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sur 3466 notes
Guillaume Musso m'a bien épatée, une fois encore, avec son dernier roman.
Il réussit avec brio à insérer un roman dans son roman, avec sérieux mais sans se prendre au sérieux, il mélange fiction et réalité, bref on sent combien cet écrivain se démène pour donner du plaisir à ses lecteurs.

Raphaël Bataille peine à trouver salut et reconnaissance pour son premier roman, La timidité des cimes. Bien décidé à percer, il se rend sur l'île Beaumont (fictive) pour y rencontrer l'écrivain qu'il adule, Nathan Fawles. Ce dernier est malheureusement peu accessible car retiré de la sphère commerciale et littéraire depuis vingt ans. C'est un fusil à la main que l'ex écrivain rencontre Raphaël. A ses demandes de conseils, il répondra qu'un écrivain n'a pas besoin de conseils.
À côté de ce jeunot peu sûr de lui, nous ferons la connaissance de Mathilde, une journaliste suisse, qui elle aussi cherchera à approcher Nathan Fawles.

Ce roman groupille d'anecdotes et d'informations certainement très largement autobiographiques sur la vie d'un écrivain. C'est un roman qui distille du mystère en permanence, qui questionne sur les motivations d'un écrivain à cesser d'écrire. C'est tellement surprenant que cela ne peut cacher qu'un secret bien plus grave.
À côté de l'écrivain caché, il y a tout l'intérêt des difficiles débuts d'un écrivain en devenir. Stephen King ou J.K. Rowling essuieront des dizaines de refus de la part de maisons d'édition pour leur éponyme roman Carrie ou Harry Potter. À se demander si les comités de lecteurs n'ont pas de la bouse dans les yeux.

Ce qu'il y a de passionnant avec Musso, c'est sa faculté à faire rejoindre fiction et réalité, à construire ici un roman sous des allures de thriller avec un suspens latent, dans le monde de la création littéraire. Univers combien intéressant pour nous lecteurs. Sans compter des personnages fignolés avec humanité et nuances grâce à un Musso qui nous les présente au coeur même de leurs tourments.

Un roman qui m'a fait passer un excellent moment, loin des turpitudes du quotidien. Un roman efficace et dépaysant. Un vrai plaisir, et une très bonne découverte.

Merci à ma bibliothécaire chérie, toujours bienveillante et à l'écoute, une superbe magicienne qui m'a permis de lire ce dernier Musso en VIP. Merci Solange !
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Le 27/08/2034

Je m'appelle Raphaël Bataille.
Ecrivain à mes heures perdues, je ne désespère pas d'être publié un jour.
Je suis aussi journaliste, et je décide de profiter de ma présence à Arras ( je dois y faire un reportage sur la fête de l'andouillette ) pour résoudre l'un des plus gros mystère de notre siècle.
En effet, il y a maintenant un peu plus de quinze ans, le 10 avril 2019 pour être précis, le célèbre chroniqueur littéraire Antyryia a publié son ultime avis puis il a totalement disparu de la circulation.
Du jour au lendemain, il a déserté Babelio sans un mot d'explication, laissant ses trois fans dans le désarroi le plus complet.
Mes sources m'ont précisé qu'il vivait toujours dans son appartement, à proximité de la place Victor Hugo ( la seule place octogonale d'Europe ) alors je tente ma chance en sonnant à côté de son nom.
Aucune réponse.
Loin de me décourager, je pénètre dans l'immeuble à la suite d'un voisin qui a la gentillesse de me tenir la porte en sortant.
J'escalade les nombreux escaliers.
Plus qu'un étage quand j'entends une déflagration et que je vois le mur s'effriter à deux centimètres à peine de mon visage.
Une balle vient de s'y loger.
- Ne tirez pas ! Je suis juste venu vous poser quelques questions. Ne pensez-vous pas, monsieur Antyryia, que le grand public a besoin de connaître les raisons pour lesquelles vous avez brusquement arrêté toute activité sur Babelio du jour au lendemain ?
- Honnêtement, je pense que tout le monde s'en contrefout. Mais si vous arrivez à passer les mines antipersonnelles que j'ai placées devant ma porte, je vous accorderai peut-être cinq minutes.

