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Dans ses Considérations inactuelles, Nietzsche suggère qu'une vache ne connaît ni l'ennui ni la douleur, elle est incapable de se souvenir. Cet exemple tend à montrer que l'oubli n'est pas une simple “perte” de souvenir, mais un acte actif, portant en lui une puissance de libération. Bien sûr, l'amnésie complète serait aussi néfaste qu'une hypermnésie : Nietzsche affirme que le rapport au passé doit être équilibré : véritable tri sélectif , l'oubli doit rationaliser notre relation au passé, laissant de côté tout ce qui peut troubler la paix du moment. Oublier, c'est aussi devenir a-historique : chez Platon, l'oubli était un scandale moral et philosophique, que la maïeutique cherchait à réparer. Chez Nietzsche, au contraire, l'histoire, au niveau des peuples empèse leur liberté à créer : l'histoire n'est pas, comme le veut Hegel dans la Raison dans l'Histoire, ou Marx dans le Manifeste, un principe d'unité, mais poids commun, pesanteur collective empêchant les peuples de se déterminer d'eux-mêmes. le sens ne s'hérite pas, il s'invente. Tant au niveau collectif qu'individuel. C'est la leçon de la philosophie de Nietzsche, qui fait de l'oubli le pivot du bonheur. + Lire la suite |