Si la sculpture tenait le premier rang en Grèce, la nouvelle orbitation, l'élargissement de la pensée moderne nécessitaient Impérieusement une formule différente qui répondit à ce desideratum. La peinture seule remplissait ces conditions et c'est à ce titre qu'elle prit la place de l'art qui avait réalisé l'idéal du monde antique.
L'Italie, du XIIIe au XVIe siècle, est pour le penseur et pour le philosophe le plus merveilleux sujet d'étude, la plus féconde matière à penser qu'il soit donné de rencontrer. Nulle part ailleurs les faits ne se succèdent, dans leur course précipitée, avec une intensité aussi poignante; nulle part ailleurs ne se retrouve l'exemple d'un peuple qui, à travers des luttes terribles, continue sans interruption son développement et ne cesse de semer des idées fécondes pour l'avenir de l'humanité.
La peinture, dans ses essais et son développement, a été l'expression la plus complète de la Renaissance et on ne saurait juger sans elle cette période de près de trois siècles qui amena la rénovation des idées et du goût et exerça une influence décisive sur le monde civilisé.