Triomphant des obstacles, je me retrouve face à face avec avec un être aux yeux fous, à la barbe hirsute, au cheveux longs et gras. Il y a des livres absolument partout : Dans des bibliothèques pleines à craquer, par terre, dans la baignoire, dans la machine à laver.
Recouverts d'une couche de poussière d'au moins trois centimètres.
Prenant mon courage à deux mains, je me lance.
- Vous permettez que je vous pose quelques questions ?
- Je ne répondrai à rien de personnel. Je ne vois pas en quoi ma vie privée pourrait d'ailleurs intéresser qui que ce soit.
- Vous avez publié votre dernière critique sur Babelio le 10/04/2019, il y a aujourd'hui plus de quinze ans. Et puis du jour au lendemain vous avez stoppé toute publication. Encore aujourd'hui, la question qui brûlent toutes les lèvres, c'est : Que vous est-il arrivé ? Simple lassitude ? Vous avez fait une dépression post-partum ? Vous avez perdu le goût de la lecture ? Votre épouse s'est immolée dans un gymnase ? Vous n'avez jamais guéri du syndrome de la page blanche ?
- Qu'est-ce que ça peut vous faire ?
- Eh bien encore aujourd'hui vos lecteurs s'interrogent. Ils étaient nombreux à lire vos réflexions avec intérêt et assiduité. Vous donniez des conseils de lecture avec originalité et passion ! Sans manquer de souligner à chaque fois les points forts et les faiblesses du titre concerné ! Vous aviez quatre-vingt amis, et vous leur manquez encore à tous aujourd'hui.
- J'écrivais de la merde. Je n'avais pas le moindre talent. Pas la moindre étincelle d'inspiration. Il était temps que j'arrête le massacre, d'essayer de me faire une place dans ce monde majoritairement féminin.
- Je vous sens blasé, je me trompe ? Vous vous rendez compte qu'aujourd'hui encore, deux personnes par mois lisent un de vos articles ?
- Grand bien leur fasse.
- Vous refusez donc de me parler du mystère Antyryia ? de la raison pour laquelle vous avez quitté Babelio sans même rendre votre dernière masse critique ?
- le mystère Antyryia, c'est qu'il n'y a pas de mystère.
- Et vous ne pensez pas que donner votre avis sur les romans que vous avez lus était important ? Qu'à votre échelle vous avez participé à faire sortir de l'ombre certains auteurs méconnus du grand public ?
- Comme Guillaume Musso ? Oui, il avait clairement besoin de moi pour vendre des livres …
- Mais célèbres ou pas, vous ne pensez pas que c'était important d'évoquer vos opinions sur chacune de vos lectures ?
- Ecrire des critiques, c'est aussi se permettre de juger le temps d'une lecture et d'une rédaction le travail d'un écrivain qui a parfois pris plusieurs années. Peut-être ai-je aidé quelques auteurs à vendre deux livres de plus mais j'ai aussi parfois écrit de très vilaines choses sur des romans qui auraient pu passionner un tout autre public, ou que je n'ai tout simplement pas lu au moment propice. Et pour citer Nathan Fawles : "Et cette façon de s'ériger en juge pour décider de ce qui était de la littérature et ce qui n'en n'était pas me paraîssait d'une prétention sans bornes."
- Justement, en parlant du personnage de Guillaume Musso, vous avez choisi de tirer votre révérence avec la chronique de son roman "La vie secrète des écrivains". Est-ce que ce livre a provoqué comme un électrochoc ?
- D'une certaine façon oui. Je pensais après mes lectures de la fille de Brooklyn ou d' Un appartement à Paris que plus jamais je ne prendrai plaisir à tourner les pages d'un Musso ... Je m'étais ennuyé comme rarement ! Mais j'ai persisté pour des raisons que je ne développerai pas ici. Et avec La vie secrète des écrivains je dois bien avouer que pour la première fois depuis longtemps, j'ai repris du plaisir à lire cet auteur, j'avais envie de tourner les pages frénétiquement, de connaître le fin mot de toute cette histoire.
- Et aujourd'hui, vous vous en souvenez encore ?
- Euh non, quand même pas. le roman était passionnant mais pas non plus inoubliable. Tout au plus puis-je évoquer les quelques lignes que j'avais rédigées à l'époque. de mémoire, l'écrivain fictif à succès Nathan Fawles, après trois livres au succès phénoménal, a décidé de se retirer sur l'île Beaumont, dans la Méditerranée. Alors que les hypothèses les plus farfelues entourent encore sa disparition du monde éditorial, le passé va finir par le rattraper et le voile d'interrogations autour de sa retraite anticipée se lèvera progressivement. Sa rencontre avec un écrivain amateur et avec la
