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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Wall Street, N.Y. City. Dans la rue, un orateur clame haut et fort que l'homme sert, en général, l'état non pas en tant qu'humain mais en tant que machine. Seule une poignée d'entre eux le servent avec leur conscience. Il interpelle alors un homme passant par là, qui s'avère être un homme de loi. Plus précisément un notaire dont l'étude se consacre à la copie de titres de propriété, de valeurs mobilières et d'hypothèques. Il lui rétorque qu'il insuffle à ses employés l'énergie nécessaire pour s'activer... Des employés, Turkey et Nippers, qu'il retrouve justement dans son étude en train de se lancer des piques, de se plaindre de leurs conditions de travail, comme à leur habitude. Ginger Nut, quant à lui, était surtout préposé au ménage et autres petites courses. Si la vie de ce notaire était plutôt tranquille et parfois morne, l'arrivée de Bartleby allait bientôt changer tout cela...

Bartleby, le scribe, s'il effectue, au début, sans rien dire, les tâches qu'on lui incombe, travaillant visiblement de jour comme de nuit, il va bientôt changer d'attitude en refusant purement et simplement de faire ce que le notaire lui demande. « I'd prefer not to » deviendra alors son mantra. Ce qui, évidemment, laissera le notaire dans un état d'incompréhension, d'étonnement. Sur fond de capitalisme émergent, de servitude à l'état, l'attitude et la désobéissance de Bartleby s'apparente tout simplement au refus d'obéir, à tenir tête au capitalisme et à la bureaucratie. Sans nul doute que cet album, adapté d'une nouvelle d'Herman Melville, surprend, étonne et saisit le lecteur tant par l'ambiance un brin étrange, inquiétante, hors du temps, que par la morale de l'histoire. Une adaptation que José-Luis Munuera retranscrit brillamment. Graphiquement, son trait est élégant et tout en finesse, la ville de New York, sous la pluie ou sous la neige, de toute beauté et ses personnages expressifs. Les couleurs de Seydas, froides et ténébreuses, apportent de la profondeur à cet album remarquable.
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J'ai été séduit (et intrigué) par cette adaptation en roman graphique, par José-Luis Munuera, de la célèbre et énigmatique nouvelle d'Herman Melville, parue en 1856.

Graphiquement, cet album est tout simplement superbe. Ces rues, proches de Wall Street, bordées d'immeubles de bureaux étouffants, sont bien rendues. Les teintes dominantes sont plutôt ternes, mais pas uniformément grises, parfois même à la limite de l'abstraction (pluie, neige…), avec de rares trouées de lumière dorée. Les personnages qui s'y meuvent sont plus dans le style habituel de Munuera, ce qui ramène un peu d'humanité dans cette histoire au fond terriblement triste.

Une fois l'album lu attentivement, j'ai voulu relire la nouvelle de Melville, pour m'assurer de ce qui y était vraiment, car j'avais eu à de multiples reprises le sentiment d'un décalage entre mon vague souvenir de lecture, assez lointain pour tout dire, et cette adaptation.

Le narrateur de la nouvelle, dont ne sait au fond pas grand-chose non plus, est ici forcément plus exposé. Munuera lui a adjoint des personnages qui lui permettent de dialoguer, ce qui n'était évidemment pas nécessaire dans la nouvelle. Et il le fait très habilement, notamment par des scènes de rue (ou d'église) qui ne sont pas toutes dans le texte.

Le personnage de Bartleby est d'une telle force que toutes sortes de commentaires ont été faits à son sujet. Munuera le rapprocherait d'une attitude volontaire de résistance passive, voire de désobéissance civile à la manière de Thoreau. Nous serions tous formatés pour être « another brick in the wall », pour reprendre une référence plus proche de nous dans le temps. Et la seule attitude possible est donc un refus radical de participer à cet état de fait.

