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EAN : 9782290200971
126 pages
J'ai lu (09/01/2019)
3.77/5   11 notes
Résumé :

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Que lire après Les caprices de Marianne - On ne badine pas avec l'amourVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Caprices et jeux de masques et de miroirs et de leurs reflets illusoires.
La tradition de la commedia dell'arte, une construction de la pièce en deux actes réunissant le classicisme avec ses trois unités, de temps de lieu et d'action, une journée à Naples, et le romantisme en sa période éclatante, et surtout un personnage, une jeune femme, Marianne, qui n'est surtout pas capricieuse mais bien consciente de sa condition et du rôle qu'elle a à jouer dans une comédie qui n'en est pas une.
Le tragique se fait ressentir dès le début dans un engrainage d'où tous sortiront perdants, ou presque. Marianne jeune épouse de Claudio, mari lourdement médiocre, accepte sa vie telle qu'elle est, même si les rêves ne sont pas loin, le jeune Coelio très amoureux de Marianne n'écoute que son coeur et se lamente, et son ami Octave que le costume d'Arlequin lui va si bien se fait le messager d'amour auprès de la dame.
Avec ce thème universel le texte d'Alfred de Musset traverse les temps, passion amour sacrifice et trahison n'ont pas d'âge, et la pièce romantique par excellence traverse les sentiments d'amour et d'amitié, et des questions que les personnages se posent repliés souvent sur eux-mêmes. Marianne est au centre d'un jeu hypocrite où les masques cachent à peine et finalement dévoilent avec fracas ce dont elle a une douloureuse et vive compréhension. Qui est capricieux ? Marianne ou ceux qui la regardent ? Ou peut-être Musset lui même, libertin romantique et classique, à plusieurs facettes empruntées aux losanges de son habit d'Arlequin. La dualité de la femme, peut-être la dualité de nous tous, Arlequins ou pas.
Capricieux les temps et les sociétés, capricieux les yeux qui regardent sans rien voir, caprices accusés et accusateurs qui se dévoilent souvent couverts de ridicules quand les masques tombent et quand dans la bouche reste un petit goût amer.
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Deux pièces en un ouvrage, de quoi découvrir ou redécouvrir Musset. J'ai un vague souvenir d'étude d'une de ces pièces durant ma période scolaire sans pouvoir définir laquelle. de sorte que cette lecture m'est apparue comme une découverte plus que comme une relecture.

J'ai profité des « Caprices de Marianne » pour tester une lecture un peu particulière, en parallèle d'une version jouée sur mon écran. Il faut dire qu'un texte théâtral qui prend vie sous nos yeux a souvent plus de poids que sa version couchée sur le papier.

« Les caprices de Marianne » fait partie de ces oeuvres qui poussent ma curiosité à explorer toujours plus les classiques de la littérature. Une comédie teintée de tragédie que j'ai adoré de bout en bout (et la captation visionnée n'y est certainement pas étrangère).

A contrario, « On ne badine pas avec l'amour » m'a laissé dans l'indifférence la plus totale. Ces deux enfants du pays qui rentrent au nid pour se courir l'un après l'autre m'a ennuyé. Pourtant, Coelio qui a tout d'un paon qui tourne autour du logis de sa Marianne aurait eu de quoi m'agacé. Mais voilà, les mots, les tirades ont fonctionné. Et il y a dans cette intervention d'Octave louant l'amour de son ami à Marianne ainsi que dans l'attirance de celle-ci pour son cousin au détriment de son amoureux transi un petit air d'une autre pièce que j'ai adoré : « Cyrano de Bergerac ». Et puis, il ne faut pas oublier cette fin dramatique inévitable où Coelio semble condamné à vivre, dans une répétition tragique, ce que sa mère lui révèle des circonstances dans lesquelles elle à rencontrer son époux.

A côté, le mariage arrangé de longue date entre Camille et Perdican et la propension de celle-ci à miser sur l'expérience malheureuse de ses consoeurs du couvent plutôt qu'à vivre par elle-même ses sentiments de peur de souffrir, n'ont pu rivaliser. Mais je dois reconnaître que la tirade de Perdican sur les réalités de l'amour et l'inévitable souffrance qu'y si rattache à visé juste…
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière ; et on se dit : " J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui.
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SCÈNE VI
Un cimetière.
OCTAVE et MARIANNE, auprès d'un tombeau.