troublante Mathilde, journaliste à Genève, va en effet avoir des répercussions insoupçonnées.
D'autant qu'à ces rencontres va s'ajouter un horrible meurtre. Défigurée, clouée à un eucalyptus, le cadavre de femme retrouvé sur la plage provoquera le blocus de l'île afin de permettre à la police d'enquêter.
Transformant ainsi le roman en un gigantesque huis-clos.
"En à peine deux jours, le petit paradis méditerranéen s'était brutalement transformé en une gigantesque scène de crime."
- Vous vous souvenez de tous les détails on dirait ? Même des extraits du livre ? Vous avez une mémoire absolument phénoménale.
- Pas du tout, je viens de me connecter à Babelio pour relire ce que j'avais écrit à l'époque.
- Et qu'est-ce qui vous a particulièrement plu dans ce roman, mis à part son aspect thriller psychologique qui semble vous avoir plutôt réjoui ?
- Attendez, il faut que je retrouve le passage. Ah oui, voilà ! Eh bien pour cette fois, Musso n'étale pas sa culture comme on étale de la confiture, et elle est beaucoup plus à propos. le principal personnage étant écrivain, il est beaucoup plus cohérent d'orner son livre d'anecdotes et de réflexions autour des auteurs et du monde éditorial.
Il évoque par exemple d'autres écrivains qui ont brusquement pris la décision d'arrêter d'écrire ( comme Philip Roth ), d'impensables noms qui n'ont pas trouvé d'éditeur rapidement ( Stephen King, JK Rowling ).
Il s'interroge sur cette tendance actuelle de certains lecteurs à vouloir rencontrer leurs auteurs préférés comme s'ils étaient des stars de cinéma ou de célèbres sportifs, alors qu'ils ne devraient être qu'un nom derrière une couverture. En résumé, les informations sont plus pertinentes cette fois que celles auxquelles Musso nous avait habitué.
- Vous n'avez donc trouvé aucun défaut à ce livre ?
- Euh ... je n'irai pas jusque là. le roman se dévore, mais le style reste tout juste passable. Si Nathan Fawles considère que tout est littérature, La vie secrète des écrivains demeure de la littérature sans un grand "L" majuscule. S'il n'y a pas d'incohérences, il y a tout de même de grosses ficelles scénaristiques qui font qu'on a un peu de mal à y croire. Ne serait-ce qu'en voyant un écrivain amateur se lancer dans une enquête et rassembler les différentes pièces du puzzle pour le compte de l'auteur qu'il adule. Mais ça reste secondaire par rapport au plaisir de lecture que j'ai ressenti et que je ne souhaite pas nier. Et puis le côté sentimental récurrent ne tient pas une place trop importante. Je craignais que l'étrange relation faite tant d'attirance que de méfiance entre la journaliste suisse et l'auteur reclus sur l'île ne prenne trop de place, mais ça n'est pas le cas, l'ambiguïté de leur lien enrichissant même l'histoire.
- J'ai juste une dernière question avant de vous laisser. Dans cette ultime critique que vous avez rédigé sur Babelio, vous vous êtes en quelque sorte mis à la place de Nathan Fawles, en vous projetant dans un futur dans lequel vous ne rédigeriez plus jamais aucun billet de vos différentes lectures. Comment vous est venue cette idée plutôt originale ?
- C'est très simple. A plusieurs reprises, Musso construit son texte autour de mises en abîme. Alors certes, on n'a pas affaire au génie machiavélique de Franck Thilliez et de son manuscrit inachevé. Mais les clins d'oeil au lecteur sont nombreux. Raphaël Bataille sera très inspiré sur l'île et entamera la rédaction d'un nouveau roman intitulé La vie secrète des écrivains, dont le premier paragraphe sera bien sûr identique à celui du livre que le lecteur tient entre ses mains. Son premier roman avait été refusé par les éditions Calmann-Levy, ceux là même qui publient Musso aujourd'hui. Musso qui règle d'ailleurs ses comptes par la même occasion avec XO en reprochant la qualité des couvertures qui lui avaient été attribuées par le passé et qu'il jugeait inadaptées.
Quant à l'épilogue, sans spoil aucun, y découvrir Guillaume Musso lui-même se mettant en scène est un clin d'oeil très agréable au lecteur, à défaut d'être indispensable. Alors, en présence de tous ces éléments, j'avais bien sûr imaginé être un auteur de critiques littéraires vivant reclus après la rédaction de son dernier avis.
- Et avez-vous déjà envisagé de reprendre un jour …
- Maintenant fichez le camp de chez moi, je vous ai assez vu !