Sauf que le personnage de Bartleby ne peut à mon sens être le porte-drapeau de ces idées… Objectivement, si on prend les choses dans l'ordre, son passé est un mystère total (la nouvelle ajoute une information finale mais qui n'en dit au fond guère plus sur lui), il ne participe à aucune activité de bureau qui impliquerait un échange humain, ne regarde personne en face, pas même le narrateur, ne sort pas du tout de cet immeuble dont il a fait un refuge absolu, se nourrit à peine. Sa seule réponse à tout c'est qu'il « préférait ne pas ». C'est en ce sens que toute tentative d'explication est forcément sujette à spéculations.

Une nouvelle facette de Bartleby nous est proposée dans ce très bel album, que je trouve adapté à la fois aux lecteurs qui découvriraient ce personnage mais aussi à ceux qui le connaissent déjà.
#BArtlebyleScribe #NetGalleyFrance
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Je préférerais pas
vous avouer
combien elle est sublime
je préférerais pas
vous inciter à la lire
je préférerais pas
vous raconter
ce qu'elle m'a chuchoté

je préfèrerais nettement
que de vous-même
vous y succombiez

je préférerais vraiment
que vous en lisiez chaque mot
ceux des bulles
ceux des textes
qu'ils soient de Delerm (pas pierre gorgée bière)
qu'ils soient de Melville lui-même
qu'ils soient du Scribe
qu'ils soient de Bartleby
ou
qu'ils soient l'écho des vôtres

Mieux encore
Je préfèrerais
que ses dessins,
que son atmosphère
que son rendu film muet colorisé
que ses nez distinguant les personnages
du plus petit au plus grand
de Margareth à
vous transportent
à NY, Manhattan, Wall Street
monde d'hier monde d'aujourd'hui

vous parlent
à vous et à vous seuls

Bartleby
lui
il a cessé
de préférer

devant un mur
il s'est planté
nous laissant seuls
soudain
lui
il préférerait ne pas

Moi j'ai préféré
la préférer
celle-là et pas une autre

Peu importe finalement
Soyez an abstèmes

Préférez

Bartleby, le Scribe - une histoire de Wall Street -
par Munuera, José-Luis
au scénario et au dessin
d'après la nouvelle de Melville, Herman
sort des sentiers battus ce 19 février 2021
chez Dargaud, Hors Collection

Préférer préférer préférer

et je préfère dire 1000 fois merci
à Dargaud et à NetGalley pour ce cadeau !

# Plaisir lecture # Rentrée littéraire 2021
# Bulles de plaisir absolu # Ma préférence à moi
# Melville autrement
# Revisitons nos classiques ou découvrons-les
# Désobéissance mode d'emploi

# Merci Jota Ele Munu et Respect (chapeau bulle)

# Utile je préfèrerais ne pas # Utile je ne serai pas
# Inutile je m'abandonne aux dessins et à leur mise en scène,
# le texte est de Melville, serait-ce utile de le rappeler

Scénario original:

New York City, quartier de Wall Street.

" Un jeune homme est engagé dans une étude de notaire. Il s'appelle Bartleby. Son rôle consiste à copier des actes juridiques.
Les premiers temps, Bartleby se montre irréprochable. Consciencieux, efficace, infatigable, il abat un travail colossal, le jour comme la nuit, sans jamais se plaindre. Son énergie est contagieuse. Elle pousse ses collègues, pourtant volontiers frondeurs, à donner le meilleur d'eux-mêmes.
Un jour, la belle machine se dérègle. Lorsque le patron de l'étude lui confie un travail, Bartleby refuse de s'exécuter. Poliment, mais fermement. I would prefer not, lui répond-il. Soit, en français : je préfèrerais ne pas.
Désormais, Bartleby cessera d'obéir aux ordres, en se murant dans ces quelques mots qu'il prononce comme un mantra. Je préfèrerais ne pas. Non seulement il cesse de travailler, mais il refuse de quitter les lieux... "

Metteur en scène et en dessins:

José Luis Munuera est né en 1972 dans le sud de l'Espagne. Après avoir étudié les beaux-arts à l'université de Grenade, il devient dessinateur d'"historietas", comme on dit en espagnol. Mais, à l'image de la presse écrite, le secteur de la bande dessinée traverse une période difficile dans les années 1990, et José Luis s'offre une escapade à Angoulême.
Il y rencontre Joann Sfar qui lui écrit les trois histoires des "Potamoks" (Delcourt). le succès se faisant attendre, les deux auteurs décident de proposer leur travail à un autre éditeur : Dargaud. C'est ainsi que les aventures de Merlin, fameux magicien toujours accompagné de Tartine, l'ogre, et de Jambon, le cochon, voient le jour. La série trouve son public, et, lorsque Sfar n'a plus le temps d'écrire les scénarios, Jean-David Morvan lui succède. C'est le début d'une longue collaboration artistique...
Munuera et Morvan se lancent alors dans le délirant "Sir Pyle S. Culape" (Soleil), puis, accompagnés de Philippe Buchet, ils imaginent "Nävis" (Delcourt), une série fantastique pour enfants.
Pendant ce temps, les deux comparses sont contactés par les éditions Dupuis qui leur proposent de raconter, à leur tour, les aventures d'un de leurs héros fétiches, Spirou. "Paris-sous-Seine" sort en 2004.
Depuis, Munuera enchaîne les succès avec des séries aussi bien pour les adultes – "Sortilèges" (Dargaud ; scénario de Jean Dufaux) ou "Fraternity" (Dargaud ; scénario de Juan Diaz Canales) – que pour la jeunesse – Walter le loup (Dargaud), "Les Campbell" (Dupuis) ou l'hommage au maître Jean Roba, "P'tit Boule & Bill" (Dargaud).

José Luis Munuera s'empare de la nouvelle d'Herman Melville dans une adaptation magistrale et porte un regard original sur ce texte, réflexion stimulante sur l'obéissance et la résistance passive.

PS: cela se sent (ou pas) quand je préfère adorer :)))
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José Luis Munuera, propose une adaptation magistrale de la nouvelle d'Herman Melville, parue en 1856, accompagnée de magnifiques planches, qui donnent un beau rendu aux rues, proches de Wall Street, aux immeubles de bureaux vertigineux.

Les teintes sont assez ternes, dans des tons ocres, gris, avec de rares planches aux lumières dorées. Elles restituent l'atmosphère mélancolique de l'oeuvre de Melville, tout en apportant un côté vintage.

Munuera apporte une touche toute personnelle, avec des personnages permettant de créer des dialogues, ce qui n'était pas nécessaire dans la nouvelle de Herman Melville, puisqu'on ne sait que peu de chose du narrateur.

Le Bartelby de Munuera se rapproche d'une attitude volontairement passive, à la limite de la désobéissance, face au formatage que nous subissons. Donc la seule attitude saine serait de désobéir, mais sans violence.

Bartelby est un vrai mystère, et cela, jusqu'à la fin, il ne participe à aucune activité qui impliquerait un échange avec ses collègues, ne regarde personne en face, ne sort jamais de cet immeuble dont il a fait son refuge. Sa seule interaction est cette réponse, répétée à l'infini, comme un mantra : il « préférait ne pas ».

J'ai apprécié cette adaptation en roman graphique, par José-Luis Munuera, qui apporte une nouvelle vision de Bartelby et de la nouvelle de Melville.
Lien : https://julitlesmots.com/202..
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Herman Melville qui a écrit le célèbre « Moby Dick » s'est également penché dans une courte nouvelle sur un employé de Wall Street à savoir Bartleboy. Il voulait dénoncer les conditions de travail et proposer une certaine forme de désobéissance civile.

Ce dernier a en effet un dicton principe lorsqu'on lui demande d'accomplir une tâche particulière: je ne préférerais pas. Il est clair que si on répond cela à notre chef, on se voit flanquer par un licenciement en bonne et due forme. On est au travail pour l'accomplir sans avoir ses préférences. C'est la dure réalité du marché.

