Féerie pour les Ténèbres, Tome 3 : Le Carnaval des Abîmes

A la première lecture-j'ai des tout petits moments de dyslexie, surtout avec les noms des personnages- j'étais persuadée de voir « le Carnaval des abimés », et si la petite dyslexie est aussi révélatrice que le lapsus, c'est un titre qui sied très bien à ce livre où abimés de toute sorte courent, dansent, plongent et tombent (beaucoup), chantent, meurent, survivent, revivent.
Ce tome troisième renoue avec les deux précédents, cependant je ne suis pas du tout arrivée à entrer dedans (à part de fugaces instants de grâce autour des pages 220 puis de ci de là, sporadiquement). Peut être mes lectures d'entre deux n'étaient pas assez diverses, mais je me suis moi aussi retrouvée à danser dans ce carnaval des abimés, tendant la main quand j'apercevais, pour un temps trop court un personnage magnifique (oh Barugal, Barugal, pourquoi diantre ne restes-tu pas là ?), et me raccrochant désespérément à l'histoire qui tentait de m'expliquer pourquoi on en est arrivé à ce monde ici-bas. Mais las, au bout d'un moment j'ai juste tourné les pages au son du fifrelin, heureuse de voir la lumière au bout du tunnel et triste (mais triste) d'avoir l'impression d'être passée à côté du tome dernier.

J'aime beaucoup la noirceur de cet univers. Il est tellement sale, noir que la plupart des actes cruels semblent une simple norme. Beaucoup d'humour noir. Des personnages haut en couleurs, que ce soit la petite Grenotte qui n'a peur de rien à part des parents, l'intrépide Malgasta ou le poète fou Jobelot. Une fin qui nous laisse entrevoir un lien très lointain avec ce monde et le notre. Trois Saints qui sont bien fous, un Empereur mort, un géant, des armées putrides...Une grande aventure!

"Enfin terminé !" devrais-je dire, tant la lecture est parfois... laborieuse, on finit par être habituer par la cruauté de l'univers; ce n'est plus ça qui nous "rebute". Quand le vin est tiré, il faut le boire. Afin de savoir jusque dans quel abîme nous conduira ce carnaval.
J'ai aimé terminé ce livre, sa conclusion laisse quelques zones de ténèbres et l'impression qu'aucun n'est au bout de ses peines...