En descendant les trois étages, je réfléchis au sujet de mon prochain livre. Peut-être "La vie secrète des membres de Babelio" ? Les idées fusent, il me faut rapidement les coucher par écrit avant qu'elles ne s'évaporent.
Quand j'arrive au rez-de-chaussée et franchis le seuil de l'immeuble, je profite des rayons de soleil. Mais à peine ai-je fait quelques pas sur le trottoir qu'une vision de cauchemar assaille mes pupilles.
Je sonne à six reprises chez monsieur Antyryia, complètement affolé mais aussi quelque peu excité, je dois bien l'avouer.
Celui-ci daigne enfin me répondre, du ton charmant qui le caractérise.
- Qu'est-ce que vous me voulez encore, sale vautour ?
- Tout à l'heure, c'est un de vos voisins qui m'a permis d'entrer vous savez ?
- Et ?
- Et … Vous voyez le peuplier sur le trottoir juste en bas de votre résidence ? Ben je crois bien que l'homme égorgé qui y est cloué c'est votre voisin justement.
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Cela faisait une éternité que je n'avais pas lu de Musso.
Comme ma bibliothèque met en place le pret de livres numériques, j'ai tenté l'aventure avec ce roman.

Je l'ai apprécié dans son ensemble.
Le suspens est présent et bien tenu.
J'ai parfois trouvé que l'auteur utilisait des raccourcis, mais l'histoire est prenante et se lit toute seule.
L'auteur est terriblement efficace avec son écriture agréable, et pleine de suspens.

Je me demande pourquoi je ne lis pas du Musso plus souvent.

En tout cas le prêt de livre numérique est quand même très pratique, car on peut choisir un livre le weekend ou a distance. 😉. Cela va peut être la solution pour me soigner de la peur de manquer de livres....
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C'est une abonnée de ma petite biblio qui me dit de lire ce livre, qu'elle n'a pu le lâcher et que ce fut pour elle une bien belle nuit blanche. Et comme je n'avais jamais lu de Guillaume Musso (oui j'avoue) je me suis dit pourquoi pas. Le titre est intrigant, il fait beau, ce sera parfait pour une lecture de jardin.
La formule n'est pas nouvelle, un roman dans le roman, un habile mélange de fiction et réalité, tout est là pour bluffer le lecteur.
Un célèbre écrivain a décide de ne plus écrire, de ne plus être écrivain et de se retirer du monde sur une petite île méditerranéenne . Plus de photos, plus d'interviews, plus de passages à la télé ni à la radio radio, plus de médias . (Tiens ça me fait penser à Réjean Ducharme, célèbre écrivain québécois entouré de mystère.) Comme d'autres l'ont fait avant lui, Nathan Fawles , s'est retiré. On essaiera de pénétrer chez lui et on sera reçu à coup de fusil jusqu'à ce qu'une jeune journaliste soit plus rusée que d'autres et réussisse à rencontrer l'écrivain. Et c'est là que ça bascule, tout comme la vie de Nathan Fawles. Ça va vite, l'intrigue se précipite, c'est rapidement amené, rapidement démêlé . Et c'est gros. Surtout du côté des moins gentils....
Bref, une lecture de plage, de jardin, d'après-midi à l'ombre d'un vieil arbre.
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Ne pas lire trop vite, surtout ne pas lire trop vite et faire durer le plus longtemps possible le plaisir, c'est ce que je me dis à chaque fois que je commence une nouvelle lecture -que je sais d'avance que je vais adorer - mais c'est mission impossible dès que j'ai un livre de Guillaume Musso entre les doigts tant la lecture est limpide et que l'auteur sait comment accrocher son lecteur pour qu'il ait justement envie de ne pas s'arrêter.