Il est vrai que le patron de Bartleboy est un vrai humaniste qu va tout faire afin de lui faire entendre raison. Mais rien ne pourra faire obstacle à la détermination de Bartleboy ce qui aura incontestablement une issue fatale. J'ai eu un peu de peine à la fin de ce récit tout comme ce patron bienveillant.

La moralité de ce conte urbain et professionnel est d'une logique implacable. Il faut se couler dans le moule ou sinon gare ! Il est vrai que beaucoup d'individus l'accepte sans se poser de questions. Cependant, ce n'est pas le cas de tout le monde et j'ai envie de rajouter le mot « heureusement ».

Bref, cette lecture ne nous laissera pas de marbre.
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Je ne connaissais pas la nouvelle de Melville à l'origine de cette BD. Difficile donc de juger de la fidélité de cet album à l'oeuvre originale. Je me contenterai donc de vous parler de ma lecture.
L'atout majeur ici, c'est la beauté des dessins, avec des planches déclinées dans un camaïeu, tantôt de bruns, tantôt de gris, offrant, malgré une certaine uniformité de la palette, des dessins d'une richesse époustouflante et d'une beauté surprenante.
Pourtant, l'intrigue n'est pas en reste, malgré une passivité indiscutable. Parce que c'est là qu'est l'enjeu : Bartleby résiste passivement aux ordres qu'on lui donne. Et c'est cette passivité qui va réveiller chez nous toute une succession de sentiments à l'encontre du personnage (ou en sa faveur). Jusqu'au dénouement, chargé en émotion. Parce que cette résistance dans l'inaction force le respect envers ce personnage dont on n'aura jamais qu'une réplique : je préférerais ne pas...
Un grand merci aux éditions Dargaud et à Netgalley pour cette découverte.
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José-Luis Munuera s'attaque en solo à un immense défi : adapter la mythique nouvelle de Herman Melville.. Bartleby, le scribe sans doute moins célèbre que son Moby Dick mais qui a fait quand même beaucoup couler d'encre.

Homme étrange et texte troublant que ce "Bartleby, le scribe" : Melville proposait un texte court, et qui pourtant emmène le lecteur dans une lecture riche de de sensations.De la première impression de liberté de Bartleby, triste témoin d'une humanité où le capital prévaut sur la morale !José-Luis Munuera réussit pleinement à donner à ce jeune homme le visage de l'énigme absolue et rend terriblement palpable la détresse de l'homme qui dit non, opposée à la prison où l'on finit par l'enfermer dans sa solitude.

Aucune arrogance, pas de révolte, une sorte de courtoisie, une fragilité obstinée, une certaine mélancolie et, peut-être, un désespoir sourd.

On a aimé :

