'abandonner l'euro pour revenir à la drachme ? C'est sur ce scénario assez crédible que Petros Markaris a brodé, imaginant que son pays s'enfonce toujours un peu plus dans la crise, exacerbant conflits sociaux et générationnels. Enquêtant sur une série de meurtres inexpliqués, qu'il va tenter de relier les uns aux autres, le commissaire Kostas Charitos va dévoiler un pan caché du système économico-politique qui a précipité la Grèce dans le marasme qu'elle connaît actuellement. Oeuvre d'une extrême-droite en pleine ascension, conflit de générations ou bien simple vengeance personnelle ? Toutes les pistes sont explorées jusqu'à ce que les victimes apparaissent tout autant coupables que les assassins. Une vision noire de la réalité grecque d'aujourd'hui, scrutée dans ses recoins les plus sombres comme d'autres le font avec le même bonheur dans d'autres pays (Arnaldur Indridasson, Dominique Manotti, Moussa Konaté et bien d'autres). le roman policier social se porte bien, et c'est tant mieux. Puisse-t-il contribuer à changer les choses, tant qu'il est encore temps…
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le commissaire Charitos enquête sur 3 meurtres ravivant le passé et les magouilles grecques. L'ambiance est beaucoup moins drôle que dans "liquidations à la grecque", puisque la situation du pays s'est dégradée. Tous les partis successifs en prennent pour leur grade, la corruption, les tire-au-flanc tout le mécanisme grec est dans le viseur de Markaris et du tueur et les plus vertueux sont les plus miséreux du pays,
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"- Tout cet argent qu'on a reçu pendant des années, ces subventions d'un peu partout, cela n'a pas servi à construire du neuf, à investir, à s'équiper, non. On a ajouté des étages à nos maisons. La seule différence avec les années cinquante, c'est l'euro.

- Oui, dis-je, mais nos grands-pères et nos pères savaient que les maisons supportent un seul étage en plus. Alors que nous nous sommes payés trois voitures par famille, des maisons de campagne, des piscines, des canots pneumatiques. Les fondations n'ont pas tenu et la maison s'est effondrée."

Ce roman policier est un roman d'anticipation. Il a été écrit en 2012 et l'action se déroule en 2014. La Grèce sort de l'euro pour retourner à la drachme, on annonce que les paiements des salaires des fonctionnaires sont suspendus pour trois mois et les manifestations anti-troïka secouent le centre d'Athènes. C'est dans ce cadre que des anciens du siège de l'Ecole polytechnique sont successivement assassinés.

En 1973, pendant la dictature des Colonels, des étudiants ont pris d'assaut l'Ecole polytechnique, réclamant "Pain, éducation, liberté". Après la chute de la dictature la génération de Polytechnique s'est retrouvée aux commandes et a souvent oublié ses idéaux de jeunesse. Qui le leur reproche à ce point 40 ans plus tard ?

J'avais déjà lu précédemment une autre enquête du commissaire Kostas Charitos. A l'époque il affrontait les embouteillages d'Athènes, amplifiés par la préparation des Jeux Olympiques. Les installations n'étaient pas terminées et la corruption régnait. A présent notre héros laisse sa voiture au garage du fait de la crise, les installations olympiques tombent petit à petit en ruine et la corruption est toujours présente. Pourtant il y a aussi une solidarité qui émerge. Solidarité familiale, solidarité avec les sans-logis, avec les immigrés qui affluent en ville.

J'ai apprécié cette lecture.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Où, dans une Grèce revenue à la drachme (en 2014 !?), des parvenus issues de la génération des insurgés de l'École polytechnique sont mystérieusement abattus, en suivant les revendications du slogan d'alors : Pain, éducation et liberté. Les néonazis incendient les foyers des migrants tandis que les jeunes s'organisent pour venir en aide aux retraités expulsés de chez eux.
Lecture plaisante.

Article complet en suivant le lien.
Lien : http://bibliothequefahrenhei..
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Voici le 3ème volet de la trilogie de Petros Markaris (mais les3 volumes peuvent se lire séparément).

On retrouve donc le commissaire Charitos, aux prises avec une série d'assassinats dont le lien semble être l'appartenance des victimes à la génération d'ingénieurs qui a occupé l'Ecole Polytechnique d'Athènes en 1973, entrainant une terrible répression de la part des Colonels alors au pouvoir. "Pain, Education et Liberté" était le cri de ralliement de ces contestataires.

Au cours de son enquête, Charitos va découvrir la dérive affairiste d'une partie de cette génération, mais également et c'est le plus intéressant, nous montrer une fois encore, le vrai visage de cette Grèce en crise, entre coupes budgétaires massives, chômage, montée des mouvements d'extrême droite, poids du passé et chasse aux immigrés.

Au delà de l'intrigue policière sans grande originalité, Markaris nous livre des vérités essentielles sur son pays.
L'économie est gangrénée par la corruption et le clientélisme. Une partie* de la population qui a vécu un âge d'or post-adhésion européenne (on achète une deuxième voiture, on ajoute un étage à sa maison) en paie aujourd'hui le prix.

Les passages sur les immigrés sont très intéressants.
D'abord parce que la xénophobie gagne du terrain, alors qu'il n'y a pas si longtemps de nombreux Grecs pauvres, s'exilaient en Allemagne pour y travailler au noir, exploités par des trafiquants de sueur.,
Ensuite parce que la plupart des immigrés ne restent dans cette Grèce trop pauvre pour les accueillir, qu'en raison du manque de moyens pour retourner chez eux ou aller dans un autre pays plus riche.

Un roman dans la ligne des précédents, un peu répétitif, mais toujours intéressant.

A noter une curiosité. le roman démarre alors que la Grèce va abandonner l'Euro au profit du retour de la Drachme. C'est assez troublant et je me suis posé des questions jusqu'à la post-face du traducteur qui explique qu'il s'agit d'une fiction**.

* Pas tous loin de là. Je reviens De Grèce et le nombre de Porsche Cayenne et d'Audi Q7 sur les routes et les parkings, laisse perplexe.
**Pourtant, cette hypothèse était toujours sérieusement envisagée en 2015, avec une cohabitation Drachme/Euro.
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