1999 : qu'est-ce qui a pu arriver à Nathan Fawles, écrivain à succès avec trois livres à la clé, mais surtout en pleine fleur de l'âges, je dirais même encore jeune, pour qu'il décide de mettre subitement fin à sa carrière d'écrivain ? Bien des journalistes ont essayé de percer le "mystère Fawles" mais tous s'y sont cassé les dents. Depuis, Nathan vit reclus (avec pour seule compagnie son chien) sur l'île de Beaumont, où tous le connaissent mais sans vraiment le connaître (des échanges de politesse, courtoisie mais à savoir ce qui se cache derrière le masque, tous l'ignorent).

Lorsqu'un poste est à pourvoir à la seule librairie de l'île, Raphaël Bataille, lui aussi aspirant-écrivain mais dont les maisons d'édition lui ont toutes retournée son manuscrit, n'hésite pas longtemps mais il va rapidement déchanter. Non seulement, il apprend du propriétaire que l'auteur de renom ne se rend jamais à la librairie mais qu'il évite également toute intrusion dans sa vie privée (pour les plus curieux, il n'hésite pas à les chasser à coups de fusil, et ceci n'est pas une légende) mais si Raphaël déchante aussi, c'est parce qu'il apprend que si le libraire l'a engagé, c'est parce qu'il compte bien mettre la clé sous le porte. Réfractaire à un certain genre de littérature (comme la science-fiction par exemple), ce dernier fait partie de ces aspirants de "la bonne et de la mauvaise littérature" et se plaint qu'aujourd'hui, le livre n'est plus un produit rentable.

Voilà le décor planté : l'arrivée par la suite d'une journaliste (Mathilde) sur l'île, bien décidée elle aussi à rencontrer Nathan Fawles mais pas du tout pour les mêmes raisons que Raphaël qui pensait obtenir soutien conseils de la part de ce dernier, va bousculer la petite vie tranquille et sans histoires (a piori) de l'écrivain. Lorsque un cadavre est retrouvé sur l'île, il n'en faut pas plus pour que ce soit toute l'île qui soit en émoi ! Confinement (tient tient, cela ne vous rappelle pas quelque chose ?) avec interdiction pour tout résident ou touriste de quitter l'île le temps de l'enquête, le jeune Raphaël va être mis à contribution par...et oui, Nathan Fawles lui-même, pour effectuer quelques petites recherches, lui-même ne pouvant plus se déplacer temporairement mais cela est une autre histoire...

Un roman dans lequel le lecteur n'a pas le temps de s'ennuyer tant il y a des rebondissements et des histoires imbriquées dans l'histoire elle-même et qui, à un certain moment, se superpose avec L Histoire avec un grand H ! Une lecture que je ne peux que vous recommander et moi qui avait envie de découvrir cet ouvrage depuis un certain temps déjà, je vous envierai presque car pour vous, tout reste à découvrir !
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Un jeune auteur boudé par les éditeurs trouve un emploi dans une librairie sur l'île méditerranéenne imaginaire de Beaumont.
L'écrivain très célèbre, Nathan Fawles s'y est retiré et n'écrit plus aucun livre. Raphaël voudrait qu'il lise son manuscrit mais l'écrivain se montre très agressif quand on s'approche de sa propriété.
Mathilde Monney, une jeune journaliste parvient à l'approcher, à l'intéresser avec une histoire.
Pendant ce temps, une femme est assassinée sur l'île qui fait l'objet d'un blocus suite à ce drame.
Je ne peux pas en dire plus sinon que tous ces personnages sauf le jeune auteur sont liés à un drame horrible qui a détruit quasi toute une famille il y a vingt ans à cause d'un être démoniaque.
L'auteur nous amène à nous rappeler le danger de faire sa propre justice.
C'est un thriller passionnant, terrible dont le dénouement n'arrive qu'à l'ultime fin.
Parfois, certains faits, dans leurs recoupements , révèlent quelques improbabilités mais j'ai lu le roman avec beaucoup d'intérêt, trop, jusqu' aux heures tardives de la nuit.
Les réflexions que fait l'auteur sur la vie d'écrivain sont très intéressantes pour la lectrice que je suis.
Je suis chaque fois étonnée du nombre de livres et d'auteurs que Guillaume Musso continue à lire et fait plus que citer dans ses livres. J'admire sa curiosité.
J'ai beaucoup apprécié l'entretien de Nathan Fawles avec la presse avant qu'il ne cesse d'écrire.
Là, on sent que Nathan Fawles parle à la place de Guillaume Musso en tant qu'écrivain. Un grand moment !
Il me rejoint dans sa façon d'entrevoir sa relation avec un écrivain qu'on apprécie : " la seule relation valable avec l'écrivain, c'est de le lire. "
Une lecture éprouvante vers la fin .
J'ai savouré l'épilogue avec un "Ouf" de soulagement.
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En vieux briscard du thriller, en ayant lu tant depuis des décennies, il devient de plus en plus difficile de me surprendre. Lorsque c'est le cas, j'ai un grand sourire aux lèvres, et beaucoup plus rarement j'applaudis des deux mains face à un rebondissement inattendu et créativement bien trouvé.

