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sur 570 notes

Dans une de ces banlieues chics et formatées de Cleveland, les familles ont toutes leurs histoires, leurs secrets. de l'extérieur, tout parait parfait, comme cette herbe coupée impeccablement, ces façades colorées harmonieusement, ces règles que tout le monde suit pour se donner une apparence de tranquillité, de bonheur, une certaine idée de la normalité. Quand Mia et Pearl emménagent dans une maison louée par l'un de ces propriétaires bien sous tout rapport, la première lézarde de ces vies bien rangées apparaît.

Céleste Ng nous propose ici une véritable chronique sociale de l'Amérique factice des banlieues riches.
Ce roman, c'est d'abord un livre sur les femmes car c'est majoritairement elles qui auront la parole tout au long du récit. Avec une précision quasi chirurgicale, l'autrice décortiquera leur vie, leur passé, leurs motivations, leurs espoirs et leurs regrets. Entrant si profondément dans leur vie passée et présente, levant le voile sur leur futur uniquement pour le lecteur, que nous ne pouvons que ressentir des émotions pour chacun des personnages. Des émotions pas toujours positives, mais chacun nous touchera à sa manière car avec Céleste Ng, point de manichéisme, tout est nuance.

La saison des feux, c'est aussi le roman de la maternité, sous toutes ses formes, avec ses questionnements existentiels qui l'accompagnent inévitablement. Et la question de la famille sera bien entendu également soulevée, comme une évidence.

Céleste Ng nous confie avec son deuxième roman une étude de la société moderne, avec tous ses antagonismes, le meilleur et le pire, la vie quoi...
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Je dois reconnaître que ce roman m'a agacée, mais c'est sans doute parce que la thématique à la "Desperate Housewives" ne m'attire plus (ce que j'ai découvert en lisant ce livre).
On se retrouve donc dans une communauté "idyllique" de l'Ohio, bien WASP, bien propre, bien régie par des règles bien votées par tous, et où il fait bon vivre, etc. etc. Et voilà que débarque une artiste photographe qui, juste en assumant son altérité, va mettre à mal le conformisme ambiant.
Je crois que j'ai simplement passé l'âge de me satisfaire de ce genre de chronique mordante. Car Celeste Ng décrit avec jubilation les travers de ces "protestants anglo-saxons blancs", allant jusqu'à perdre parfois la maîtrise de son roman (certaines transitions un peu abruptes entre les personnages et/ou les événements m'ont laissée perplexe). Néanmoins, il reste quelques protagonistes attachants, et l'adolescence est dépeinte avec sensibilité. L'ensemble se lit agréablement, mais à mon sens, ça manque de profondeur et de férocité.
J'avais été beaucoup plus touchée par le précédent ouvrage de Celeste Ng, qui évoquait, de façon forte et émouvante, l'immigration chinoise aux USA et son désir fou d'intégration -et de "normalité". Mais je prends quand même rendez-vous pour son 3ème roman.
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Banlieue cossue de Cleveland. Les Richardson sont une famille aisée, vivant au sein d'une quartier parfait, où rien ne dépasse, organisé au cordeau pour le bien être de ses résidents. Une vie réglée où les apparences sont reines et où les habitants se conforment tous à des codes sociaux qui définissent leur appartenance à cette communauté.

Aussi quand Mia, une mère célibataire, artiste un peu marginale, et sa fille Pearl emménagent dans ce quartier idyllique, on sent rapidement une dissonance. Des détails tout d'abord mais qui finissent par s'amplifier peu à peu pour finir par faire voler en éclat cette belle harmonie de façade. Des secrets vont être mis au jour, les hypocrisies démasquées et le coeur de chacun dévoilé.

Un roman qui commence tout doucement, à tel point que j'ai craint de finir par m'ennuyer dans les premières pages. Et puis une fois les pièces de l'intrigue bien en place, je me suis faite embarquer par la plume de Celeste Ng, à tel point que j'ai terminé le livre très tard cette nuit, faute de pouvoir le lâcher.

L'auteure a le talent de décortiquer l'âme humaine, celle qui se cache derrière le miroir des faux semblants. Elle marche pour moi dans les pas de Joyce Carol Oates à ce niveau.
Une excellente découverte.
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La quatrième de couverture mentionnait qu'on sentait la tension dès les premières pages… Je n'ai pas senti ça! Mais plus ma lecture avançait et plus je la sentais cette fameuse tension. Oh oui, elle est là!

