Ce livre avait suscité, à sa sortie, une querelle, dont il semble, depuis, sorti vainqueur. Que veut montrer Nolte? Non seulement qu'il existe un lien structurel entre le communisme et le nazisme, ce que l'on avait bien vu à travers la notion de totalitarisme, mais surtout que ce lien structurel s'explique par une histoire commune, par des interactions, par la fascination que les deux systèmes ont exercée l'un sur l'autre, par une répulsion qui ne peut s'empêcher de prendre l'autre pour modèle. Or c'est bien le communisme soviétique qui est arrivé le premier au pouvoir et qui le premier a procédé à la mise en place d'une société de la terreur basée sur l'élimination des indésirables et sur l'endoctrinement des masses. Hitler ne fut-il donc qu'un opposant et/ou un imitateur de Staline? le livre montre que c'est plus subtil que cela. Certes, l'antibolchévisme est l'un des moteurs les plus puissants d'Hitler, avec l'antisémitisme, qu'il amalgame souvent avec lui, mais cela ne l'empêche pas de prendre pour modèle et parfois de dépasser la terreur de Staline, qui lui-même, à d'autres moments, s'inspire d'Hitler. La confrontation entre deux visions révolutionnaires du monde, l'une sociale, l'autre nationale, se fait dans la complexité, selon un processus historique que ce livre retrace petit à petit, sans prendre parti. Ce que finalement on peut en retenir? Que l'histoire est toujours plus intriquée, plus entremêlée, plus compliquée qu'elle n'en a l'air, et que chercher qui de Hitler ou de Staline fut le pire, c'est oublier que l'un sans l'autre, ils n'auraient rien été.
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L'analyse de la période 1917-1945 par l'historien allemand Ernst Nolte. La parution de l'ouvrage avait provoqué une vive polémique.
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