Ce n'est pas l'auteur le plus vendu en France qui va donc me faire cet effet, me direz-vous… Eh bien, sachez que mes sourires ont été légion durant cette lecture et que j'ai dû poser le livre et applaudir à au moins trois reprises. Bluffant, tout simplement.

Derrière son magnifique écrin, se niche une intrigue qui est réellement impossible à lâcher. Guillaume Musso a une capacité hors norme à embarquer le lecteur, à le fourvoyer et, au final, à le distraire avec une vraie élégance. Il n'est pas donné à tout le monde d'écrire de manière aussi fluide sans tomber dans la simplicité.

Bien sûr que l'écrivain n'invente rien, mais il mène sa barque avec talent, en utilisant à bon escient les codes du genre, pour un plaisir décuplé.

Et savez-vous quel est le « plus » qui fait rapidement la différence dans ce roman ? Guillaume Musso s'amuse et ça se sent à chaque page !

Le ton est assez différent par rapport à son excellent précédent livre, La jeune fille et la nuit. L'auteur a lâché la bride, s'est permis davantage de facéties et une pointe d'humour qui fait mouche.

La vie secrète des écrivains est comme un puzzle dont on ne connaîtrait pas le nombre de pièces, et qui s'avère bien plus grand qu'il n'y parait. Comme un jeu de piste dont on n'appréhende aucunement le but final.

Parce que l'écrivain ose. Ose emprunter des chemins surprenants, et faire vivre à ses personnages des émotions particulièrement fortes. Au plus près de leur intimité, et de leurs secrets. Et comme il est doué pour nous faire entrer en empathie avec eux, ces émotions sont partagées.

C'est donc un vrai thriller, avec meurtre à la clé, fausses pistes et chausse-trappes, sorte de huis clos en plein air. Une enquête avec des tenants vraiment originaux et des aboutissants stupéfiants.

Mais le roman n'est pas que ça. Il est aussi une réflexion intéressante sur l'écriture, le « métier » d'écrivain, le statut de l'auteur, ses obsessions… Tout une palette de considérations à travers les pensées d'un personnage d'écrivain retiré des affaires depuis vingt ans.

A cela, Guillaume Musso rajoute nombre de citations d'auteurs illustres et de personnalités, en lien avec l'écriture. Très loin des habituels extraits « tarte à la crème », ils sont, au contraire, très judicieusement choisis et donnent une autre dimension à ce récit. L'effet accentue cette mise en abyme ludiquement construite.

La vie secrète des écrivains est un thriller étourdissant doublé d'une formidable réflexion sur le statut de l'écrivain. Un suspense psychologique mené de main de maître par un Guillaume Musso dont l'amusement à construire cette intrigue est follement communicative. Aussi ludique que bluffant.
Lien : https://gruznamur.com/2019/0..
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Après la lecture de deux romans tragiques et graves, je souhaitais et j'imaginais une lecture récréation qui m'inviterait « davantage à l'évasion qu'à la réflexion. »
Ce fut mon premier Musso dans l'inconnu.

Comme je le pressentais, je découvre un thriller à l'intrigue recherchée dont je ne révèlerais rien d'autre qu'une petite phrase pour le fun :
« Si un romancier mentionne l'existence d'une arme au début de son récit, alors un coup de feu sera obligatoirement tiré et l'un des protagonistes mourra à la fin de l'histoire. »
Et s'il n'y en avait pas qu'un ?

Ce qui m'a séduit dans ce roman, au-delà d'un huis-clos sur une ile imaginaire de la méditerranée ou s'est retranché un écrivain reconnu qui ne veut plus jamais écrire, ce sont les petites touches où l'auteur dévoile quelques simples astuces d'écriture à un jeune auteur en devenir où la force de l'imagination et de l'originalité en sont les lois fondamentales.