0CtAVE. – Moi seul au monde je l'ai connu. Cette urne d'albâtre*, couverte de ce long voile de deuil, est sa parfaite image. C'est ainsi qu'une douce mélancolie voilait les perfec- tions de cette âme tendre et délicate. Pour moi seul, cette vie silencieuse n'a point été un mystère. Les longues soirées que nous avons passées ensemble sont comme de fraîches oasis dans un désert aride: elles ont versé sur mon cœur les seules gouttes de rosée qui y soient jamais tombées. Cælio était la bonne partie de moi-même: elle est remontée au ciel avec lui. C'était un homme d'un autre temps :il connaissait les plaisirs et leur préférait la solitude:il savait combien les illusions sont trompeuses, et il préférait ses illusions à la réalité. Elle eût été heureuse la femme qui l'eût aimé.

MARIANNE, Ne serait-elle point heureuse, Octave, la femme qui t'aimerait ?

OCTAVE, Je ne sais point aimer: Cælio seul le savait. La cendre que renferme cette tombe est tout ce que j'ai aimé sur a terre, tout ce que j'aimerai. Lui seul savait verser dans une aure ame toutes les sources de bonheur qui reposaient dans la sienne. Lui seul était capable d'un dévouement sans bornes; seul eût consacré sa vie entière à la femme qu'il aimait, aussi facilement qu'il aurait bravé la mort pour elle. Je ne suis qu'un débauché sans cœur; je n'estime point cœur; je n'estime point les femmes.
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Pourquoi donc suis-je ainsi ? n’est-ce pas une vieille maxime parmi les libertins, que toutes les femmes se ressemblent ? Pourquoi donc y a-t-il si peu d’amours qui se ressemblent ? En vérité, je ne saurais aimer cette femme comme toi, Octave, tu l’aimerais, ou comme j’en aimerais une autre. Qu’est-ce donc pourtant que tout cela ? deux yeux bleus, deux lèvres vermeilles, une robe blanche et deux blanches mains. Pourquoi ce qui te rendrait joyeux et empressé, ce qui t’attirerait, toi, comme l’aiguille aimantée attire le fer, me rend-il triste et immobile ? Qui pourrait dire : ceci est gai ou triste ? La réalité n’est qu’une ombre. Appelle imagination ou folie ce qui la divinise. — Alors la folie est la beauté elle-même. Chaque homme marche enveloppé d’un réseau transparent qui le couvre de la tête aux pieds ; il croit voir des bois et des fleuves, des visages divins, et l’universelle nature se teint sous ses regards des nuances infinies du tissu magique. Octave ! Octave ! viens à mon secours.
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Je ne sais point aimer ; Cœlio seul le savait. La cendre que renferme cette tombe est tout ce que j’ai aimé sur la terre, tout ce que j’aimerai. Lui seul savait verser dans une autre âme toutes les sources de bonheur qui reposaient dans la sienne. Lui seul était capable d’un dévouement sans bornes ; lui seul eût consacré sa vie entière à la femme qu’il aimait, aussi facilement qu’il aurait bravé la mort pour elle. Je ne suis qu’un débauché sans cœur ; je n’estime point les femmes ; l’amour que j’inspire est comme celui que je ressens, l’ivresse passagère d’un songe. Je ne sais pas les secrets qu’il savait. Ma gaieté est comme le masque d’un histrion ; mon cœur est plus vieux qu’elle, mes sens blasés n’en veulent plus. Je ne suis qu’un lâche ; sa mort n’est point vengée.
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Le souffle de ma vie est à Marianne ; elle peut d’un mot de ses lèvres l’anéantir ou l’embraser. Vivre pour une autre me serait plus difficile que de mourir pour elle : ou je réussirai ou je me tuerai.
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*RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE* : « La confession d'un enfant du siècle », _in_ _Oeuvres de Alfred de Musset,_ ornées de dessins de M. Bida, Paris, Charpentier, 1867, p. 432.
#AlfredDeMusset #LaConfessionDUnEnfantDuSiècle #LittératureFrançaise
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