la justesse des personnages,
l'atmosphère des scènes de rue,
la délicatesse d'une langue châtiée, la légèreté de l'humour inhérent à une situation incongrue,
la beauté de New York sous la pluie ou sous la neige.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Moins célèbre que son roman « Moby Dick », la nouvelle de Melville : « Bartleby le scribe » publiée en 1853 a pourtant fait couler beaucoup d'encre. Sous-titrée « Histoire de Wall street », elle nous projette au coeur du nouveau quartier d'affaires représentatif du monde industriel en devenir. Un notaire débordé engage un jeune scribe. Il copie des actes pour la plus grande satisfaction de son patron jusqu'au jour où il refuse d'accomplir une tâche en déclarant « je préférerais pas » et cela ira crescendo. Il préfère ne pas relire, puis ne plus écrire, puis ne plus quitter son bureau. Cette phrase et ce comportement ont suscité de multiples interprétations et d'innombrables adaptations au théâtre, au cinéma et même en musique - puisque le groupe de François Bégaudeau « Zabriskie Point » lui avait consacré un morceau - ont été effectuées. Il fallait une bonne dose de courage - voire d'inconscience ! - pour s'attaquer à l'adaptation en bande dessinée de ce court récit. Et au casting, on n'aurait pas forcément vu José Luis Munuera connu pour ses reprises humoristiques des « Tuniques bleues ». On aurait eu tort !
*
L'auteur fait preuve d'un grand sens du découpage et de la mise en scène. Dans la nouvelle, il n'y a pas du tout d'action, il y a seulement quatre personnages et toute la narration est assumée par le biais du narrateur, patron de l'étude lieu principal du récit. Ceci était peu transposable en BD. Munuera a donc choisi de « s'inspirer des séries TV » et d'utiliser le « walk and talk » : quand les acteurs déambulent en parlant. le récit s'aère donc et on a de nombreuses scènes en extérieur. Ensuite, il a pris le parti d'adjoindre des interlocuteurs au narrateur principal qui permettent d'incarner ses dilemmes et de débattre : l'ami est celui qui prône le conformisme social, la femme de ménage permet de souligner le manque d'autorité du notaire et le sermon du prêtre incite, lui à la compassion.
*
Côté graphique, c'est une pure splendeur. Ses personnages sont caricaturés à la Daumier bedonnants, rubiconds, hautains, rehaussés de noir et posés sur de somptueux décors aquarellés très travaillés. Les lavis du coloriste Sedyas tantôt mordorés et tantôt bleutés confèrent une sorte d'irréalité aux scènes de rue noyées dans la brume ou sous la pluie. On notera d'ailleurs un anachronisme certainement voulu par l'auteur : il nous montre au fil des pérégrinations du notaire des gratte-ciels hérissés et menaçants. Or, ceux-ci apparaitront un demi-siècle après la publication de la nouvelle. Munuera fait donc de ses décors un symbole de l'oppression : les gratte ciels de la « rue du Mur » sont un écho au mur qui bouche la vue devant le pupitre de Bartelby.
*
Il distingue le héros en le traitant dans un autre style que le reste de ses personnages : il le dote de grands yeux sombres, d'une peau diaphane et d'une jeunesse qui tranche avec le reste de la distribution. Il en fait presque un romantique Sur la couverture, il est debout et tourne le dos aux lecteurs. Il est face à son pupitre, immobile, et semble regarder devant lui un mur invisible. le dessinateur a « fondu » cette image sur un arrière-plan de foule affairée qui ne lui prête pas la moindre attention. D'emblée, avec cette image forte, se distinguent alors la masse et l'individu. Ceux qui suivent le flot et celui qui s'oppose.
*
Le bédéiste choisit également de modifier le texte original en supprimant la fin du récit : dans la nouvelle, Melville revient sur le passé de Bartelby et propose une amorce d'explication psychologique à son acte. Dans la bande dessinée le mystère reste entier. Munuera fait du héros « une sorte de prolongement de Martin Luther King et Gandhi » qui refuse la violence et prône la résistance passive voire la désobéissance civile. Il dote ainsi la nouvelle d'une grande modernité et nous enjoint à ne pas être « another brick in the wall »…
*
Cette adaptation relève haut la main le défi initial et par ses choix narratifs et graphiques redonne tout son lustre à l'oeuvre originale en en soulignant la troublante modernité !

Merci à José Luis Munuera, aux éditions Dargaud et à Netgalley France de m'avoir permis cette belle découverte !
#dargaud#NetgalleyFrance#Bartleby

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Dans un premier temps, je tiens à remercier éditions Dargaud et NetGalley pour ce nouveau partenariat.



Depuis longtemps, je m'étais promis de me lancer un jour dans la lecture de la nouvelle éponyme d'Herman Melville qui a inspirée Jose Luis Munuera pour ce roman graphique, mais comme vous l'aurez compris, je ne l'avais encore jamais fait bien que le résumé m'est toujours intrigué.



Et c'est donc en connaissance de cause que je me suis lancé dans la lecture de cette bd et ce fut véritablement un coup de coeur. Bien que je ne sois pas un spécialiste de la BD, les planches sont incroyables, les décors de la ville de New York sont tout simplement sublimes, la manière que sont illustrés les personnages fait penser à un de long-métrage, les textes sont courts mais efficaces.