« L'écriture structure ta vie et tes idées, elle finit souvent par mettre de l'ordre dans le chaos de l'existence. »

Guillaume Musso s'est servi du métier d'écrivain de son personnage principal pour citer une myriade d'ouvrages et d'auteurs qu'il a lui-même appréciés et qui l'ont, comme je l'ai compris, aidé à se projeter vers des sommets d'inventions dans la fiction.

« le roman c'est de la fiction. Et la fiction, c'est techniquement du mensonge. »

Vous mentez donc très bien M. Musso, vos manigances étudiées sont presque toujours crédibles avec des péripéties fréquemment jouissives.

Avec humour, votre personnage profite au passage d'égratigner les éditeurs, incapables parfois de renifler le best-seller de demain.

« Les éditeurs sont des gens qui voudraient que tu sois reconnaissant quand ils te disent en deux phrases ce qu'ils pensent de ton livre, alors que tu as trimé deux ans à le faire tenir debout. »

Merci M. Musso, je ne saurais jamais si vous avez réellement mis deux ans à faire tenir debout ce livre mais il m'a permis de passer trois belles heures à le savourer et à rêver assis.

« C'était en partie pour ça que j'aimais autant lire. Pas pour fuir la vie réelle au profit d'un univers imaginaire, mais pour revenir vers le monde transformé par mes lectures. »

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Les deux premiers romans lus de Guillaume Musso ne m'avaient pas vraiment convaincus, j'ai bien apprécié le dernier : l'écriture, les rebondissements, l'intrigue tout à fait plausible, Musso nous livre les sources de ses inspirations : compilation de divers faits réels , je pense aussi qu'il a pu emprunter une scène au film espano/Argentin de Juan José Campanella « Dans ses yeux ». Vous voyez à quoi je fais allusion ? Il cite aussi de nombreux écrivains et plusieurs oeuvres reconnues de la littérature,ce qui donne un attrait supplémentaire à ce roman. Bien sûr, j'ai été sensible aussi qu'il se soit inspiré de la correspondance Camus/Casarès.
Un bon moment de lecture
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Une belle surprise !
Je viens de terminer « La vie secrète des écrivains » de Guillaume Musso. J'ai littéralement dévoré ce polar.
Raphaël est ou plutôt voudrait devenir écrivain, malheureusement, le roman qu'il a écrit est refusé par bon nombre d'éditeurs. Parmi ses écrivains préférés : Nathan Fawles, il aimerait le rencontrer et lui faire lire son manuscrit pour savoir ce qu'il en pense. Ce dernier a décidé depuis quelques années d'arrêter sa carrière et s'est retiré sur une île méditerranéenne « Beaumont » où il vit en ermite.
Raphaël se rend sur l'île, il arrive à se faire embaucher et loger par le libraire du coin et bien entendu essaie de rencontrer Nathan, ce qui n'est pas chose facile. Il finit par forcer sa porte et braver son agressivité.
Mais tout n'est pas aussi simple que ça y paraît, la quiétude de l'île est souillée par la découverte d'une femme sauvagement assassinée et… non je ne vais pas spolier. Un dénouement que je n'ai pas vu venir et bien caché tout au long du livre.
J'avais lu plusieurs Guillaume Musso et n'avais pas été séduite par son écriture et c'est à reculons que je suis entrée dans la lecture de celui-ci. J'ai été très agréablement surprise, une idée originale et bien écrite, un roman dans un roman serait l'expression exacte.
Une intrigue peu commune, bien menée, embrouillée, des crimes qui remontent à des années (trois personnes d'une même famille sauvagement assassinées), de la vengeance, la rechercher de l'assassin, l'erreur, la malhonnêteté, l'horreur, le trafic d'organes (sur un fond de guerre en ex-Yougoslavie et Kosovo) tout y est mêlé provoquant la mort de personnes étrangères au drame initial ; tous ces ingrédients y sont rassemblés avec beaucoup d'adresse.
J'ai beaucoup aimé ce thriller malgré le rappel de la guerre en Yougoslavie que j'ai trouvé un peu long. Guillaume Musso s'est surpassé, c'est de loin mon préféré.
Chose importante et primordiale ce livre traite de la vie secrète des écrivains c'est aussi un clin d'oeil à la difficulté que rencontrent les jeunes auteurs pour trouver un éditeur.
Vous qui n'aimez pas Musso, essayez celui-ci, comme moi vous serez peut-être conquis !
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