Deux familles aux antipodes : une mère monoparentale artiste et bohème, et une famille nucléaire conservatrice. Plusieurs ados… avec leur caractère d'ados, leurs hormones d'ados. Et pourtant ces familles se rejoindront par leurs enfants qui trouveront dans l'autre famille ce qui leur manque dans la leur.

Ça semble enchanteur non? Mais non… un secret bien gardé viendra tout bousculer.

Quelquefois, il faut tout brûler pour repartir à neuf...

J'ai beaucoup apprécié ce roman qui parle d'incompréhension, d'amour d'adolescent, d'amitié, mais surtout d'amour maternel.

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Un roman plutôt réussi, dont on pardonne aisément une légère tendance à caricaturer les personnages et les situations.
Mia et sa fille Pearl atterrissent dans une banlieue chic à proximité de Cleveland. Surgies de nulle part, la mère photographe d'art et son ado de fille louent un petit appartement aux Richardson. Prototype de la famille américaine bourgeoise - mari avocat, femme journaliste, 3 enfants - ceux-ci avancent dans la vie, emplis de certitudes, sans que rien jusqu'ici n'ait réussi à ébranler la croyance en leurs valeurs et mode de vie.
L'arrivée de Mia et Pearl va bouleverser leur quotidien et interroger l'ordre des choses. Personne ne sortira indemne de la rencontre entre les 2 familles. Ni les adultes dont les choix passés et présents auront des répercussions, ni les adolescents qui - à un moment clé de leur parcours - seront amenés à réaménager leur rapport au monde, à l'Autre.
L'auteur balaie de nombreux thèmes très actuels : la maternité, l'adoption, la monoparentalité, l'avortement, la vulnérabilité, l'immigration, l'influence des médias, etc.
La construction du roman est adroite, les flashbacks permettent à l'intrigue d'avancer, en laissant toujours planer quelques ombres sur les motivations des protagonistes. Pas de temps mort, des personnages attachants, de l'émotion, tout est réuni pour qu'on passe un très bon moment de lecture.
C'est le second roman de Céleste Ng, apparemment le premier avait rencontré un joli succès. Je me laisserai bien tenter :)...
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"La saison des feux" est une satire sociale et familiale se déroulant dans les beaux quartiers utopiques américains, vous savez ces maisons bourgeoises clonées les unes sur les autres et alignées au centimètre près, avec une pelouse impeccable, où les poubelles sont invisibles, ou papa possède une grosse berline clinquante, maman un SUV dernier cri et "fifille" un cabriolet rutilant. le genre de lieu où tout est rose en apparence mais où jalousies, critiques, ragots et coups bas sont les maîtres mots.

Ici, une mère artiste et marginale accompagnée de sa fille débrouillarde vont débarquer et changer les règles du jeu, mettre un sacré coup de pied dans la ruche et faire tourner la tête des gens, et cela sans le vouloir vraiment, juste avec leur manière d'être "normales".

Un scénario qui pourrait ressembler à une série TV destinée aux jeunes femmes en quête d'histoires faites pour se détendre à l'instar des télés réalité ou les embrouilles des uns font le bonheur des autres. (attention rien de péjoratif ni dégradant dans mes propos, c'est juste pour souligner le cliché).
C'est un roman qui pourrait être comme ça, mais c'est sans compter sur la plume de Celeste Ng qui prend les ingrédients cités ci dessus et les sculptes à la manière d'un thriller à suspense dont les différents personnages ne seront pas épargnés, où les clichés vont êtres malmenés pour le plus grand plaisir des lectrices et des lecteurs grâce à une dynamique imparable. Il est vrai que j'avais un peu peur en lisant le quatrième de couverture de tomber sur une histoire "cucu" mais non, c'est prenant et les pages défilent sans que l'on ne s'en rende compte afin de connaître le fin mot de l'histoire.

Je ne connaissais pas cette auteure, Celeste Ng, mais une chose est certaine, je vais m'y intéresser de plus près à l'avenir. Les éditions Sonatine ont le don de nous présenter des valeurs sûres et originales, encore une fois cela se confirme ici.