« Je préférais pas » ou la lutte par l'immobilisme, ainsi l'on pourrait résumer le roman graphique de Jose Luis Munuera. New York city, Bartleby bien que peu bavard est embauché comme scribe dans un cabinet de notaire, mais rapidement, il cessera tout activité protestant un « je préférais pas », véritable chant de lutte pour l'immobilisme. Situation totalement absurde où l'employeur se sent totalement désemparé face à se salarier qui ne veut plus l'être mais reste là comme symbole de lutte de l'antipouvoir qui pousse son employeur à la fuite.



Maintenant, que j'ai découvert ce roman graphique, j'ai hâte de me plonger dans la nouvelle qui semble être un véritable ovni littéraire. Peut-être y trouverais-je ma réponse : Avons-nous à faire a de l'absurde ou bien une réflexion plus profonde sur une forme de lutte des classes utilisant la manière la plus déconcertante : l'inactivité avec comme étendards « je préférerais pas ».



#BArtlebyleScribe #NetGalleyFrance
Lien : https://www.bouquinovore.com..
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C'est en voyant l'avis de Benjie que je me suis rappelé la lecture de ce récit et l'étrange impression qu'il avait produit sur moi. Je me souviens de ne pas avoir voulu le critiquer immédiatement, gardant en moi une envie de le disséquer, le désosser et le digérer avant de faire quoi que ce soit. Et si je n'ai finalement pas fait la critique, c'est probablement parce qu'il y a quelque chose qui reste en travers de mon esprit à la fin du récit.

C'est le genre de récit qui appelle une réflexion intérieure, et l'avis de Blueboy est déjà suffisamment développé pour que je n'ai pas à pondre une nouvelle quantité de paragraphes afin de l'expliquer. Je dirais juste qu'Hermann Melville n'évoquait pour moi que le récit Moby Dick, dont j'avais arrêté la lecture en cours de route, terrassé par des descriptions foireuses des baleines et par les relents de pédant qui se dégageait de la "science" de l'auteur.
Ce récit a donc attisé ma curiosité, par son ton et son propos. On est bien loin, à mon sens, de l'aventure du capitaine Achab, et ce semi huis-clos touche à quelque chose de plus universel : la résistance passive à un système qui ne nous convient pas. Tout est dans cette fameuse phrase : "Je préférerais ne pas". Une gentillesse, une volonté marquée, un simple non. Mais quelle image cela donne-t-il au récit ! Loin de Thoreau avec sa désobéissance civile, ici rien n'est politisé (mais politique, enfin, si vous voyez ce que je veux dire), mais dans l'avis personnel. Et cette volonté personnelle dérègle la machine parfaitement réglé d'un système où la libre expression de celle-ci doit rester privée.

Le dessin rajoute quelque chose au récit, à la fois dans l'ambiance de New-York mais aussi dans l'intérieur des bureaux. C'est très bien retranscrit et une bonne part de ce que j'ai ressenti est passé par le dessin (surtout la tête de Bartleby avec son côté gentil).

Je ne m'étendrais pas trop sur la BD, parce que je l'ai apprécié et que d'autres ont déjà relevés toutes les qualités que cette BD offre. Cependant, je me permettrai juste de dire que cette BD semble avoir plus de résonance encore aujourd'hui que lorsque la nouvelle fut écrite. Parce que derrière la façade bien ancrée dans son temps, le récit parle de quelque chose d'essentiel et qui est inhérent à l'être humain : la possibilité de refuser, simplement, poliment, ce qui nous dérange. Et j'ai comme l'impression que cette idée est aujourd'hui en berne, ou tout devient une acceptation passive (parfois accompagnée d'un soupir) sans que l'on réfléchisse à la possibilité de simplement refuser. Au point que l'on ne sait plus réagir lorsque le refus arrive. Et cette idée là, je l'aime beaucoup !
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