Je vais conclure en vous disant de ne pas hésiter à franchir le pas, c'est un roman qui vaut la peine de se pencher dessus.

Voir la chronique sur mon blog :
Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
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"une perle rare" que cette lecture mi thriller mi roman selon moi... J'avais déjà adoré "tout ce que l'on ne s'est pas dit" et là encore l'auteure m'a transportée dans les méandres de la psychologie et de la réflexion humaine..
L'histoire est belle, "travaillée", réfléchie... Superbe!
Elle me laisse sans voix tant les mots nous transportent et nous font réfléchir!!
Les personnages sont époustouflants!
Je ne suis pas prête d'oublier ce chef d'oeuvre! complètement fan de cette auteure!!
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Comme dans son très prometteur premier roman, Tout ce qu'on ne s'est jamais dit, Celeste Ng commence par la fin. le moment où le drame est survenu. Cette fois, une maison brûle, dans l'un de ces endroits a priori préservés inventés par les américains. A Shaker Heights, une banlieue de Cleveland, une communauté où tout est normé, contraint afin que chacun vive en paix et en harmonie avec ses voisins. Pourtant, la maison de la famille Richardson est en train de brûler et il semble que ce soit Izzy, la benjamine parmi quatre enfants qui ait allumé l'incendie. Que s'est-il donc passé derrière les façades proprettes de ces allées où rien ne dépasse ?

Décidément Celeste Ng se plaît à explorer les méandres de la psychologie familiale et à interroger les contraintes qui pèsent sur chacun des membres d'une même cellule. Cette fois c'est la famille Richardson qui lui sert de cobaye, dans cette banlieue qui ressemble à la Wisteria Lane de Desperate Housewives. Elena Richardson est une femme qui a tout fait comme il faut. Originaire de Shaker Heights, elle a convaincu son mari d'y fonder leur foyer où sont nés à intervalles réguliers leurs quatre enfants désormais adolescents. Elena travaille comme journaliste pour la gazette locale, ayant remisé toute velléité de progresser par crainte de devoir quitter sa banlieue. Elena est contente d'elle et se trouve très généreuse d'accepter de louer à bas prix la petite maison héritée de ses parents. Après tout, elle n'a pas besoin de cet argent pour vivre et si on peut aider... Par exemple cette Mia, seule avec sa fille Pearl. Même si Elena est troublée par la liberté que semble afficher Mia, sa curiosité l'emporte. Car Mia est tout le contraire d'Elena. Bohême, elle ne s'encombre d'aucune possession, change de région au gré de son inspiration. Photographe, artiste, libre, sans attache hormis sa fille qui s'est plus ou moins habituée à ces déplacements incessants. Mais voilà. Pearl prend goût à son environnement, noue quelques liens d'amitié notamment avec les enfants Richardson, tandis qu'Izzy, la fille d'Elena se prend d'admiration pour Mia et pour ce qu'elle incarne. de plus en plus intriguée, voire jalouse, Elena entreprend d'enquêter sur le passé de Mia que celle-ci semble protéger avec soin...

"Pour un parent, un enfant n'est pas une simple personne : c'est un endroit, une sorte de Narnia, un lieu vaste et éternel où coexistent le présent qu'on vit, le passé dont on se souvient et l'avenir qu'on espère".

L'enfant. La question centrale de ce livre. L'enfant que l'on désire avoir, que l'on s'inquiète de perdre, que l'on veut protéger à tout prix. Celui que l'on veut élever à son image ou, au contraire auquel on souhaite transmettre ses idéaux de liberté. le coeur du noyau familial auquel le moindre déséquilibre peut être fatal. L'enfant sur lequel pèsent toutes les névroses de ses géniteurs. Elena et Mia symbolisent les deux excès antagonistes. D'un côté, l'enracinement, le modèle imposé, l'appartenance à une caste réelle ou fantasmée. de l'autre, la fuite, le rejet des attaches, la légèreté et le refus des règles imposées. Les deux adolescentes rêvent forcément de l'autre possible qui se révèle : s'installer enfin pour Pearl, avoir des copains, un point d'ancrage tandis que pour Izzy, le mode de vie de Mia ouvre soudain une fenêtre sur l'ailleurs.

Tout le talent de Celeste Ng réside dans la finesse avec laquelle elle décortique les états d'esprit des uns et des autres, et montre l'engrenage des petits riens qui conduit au drame. Elle est au plus proche des sentiments humains et l'on se dit, en progressant dans la lecture qu'elles sont nombreuses ces familles qui enferment et que les romanciers n'ont pas fini d'y puiser leur matière. Celeste Ng en tout cas confirme toutes les promesses entrevues dans son premier roman.

"L'une avait suivi les règles, l'autre non. Mais le problème avec les règles, songea-t-il, c'était qu'elles supposaient une bonne et une mauvaise manière de faire les choses. Alors qu'en fait, la plupart du temps, il y avait simplement des manières différentes, dont aucune n'était totalement mauvaise ou totalement bonne, et il n'y avait rien pour vous indiquer de quel côté de la ligne de démarcation vous vous trouviez".
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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A Shaker Heights, banlieue riche et tranquille de Cleveland, tout est soigneusement planifié pour le bonheur des résidents. Rien ne dépasse, rien ne déborde, à l'image de l'existence parfaitement réglée d'Elena Richardson, femme au foyer exemplaire.
Lorsque Mia Warren, une mère célibataire et bohème, vient s'installer dans cette bulle idyllique avec sa fille Pearl, les relations avec la famille Richardson sont d'abord chaleureuses. Mais peu à peu, leur présence met en péril l'entente qui règne entre les voisins. Et la tension monte dangereusement à Shaker Heights.
Une étude de moeurs américaine toute en finesse d'une banlieue chic et de ses habitants. Une esquisse brillante de portraits féminins qui n'est pas sans rappeler Laura Kasischke. Une intrigue à la fois simple et complexe. Tels sont les ingrédients de ce roman très réussi qui se dévore comme un thriller. Un coup de coeur pour moi !
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*Lecture recommandée par le Picabo River Book Club*

Celeste Ng est une des voix les plus prometteuses de la littérature nord-américaine. Son premier roman était déjà très bon mais ce second est, à mes yeux, sublime.

Il est difficile d'expliquer l'intrigue de ce livre et pourquoi elle nous marque autant. Dans ce roman il n'y a pas de révélations grandiloquentes, pas de mystères implacables mais il y a quelque chose de plus solide, un phénomène, un lien qui se tisse lentement mais sûrement entre le lecteur et l'histoire, entre le lecteur et les personnages. Il n'y a pas véritablement de mot pour décrire cette sensation, je peux juste dire que j'ai adoré ce roman.

J'ai adoré ce roman tout d'abord pour ces personnages. Les portraits de Celeste Ng sont absolument fascinants car elle réussit à dépeindre autant la personnalité des protagonistes que leur histoire personnelle toute entière. Aucun personnage n'aura de secret pour vous et vous verrez progressivement le drame prendre place. J'ai particulièrement aimé le personnage de Mia pour son empathie et sa bienveillance, j'ai aimé Izzy pour son caractère révolté, perspicace et sarcastique... Il y a aussi Pearl qui rêve d'une vie stable et normale, Moody qui rêve de tenir la main de cette dernière, Trip le tombeur, fils prodigue; Lexie la fille sensuelle, Mme Richardson la mère superficiellement parfaite,... Des personnages qui sont tous uniques et qui réveillent en nous des sentiments contradictoires.

Si vous voulez vous faire une idée du style de Celeste Ng, cette dernière est dans la lignée de ces auteurs qui mêlent le social au thriller, un mélange entre Ceux d'ici de Jonathan Dee et Petits secrets, grands mensonges de Liane Moriarty. Ne vous attendez pas à un rythme implacable, à des rebondissements retentissants mais plutôt à un roman d'une grande fluidité, un roman qui réussit à dépeindre tout un pan de la société américaine, qui arrive à illustrer des problématiques, controverses prépondérantes en se concentrant sur un petit microcosme social.

J'ai été particulièrement émue par la fin, par ces destins croisés qui se sont percutés à un moment donné pour que la vie de chaque personnage ne soit plus vraiment la même, parce que parfois lorsque tout a brûlé il n'y a plus qu'à repartir de zéro...

En définitive, La Saison des feux est une pépite littéraire, je recommande vivement sa lecture et n'hésitez pas à rejoindre le Picabo River Book Club pour partager votre avis sur ce livre (car il fait partie de la sélection d'avril).
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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